Satellite de reconnaissance

satellite utilisé à des fins d'espionnage

Un satellite de reconnaissance, ou satellite espion (en langage populaire), est un satellite artificiel utilisé pour des applications militaires ou de renseignement. Les satellites de ce type collectent généralement des informations sur les installations civiles et militaires d'autres pays au moyen d'un système optique ou radar pour des observations tous temps (à travers les nuages) ou de nuit.

Satellite KH-4B Corona
Satellite Lacros en construction.

Caractéristiques

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Les satellites de reconnaissance permettent de cartographier un territoire et surtout d'identifier les installations militaires fixes, les armes et les unités militaires. Ces satellites circulent généralement sur une orbite basse pour obtenir la meilleure résolution. L'orbite est souvent polaire pour balayer toutes les latitudes. Pour accroitre encore la résolution certains d'entre eux emportent suffisamment d'ergols pour abaisser fortement leur orbite au-dessus de zones présentant un intérêt militaire particulier. La consommation d'ergols qu'entraînent de telles manœuvres et la nécessité de compenser la traînée subie dans une atmosphère plus dense entraîne une durée de vie parfois très brève de quelques jours pour certains modèles qui impose des renouvellements constants. Ceci explique en grande partie le nombre très élevé de satellites lancés par l'Union soviétique. Au début de l'ère spatiale les images sont enregistrées sur des films argentiques qui sont récupérées lorsqu'une capsule détachable ou le satellite revient au sol. Cette technique est rapidement abandonnée par les États-Unis pour la transmission des données par voie hertzienne après numérisation des films avant le passage à la prise d'image numérique. La Russie utilise encore en partie la technique des films argentiques. La résolution qui était d'une dizaine de mètres pour les premiers satellites descend à quelques centimètres pour les satellites les plus performants. Pour pouvoir percer la couverture nuageuse ou prendre des images de nuit certains satellites de reconnaissance emportent non pas une caméra mais un radar. Une consommation importante d'énergie et une résolution faible ont longtemps freiné l'utilisation de ce type de satellite.

Les satellites de reconnaissance par pays

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Les principales puissances spatiales disposent de satellites de reconnaissance qui constituent désormais un composant majeur des forces militaires modernes. L'Union soviétique et les États-Unis sont les premiers à avoir développé ce type d'engin dans le contexte de la guerre froide. L'Union soviétique a ainsi lancé près de 900 satellites de ce type (soit 10 % de l'ensemble des satellites artificiels placés en orbite par les nations spatiales). Le nombre des satellites américains est beaucoup plus réduit mais leur capacité et leur durée de vie a pratiquement toujours été plus élevée. Les autres nations spatiales ont progressivement développé leur propre flotte de satellite de reconnaissance soit optique soit radar soit les deux : Chine (1974), France (1995), Japon (2003), Israël (2003), Allemagne (2006), Italie (2007).

États-Unis

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Schémas des satellites de reconnaissance américains mis en œuvre entre les années 1960 et 1990.
 
Projet de satellite de reconnaissance optique Membrane Optic Imager Real-Time Exploitation (MOIRE) lancé en 2010 par la Defense Advanced Research Projects Agency et Northrop Grumman. Il s'agit de mettre en place un système en orbite géostationnaire capable de réaliser des images vidéos à haute résolution et de les diffuser en direct (vue d'artiste).

