Silicon Valley Bank
Fondation |
(banque) |
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Successeur |
Silicon Valley Bridge Bank (en) |
Sigle |
(en) SVB |
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Zone d'activité | |
Type | |
Forme juridique |
California general stock corporation (depuis le ) |
Domaine d'activité | |
Siège |
Santa Clara (West Tasman Drive) (depuis ) |
Pays |
Direction |
Greg Becker (en) (- |
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Organisation mère |
SVB Financial Group (en) (depuis le ) |
Site web |
(en) www.svb.com |
OpenCorporates |
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Silicon Valley Bank (SVB) est une banque commerciale dite sous charte d'Etat, basée à Santa Clara en Californie. Fondée en 1983, elle devient la 16e banque des États-Unis[Quand ?], et la plus grande en termes de dépôts dans la Silicon Valley. Elle est considérée comme la banque de référence pour près de la moitié de toutes les startups technologiques financées par le capital-risque[1].
La banque fait faillite le 10 mars 2023 à la suite d'une panique bancaire dans un contexte de ralentissement économique, d'une hausse des taux d'intérêt menée par la Réserve fédérale américaine (Fed), et d'une inflation mondiale importante[1],[2]. Ses avoirs sont ensuite gérés par la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), l’agence de garantie des dépôts bancaires.
La SVB est l'activité principale du SVB Financial Group, la société holding bancaire cotée en Bourse. Le 17 mars 2023, cette société-mère se place volontairement sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites[3]. Le SVB Financial Group exerce au moment de la faillite des activités dans 13 États américains supplémentaires ainsi que dans une dizaine de pays et région administrative spéciale (Hong Kong)[4].
HistoireModifier
Silicon Valley Bank est fondée en 1983 par d'anciens cadres de la Bank of America, Bill Biggerstaff et Robert Medearis, pour répondre aux besoins spécifiques des start-up. L'idée leur est venue autour d'une partie de poker.[5] À l'époque, les start-up n'étaient pas prises au sérieux par l'industrie bancaire. Il y avait là un segment de marché que les fondateurs de la SVB décidèrent d'exploiter.[6]
Le premier président-directeur général de la banque est Roger V. Smith, ancien cadre de Wells-Fargo spécialisé dans le prêt aux entreprises de haute-technologie. La banque commence officiellement ses activités le 17 octobre 1983 en tant que filiale contrôlée de la Silicon Valley Bancshares (devenue SVB Financial Group), elle-même constituée par 100 investisseurs au total[7]. Son premier bureau s'établit sur North First Street à San Jose en Californie.
Consciente de la spécificité des start-up, la SVB structure ses prêts en fonction de leur modèle commercial. En effet, la plupart d'entre elles n'ont pas de revenus au début de leur activité et ont donc des grandes difficultés à obtenir un prêt des établissements de crédit habituels. Le risque de défaut est jugé trop important. Silicon Valley Bank s'est spécialisée dans l'évaluation de la solvabilité de ses clients en discutant avec leurs financeurs en capital-risque et en exerçant un suivi strict de leurs dépenses[8]. Elle met ses clients aussi en relation avec son vaste réseau de financeurs en capital-risque, de cabinets d'avocats et de comptabilité. Son axe stratégique principal vise à collecter les dépôts des entreprises financées par du capital-risque.
À ses débuts, la SVB aide surtout les jeunes start-ups dans ses premiers financements et leur permettre d'accéder ensuite aux grandes banques, une fois leur modèle d'affaires éprouvé[8]. Progressivement, elle étend son offre pour fournir un service bancaire intégral, se mettant en concurrence avec les grandes banques. Ces dernières à leur tour tentent de s'approprier une part du secteur technologique. Elles font face alors à l'avantage concurrentiel de la SVB qui réside, selon des analystes financiers, dans son réseau relationnel, son expertise sectorielle ainsi que dans sa proximité avec la culture entrepreneuriale high-tech[8].
En 2012, elle obtient une licence bancaire au Royaume-Uni en vue d'y développer ses activités, jugeant un grand potentiel inexploité dans le financement des start-ups[9].
La banque poursuit son expansion avec une présence au Canada, et s'implante à Toronto en 2019, Vancouver en 2020 et enfin Montréal en 2021[10].
En 2022, le secteur des entreprises technologiques américain connaît une crise liée à l'augmentation des taux d'intérêt, mettant à mal les start-up pas ou peu rentable qui utilisent les services de SVB[1].
La SVB compte début 2023, 17 agences en Californie et au Massachusetts[11]. Elle emploie 6 500 salariés en 2023. Elle est spécialisée dans l'écosystème des startups de la Silicon Valley en finançant le capital-risque[12].
FailliteModifier
Le , l'action de Silicon Valley Bank s'effondre, la banque perdant 60 % de sa valeur. Cette chute fait suite à la vente par la banque de 21 milliards de dollars en bons du Trésor américain et en obligations, vente ayant induit une moins-value de 1,8 milliard de dollars, le tout pour dégager des liquidités[13]. En parallèle, Silicon Valley Bank annonce une augmentation de capital de 2,2 milliards de dollars[13], ainsi qu'avoir souscrit à un crédit de 15 milliards de dollars[14],[15],[16].
