Seuls (bande dessinée)

série de bande dessinée

Seuls est une série de bande dessinée jeunesse d’aventure fantastique franco-belge écrite par Fabien Vehlmann et dessinée par Bruno Gazzotti pour le magazine Spirou ; elle est centrée sur les aventures de cinq enfants qui doivent se débrouiller seuls dans un mystérieux monde sans adultes.

Seuls
Série
Logo de la série.
Logo de la série.

Scénario Fabien Vehlmann
Dessin Bruno Gazzotti
Couleurs Cerise
Caroline Delabie
Ralph
Usagi
Genre(s) Bande dessinée jeunesse, aventure, fantastique, thriller

Personnages principaux Dodji
Leïla
Yvan
Camille
Terry
Lieu de l’action Fortville, Treasure Island, Néosalem
Époque de l’action 2006

Pays Drapeau de la Belgique Belgique Drapeau de la France France
Langue originale Français
Éditeur Dupuis (tomes 1 à 13)
Rue de Sèvres (depuis le tome 14)
Première publication 2006
Format Couleur
Normal, cartonné
Nombre d’albums 14

Prépublication Spirou, 2006
Adaptations Seuls
Albums de la série
Site web http://www.seuls-labd.com

Elle a été publiée en albums cartonnés aux éditions Dupuis à partir de . La série comporte 14 tomes divisés en 4 cycles : les trois premiers cycles (13 albums) sont publiés chez Dupuis, alors que le quatrième, en cours, est édité par Rue de Sèvres.

Cette série a été deux fois récompensée d’un Prix Jeunesse 9-12 ans au Festival d’Angoulême 2007 et 2010. Elle a aussi reçu deux Grand prix du Journal de Mickey.

Univers de la série modifier

Synopsis général modifier

Après la disparition soudaine et inexpliquée des habitants de Fortville, cinq enfants doivent se débrouiller seuls dans un monde sans adultes[1]. Les choses iront en empirant lorsqu’ils apprendront qu'ils se trouvent dans un monde parallèle à l'univers des vivants : le Monde des Limbes.

Résumés des albums modifier

Dans La Disparition, Dodji, Leïla, Yvan, Camille et Terry vaquent à leurs occupations respectives, entre jeux vidéo, devoirs, hobbys, télé, mais aussi solitude, tristesse, énervement, angoisses et souffrances personnelles. Le lendemain, Fortville est déserte. Tout le monde a disparu. Plus âme qui vive dans les rues, si ce n'est ces 5 enfants. Désormais livrés à eux-mêmes, face au danger, à l'incertitude et à des phénomènes inexpliqués, ils vont devoir apprendre à survivre ensemble.

Dans Le Maître des couteaux, les cinq enfants ont élu domicile à l'hôtel de luxe Majestic et s'occupent comme ils peuvent, tout en essayant — en vain — d'entrer en contact avec d'éventuels survivants de la disparition. Alors que Leïla décide de retaper un bus à impériale pour aller explorer les environs, les premières tensions apparaissent dans le groupe.

Dans Le Clan du requin, partis de Fortville, les cinq se retrouvent arrêtés au beau milieu d'une forêt brûlée, n'ayant pas croisé âme qui vive sur le chemin à part une meute de chiens affamée. Ils rencontrent deux enfants, survivants comme eux, qui leur viennent en aide et les accueillent au sein de leur communauté, "le Clan du requin", établie dans le parc d'attractions de Treasure Island.

Dans Les Cairns rouges, le groupe retourne à Fortville en compagnie de quelques autres parias du Clan du requin, et Yvan en apprend davantage sur la mort de ses parents. Parallèlement, ils reçoivent la visite inattendue du Maître des couteaux, grièvement blessé, qui leur demande d'aller sauver Lucie des griffes d'une mystérieuse créature. Quant à Dodji, il se sent de moins en moins à sa place au sein du clan, et songe à passer la main.

Dans Au cœur du maelström, le cadavre de Dodji est retrouvé devant la médiathèque, et Leïla décide de mener une expédition pour retrouver son assassin. De leur côté, Alexandre et Sélène comptent bien se débarrasser une bonne fois pour toutes de « cet enfant qui peut les perdre », et pourchassent les héros dans la Zone rouge. Tous sont alors témoins de phénomènes inexplicables, comme un immeuble noir recouvert d'insectes, et ils pourraient bien y laisser la vie. Ce cinquième tome marque la fin du cycle 1.

