Sikhisme au Pakistan

Le sikhisme au Pakistan est une religion très largement minoritaire au sein de la République islamique du Pakistan. Le pays compte pourtant de nombreux sites sacrés du sikhisme, du fait de l'implantation de cette religion dans la région du Penjab historique. La grande majorité des sikhs du Pakistan ont émigré en Inde lors de la partition des Indes en 1947. Les sikhs forment aujourd'hui la quatrième ou cinquième minorité du pays.

Le gurdwara Janam Asthan, lieu sacré du sikhisme situé à Nankana Sahib.

Situation actuelle modifier

 
Sikhs protestant contre l'absence de leur religion dans le recensement de 2017.

Aujourd'hui encore, de nombreux sikhs continuent d'émigrer, vers le Royaume-Uni ou les Émirats arabes unis. En 2010, ils étaient quelque 50 000 vivant encore au Pakistan, selon l'ONG Sikh Resource and Study Centre[1]. Selon le département d'État des États-Unis, ce nombre est moins important: les sikhs étaient plutôt 30 000 en 2008[2], puis 25 000 en 2018. Ils constituent ainsi la quatrième ou cinquième minorité du pays[3],[4].

Toutefois, le nombre de sikhs continue à décroître dans le pays, selon des activistes des droits de l'homme qui affirment que, en 2021, la population sikh est tombée à quelque 8000 personnes, ajoutant que cette diminution s'accompagne d'un recul des droits de la communauté sikh[5],[6]. Mais les chiffres sont peu sûrs, les autorités pakistanaises ayant exclu les sikhs du dernier recensement de 2017, qui présentait le premier décompte national depuis 19 ans, si bien qu'il manque des chiffres officiels de la population sikhe au Pakistan[5]. Toutefois, pour Kalyan Singh, militant des droits des minorités et enseignant à l'université GC College de Lahore, ce recul est dû entre autres aux conversions forcées et au manque de soutien de la diaspora sikhe[5].

Des chiffres controversés modifier

Toutefois, le Conseil des Sikhs du Pakistan parle d'au moins 300 000 Sikhs au Pakistan en 2011. Le sikhisme serait ainsi la quatrième plus importante minorité religieuse du pays, qui souffre comme les autres de nombreuses discriminations et violences.

Le nombre très faible de membres de cette communauté s'explique par le fait que les musulmans conservateurs du Pakistan n'acceptent pas un syncrétisme entre l'hindouisme et l'islam, ce qui peut déboucher sur des violences, phénomène que l'on constate aussi chez les babistes et baha'is, des courants réformateurs de l'islam qui sont rejetés et persécutés.

Les Sikhs du Pakistan sont connus pour leur propension à l'abstention dans le cadre des élections et scrutins nationaux du Pakistan. L'estimation du recensement de 2017, qui indiquait 25 000 Sikhs au Pakistan, indiquait plutôt le nombre de Sikhs qui avaient votés, lors des dernières élections. A cette occasion, de nombreux Sikhs manifestent dans toutes les grandes villes du Pakistan, pour revendiquer qu'ils étaient plus de 300 000 dans le pays. Plus de 70 000 Sikhs manifestèrent dans 20 des plus grandes villes du Pakistan.

En 2022, la Cour Suprême du Pakistan tranche en faveur d'ne reconnaissance particulière des Sikhs lors des recensements à venir[7].

Références modifier

  1. (en) Move out of city, plastic-making unit told sur Times of India, le 29 janvier 2011
  2. (en) International Religious Freedom Report 2008 sur state.gov
  3. (en) « Sikhs safe in Pakistan says Pak Sikh Council chief Ramesh Singh Khalsa », sur theworldsikhnews.com, (consulté le )
  4. (en) Pakistan elections: Non-Muslim voters up by 30%, Hindus biggest minority sur Hindustan Times, le 28 mai 2018
  5. a b et c (en) Nankana Sahib, « Sikhs on verge of extinction in Pakistan: Campaigner », sur indiatoday.in, (consulté le )
  6. (en) « Sikhs in Pakistan on verge of becoming extinct minority group », sur daijiworld.com, (consulté le )
  7. G.S. Paul, « Now, dedicated column for Sikhs in Pakistan census », sur www.tribuneindia.com, (consulté le )

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier