Septum interventriculaire

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Le septum interventriculaire est la paroi ou cloison séparant les deux ventricules cardiaques (du latin sæptum : clôture, barrière). Avec le septum interauriculaire qui le prolonge en haut, il constitue l'ensemble du septum cardiaque, à savoir l'ensemble de la paroi séparant le cœur droit du cœur gauche[1],[2].

Modélisation tridimensionnelle d'un cœur humain vu en coupe, le septum interventriculaire est au premier plan entre les deux ventricules.

Anatomie modifier

Ce septum (contrairement au septum interauriculaire) est constituée de deux parties anatomiquement bien distinctes. La partie inférieure (du côté de la pointe du cœur, du diaphragme) est épaisse et musculaire, elle porte le nom de septum interventriculaire musculaire et représente la quasi-totalité de la cloison. La partie supérieure (du côté des oreillettes et des valves) est mince (2 mm d'épaisseur), courte (7 à 8 mm de longueur) et membraneuse et porte le nom de septum interventriculaire membraneux. Ces deux parties ont des origines embryonnaires distinctes[1],[3].

Vers la fin de la 4e semaine du développement embryonnaire, les deux ventricules primitifs commencent à se dilater et leurs parois médiales s'accolent pour constituer l'essentiel du septum interventriculaire musculaire[4].

Si le côté gauche du septum interventriculaire membraneux est totalement entre les deux ventricules, le côté droit quant à lui, dans sa partie la plus haute, sert d'insertion au feuillet septal de la valve tricuspide. Ce n'est qu'au-dessous de cette valve que la partie membraneuse du septum est réellement interventriculaire[3].

Anomalies de constitution modifier

Lorsque le développement de la partie membraneuse est incomplet, il persiste à la naissance une communication interventriculaire (CIV) haute. En clinique cette CIV peut être isolée, comme dans la maladie de Roger, ou associée à d'autres malformations cardiaques, comme dans la tétralogie de Fallot ou le syndrome d'Eisenmenger. Plus bas, le déficit de développement de la partie musculaire peut provoquer une CIV basse voire un ventricule unique par absence complète du septum musculaire[1].

Maladies du septum modifier

La cardiomyopathie hypertrophique est une maladie du muscle cardiaque, d'origine multiple, se traduisant par une hypertrophie du ventricule gauche prédominant sur le septum interventriculaire. Dans un cœur dont le poids est augmenté, l'examen histologique retrouve une hypertrophie des myocytes, une fibrose et surtout une désorganisation myocytaire[5].

La rupture du septum peut être une complication d'un infarctus du myocarde et se compliquant rapidement d'un choc cardiogénique[6].

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. a b et c « Septum interventriculaire », sur Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine (consulté le ).
  2. « Septum », sur Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine (consulté le ).
  3. a et b « Partie membraneuse du septum ventriculaire », sur Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine (consulté le ).
  4. « Septum interventriculaire musculaire », sur Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine (consulté le ).
  5. Philippe Charron, « Cardiomyopathie hypertrophique familiale » [PDF], sur Encyclopédie Orphanet, (consulté le ).
  6. Hochman JS, Buller CE, Sleeper LA et al. Cardiogenic shock complicating acute myocardial infarction — etiologies, management and outcome: a report from the SHOCK Trial Registry. SHould we emergently revascularize Occluded Coronaries for cardiogenic shocK?, J Am Coll Cardiol, 2000;36:Suppl A:1063-1070