Scapolite
Scapolite est le nom d'un groupe de tectosilicates formant une série isomorphe (solution solide) de trois pôles purs : la marialite Na4(AlSi3O8)3Cl est riche en sodium et chlore, la méionite Ca4(AlSiO4)6CO3 en calcium et carbonate, et la silvialite Ca4(AlSiO4)6SO4 en calcium et sulfate[2].
Scapolite Catégorie IX : silicates[1] | |
Wernérite de Madagascar | |
Général | |
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Classe de Strunz | 9.FB.15
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Classe de Dana | 76.03.01.00
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Formule chimique | (Na,Ca)4[(Al,Si)O2]12(Cl,CO3,SO4) |
Identification | |
Couleur | blanc, incolore, verdâtre ou gris (jaune, brun, rougeâtre, rose, violet, bleu) |
Système cristallin | Tétragonal |
Classe cristalline et groupe d'espace | tétragonale-dipyramidale et |
Clivage | net {100} et {110} |
Cassure | subconchoïdale |
Habitus | cristaux prismatiques allongés souvent terminés par une pyramide, macles, agrégats |
Jumelage | amphibole, apatite, diopside, grenat, phlogopite, plagioclase, titanite |
Échelle de Mohs | 5,5 - 6 |
Trait | blanc |
Éclat | vitreux |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | no = 1,534 - 1,607 ne = 1,522 - 1,571 |
Biréfringence | 0,012 - 0,036 ; uniaxe négatif |
Fluorescence ultraviolet | fluorescence orange |
Transparence | translucide à transparent |
Propriétés chimiques | |
Densité | 2,56 - 2,77 ; moyenne 2,66 |
Propriétés physiques | |
Radioactivité | aucune |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
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Inventeur et étymologie
modifierLa scapolite a été décrite par le minéralogiste brésilien José Bonifácio de Andrada e Silva en 1800[3]. Il l'a nommée ainsi d'après le grec skapos (« tige ») et lithos (« pierre ») car elle se présente parfois sous forme de longs cristaux striés[4] ; il lui a secondairement donné le nom de wernérite mais ce terme, n'ayant pas l’antériorité, est considéré seulement comme une variété du groupe.
Synonymie
modifier- Dipyre (de Laumont & Charpentier)[5]
- Fuscite (Hey) : le nom vient du latin fuscus (« brun »), en référence à son apparence.
Variété
modifierWernérite (de Andrada) : membre intermédiaire entre la méionite et la marialite pour un rapport de 3/1 à 1/2, nommé en l'honneur du minéralogiste allemand Abraham Gottlob Werner. Certains auteurs du XIXe siècle donnent le mot comme masculin[6], mais le féminin est aujourd'hui plus répandu.
Synonymie :
- Ékebergite (Berzelius)[7] : nom donné en hommage au chimiste qui en fit la description (Anders Gustaf Ekeberg)[8] ;
- Leucolithe de Mauléon (Delaméthérie)[9] ;
- Micarelle (Abildgaard)[10], probablement une wernérite altérée en pinite ;
- Natrolite d'Hesselkula/Hesselkulla (aujourd'hui Hässelkulla) (Ekeberg) : locution nominale formée du nom d'espèce natrolite et du topotype Hesselkula en Suède ;
- Paranthine (genre masculin) (Haüy 1804)[11] ;
- Rapidolithe (Abildgaard), littéralement « pierre à baguette »[12] ;
- Sodaïte[13].
Gîtologie
modifierCe minéral se forme dans le métamorphisme régional ou dans le métamorphisme de contact.
Utilité
modifierParfois utilisée comme gemme, la scapolite est alors généralement taillée en forme de cabochon.
Notes et références
modifier- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- (en) William Alexander Deer, Robert Andrew Howie et J. Zussman, Rock Forming Minerals : Framework Silicates: Silica Minerals, Feldspathoids and the Zeolites, Geological Society of London, 2e éd. (ISBN 978-1-86239-144-4 et 1-86239-144-0, lire en ligne), p. 387
- Journal de physique, Fructidor an VIII (août-septembre 1800), p. 246
- Alain Foucault et Jean-François Raoult, Dictionnaire de géologie, Dunod, 5e éd. (ISBN 978-2-10-005836-5 et 2-10-005836-3)
- Annales des mines, Commission des Annales des mines, Conseil général des mines (de France), 1843, p. 609
- Pierre Jacotot, Éléments de physique expérimentale, de chime et de minéralogie, tome 2, 1804, p. 97
- Louis Albert Necker, Le Règne minéral ramené aux méthodes de l'histoire naturelle, tome 2, 1835, p. 356
- Jean-Baptiste-Julien d'Omalius d'Halloy, Introduction à la géologie : première partie des eléments d'histoire, 1853, p. 273
- Charles-Nicolas-Sigisbert Sonnini de Manoncourt, Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, tome 34, 1819, p. 214
- André Jean Marie Brochant de Villiers, Traité élémentaire de minéralogie : suivant les principes du professeur Werner, 1808, p. 521
- René-Just Haüy, Traité de minéralogie, tome 2, 1804, p. 586
- Charles Louis Cadet de Gassicourt, Dictionnaire de chimie, tome 4, 1803, p. 16
- Ours-Pierre-Armand Petit-Dufrénoy, Traité de minéralogie, tome 3, 1847, p. 303
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (en) William Alexander Deer, Robert Andrew Howie et J. Zussman, Rock Forming Minerals : Framework Silicates: Silica Minerals, Feldspathoids and the Zeolites, Geological Society of London, 2e éd. (ISBN 978-1-86239-144-4 et 1-86239-144-0, lire en ligne)
- Alain Foucault et Jean-François Raoult, Dictionnaire de géologie, Dunod, 5e éd. (ISBN 978-2-10-005836-5 et 2-10-005836-3)