Serge Dal Busco

personnalité politique suisse

Serge Dal Busco
Illustration.
Fonctions
Conseiller d'État du canton de Genève[a]

(9 ans, 5 mois et 21 jours)
Élection 10 novembre 2013
Réélection 6 mai 2018
Prédécesseur David Hiler
Successeur Delphine Bachmann
Président du Conseil d'État du canton de Genève

(11 mois et 30 jours)
Législature 2e
Prédécesseur Anne Emery-Torracinta
Successeur Mauro Poggia
Député au Grand Conseil du canton de Genève

(4 ans et 2 jours)
Législature 57e
Conseiller administratif de Bernex

(10 ans, 5 mois et 20 jours)
Élection 14 mai 2003
Réélection 29 avril 2007
17 avril 2011
Prédécesseur Jacques Baudit
Successeur Cyril Huguenin
Conseiller municipal de Bernex

(7 ans, 11 mois et 30 jours)
Législature 1991-1995, 1995-1999
Biographie
Date de naissance (65 ans)
Lieu de naissance Genève (Suisse)
Nationalité Suisse
Parti politique PDC / Le Centre
Diplômé de EPFZ
EPFL
Profession Ingénieur civil
Entrepreneur

Serge Dal Busco, né le à Genève (originaire de Bernex), est une personnalité politique genevoise, membre du Centre.

Il est conseiller d'État du canton de Genève du au et président du Conseil d’État du au .

Biographie modifier

Originaire de Bernex[1], Serge Dal Busco naît le à Genève. Son père est travailleur saisonnier en Suisse dans les années 1950, puis pépiniériste, tandis que sa mère fait des ménages. Tous deux sont nés à Trévise[2].

Après une maturité au collège Calvin, il obtient un diplôme d’ingénieur civil à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) en 1982. Il poursuit ses études par une thèse de doctorat à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), qu’il décroche en 1988. Pendant plusieurs années, il exerce la profession d’ingénieur à son compte, tout en étant chargé de cours à l’EPFL de 1999 à 2004[1]. Il devient ensuite associé dans un grand bureau d’ingénieurs conseils en génie civil et en environnement, établi à Carouge.

Il est marié et père de quatre enfants[1]. Il a couru de nombreux marathons depuis 2007, dont celui de Boston en 2013[3].

Parcours politique modifier

Il siège au Conseil municipal de Bernex de 1991 à 1999[1]. En 2003, il est élu au Conseil administratif de la commune[4]. Il y exerce la fonction de maire à six reprises, ayant à sa charge notamment la gestion de l’urbanisme, des transports, des constructions, de l’environnement et du sport. Il siège au sein du législatif communal jusqu'en 2013.

Selon le quotidien Le Courrier, il fait l'unanimité dans sa commune, jouant notamment un rôle décisif dans la sécurisation des bords de l’Aire et faisant modifier le trajet du tram 14 à l’avantage de la commune[5].

Il est également, pendant huit ans, membre du comité puis président de 2007 à 2009 de l’Association des communes genevoises[1], organisme qui a pour but la défense des intérêts des communes.

En 2009, il est élu au Grand Conseil du canton de Genève[6]. Membre notamment des commissions du logement et de l’aménagement, il y siège jusqu'en novembre 2013.

Conseiller d'État modifier

Il est élu au Conseil d'État le [7] et réélu le au second tour[8]. Il est à la tête du Département des finances lors de son premier mandat[9], puis lors de son deuxième mandat de celui dédié aux infrastructures et à la mobilité, laissé vacant par le conseiller d'État non réélu Luc Barthassat[10].

Qualifié de « force tranquille » dans un article du Temps, il annonce le qu'il ne se représentera pas au Conseil d’État genevois pour une troisième législature, souhaitant laisser la place à la relève après dix ans au gouvernement[11],[12].

Département des finances modifier

Pendant son mandat au Département des finances, la dette financière du canton de Genève baisse de 1,3 milliard de francs, passant de 12,7 milliards en 2014[13] à 11,4 milliards en 2018[14]. En novembre 2017, la qualité de la gestion financière du canton de Genève est reconnue dans une comparaison intercantonale, fondée sur les données de l'IDHEAP[15]. Son projet de stabilisation budgétaire peine cependant à convaincre les députés à l'automne 2017[16],[17], qui adoptent finalement le budget 2018 à une courte majorité[18].

Il s'emploie également à mener une réforme de la grille salariale de la fonction publique genevoise, lancée en 2010 par son prédécesseur David Hiler[19]. Un cartel intersyndical critique ce projet, y voyant une attaque contre les services publics puisque certains fonctionnaires connaîtraient un gel de la progression de leur salaire. Cette opposition se traduit notamment par un mouvement social dans la fonction publique en [20].

Département des infrastructures modifier

Son mandat à la tête du département des infrastructures est notamment marqué par l'inauguration du réseau RER transfrontalier Léman Express le [21] et par la création, lors du déconfinement d' suivant la première vague de l'épidémie de COVID-19, de 7 km de pistes cyclables provisoires dans le cadre d'un nouveau plan de mobilité. D'abord citées en exemple, ces mesures déclenchent une polémique, avec des manifestations de la part des tenants du trafic individuel motorisé et une pétition de près de 7 000 signatures demandant leur démantèlement. En l'espace d'une dizaine de jours, les partisans de ces nouveaux aménagements cyclables recueillent quant à eux près de 18 000 signatures pour les soutenir et pour demander leur pérennisation, ce qui est chose faite quelques semaines plus tard[22],[23],[24],[25]. En , le premier réseau genevois de vélos en libre service est par ailleurs inauguré[26].