Dans La Quatrième Dimension et demie, après leur terrible découverte, les enfants commencent tous à se souvenir des circonstances de leur mort, et les interrogations fusent. Qu'est-ce exactement que cette "quatrième dimension et demie" dans laquelle ils sont tous bloqués, et comment en sortir ? Entre-temps, Saul s'autoproclame maître de Fortville et s'en prend à la Zone, tout en s'emparant des boutiques et des bâtiments les uns après les autres.

Dans Les Terres Basses, les enfants tentent de quitter la zone sans succès, une immense falaise les séparant du reste de Fortville. Les deux clans de Dodji et Saul vont donc devoir s'allier pour trouver une solution et fuir au plus vite. Cependant, les étranges créatures des Terres Basses ne l'entendront pas de cette oreille, et Boris, devenu "zombie" de la neuvième famille, a bien l'intention de continuer de "jouer" avec ses amis, quitte à se servir pour cela des enfants du Clan du soleil.

Dans Les Arènes, les enfants de Fortville sont emmenés prisonniers par Alexandre et ses hommes dans une mystérieuse cité à des kilomètres, dans les montagnes, où ils apprennent enfin la vérité sur cet inter-monde dans lequel ils se trouvent. Cependant, la ville a des traditions particulières, et tous sont contraints de participer aux cruels jeux des Arènes, s'ils veulent survivre en paix.

Dans Avant l'enfant-minuit, Dodji et quelques autres ont obtenu le droit de quitter Néosalem, et avancent péniblement dans les montagnes enneigées, vers une destination que le garçon refuse toujours de communiquer à ses amis. En vérité, il craint d'être l'Enfant-Minuit, et semble rechercher ce mystérieux inconnu vêtu de pourpre qu'il avait aperçu en vision. Les enfants ignorent cependant qu'Éloi a secrètement envoyé à leur poursuite Achille et ses hommes, pour les ramener de force à la cité. Quant à Camille, elle pourrait bien devenir la nouvelle impératrice de Saul. Ce neuvième tome marque la fin du cycle 2.

Dans La Machine à démourir, en fuite dans les montagnes enneigées, Terry et le Maître des couteaux trouvent refuge dans une salle d'exposition remplie de jouets en tout genre. Tandis que le garçon s'amuse à inventer une « machine à démourir », le Maître des couteaux perd la raison à la suite de sa rencontre avec Camille, se mettant à pourchasser son jeune ami avec une tronçonneuse. Commence alors pour Terry une mortelle partie de cache-cache en solitaire à travers les allées de l'entrepôt.

Dans Les Cloueurs de nuit, coincé au village de Kerdol, Yvan n'a pas d'autre choix que de survivre seul par ses propres moyens, en attendant de trouver un moyen de transport. Cependant, l'arrivée de Camille et de l'un de ses exécutants, le terrible « Ravaudeur », accompagné de ses « Cloueurs de nuit », va peut-être le faire changer d'avis… Pourtant, le garçon est sûr d'avoir déjà vu ce « Ravaudeur » quelque part.

Dans Les Révoltés de Néosalem, tandis que Saul s'inquiète de ne pas maîtriser ses pouvoirs à temps avec l'approche de la guerre, il décide soudainement de réformer et durcir les lois de Néosalem, marquant la 8e famille au fer rouge, et organisant de nouveaux Jeux qui s'achèveront systématiquement par la mort des perdants. Leïla, sortie de la Chambre blanche, et condamnée à l'esclavage elle aussi, est forcée de participer aux épreuves qu'elle va alors tourner à son avantage, provoquant, avec ses alliés, une véritable révolution parmi les Sans-Noms.

Dans Les Âmes tigrées, Dodji arrive à passer l'épreuve du Maître-Fou (en trichant et en poignardant ce dernier) et découvre que ce n'est que son corps et que celui à qui il parlait dans sa prison est en fait la tête du Maître-Fou (qui s'appelait Melchior). Dodji en apprend par la suite davantage sur les toutes premières et les toutes dernières familles mais aussi sur l'existence des « âmes tigrées » qui sont des enfants refusant de choisir entre le Bien et le Mal. Par la suite, Dodji retrouve ses amis grâce à la clé magique qu'il a volé au « corps » de Melchior. Après cela, la « tête » leur parle de leurs « pouvoirs surnaturels ». Le groupe retourne ensuite dans les Terres Basses pour tenter de faire revenir Camille où ils y parviennent. Dodji essaie ensuite de remettre la « tête » de Melchior sur son corps, ce qu'il parvient à faire avec l'aide d'Achille qui a survécu à l'avalanche. À la fin, Melchior révèle que Dodji est l'élu de la 8e famille et doit tout faire pour instaurer la paix dans les Limbes si il veut quitter cet endroit. Ce treizième tome marque la fin du cycle 3.

Personnages principaux modifier

La série comporte cinq personnages principaux : Dodji, Leïla, Camille, Yvan et Terry. Ce sont les premiers personnages que l'on découvre. Ils sont tous originaires de Fortville. Durant les neuf premiers tomes, ces cinq personnages restent globalement ensemble. À partir de la fin du tome 9 marquant la fin du cycle 2, ils vont se séparer malgré eux et vont le rester jusqu'au tome 13. La série suivra alors les aventures de chacun des personnages principaux indépendamment, ainsi que d'Anton et de Saul, faisant avancer l'intrigue de leur côté. Chaque album du cycle 3 est centré principalement sur un seul des personnages, celui qui apparaît en couverture[2].

Dodji

Dodji est un adolescent de 13 ans, enfant unique. Il a vécu avec son beau-père, qu'il déteste, et sa mère jusqu'à leur mort. Il est possible qu'il ait assassiné son beau-père[3]. Il a ensuite été placé dans un établissement pour jeunes délinquants[4]. Il a la peau et les cheveux noirs, un regard grave et un air sérieux, un corps mince et athlétique. C'est un garçon solitaire, indépendant, débrouillard et qui aime la liberté : il ne supporte pas l'enfermement. Malgré son apparence calme, il est irritable et impulsif. Lorsqu'il est en colère, il préfère se défouler dans le vide ou sur des objets plutôt que de hausser le ton. il est réactif et a de bons réflexes face au danger. Son intelligence, son charisme naturel, sa bienveillance et sa maturité l'obligent à devenir malgré lui leader de ses amis (les personnages principaux). Il aime lire pendant ses moments de solitude[4]. Durant le cycle 3 de la série, Dodji est le prisonnier du Maître-Fou à Fortville en compagnie d'un autre détenu. Dans l'album Les Âmes tigrées, il finira par s'évader du Maître-Fou et en compagnie de Melchior, son co-détenu se trouvant être également la tête du Maître-Fou, parviendra à se réunir avec ses amis. On apprendra lors de cet album qu'il possède le pouvoir de matérialiser ses pensées (par exemple en tirant des balles réelles alors qu'il ne possède pas son revolver) et qu'il est l'élu de la 8e famille, chargé de ramener la paix entre les premières et dernières familles afin d'ouvrir les portes du Paradis.

Mort première : La mort de Dodji est entourée de mystère. Au fil des albums, on apprend qu'il est probablement mort dans l'incendie du cirque d'où s'évadent les animaux dans le premier tome ainsi que les singes aux yeux rouges du quatrième tome (les Cerbères) et qu'il pourrait avoir été à l'origine de l'incendie du cirque (comme semble l'indiquer la présence du briquet que lui avait donné son beau-père dans la cendre, sur le lieu de l'incendie)[5]. Dans l'album les Protecteurs, un article de journal retrouvé par Yvan confirme bien que la mort de Dodji est liée à l'incendie du cirque et qu'il en est le responsable.

Leïla

Leïla est une adolescente au teint hâlé, avec de longs cheveux frisés noirs avec une queue de cheval et une mèche rebelle au niveau du front, ainsi qu'un corps mince et élancé. Elle est la cadette d'une famille de trois enfants. Son père est médecin et sa mère, fonctionnaire[6]. Elle est optimiste et énergique mais elle peut faire preuve de douceur pour réconforter ses amis. Elle est également courageuse et déterminée. Elle a l'esprit d'équipe et n’hésite pas à se battre pour protéger ses amis. Elle a confiance en elle et a des capacités à guider les autres. Elle est aussi susceptible. Elle est un garçon manqué tant par ses tenues que par son caractère et ses loisirs : elle aime le bricolage et la mécanique. Elle est aussi sportive et a le goût de l'aventure[6]. Après s'être enfuie de Néosalem en créant une révolte parmi les esclaves dans Les Révoltés de Néosalem, Leïla meurt au volant d'une voiture en voulant tuer Saul. On apprendra également qu'elle est une Presciente, une personne capable de voir le futur[7]. Elle finira par revenir à la vie lors de l'album Les Âmes tigrées et retrouvera ses amis.