Sur la seule journée du 9 mars, 42 milliards de dollars d'ordre de retraits de dépôts ont été demandés par les déposants, sans qu'ils puissent être tous acceptés, sur les 189 milliards de dollars de dépôts que compte la banque[1].
Le 10 mars, les autorités américaines décident de la fermeture administrative de l'établissement[17]. La fermeture de la SVB entraîne un vent de panique à Wall Street. Les principales valeurs bancaires sont en baisse le , entrainant dans leur sillage les valeurs bancaires européennes[18].
Le lendemain, l'action SVB est suspendue. La California Department of Financial Protection and Innovation (en) prend le contrôle formel de la Silicon Valley Bank, après l'avoir déclarée insolvable. La Federal Deposit Insurance Corporation prenant le relais de l'agence californienne dans les faits, autorisant uniquement le retrait de 250 000 dollars par épargnant ou investisseur, montant correspondant au seuil de garantie légale aux États-Unis[19].
Le 13 mars, HSBC annonce l'acquisition de la filiale britannique de Silicon Valley Bank pour une livre symbolique, dans une procédure facilitée par les autorités de régulation britanniques[20]. Cette filiale avait 6,7 milliards de livres de dépôts[20].
Le 27 mars, First Citizens BancShares reprend Silicon Valley Bank ainsi que 110 milliards de dollars de ses actifs, 56 milliards de dollars de dépots et 72 milliards de dollars de prêts[21],[22],[23].
RéférencesModifier
- Rachel Cotte, « Comprendre la tempête provoquée par la chute de SVB en 7 points » , sur Les Échos, (consulté le )
- « La Fed ralentit la hausse des taux et adopte un ton résolument optimiste sur l’inflation », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « SVB Financial, maison mère de la banque SVB, dépose le bilan », sur LEFIGARO, (consulté le )
- (en) « "SVB Financial Group 2022 Annual Report (Form 10-K)". U.S. Securities and Exchange Commission. » [html] (consulté le )
- (en) Kia Kokalitcheva, « SVB: A startup bank's rise and fall », sur Axios, (consulté le )
- (en) MILLIGAN, Jack, « An ecosystem of one », Bank Director, premier trimestre 2022 (lire en ligne [PDF])
- Deborah Perry Piscione, Secrets of Silicon Valley : what everyone else can learn from the innovation capital of the world, Palgrave Macmillan, (ISBN 978-0-230-34211-8 et 0-230-34211-6, OCLC 797334644, lire en ligne)
- (en-US) Nathaniel Popper, « Silicon Valley Bank Strengthens Its Roots », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- L'équipe Dynamique Entrepreneuriale, « La banque de la Silicon Valley veut investir en Europe », sur Dynamique-Mag.com, (consulté le )
- Richard Dufour, « La Banque Silicon Valley s’implante à Montréal », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
- « La Silicon Valley Bank fermée par les autorités américaines, les dépôts de nombreuses start-up menacés », Le Monde, (lire en ligne , consulté le )
- Eric Benhamou, « Panique à la Silicon Valley : la banque des startups SVB attend son chevalier blanc » , La Tribune, (consulté le )
- Arnaud Leparmentier, « Une banque au bord du gouffre fait trembler le secteur financier américain » , sur Le Monde,
- (en) Erin Griffith et Rob Copeland, « Silicon Valley Bank’s Financial Stability Worries Investors » , sur The New York Times,
- (en) Jesse Pound, « Silicon Valley Bank fails to find buyer as run on bank outpaced sale process » , sur CNBC,
- (en) Andrew Ross Sorkin, Ravi Mattu, Bernhard Warner et Sarah Kessler, « Why Did Silicon Valley Bank Collapse? », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- « Silicon Valley Bank : l'écosystème crypto menacé lui aussi », sur Journal du Net, (consulté le )
- Solveig Godeluck, « La Silicon Valley Bank mise sous tutelle après son effondrement » , Les Échos, (consulté le )
- « Les autorités américaines prennent le contrôle de la banque SVB » , sur Le Figaro,
- « Faillite de SVB : la branche britannique vendue à HSBC pour 1 livre symbolique » , sur La Tribune,
- (en-US) Lauren Hirsch, « First Citizens to Acquire Silicon Valley Bank », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- (en) Scott Murdoch et Mehnaz Yasmin, « U.S. backstops Silicon Valley Bank sale to First Citizens » , sur Reuters,
- (en) Stephen Gandel, James Fontanella-Khan and Antoine Gara in New York and Kaye Wiggins, James Fontanella-Khan, Antoine Gara et Kaye Wiggins, « First Citizens shares surge after Silicon Valley Bank deal », sur Financial Times,
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Silicon Valley Bank » (voir la liste des auteurs).
AnnexesModifier
Article connexeModifier
Lien externeModifier
- (en) Site officiel