Alors que l'ère spatiale n'a pas encore débuté, l'organisme de recherche militaire américain Rand Corporation réalise en 1954 une étude démontrant la faisabilité d'un satellite de reconnaissance qui serait équipé d'une caméra de télévision et qui transmettrait par radio les photos réalisées. Sur la base de ce rapport, l'Armée de l'Air américaine lance le programme de satellite de reconnaissance WS-17L. Les États-Unis et l'Union soviétique sont à l'époque plongés dans la guerre froide, une guerre larvée se traduisant par la participation à des conflits dans plusieurs pays tiers et une course aux armements effrénée. Chacun des deux pays développe des missiles balistiques et une flotte de bombardiers porteurs de l'arme nucléaire. Le président américain Eisenhower propose en 1955 aux dirigeants soviétiques que le niveau d'armement des deux pays soit contrôlé par des vols de reconnaissance de l'autre partie (projet Open Skies), mais cette proposition est rejetée. Les Soviétiques dévoilent l'existence du bombardier soviétique Bison, ce qui conduit certains responsables américains à penser que l'URSS dispose d'une avance significative dans le domaine de la frappe nucléaire (bomber gap). En 1956, l'avion-espion américain U-2 réalise un premier vol de reconnaissance au-dessus du territoire soviétique. Les photos prises par les vols suivants des U-2 démontrent que la flotte de bombardiers nucléaires soviétiques est plus réduite que prévu. En 1957, l'Union soviétique place en orbite le premier satellite artificiel Spoutnik 1. Sur le plan militaire, ce lancement démontre que l'URSS peut construire des missiles balistiques intercontinentaux qui pourraient détruire la défense américaine par une frappe surprise. Mais les dirigeants américains disposent d'informations contradictoires sur l'ampleur de la menace, c'est-à-dire sur le nombre de missiles que l'Union soviétique est capable de déployer. Pour mieux évaluer cette menace, le gouvernement américaine décide d'accélérer le projet de satellite de reconnaissance WS-117L. Celui-ci est réorganisé et subdivisé en trois sous-projets : un satellite de reconnaissance transmettant les photographies numérisées par radio, un satellite ayant recours à des films photographiques renvoyés au sol par des capsules et un satellite d'alerte avancée. Le deuxième projet, plus facilement réalisable à court terme est confié à la CIA. Celle-ci confie la conception du satellite à Itek Corporation et son intégration à Lockheed[1].

Le satellite de reconnaissance KH-1 développé par Lockheed sous la supervision de la CIA réutilise la structure d'un étage supérieur de fusée Agena dont le système de contrôle d'attitude est conservé. Il comprend une caméra panoramique Fairchild utilisant un film argentique et doté d'une focale de f.5 et d'une longueur focale de 69 centimètres. Les images effectuées ont une résolution spatiale de 12,9 mètres depuis l'orbite basse. L'énergie est fournie par des batteries. Le satellite qui pèse environ une tonne est placé en orbite par une fusée Thor tirée depuis la base de lancement de Vandenberg en Californie. Une fois la mission remplie (elle ne dure généralement que quelques jours), le film photographique est stocké dans une capsule dotée d'une rétrofusée, d'un bouclier thermique et d'un parachute. Celle-ci se détache du satellite, réduit sa vitesse, pénètre dans l'atmosphère puis une fois ralentie déploie son parachute et est récupérée en vol par un avion équipé d'un dispositif de capture. La première tentative de lancement du satellite de reconnaissance KH-1, a lieu le . C'est un échec lié sans doute à la défaillance du lanceur. Les 11 tirs suivants sont également victimes de défaillances soit durant le lancement, soit en orbite soit durant le retour de la capsule contenant le film photographique. Finalement le , une première capsule est récupérée par un avion. La résolution spatiale de 8 mètres est bien inférieure aux photos prises par les U-2 mais ce premier essai fournit à lui tout seul plus de photos que toutes les missions de l'avion de reconnaissance qui l'ont précédé. La série des KH-1 est rapidement remplacée par le KH-2 puis par le KH-3 qui reçoit le nom de code Corona. La même année, un U-2 est abattu par un missile SA-2 tiré par la défense anti-aérienne de l'Union soviétique qui capture le pilote Francis Gary Powers. Le gouvernement américain décide de suspendre définitivement les vols de reconnaissance au-dessus du territoire soviétique. En 1961, le National Reconnaissance Office est créé pour développer le programme américain de satellites de reconnaissance en fédérant les travaux des différentes armes (Terre, Air, Mer) et des agences de renseignement (CIA, NSA, DIA). Un centre d'interprétation photographique centralisé est créé pour regrouper dans une même entité tous les spécialistes de l'interprétation photographique[1].

Les satellites KH-4

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En 1962, le premier exemplaire de la version KH-4 des Corona est lancée. Le développement de ce satellite de l'Armée de l'Air américaine supervisé par la NRO, a été confié à Boeing et Eastman Kodak (pour la caméra). Cette version se caractérise par l'emport de deux caméras qui permettent de réaliser des images tridimensionnelles avec une résolution spatiale de quelques mètres[2]. Plus de 60 exemplaires de la KH4 répartis en plusieurs versions de plus en plus performantes seront lancées jusqu'en 1972.

