Semine (plateau)

plateau de la Haute-Savoie (France)

Semine
Paysage de la Semine à Clarafond-Arcine.
Paysage de la Semine à Clarafond-Arcine.
Géographie
Altitude 552 m, La Crêtaz[1]
Massif Jura
Longueur ≈ 14 km
Largeur ≈ 7 km
Superficie ≈ 60 km2
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
Géologie
Roches Molasse

La Semine est un plateau, formant une petite région naturelle française, situé à l’extrémité nord-ouest du département de la Haute-Savoie.

Vue de Chessenaz, village de la Semine situé au pied du Vuache.

Géographie modifier

La Semine se situe dans l'avant-pays haut-savoyard[2]. Il s'agit d'un plateau vallonné et boisé[3], est délimitée par le fleuve le Rhône à l'ouest et au nord, la montagne du Vuache à l'est et la vallée des Usses au sud[4]. Ce plateau, d'une superficie d'environ 60 km2, a une altitude moyenne de 500 m, soit un surplomb moyen de 170 m par rapport au niveau du Rhône. Il est creusé par plusieurs affluents du Rhône (les ruisseaux de Parnant, de Balavent, de la Motte, de Cally et de Baud) et des Usses (les ruisseaux de la Grande Craze, de la Godette, de Saint-Pierre et du Castran). Il fait face à la Michaille, plateau longitudinal situé au pied du plateau de Retord à l'ouest

Le plateau de la Semine s'étend sur les communes de Chêne-en-Semine, Chessenaz, Clarafond-Arcine, Éloise, Franclens, Saint-Germain-sur-Rhône et Vanzy, composant la Communauté de communes de la Semine, ainsi que sur celles de Bassy, Challonges et Usinens qui sont rattachées à la Communauté de communes du Pays de Seyssel.

Géologie modifier

Le sous-sol du plateau de la Semine est constitué essentiellement de molasse (alternances de grès et de marnes). Il s’agit de dépôts marins d’âge Miocène pouvant contenir des fossiles comme des dents de requins et des huitres[5]. La molasse repose sur des calcaires du Crétacé qui n’affleurent qu’au fond de la vallée du Rhône entre Bellegarde et Pyrimont. L’arrivée du canyon du Rhône au contact des calcaires crétacés de l’Urgonien donnait naissance au phénomène géologique spectaculaire des pertes du Rhône. Cette curiosité est aujourd’hui disparue puisque les pertes sont maintenant noyées sous les eaux de la retenue du Barrage de Génissiat.

Dans la partie haute du plateau, la molasse est recouverte de dépôts quaternaires souvent épais. Il s’agit de dépôts fluviatiles (galets roulés), glaciaires (blocs erratiques emballés dans une matrice argileuse) et lacustres (sables, limons et argiles). En effet, toute la région a été recouverte d’environ 1 km de glace lors de la dernière période glaciaire. Par la suite, avec le recul des glaciers, un lac s’est mis en place : à cette époque, le glacier du Rhône ne s’avançait plus au-delà du Défilé de l’Ecluse, tandis que le glacier de l’Isère remontait par la cluse de Chambéry en direction de Culoz. Le lac de la Semine était coincé entre ces 2 glaciers. Il s’est vidé lors de leur retrait définitif.

Les observations géologiques montrent que le Rhône, avant la dernière glaciation, bifurquait au niveau de Bange, passait sous Clarafond et débouchait vers Mons pour suivre la vallée actuelle des Usses en direction de Seyssel. D’épaisses séries de graviers, exploitées dans la carrière de Planaz, témoignent de cet ancien cours du Rhône.

Histoire modifier

Économie modifier

Le Semine, qui a longtemps constitué un véritable angle mort de la Haute-Savoie[6], a d'abord subi l'attraction économique de Bellegarde-sur-Valserine située de l'autre côté du Rhône, dans l'Ain. Elle s'est ensuite rapprochée progressivement du Genevois français et de Genève après la construction de l'autoroute A40 et de son échangeur d'Éloise en 1982.

Notes et références modifier

  1. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. Paul Guichonnet, « L'avant-pays savoyard. Essai de délimitation régionale », Revue de géographie alpine, vol. 46, no 3,‎ , p. 521 (lire en ligne).
  3. Marie-Thérèse Hermann, Architecture et vie traditionnelle en Savoie, Montmélian (73), La Fontaine de Siloé, , 303 p. (ISBN 2-84206-212-4, lire en ligne), p. 28
  4. Centre alpin et rhodanien d'ethnologie, Le Monde alpin et rhodanien, 1979, p. 286.
  5. M. Donzeau, R. Wernli, J. Charollais, etG. Montjuvent, Notice de la Carte géologique au 1 : 50000 de Saint Julien en Genevois, BRGM,
  6. Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie, Montmélian (73), La Fontaine de Siloé, , 399 p. (ISBN 978-2-84206-374-0, lire en ligne), p. 58

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Collection : Histoire de la Semine ;
  • François Burdeyron, Henriette Tossan, La Semine dans la féodalité. Haut-Moyen-âge et période féodale, documentation historique, glossaire, coll. « Histoire de la Semine », n° 61, 1981, 283 pages.
    • Partie 3 : Eloise féodal : Seigneuries, 1981, 75 pages ;
    • Partie 4 : Arlod, seigneurie et mandement, 1982, 283 pages ;
  • Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 2-7171-0200-0), p. 331-335, « Le canton de Frangy », 531-532 , « Le canton de Seyssel ».
  • Paul Dufournet, « Villas romaines en Semine », p.41-56, Congrès des sociétés savantes de Savoie de 1978, Thème : « Urbanisme et architecture en Savoie », Académie chablaisienne.
  • Robert Avezou, « La Semine », L'écho de Savoie, Lyon, 1930.

Articles connexes modifier