Serrières (Neuchâtel)

ancienne commune et quartier de la ville de Neuchâtel, Suisse

Serrières est un quartier de la ville de Neuchâtel. Il est situé à l'ouest de cette ville, de part et d'autre du vallon dans lequel coule la rivière Serrière. Le débit régulier de ce petit cours d'eau a favorisé le développement de l'industrie dès les temps les plus anciens. La présence de papeteries durant près de cinq siècles et de la chocolaterie Suchard depuis 1826 ont contribué à son renom.

Serrières
Serrières (Neuchâtel)
Le château de Beauregard
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Neuchâtel Neuchâtel
Région Littoral
Commune Neuchâtel
Géographie
Coordonnées 46° 59′ 00″ nord, 6° 54′ 12″ est
Divers
Langue Français
Localisation
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Serrières
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Serrières
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Serrières

Histoire modifier

On trouve des vestiges d'implantation romaine à Serrières: au bord du lac de Neuchâtel au bout de la rue Erhard Borel avec des bains mixtes et un temple romain sous la paroisse de Serrières. La régularité de son débit et la qualité de son eau ont depuis le Moyen Âge attiré les industries le long du cours de la Serrière. Les papetiers ont été les plus « assidus » avec les meuniers à farine.

En 1563, le dernier curé, Emer Beynon, devint le premier pasteur de la paroisse après la visite de Guillaume Farel. Une petite rue qui passe sous la cour du temple porte son nom.

Pierre de Vingle imprima une des premières bibles en français sur du papier produit à Serrières. Une rue porte son nom dans les « nouveaux quartiers ».

Jusqu'en 1975, une impression de village se dégageait du quartier, car la communauté était soudée et se connaissait. Il y avait une école, une église, des bistrots et magasins, et du travail (papeteries, Suchard et la fabrique de tabac Brunette). On allait à la ville (Neuchâtel, 2,5 km) pour le marché du samedi et faire quelques courses spéciales. Le "village" s'est développé au début des années 1950, avec la création de la rue de la Coquemène, puis de Pain Blanc et tout le quartier autour. C'était encore un "village" avec une population plutôt ouvrière forte de beaucoup de sociétés : chorale, gym, fanfare, etc. Il existait également l'association des sociétés locales de Serrières (ASLS) qui créa le "Journal de Serrières" avec une rubrique très lue de potins qui s'appelait "des hauteurs du Minaret" et signée par "les muezzins". Ce journal local tirait à 3 600 exemplaires, vécu quelque 35 ans, porté à bout de bras les dernières années, par le dernier rédacteur en chef : Jean-Rodolphe Laederach, pasteur. Il rédigeait, contrôlait l'impression, distribuait de boîte en boîte, trouvait les annonceurs tout seul. L'ASLS a jumelé le quartier de Serrières avec la commune française de Serrières (Ardèche). De nombreux échanges ont eu lieu, avec des joutes en bateaux sur le lac.

De l'est vers l'ouest, Serrières commence à l'arrêt "Port Roulant" de la ligne de trolleybus 102 et se termine le long du clos de Serrières à la hauteur des serres (anciennement Coste puis Botteron). Dans les années 1950 et jusqu'au début des années 1960 : au bord du lac il y avait les bains mixtes, puis l'arrêt du tram avec son buffet, puis les abattoirs qui ont remplacé une ferme avec tout le bétail. Dans ce quartier : le restaurant gastronomique le Dauphin, la scierie, l'épicerie Dubois et l'épicerie Richard. Le charmant petit port de plaisance est encore resté à peu près en l'état. Il abritait l'activité de pêche professionnelle. Trois générations de Vallelian s'y sont succédé. La fabrique de tabac, qui a remplacé les moulins Bossy, commençait après le port où elle est toujours. Puis le chantier naval Staempfli, le terrain de football et la décharge de Neuchâtel, directement dans le lac à ciel ouvert. Un complexe sportif a depuis été construit sur les terrains gagnés sur le lac. De village, Serrières et petit à petit devenu quartier de Neuchâtel. Le départ des papeteries et de Suchard ont amplifié ces changements.

Le quartier est bien desservi par les transports publics. Les Transports publics neuchâtelois exploite la ligne de trolleybus 102 Serrières – Place Pury – Temple des Valangines et la ligne ferroviaire 215 Littorail (anciennement un tramway) Place Pury ↔ Boudry, qui dessert la halte de Champ-Bougin et la gare de Port-de-Serrières. La gare CFF de Neuchâtel-Serrières est sur la ligne Lausanne - Bienne et la ligne Auvernier - Verrières. La gare CFF des Deurres est desservie par la ligne Neuchâtel – La Chaux-de-Fonds – Le Locle-Col-des-Roches.

Patrimoine bâti modifier

 
Le minaret de Philippe Suchard à Serrières.

Le temple, ancienne église Saint-Jean citée dès 1178, est en fait fondé sur un mausolée du VIIe siècle adossé à des murs gallo-romains, puis transformé en église aux VIIe et VIIIe siècles, reconstruite aux XIe et XIIe siècles, puis à nouveau très fortement transformée en 1666 par l'architecte Jonas Favre, qui lui a donné son aspect actuel[1].

Serrières s'est développée avec l'arrivée de l'industrie, en particulier grâce au chocolatier Suchard, en 1826. Philippe Suchard, au retour d'un voyage au Proche-Orient, fit construire une maison inattendue à la rue Guillaume Farel : le Minaret de Philippe Suchard. Il y adjoignit une immense parc (l'actuelle rue de la Coquemène le traverse de part en part) dans lequel il y avait un squelette de baleine et une volière énorme. À titre indicatif, la salle à manger des oiseaux était une salle de 20 m de long sur 10 de large (actuelle salle paroissiale).

Galerie de photos modifier



Notes et références modifier

  1. Guide artistique de la Suisse : Jura, Jura bernois, Neuchâtel, Vaud, Genève, vol. 4a, Berne, Société d'histoire de l'art en Suisse, , 642 p. (ISBN 978-3-906131-98-6), p. 166.

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