Sławomir Mrożek

écrivain polonais (1930-2013)
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Sławomir Mrożek
Sławomir Mrożek en juin 2006.
Naissance
Décès
Sépulture
Panthéon national de Cracovie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
française (à partir de )
polonaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Formation
Lycée Bartłomiej-Nowodworski de Cracovie (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu de travail
Conjoint
Maria Obremba-Mrożek (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
signature de Sławomir Mrożek
Signature
Vue de la sépulture.

Sławomir Mrożek (né le à Borzęcin, près de Cracovie en Petite-Pologne, et mort le à Nice en France) est un dessinateur satirique, écrivain et dramaturge polonais. Son œuvre dramatique est souvent associée au « théâtre de l'absurde ».

Biographie modifier

Fils d'un employé des postes, Sławomir Mrożek interrompt volontairement des études supérieures et débute en 1950 comme dessinateur satirique et journaliste. Il travaille notamment pour Przekrój (en)[1]. En 1953, il signe avec d'autres écrivains polonais la « Lettre des 54 » qui demande une peine exemplaire pour les prêtres catholiques accusés d'espionnage au profit des États-Unis par les dirigeants communistes. Grâce à ses dessins et nouvelles humoristiques, il devient très populaire en Pologne. En 1958, il écrit sa première pièce de théâtre, La Police. Il y joue déjà avec l'absurde imaginant dans cette œuvre un régime autoritaire dont des policiers, amenés à libérer leur dernier prisonnier politique, en viennent, désespérés de cette situation, à prendre sa place. Grâce à ses dessins, à ses nouvelles humoristiques et à ses pièces, il devient très populaire en Pologne. En 1962, il reçoit le prix littéraire Kościelski. En 1964, il écrit Tango, une pièce de théâtre dont la renommée devient internationale[1].

Entre 1963 et 1996, il vit successivement en Italie, à Paris, aux États-Unis, en Allemagne et au Mexique. En 1968, il publie dans Le Monde une lettre ouverte protestant contre l'intervention des armées du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie. Il demande l'asile politique en France et, dix ans plus tard, obtient la citoyenneté française[2].

Depuis 1994, il publie des dessins satiriques et des chroniques dans Gazeta Wyborcza. En 1996, il rentre dans son pays natal et s'installe à Cracovie. Il reçoit en 1987 le prix Franz-Kafka de la ville de Klosterneuburg, et en 2000 le titre de docteur honoris causa de l'université Jagellonne de Cracovie[3]. Il est un des auteurs les plus lus en Pologne.

Il reçoit la Légion d'honneur en 2003 pour son apport à la culture française. Il vit à Nice, dans le sud de la France, de 2008 à sa mort le (à 83 ans)[2].

Vie personnelle modifier

Il s'est marié à deux reprises. Sa première épouse (à partir de 1959) était l'artiste-peintre Maria Obremba (pl), morte en 1969. Il s'est remarié en 1987 avec une Mexicaine, Susana Osorio Rosas[4]. Il a eu une fille, Felicia, née à Paris en 1978, qui vit aujourd’hui en France.

Publications en français (liste partielle) modifier

  • Les Porte-plume, Albin Michel, 1965 (traduction d'Anna Posner)
  • Tango, Albin Michel, 1989 sorti initialement en Pologne en 1965.
  • Les Émigrés, Albin Michel, 1975.
  • Le Pic du Bossu, Albin Michel, 1979.
  • L’Éléphant, Albin Michel, 1992 (nouvelle traduction) recueil de nouvelles publié initialement en Pologne en 1958
  • L’Amour en Crimée, comédie écrite en français au Mexique, Noir sur Blanc, 1994.
  • Balthazar : autobiographie (trad. Marula Laurent), Les éditions Noir sur Blanc, (ISBN 978-2-88250-196-7)
  • Œuvres complètes en français (11 volumes disponibles en ), Noir sur Blanc.
  • Mon cahier de français. Dessins, Noir sur Blanc, 2012

Bibliographie théâtrale plus complète ici[5]

Adaptation théâtrale modifier

Références faites à Mrożek dans la littérature modifier

Dans le premier chapitre de son roman autobiographique intitulé Métaphysique des tubes (2000) Amélie Nothomb fait une référence à l'œuvre de Mrożek. Alors qu'elle explique qu'étant bébé elle n'était qu'un tube digestif, elle dit ceci : « Il y a une métaphysique des tubes. Sławomir Mrożek a écrit sur les tuyaux des propos dont on ne sait s'ils sont confondants de profondeur ou superbement désopilants. Peut-être sont-ils tout cela à la fois : les tubes sont de singuliers mélanges de plein et de vide, de matière creuse, une membrane d'existence protégeant un faisceau d'inexistence. » (page 6 de l'édition "Le livre de poche").

Notes et références modifier

  1. a et b Zawisza 2007, Le Monde.
  2. a et b Le Figaro et l'AFP 2013, Le Figaro.
  3. (pl) Doktorzy honoris causa, sur le site de l'université Jagellonne.
  4. (pl) « Sławomir Mrożek. Biografia », Wydawnictwo Literackie, (consulté le )
  5. « En savoir plus - Slawomir Mrozek, actualités, textes, spectacles, vidéos, tous ses liens avec la scène », sur contemporain.net, theatre-contemporain.net (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Jacek Kopciński, « Théâtre et idéologie en Europe centrale : les notions d'«absurde» et de «grotesque» dans les œuvres de István Örkény, Václav Havel et Sławomir Mrożek », dans Maria Delaperriere, Absurde et dérision dans le théâtre est-européen, (ISBN 2747533484, lire en ligne  ), p. 13-32.
  • Marie Zawisza, « Slawomir Mrozek : entre le silence et la fuite », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Rédaction Le Figaro et l'AFP, « Décès de l'écrivain Slawomir Mrozek », Le Figaro,‎ (lire en ligne).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier