Sapiosexualité

attirance sexuelle basée principalement sur l'intellect

La sapiosexualité est une préférence sexuelle. Une personne sapiosexuelle est une personne qui est attirée par quelqu'un en fonction de son intelligence et non pas de son apparence physique.

Étymologie modifier

Le terme est un néologisme formé de sapiens, « intelligent » en latin, et il désigne une attirance sexuelle pour des personnes intelligentes[1].

Définition modifier

La sapiosexualité est un néologisme qui désigne une préférence sexuelle pour l’intelligence ; les sapiosexuels sont attirés par l’intelligence, qui les excite[1]. Selon la sexologue Chantal Bachelet-Pruneau, l’intellect peut être tout aussi érotique que le physique[1].

Historique modifier

L’origine provient d’un mouvement entamé depuis les années 1990, autour de la théorie queer[2]. Le terme a été inventé par un blogueur en 1998[3],[4].

Le site de rencontres américain OkCupid en a fait un critère de sélection en novembre 2014[1],[3],[5], ce qui contribue à populariser le terme. Face aux très nombreuses critiques, le site retire cette catégorie en février 2019[6].

Caractéristiques modifier

L’apparence physique, l’âge, le genre ou le statut social de la personne appréciée peuvent ne pas avoir d’impact ; par ailleurs beaucoup de sapiosexuels refusent de s’identifier à une orientation sexuelle quelconque[1]. Selon Félix Dusseau, l’émergence de nouvelles identités sexuelles comme par exemple, les sapiosexuels, peuvent être perçues comme des alternatives intéressantes pour remettre en cause les conceptions monogamocentrées[7].

Les sapiosexuels peuvent utiliser la conversation en tant que jeu sexuel[8].

Cette attirance sexuelle peut éventuellement constituer un danger pour les personnes ayant une faible estime d’elles-mêmes ou souffrant d’insécurité, car elle peut induire ou accentuer une dévalorisation vis-à-vis de personnes plus intelligentes[8].

En 2017, une étude australienne tente de comparer l’attraction sexuelle avec le quotient intellectuel[9].

Selon Lora Adair, professeure de psychologie évolutionniste à l’université Brunel à Londres, Royaume-Uni, cette préférence a également été observée chez les animaux. Elle expliquerait certains comportements, comme le fait que chez les oiseaux jardiniers, un mâle puisse construire un nid à l’aide d’objets rares ou esthétiquement plaisants et qu’il puisse le défendre face à d’autres mâles afin d’attirer une femelle « sélective ». Ce type de comportement démontrerait de grandes aptitudes cognitives souhaitables chez un partenaire sexuel[3].

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Études académiques

  • (en) Sheetal Bidkar, Anuj Khandelwal, Sonal Khandelwal, « Sapiosexuality –an unexplored phenomenon », in Indian Journal of Mental Health 2016 [lire en ligne]

Article connexe modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. a b c d et e Mylène Bertaux, « Sapiosexualité : quand l’intelligence les met en transe », sur madame.lefigaro.fr, (consulté le ).
  2. Susan Talburt. Youth Sexualities: Public Feelings and Contemporary Cultural Politics, ABC-CLIO, 8 juin 2018 - 525 pages, p. 294
  3. a b et c (en) « People Who Only Want to Fuck Smart People Created Their Own 'Sexual Orientation' », sur www.vice.com (consulté le )
  4. (en) Amin Ghaziani, Sex Cultures, John Wiley & Sons, (ISBN 978-1-5095-1858-6, lire en ligne)
  5. « Êtes-vous sapiosexuel ? », sur France Culture (consulté le )
  6. « Gender and Orientation on OkCupid - OkCupid Help », sur help.okcupid.com (consulté le )
  7. Félix Dusseau, « Les bisexualités : un révélateur social de l’Amour », Revue des sciences sociales, 58 | 2017, mis en ligne le 10 juillet 2018, consulté le 9 avril 2020 [lire en ligne] DOI : 10.4000/revss.289.
  8. a et b « Sapiosexualité : quand l’intelligence mène à l’attirance sexuelle », sur le blog nospensees.fr sur la psychologie et la philosophie, (consulté le ).
  9. (en) « Some people are attracted sexually to intelligence: A psychometric evaluation of sapiosexuality », Intelligence, vol. 66,‎ , p. 98–111 (ISSN 0160-2896, DOI 10.1016/j.intell.2017.11.009, lire en ligne, consulté le )