Les KH-7/KH-8 Gambit

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En 1967 le premier exemplaire de la famille KH-7 Gambit est placée en orbite[3]. Avec une résolution spatiale de 60 cm il joue un rôle complémentaire par rapport au KH-4. Ce dernier est utilisé pour détecter des sites intéressants que le KH-7 est chargé de photographier en détail. Les photographies obtenues permettent d'identifier les objets au sol (navire, missile, avion) et d'avoir une première idée de leurs caractéristiques par le biais de leurs dimensions. Le satellite Gambit circule sur une orbite comprise entre 110 et 280 km et utilise un miroir de 1,2 mètre de diamètre[1]. Le premier exemplaire de la série des KH-8 Gambit 3 est lancé en 1966. Ce satellite utilise un télescope de même diamètre que le KH-7 mais les caractéristiques de l'optique et du système de traitement de l'image lui permettent d'atteindre une résolution spatiale de 10 cm qui ne sera dépassée qu'en 1984[4].

Développement de satellites de reconnaissance radar

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La NRO fait développer le satellite de reconnaissance Quill qui expérimente le recours à un radar à synthèse d'ouverture. Son antenne d'une superficie de 0,6 x 4,6 est fixée sur l'un des côtés du corps de l'étage Agena utilisé par les satellites de reconnaissance antérieurs. La résolution spatiale théorique est de 2,3 mètres. Cette technique présente l'avantage d'obtenir des images malgré la présence de couches nuageuses. Les données au cours du vol effectué en 1964 ne sont pas jugés exploitables. Il faudra attendre les années 1980 pour que, les progrès techniques dans le domaine de l'électronique aidant, les États-Unis mettent à nouveau en œuvre un radar avec la série des Lacros[5].

KH-9 Hexagon

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En 1971 est lancé le premier exemplaire du satellite de reconnaissance KH-9 Hexagon qui remplace définitivement le KH-4 l'année suivante. Ce satellite à la taille impressionnante (plus de 16 mètres de long pour un diamètre de plus de 3 mètres, masse comprise entre 11 et 13 tonnes) abandonne le corps de l'étage Agena au profit d'une structure qui lui est spécifique. Il dispose de 4 capsules de retour qui permettent de remplir successivement plusieurs missions et prolongent sa durée de vie qui au fil des vols passe d'un mois à 9 mois. Son télescope d'un diamètre de 91 centimètres permet une résolution spatiale de 61 centimètres. À l'époque de la conception du satellite, le gouvernement américain a décidé que la Navette spatiale américaine, en cours de développement, serait chargée de placer en orbite l'ensemble des satellites américains en particulier les satellites militaires les seuls justifiant le cout énorme de ce projet. À ce titre, la taille du KH-9 contribue largement à fixer le volume de la soute cargo de la navette spatiale et donc sa conception générale. Se basant sur la fréquence de lancement des KH-4, la NASA prévoit de nombreux vols dédiés aux satellites de reconnaissance alors que les progrès technologiques vont permettre de prolonger la durée de vie des satellites de reconnaissance et ralentir fortement les lancements. Cette nouvelle donne, qui n'est pas portée à la connaissance de la NASA à cause du secret entourant le programme des satellites de reconnaissance, contribuera à réduire la viabilité économique de la navette spatiale[6].

KH-11 Kennen

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Avec le lancement du premier KH-11 Kennen en 1976, les États-Unis abandonnent le système des capsules de retour. Les images prises par le satellite sont numérisées et transmises en quasi temps réel aux stations de contrôle sur Terre. Pour que cet envoi ne soit pas conditionné par le survol des stations terrestres, un réseau de satellites assurant le relais entre les KH-11 et le sol est prévu. Les deux premiers satellites Satellite Data System (SDS) sont lancés la même année et sont depuis régulièrement renouvelés. Le KH-11 est un engin spatial de grande taille (de 13 à 20 tonnes selon les versions) qui dispose d'un miroir primaire de 2,4 mètres de diamètre. Le satellite circule sur une orbite plus haute que ses prédécesseurs (périgée de 300 kilomètres) ce qui prolonge sa durée de vie qui atteint la dizaine d'années mais limite la résolution spatiale à une quinzaine de centimètres malgré la taille de son miroir[7].

Le satellite de reconnaissance radar Lacros

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En 1988 les États-Unis lancent leur premier satellite de reconnaissance radar opérationnel. Le Lacros (rebaptisé par la suite Onyx), qui pèse une quinzaine de tonnes, est construit par Martin Marietta. Il utilise un radar à synthèse d'ouverture qui permet d'obtenir à la demande, soit des images couvrant une grande surface de terrain au prix d'une résolution spatiale moyenne, soit des images très détaillées (1 mètre) de zones plus restreintes. Les images peuvent être obtenues de jour comme de nuit et ne dépendent pas de l'absence de couverture nuageuse. Le satellite circule sur une orbite relativement élevée (périgée de 430 à 700 km selon les satellites) et a une durée de vie de 9 ans. Les données sont transmises au sol en passant par les satellites relais TDRS de la NASA circulant en orbite géostationnaire. 5 satellites de cette série sont lancés entre 1988 et 2005[8].

Les successeurs du KH-11

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Peu d'informations sont disponibles sur les projets visant à remplacer le KH-11 dont les débuts remontent à 1976. En 1990 un satellite est placé en orbite par la navette spatiale américaine dans le cadre de la mission STS-36. Les observateurs supposent qu'il s'agit de l'unique exemplaire d'une version furtive du KH-11 baptisée Misty et restée sans suite. La dissolution de l'Union soviétique en 1991 met un terme définitif à la guerre froide et entraîne une levée partielle du secret entourant le programme des satellites de reconnaissance américains. L'existence de la National Reconnaissance Office est rendue publique en 1992.

En 1999 les États-Unis lancent le programme Future Imagery Architecture (FIA) dont l'objectif est de développer de nouveaux satellites de reconnaissance optique et radar américain qui doivent remplacer à la fois les KH-11 et les Lacros. Le programme est remporté par la société Boeing. En parallèle les militaires se fournissent en partie sur le marché de l'imagerie spatiale civile qui met désormais à disposition des photos ayant une résolution optique de 80 centimètres (Satellite Ikonos de la société Digital Globe). Le développement de la composante optique du projet FIA, qui souffre d'un dépassement des couts et des délais, est abandonné. Le gouvernement américain décide de lancer la construction de deux nouveaux KH-11 (bloc 4) qui seront lancés respectivement en 2011 et 2013. En 2010 le premier satellite radar du programme FIA, baptisé Topaz, est placé en orbite[1].

Organisations

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Des agences sont chargées de leur exploitation, notamment la National Geospatial-Intelligence Agency pour l'imagerie. Un service créé en 2008 puis supprimé en 2009, le National Applications Office devait permettre aux autorités locales d'avoir un accès plus large à ces satellites. Les États-Unis disposent du réseau de satellites de reconnaissance le plus complet. Les caractéristiques de ces satellites, dont le prix unitaire peut dépasser le milliard de dollars, sont couvertes par le secret-défense. Leur nombre a longtemps été moins élevé de leur grand rival, l'Union soviétique, du fait notamment de la différence de durée de vie.

Satellites de reconnaissance américains
Série Date lancement Nbre exemplaires Masse Durée de vie Orbite Résolution Technologie Commentaire
KH-1 à KH-3
(Corona)[9],[10],[11]
1959–1962 26 7,5 m 1 caméra panoramique par satellite (Focale: 0,6 m)
Les films photographiques sont éjectés vers le sol
Première série de satellites de reconnaissance américains
Samos[12],[13],[14],[15],[16],[17] 1960–1962 13 30 à 1,5 m Focale: 0,7 à 1,83 m
La plupart des satellites renvoient leurs images par radio. Quelques éjections de films.
Le programme a probablement été annulé pour cause de qualité insuffisante des photographies.
KH-4
(Corona)[2]
1962-1963 7,5 m 2 chambres panoramiques
Éjection du film
KH-4A
(Corona)[18]
1963-1969 52 t. 2,75 m 2 caméras panoramiques
Éjection du film avec deux véhicules de réentrée
Volumétie importante
Quill[5] 1964 1 1,48 tonne 5 jours 238 km × 264 km, 70,08° 2,3 m. Radar Premier satellite utilisant un radar à synthèse d'ouverture. Engin expérimental dérivé du KH-4
KH-4B
(Corona)[19]
1967-1972 17 t. 1,8 m 2 caméras panoramiques
Éjection du film avec deux capsules de rentrée
KH-5
(Argon)[20],[21]
1961–1964 12 6 jours 140 m Basse résolution et large couverture (Focale: 76 mm)
Éjection du film
Utilisé à des fins de cartographie.
KH-6
(Lanyard)[22]
1963 3 8 à 12 jours 1,8 m
Mêmes chambres photographiques que les Samos (Focale: 1,67 m)
Éjection du film
Programme de courte durée destiné à l'imagerie de sites spécifiques
KH-7
(Gambit)[3]
1963–1967 38 jusqu'à 9 jours 0,46 m Éjection du film avec une capsule de rentrée
KH-8
(Gambit)[4],[23],[24],[25],[26]
1966–1984 54 0,5 m Éjection du film
KH-9
(Hexagon
« Big Bird »)[6]
1971–1986 20 11,4 t. 40 - 275 jours 160 × 260 km, 96.4° 30 cm Éjection du film avec quatre ou cinq capsules de rentrée
KH-10
(Dorian)
Annulé en 1969 Station spatiale habitée. Manned Orbital Laboratory
Programme annulé.
KH-11
(Kennen
Crystal)[7]
1976–1995 16 (2017) 13,5 à 17 t. 300 × 500 km (exemplaires 1 à 5); 300 × 1 000 km (exemplaire 6 à 9), inclinaison 97° 0,15 m Miroir: 2,3 m
Imagerie numérique
Premier satellite espion à imagerie numérique
Utiliserait un miroir primaire similaire à celui du télescope spatial Hubble. À la suite de l'abandon de la version optique du FIA deux exemplaires ont été oommandés en 1995. Dernière version opérationnelle des satellites de renseignement optique.
Lacros (Onyx)[27] 1988-2005 5 14,5 à 16 t. 9 ans ? env 650 km inclinaison 57° ou 68° ? Radar Retiré du service, remplacé par les FIA
Misty[28] 1990—1999 2 10 à 15 cm Optique Version furtive du KH-11, retiré du service
EIS[29] 0 20 t. 10 à 40 cm Miroir: 4? m Un seul exemplaire auquel aucune suite n'a été donné
FIA Radar (Topaz)[30] 2010—? 4 1 100 km × 1 105 km, 123° ? Radar Comportait une version optique abandonnée en cours de conception

Union soviétique, Russie

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L'URSS et la Russie ont les plus gros constructeurs et utilisateurs de satellites de reconnaissance. Deux grandes familles déclinées en de nombreuses sous-séries ont été utilisées : les Zenit et les Iantar. Depuis l'éclatement de l'Union soviétique début 1992, le pays peine à assurer une couverture continue.

Satellites de reconnaissance soviétiques et russes[31],[32]
Série Date lancement Nbre exemplaires Masse Durée de vie Orbite Résolution Technologie Commentaire
Zenit 1961-1994 682 4,7 à 6,3 tonnes de 8 à 15 jours Basse Film argentique / retour de la charge utile sur Terre
charge utile réutilisable
Nombreuses sous-séries
Iantar 1981- 177 6 à 7 t. 2 à 9 mois selon version Basse 0,5 m. Film argentique / retour de la charge utile ou
transmission numérique selon version
Nombreuses sous-séries
Araks[33] 1997-2002 2 7,5 t. 4 ans 1500 km × 1836 km, 64,4° 2 à 10 m. télescope de 1,5 mètre d'ouverture
Orlets[34] ,[35] 1989-2000 8 (V1) et 2 (V2) 10,5 t. (v2) 60 (v1) à 180 jours (V2) 2 à 10 m. 2 versions; 8 (v1) et 22 (v2) capsules de retour
Persona[36] 2008- 2 t. 7 ans[37] Basse ? m.
Kondor[38] 2008- 1 t. mois Basse ? m. Satellite de reconnaissance radar
Bars-M[39] 2015- 2 (2017) 4 t. ? 5 ans héliosynchrone à 570 km m. optique, transmission numérique Remplace les Iantar Kometa à films
Razdan[40] 2019- 7 t. ? ans ? ? optique, transmission numérique, télescope de 2 mètres Doit remplacer les Persona

La Chine a développé et lancé une gamme complète de satellites militaires dont l'un des principaux objectifs est de pouvoir repérer et suivre les groupes de porte-avions américains qui tenteraient de soutenir Taiwan en cas de menace militaire venue de la Chine continentale. Les militaires chinois disposent en 2017 de satellites de reconnaissance optique et radar (donc tous temps) avec une fréquence de visite très élevée ainsi que des satellites d'écoute électronique permettant d'intercepter et de localiser les vaisseaux ennemis[41].

Satellites de reconnaissance optique et radar chinois (maj )[42],[43],[44],[45],[46],[47],[48],[49],[50],[51],[52],
Série Type Date lancement Nbre
exemplaires
Masse Orbite Plateforme Caractéristiques Statut Autres
FSW Reconnaissance optique 1974-2005 23 ? tonnes ? Film argentique /
retour de la charge utile
sur Terre Six sous-séries
ZY-2 (JB-3) Reconnaissance radar 2000-2004 3 2,7 tonnes Polaire ? m ZY-2 01, 02, 03.
Remplacé par la série JB-10
Yaogan (JB-5) Reconnaissance optique 2006-2010 3 2,7 tonnes 620 x 620 km , 97.8° ? m Yaogan 1, 3, 10
Yaogan (JB-6) Reconnaissance optique 2007-2016 6 ? kg 625 km × 655 km, 97.8° CAST2000 ? ? m Yaogan 2, 4, 7, 11, 24, 30
Yaogan (JB-7) Reconnaissance radar 2009-2014 4 ? kg 517 km × 519 km, 97,3° ? m Yaogan 6, 13, 18, 23
Yaogan (JB-9) Reconnaissance optique 2009-2015 5 ? kg 1200 km × 1200 km, 100,4° ? m Yaogan 8, 15, 19, 22, 27
Yaogan (JB-10) Reconnaissance optique 2008-2014 3 ? kg 470 km × 490 km, 97.4° Phoenix-Eye-2 ? m Yaogan 5, 12, 21
TianHui-1 (TH-1) Reconnaissance optique 2010-2015 3 ? kg 492 km × 504 km, 97,35° 5 m TH 1C, 1B, 1C
Yaogan (JB-11 ?) Reconnaissance optique 2012-2015 2 1040 kg 466 km × 479 km, 97,24° Phoenix-Eye-2 ? m Yaogan 14, 28
Yaogan 26 (JB-12 ?) Reconnaissance optique 2014 1 ? kg 485 km × 491 km, 97.4°
Yaogan 29 Reconnaissance radar 2015 1 ? kg 615 km × 619 km, 97,8° ? m Successeur de la série JB-5 ?
Gaofen-4 Reconnaissance optique 2015 1 ? kg Orbite géostationnaire 50 m
LKW-1 (TH-1) Reconnaissance optique 2017- 2 ? kg 488 x 504 km, 97,4° 0,7 m ?

En utilisant les connaissances technologiques accumulées dans le cadre du programme spatial d'observation civil Spot la France développe dans les années 1980 ses premiers satellites de reconnaissance optique en orbite héliosynchrone. Les satellites Hélios, dont le premier exemplaire Helios 1A est lancé en 1995, dispose d'une résolution spatiale de 1 mètre. Trois autres satellites de la même famille sont lancés entre cette date et 2009. Deux satellites Pléiades à usage mixte civil et militaire sont lancés en 2011 et 2012. L'Italie dispose d'un droit d'accès aux images produites par cette série en échange de la possibilité pour les militaires français d'accéder aux images radar produites par la série des 4 COSMO-SkyMed lancés par les italiens entre 2004 et 2010. La relève des satellites d'observation optique français doit être assurée par trois satellites CSO (premier lancement en 2018) qui devraient fournir des images avec une résolution spatiale atteignant 20 cm[53].

Satellites de reconnaissance français[54],[55],[56]
Série Date lancement Nbre exemplaires Masse Durée de vie Orbite Résolution Technologie Commentaire
Helios 1995-2009 4 4 tonnes 5 ans Héliosynchrone ~0,5 m. Satellite optique
Pléiades 2011-2012 2 900 kg. 5 ans Héliosynchrone 0,7 m. Satellite optique Usage mixte civil et militaire
CSO 2018-2021 3 3,5 t. 10 ans orbite polaire (EHR 480 km et THR 800 km) 20 cm. (EHR) et 35 cm (THR) Satellite optique Deux satellites prévus en remplacement des Helios . Un troisième exemplaire est prévu pour l'Allemagne