Mort première : fuite de gaz dans son appartement, ayant apparemment également causé la mort des autres membres de sa famille[8]. L'article de journal retrouvé par Yvan dans l'album les Protecteurs confirme cette version et la mort de sa famille également.

Yvan

Yvan est un garçon de 11 ans. Avant la disparition, Yvan était enfant unique issu d'un milieu aisé, et vivait dans une grande demeure. Son père était manager et sa mère galeriste, ce qui les rendait souvent absents. Un mystère entoure son père qui connaissait l'existence des quinze familles et qui serait lié à sa folie[9],[10]. Il a de longs et volumineux cheveux bruns (qu'il nouera en chignon au niveau de la nuque à partir du tome 3), des lunettes modernes à verres rectangulaires, et une posture un peu molle, qui lui donnent une dégaine nonchalante. Il arbore souvent des vêtements bleus. Il est intelligent, cultivé et doté d'une certaine fibre artiste, mais est plutôt lâche et peureux face au danger. Il se laisse facilement guider par ses amis, et anime le groupe par son sens de l'humour pour les dérider. Il est sensible et perçoit la détresse des autres enfants. Il est habitué au luxe, au confort et aux belles voitures[10]. Dans Les Révoltés de Néosalem, Yvan est en route avec Jonathan et Lex vers Moulin-Vallon où il pense retrouver ses amis[11]; il les y retrouvera dans l'album Les Âmes tigrées. On apprend lors de l'album qu'il a le don de purifier les enfants-zombies et de les libérer de leur condition, rôle qui s’avérera crucial et permettra notamment de ramener Camille et Boris dans le camp des enfants "normaux".

Mort première : accident de voiture, alors que ses parents, qui connaissaient l'existence des 15 familles, l'avaient réveillé en pleine nuit pour fuir[12].

Camille

Camille est une jeune fille de 10 ans et demi (comme elle le précise dans le tome 3). Elle est grande pour son âge, et à de longs cheveux blonds et les yeux bleus, et porte de grandes lunettes de vue rondes. Elle porte des vêtements aux tons pastels, essentiellement du rose, et agrémente ses cheveux de tresses et rubans. Elle est très coquette concernant son apparence. Avant la disparition, Camille avait une famille nombreuse. Son père était ouvrier et sa mère, femme de ménage. Camille s'occupait de ses petits frères[13]. Elle pratiquait l'équitation. Elle est naïve, généreuse et moralisatrice. Elle est également honnête, tolérante et respecte les autres. Elle ressemble à une petite fille modèle tant par ses tenues que par son caractère. Elle accorde beaucoup d’importance à l’école et aux devoirs, et s'avère être est studieuse[13]. La série révèle que Camille est en fait le fameux "Enfant-Minuit", l'élue du mal aux pouvoirs immenses. Dans La Machine à démourir, elle tente de ramener Terry à Fortville, désormais siège des enfants des dernières familles, car elle s'y sent seule[14]. Lors de l'album Les Âmes tigrées, elle confronte ses amis et finit par redevenir elle-même grâce au pouvoir d'Yvan.

Mort première : il semble au premier abord que Camille soit morte en se penchant par la fenêtre de son appartement, après avoir voulu rattraper ses devoirs envolés par le vent. Cependant, on apprendra plus tard dans l'album les Protecteurs que Camille a mis fin d'elle-même à ses jours en se jetant du haut d'un immeuble en construction (ce qui peut expliquer également la présence du Monolithe au sein des Terres Basses).

