Syndicat des travailleurs corses

Le Syndicat des travailleurs corses / Sindicatu di i travagliadori corsi (ou STC) est un syndicat créé en Corse le , qui s'inscrit dans la mouvance du nationalisme corse.

Syndicat des Travailleurs corses

Cadre
Forme juridique Syndicat
But Défense des travailleurs de Corse, autodétermination du peuple corse, développement et officialisation du corse
Zone d’influence Corse
Fondation
Fondation 1er mai 1984
Fondateur Jacky Rossi
Identité
Siège Avenue Napoléon III
20186 Ajaccio
Secrétaire général Jean Brignole
Affiliation internationale Plateforme des Syndicats des Nations Sans État
Méthode Syndicalisme de lutte
Financement Cotisations, Dons

Principaux repères chronologiques modifier

  • création par Jacky Rossi
  • premier congrès
  • deuxième congrès
  • premier numéro du périodique Avvene - Liberazione suciale
  •  : le STC-Marins détourne un navire pour protester contre la menace de privatisation de la SNCM

Histoire modifier

Premières années (1984-1991) modifier

La création de ce syndicat s'inscrit dans une stratégie de diversification du mouvement nationaliste. Le mot d'ordre était alors d'investir tous les terrains de lutte et de mettre en place des contre-pouvoirs[1],[2]. Au cours des premières années, le STC reste visiblement sous la coupe du mouvement indépendantiste[3], mais inscrit son action dans une perspective sociale autre et large[4].

En 1986, le STC dispose d'environ 80 sections réparties pour trois quarts dans le secteur privé et un quart dans le secteur public[5].

Repositionnement par rapport au mouvement indépendantiste (début des années 1990) modifier

En 1991, cependant, le syndicat change de stratégie, s'autonomise, et investit véritablement le terrain social corse, au sein du secteur public, mais aussi des petites entreprises, en partie délaissées par les grandes centrales nationales. Le STC réussit à s'imposer comme une véritable structure syndicale, sans tutelle d'une structure clandestine et armée[6].

Mais cette volonté affichée de dépolitisation est loin d'être aboutie. Le STC réclame la reconnaissance officielle de la langue corse, refuse de condamner la violence, et prône la « corsisation » des emplois ce qui signifie qu'à compétences égales, l'emploi doit être réservé en priorité aux habitants de l'île. Le syndicat se défend de toute connotation raciste ou ethniciste. La corsisation des emplois serait la version locale du slogan de la CFDT « vivre et travailler au pays » des années 1970[réf. souhaitée].

Le STC a vu ses revendications en partie satisfaites lors d'un accord entre le syndicat et la SNCM, en . Cet accord prévoit entre autres de « rééquilibrer les nouveaux recrutements en faveur des insulaires »[réf. souhaitée] et a été validé par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin malgré les nombreuses indignations soulevées, y compris dans les rangs du gouvernement[réf. souhaitée].

Représentativité modifier

À sa création, le STC acquiert vite une représentativité parmi les marins corses. Auparavant, CGT des marins « possédait un quasi-monopole de la représentativité des marins des ports français »[7]. Trois ans après, il obtient 17 % aux élections prud’homales de [5].

En , le STC devance la CGT aux élections prud'homales, obtenant 35 % des suffrages contre moins de 33 % pour sa principale rivale[6]. Avec près de 5 000 adhérents revendiqués, le STC devient le syndicat le mieux implanté en Corse[réf. souhaitée].

Le STC a remporté les élections prud'homales de , en devançant, aussi bien en Haute Corse qu'en Corse du sud, la CGT[8].

Aux élections professionnelles de , le STC renforce sa majorité à la collectivité de Corse en progressant de 3 sièges[9].

Organisation modifier

Il y a un secrétaire général, un trésorier et différents représentants de secteurs, appelés secrétaires nationaux, élus par les militants tous les 4 ans au cours d'un congrès.

Secrétaires généraux modifier

Liste des secrétaires généraux du STC
1984-? ?
1987-? Bernard Trojani[10]
1991-1994 Marie-France Giovannangeli[11]
1994-? Étienne Santucci[12]
2010-2023 Jean Brignole[13]
2023- Patrick Clemenceau-Fieschi[14]

Notes et références modifier

Références modifier

  1. Livre blanc du FLNC
  2. Conférence de presse clandestine du FLNC, 1er avril 1981.
  3. Alain Orsoni, dans FLNC, partie 2 : Les années de plomb, film documentaire réalisé par Samuel Lajus, 2002 : 7 min 10 à 7 min 20. « L'idée c'était toujours cette structure pyramidale : le Front (i.e. FLNC) en haut, direction politique qui impulsait, qui dirigeait, qui contrôlait ses différentes tentacules. »
  4. Marie-France Giovannangeli, Antoine Verdi et Gabriel-Xavier Culioli, dans FLNC, partie 2 : Les années de plomb, film documentaire réalisé par Samuel Lajus, 2002 : 7 min 45 à 9 min 05.
  5. a et b Commission journal AL, « Histoire du syndicalisme : Les premières années du Syndicat des travailleurs corses », sur UCL - Union communiste libertaire, (consulté le )
  6. a et b « Le STC, premier syndicat de l'île, veut cultiver son indépendance vis-à-vis des nationalistes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Pierre Magnetto, « Syndicats des marins : les dents grincent », Sud Ouest,‎
  8. Le STC grand vainqueur des élections prud'hommales, U Ribombu, décembre 2008
  9. « Élections professionnelles 2022 : le STC conforte sa majorité à la... », sur www.aefinfo.fr (consulté le )
  10. « Après son interpellation à Ajaccio Le secrétaire général du Syndicat des travailleurs corses est transféré à Paris », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Deuil. La fondatrice du collectif "Maffia No, a Vita iè" et figure syndicale Marie-France Giovannangeli est morte », sur France 3 Corse ViaStella, (consulté le )
  12. Daniel Groussard, « Le STC, un syndicat nationaliste puissant mais isolé », sur Libération (consulté le )
  13. Congrès de Borgo du STC, Club-Corsica.com, juin 2010.
  14. « Patrick Clemenceau, nouveau secrétaire général du STC », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Les articles connexes concernent des organisations ou des figures du syndicalisme en Corse, dont les trois syndicats étudiants de l'Université de Corse, indépendants des appareils politiques mais se reconnaissant dans la lutte de libération nationale de la Corse.

Liens externes modifier