Allemagne

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Durant la guerre du Kosovo, l'Armée allemande s'est heurté aux réticences des États-Unis à partager le renseignement militaire collecté par sa constellation de satellites de reconnaissance. Tirant les leçons de ce conflit, la Bundeswehr a commandé et déployé entre 2006 et 2008 5 satellites de reconnaissance radar SAR-Lupe fournissant des images caractérisés par une résolution spatiale de 1 mètre. En 2013, l'armée allemande a passé commande d'une constellation baptisée SARah composée de trois satellites d'environ 2 tonnes destinés à remplacer les SAR-Lupe dont la durée de vie opérationnelle théorique s'achève en 2015-2017. Contrairement aux satellites SAR-Lupe tous identiques, les satellites SARah sont de deux types ce qui permet d'améliorer la résolution spatiale qui est portée à 35-40 centimètres[57]. Les satellites doivent être placés en orbite par un lanceur américain Falcon 9 dans le cadre de vols planifiés en 2018 et 2019[58]. Fin 2017 le gouvernement allemand décide de doter l'Allemagne de satellites de reconnaissance optique en propre. Il s'agit de répondre aux besoins du service de renseignement allemand, le BND (Bundesnachrichtendienst) qui souhaite en finir avec la dépendance vis-à-vis des moyens de reconnaissance des nations alliées (États-Unis, France). Le contrat de 350 millions € porte sur l'acquisition de 3 satellites baptisés Georg développés par la société OHB System. Les satellites pourraient être lancés vers 2022[59],[60].

Satellites de reconnaissance allemand[61],[54],[62],[63]
Série Date lancement Nbre exemplaires Masse Durée de vie Orbite Résolution Technologie Commentaire
SAR-Lupe 2006-2008 5 720 kg 10 ans Héliosynchrone 1 mètre Satellite radar
SARah 2018-2019 3 1800-2200 kg ? ans Héliosynchrone 35-40 cm satellites radar doivent remplacer les SAR-Lupe
CSO ? 1 3,5 t. 10 ans orbite polaire (EHR 480 km et THR 800 km) 20 cm. (THR) et 35 cm (EHR) Satellite optique Satellite de conception française
Georg ? 3 orbite polaire Satellite optique
Satellites de reconnaissance italiens[64],[65],[66]
Série Date lancement Nbre exemplaires Masse Durée de vie Orbite Résolution Technologie Commentaire
COSMO-SkyMed 2007-2010 4 1 900 kg 5 ans héliosynchrone à 619 km 1 mètre pour 10 x 10 km (spotlight) Radar à synthèse d'ouverture
OPTSAT-3000 2017 1 368 kg 6 ans héliosynchrone à 450 km jusqu'à 50 cm fauchée 15 km Satellite optique
COSMO-SkyMed de seconde génération 2018-2020 2 2 230 kg 5 ans héliosynchrone à 619 km 80 centimètres pour 10 x 10 km (spotlight) Radar à synthèse d'ouverture
Satellites de reconnaissance japonais[67],[68],[69],[70],[71],[72],[73]
Série Date lancement Nbre exemplaires Masse Durée de vie Orbite Résolution Technologie Commentaire
IGS optique 2003- 6 850 kg - ? ? ans Héliosynchrone jusqu'à 40 cm Satellite optique Trois générations
IGS radar 2003- 5 1 200 kg ? ans Héliosynchrone < 3 m puis 1 m Satellite radar 2 générations

Israël

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Satellites de reconnaissance israéliens[74],[75],[76],[77]
Série Date lancement Nbre exemplaires Masse Durée de vie Orbite Résolution Technologie Commentaire
Ofeq optique 2003- 6 environ 190 kg ? ans Basse Satellite optique
TecSAR 2008-2014 2 environ 260 kg ? ans Basse Satellite radar
Satellites de reconnaissance marocains[78],[79]
Série Date lancement Nbre exemplaires Masse Durée de vie Orbite Résolution Technologie Commentaire
Mohammed VI 2017-2018 2 1 110 kg 5 ans héliosynchrone Satellite optique de type Pléiades Mohammed VI-A : usage militaire pour la surveillance du Front Polisario dans la « zone tampon »
Mohammed VI-B : usage civil.

Autres pays

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Notes et références

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  1. a b c et d (en) gosnold, « History of the US reconnaissance system », sur Satellite Observation - Observing Earth Observation satellites, .
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Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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