De manière générale, la droite juge sa politique trop à gauche en matière de mobilité[12].

Don de Manotel modifier

Le , trois jours après qu'un journaliste a révélé qu'il serait entendu un mois plus tard par la justice en tant que personne appelée à donner des renseignements[b] dans le cadre du volet Manotel de l'affaire Maudet , il reconnaît avoir commis une maladresse en lien avec un don de 10 000 francs reçu de Manotel en avril 2018, puis restitué à mi-septembre[27],[28],[29],[30],[31]. Le volet Manotel de l'affaire Maudet est classé en [32] et n'a aucune conséquence judiciaire pour Serge Dal Busco.[réf. souhaitée].

Présidence du Conseil d'État modifier

Il préside le Conseil d'État du [33] au . Il accueille à ce titre le président américain Joe Biden à son arrivée à Genève le avant le sommet entre les États-Unis et la Russie[34].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Du au  : Département des finances. Du au  : Département des infrastructures.
  2. Selon le code de procédure pénale suisse, personne dont le statut se situe entre celui de prévenu et celui de témoin, lorsque l'autorité n'a pas de soupçons suffisants pour la citer à comparaître en qualité de prévenu tout en ne pouvant exclure qu'elle ait participé à l'infraction. cf. « personne appelée à donner des renseignements », sur termdat.bk.admin.ch, (consulté le ).

Références modifier

  1. a b c d et e « Conseil d'Etat - Législature 2018-2023 », sur ge.ch (consulté le ).
  2. Éric Budry, « Un ex-réfugié et deux secondos au Conseil d'État », Tribune de Genève,‎ (lire en ligne)
  3. Ignace Jeannerat, « Marathonien à travers le monde », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  4. « Résultats de l'élection du 4 mai 2003 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ge.ch, .
  5. Pauline Cancela, « Serge Dal Busco, dans les pas de David Hiler? », Le Courrier,‎ (lire en ligne)
  6. « Résultats de l'élection du 11 octobre 2009 », sur ge.ch, .
  7. « Résultats de l'élection du 10 novembre 2013 », sur ge.ch, .
  8. « Second tour de l'élection du Conseil d'Etat 2018 », sur ge.ch, .
  9. « Communiqué de presse du Conseil d'Etat élu du 27.11.2013 - Conseil d’Etat »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ge.ch, .
  10. Marc Moulin, « Le président Pierre Maudet garde la sécurité et l’aéroport », Tribune de Genève,‎ (lire en ligne)
  11. « Serge Dal Busco ne brigue pas de troisième mandat à Genève », sur rts.ch, (consulté le ).
  12. a et b Sylvia Revello, « Après deux mandats, le centriste Serge Dal Busco ne s’accroche pas au pouvoir », Le Temps,‎ , p. 7 (ISSN 1423-3967, lire en ligne  , consulté le )
  13. ATS, « Les comptes 2014 du canton de Genève en équilibre précaire », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  14. Conseil d'État du canton de Genève, « Comptes individuels 2018 de l’Etat de Genève - Exposé des motifs du Conseil d'État », sur site officiel du canton de Genève, (consulté le ), p. 2.
  15. Pierre Ballay PME Magazine, « Quand le canton de Genève joue les géants », sur pme.ch, .
  16. Eric Budry, « Serge Dal Busco va dégainer son plan d’assainissement », tdg.ch/,‎ (lire en ligne)
  17. Laure Lugon, « Le remède du Conseil d’Etat contre les déficits ne convainc pas », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  18. SwissInfo, « Le budget déficitaire 2018 de l'Etat de Genève trouve une majorité ».
  19. Laure Lugon, « A Genève, la réforme salariale semble mort-née », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  20. ATS / jvr / tmun, « Les fonctionnaires genevois en grève contre la nouvelle grille salariale », rts.ch,‎ (lire en ligne)
  21. Sylvia Revello, « Le Léman Express dépasse les attentes », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  22. David Haeberli, « A Genève, dégager la chaussée pour mieux rouler au centre-ville », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  23. Sylvia Revello, « A Genève, la guerre des transports reprend », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  24. « Les pistes cyclables genevoises s’installent dans le provisoire », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  25. Luca di Stefano, « Pistes cyclables pérennisées – Pro Vélo salue, le TCS est très remonté », sur Tribune de Genève, (consulté le ).
  26. Léa Frischknecht, « Genève inaugure enfin ses vélos en libre service », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  27. ATS, « Les explications de Serge Dal Busco au Ministère public », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  28. Fati Mansour, « Le don qui embarrasse Serge Dal Busco », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  29. Laure Lugon, « Les explications de Serge Dal Busco ne convainquent qu’à demi », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  30. Fabiano Citroni, « Serge Dal Busco reconnaît avoir reçu de l’argent du groupe hôtelier Manotel », sur rts.ch, (consulté le ).
  31. ATS, « Serge Dal Busco admet avoir commis une maladresse », Le Matin,‎ (ISSN 1018-3736, lire en ligne, consulté le )
  32. Fedele Mendicino, Chloé Dethurens, Caroline Zumbach, « Le Parquet a bouclé son enquête – Pierre Maudet sera jugé l’an prochain », sur Tribune de Genève, (consulté le ).
  33. « Nouveau président du Conseil d'Etat genevois, Serge Dal Busco veut "mettre de côté les bisbilles" », sur rts.ch, .
  34. Sylvia Revello, « Serge Dal Busco: «Notre échange a été bref mais intense» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )

Liens externes modifier