Terry

Terry est un garçon de 6 ans et demi. Avant la disparition, Terry était enfant unique et ses parents était divorcés. Terry est proche de son père et souffre de son absence, étant gardé par sa mère[15]. C'est un garçon de petite taille, aux cheveux roux en bataille et aux grands yeux expressifs. Il est le plus jeune des cinq personnages principaux. Son occupation favorite est de jouer. Il est assez incontrôlable et désobéit souvent[15]. Il est prêt à tout pour sauver ses amis, comme il le fait dans Au cœur du maelström ou avec Ajza dans Avant l'Enfant-Minuit. Dans La Machine à démourir, Terry crée une "machine à démourir" qui permet de retourner dans le monde des vivants, mais se fait poursuivre par Koupchou (surnom qu'il donne au Maître des Couteaux). Finalement, Terry redonne raison à Koupchou en le sauvant de la noyade dans une piscine. Dans Les Révoltés de Néosalem, Terry était en route pour Néosalem avec le Maître des couteaux mais s'étant trompés de direction, les deux se sont retrouvés proches de Fortville, désormais siège des Dernières Familles. Ne pouvant plus faire demi-tour car un Tyrannosaurus les suit à la trace[16], ils finissent par se faire attaquer dans Les Âmes tigrées. Terry et le Maître seront alors sauvés par Dodji. On apprendra aussi dans cet album que Terry possède le pouvoir de matérialiser ses peurs, bien qu'il n'y parvienne pas encore correctement, et que le doudou qu'il avait laissé sur sa "machine à démourir" est revenu avec une lettre de sa mère, étant parvenu à communiquer avec elle depuis les Limbes. Cette anecdote prouve que sa "machine à démourir" marche. Il est le seul des cinq personnages principaux à ne pas être mort dans les Limbes.

Mort première : Terry est mort en voulant fuguer de chez lui, après que le drap qu'il avait noué pour s'en servir de corde se soit détaché, entraînant sa chute[5].

Historique modifier

Bruno Gazzotti a pris contact avec Fabien Vehlmann après avoir lu une de ses histoires, Green Manor, dans le magazine Spirou. Vehlmann a été surpris car il venait de débuter comme scénariste de bande dessinée. Celui-ci avait une nouvelle histoire en tête depuis un moment et un jour, en 2003[17], les quatre piliers de la série se sont imposés à lui : il voulait une robinsonnade, urbaine pour ne pas trop ressembler à ses modèles, comme Sa Majesté des mouches, avec des enfants et qui ne soit pas immédiatement dans le drame. Vehlmann a voulu que Gazzotti la dessine car il fallait de l'action mais aussi une douceur dans le trait afin que l’expérience ne devienne pas traumatisante. Il lui a proposé et Gazzotti a accepté car il s'agissait du genre d'histoire qu'il avait envie de faire depuis longtemps et qu'il aurait voulu lire quand il était enfant. Le dessinateur préférant les récits d'aventures en 46 planches plutôt que les gags en une planche[18], il fut donc ravi que Vehlmann lui propose ce projet, le scénario répondant à son envie[17].

Les auteurs trouvaient qu'ils n'y avaient pas assez de bandes dessinées jeunesse autour de sujets graves tels que la violence, la mort ou l'alcoolisme. Pour Vehlmann, il faut préparer les enfants à la réalité du monde, et c'est pour cela qu'ils ont aussi besoin de lire des BD sur des sujets graves, ce qui leur permet aussi de se dire qu'ils ne sont pas seuls[18].

La série a rencontré un fort succès dès sa parution en 2006. Le premier tome de la série est récompensé, un an après sa parution, en 2007, du prix jeunesse 9-12 ans du Festival d'Angoulême. Ensuite, le deuxième tome a reçu le Grand prix du Journal de Mickey. La série a été une nouvelle fois récompensée avec le prix jeunesse 9-12 ans du Festival d'Angoulême, ainsi que le Grand prix du Journal de Mickey pour le cinquième tome de la série en 2010. La série est aujourd'hui suivie par autant d'ados et pré-ados que d'adultes[19] ; chaque tome est vendu à près de 100 000 exemplaires pour le premier tirage, voire plus[20], et bénéficie ainsi d'un tirage assez exceptionnel[21].

Analyse modifier

Les auteurs indiquent dans le magazine Spirou qu’ils se sont inspirés du livre Sa Majesté des mouches, de William Golding[22]. Les prénoms de certains enfants sont également une métaphore de l’Antiquité. Les œuvres Je suis une légende, La Planète des singes et La Ribambelle ont aussi influencé les auteurs[23].

Accueil modifier

Dans Le Parisien en 2018[21], la critique Sandrine Bajos indique : « Seuls s’est au fil des ans imposée comme un des plus grands succès de la BD jeunesse avec déjà plus de 2 millions d’exemplaires vendus ». La série est classée 56e dans la sélection de bande dessinées majeures des deux décennies précédentes de Franceinfo faite en 2020 à l'occasion du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême[24]. En 2021, Seuls est cité comme le best-seller de Fabien Vehlmann aussi bien par le journal Ouest-France que par BFM-TV[25],[26].

Publication modifier

Revue modifier

Seuls a été tout d’abord publié dans le magazine Spirou. Il est parfois publié sous forme de feuilleton dans le magazine mensuel Le Monde des ados.

Albums modifier

La série devrait comporter 22 tomes[24] en 5 cycles. Les cycles 1 et 5 seront composés de 5 albums, tandis que les cycles 2, 3, et 4 auront 4 albums.

Chaque cycle est différencié d'un autre par la couleur de la tranche des albums : ainsi, le cycle 1 arbore une tranche verte, le cycle 2 une tranche violette, le cycle 3 une tranche orange, etc. Les couvertures arborent toutes un fond blanc, sauf celle de fin de cycle qui est noir et blanc. Enfin, la vue de Fortville illustrant les pages de garde en bleu et noir, évolue à chaque changement de cycle pour situer l'avancement de la « limbification » de Fortville.

Cycle 1 : Disparus (tranche verte) modifier

Cycle 2 : Les Limbes (tranche violette) modifier

Cycle 3 : Piégés (tranche orange) modifier

Cycle 4 : La guerre des limbes (tranche bleu roi) modifier

Distinctions modifier

Adaptation au cinéma modifier

L’adaptation cinématographique des cinq premiers tomes de Seuls, réalisée par David Moreau, est sortie en au cinéma[29].

Notes et références modifier

  1. Selon l'accroche du premier cycle de cinq albums de la série.
  2. « "Seuls" : Retour dans l’arène de Néosalem - ActuaBD », sur www.actuabd.com (consulté le ).
  3. La Disparition
  4. a et b « Dodji », sur seuls-labd.com (consulté le ).
  5. a et b La Quatrième Dimension et demie.
  6. a et b « Leïla », sur seuls-labd.com (consulté le ).
  7. Les Révoltés de Néosalem, page 46.
  8. Les Arènes
  9. Les Cloueurs de nuit, page 42
  10. a et b « Yvan », sur seuls-labd.com (consulté le ).
  11. Les Révoltés de Néosalem, page 17
  12. Les Cairns rouges
  13. a et b « Camille », sur seuls-labd.com (consulté le ).
  14. La Machine à démourir, page 22.
  15. a et b « Terry », sur seuls-labd.com (consulté le ).
  16. Les Révoltés de Néosalem, page 19.
  17. a et b « Bruno Gazzotti : « Nous avons remâché les films et lectures de notre (...) - ActuaBD », sur www.actuabd.com (consulté le ).
  18. a et b « Seuls, la série qui prend les enfants au sérieux », sur ZOO (consulté le ).
  19. « Comment «Seuls» est devenue une série BD culte », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  20. « Le Nantais Fabien Vehlmann dans le top 10 des plus gros tirages de BD en France en 2016 », sur France 3 Pays de la Loire (consulté le ).
  21. a et b Sandrine Bajos, « La saga fantastique «Seuls» numéro 1 des ventes de BD », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  22. Interview de Fabien Vehlmann par Hugues Dayez, dans Spirou, no 3757, 14 avril 2010, p. 4.
  23. « VEHLMANN ET GAZZOTTI, « SEULS » DANS LEUR NOUVELLE DIMENSION | BDZoom.com » (consulté le ).
  24. a et b « Festival d'Angoulême : voici les 100 BD du siècle à lire absolument », sur Franceinfo, (consulté le ).
  25. « Fabien Vehlmann : "Le boycott du Festival de la BD d’Angoulême, c’est peut-être notre dernière cartouche" », sur SudOuest.fr (consulté le ).
  26. « Angoulême 2021: pourquoi plus de 650 auteurs boycottent le festival cette année », sur BFMTV (consulté le ).
  27. Ralph Meyer, alias Ralph (1) selon BD-Theque : https://www.bedetheque.com/auteur-35347-BD-Ralph-1.html
  28. Jean Dufaux (int.) et Laurent Turpin, « Interview de Jean Dufaux, président du jury des prix Diagonale – Le Soir », sur BDZoom, .
  29. « Début du tournage pour « Seuls » », sur Studiocanal, (consulté le ).

Liens externes modifier

  • Ressource relative à la bande dessinée  :