Sandra Izsadore

chanteuse et activiste afro-américaine, "mère de l'Afrobeat"

De son véritable nom Sandra Smith, Sandra Izsadore est une chanteuse et activiste afro-américaine. Considérée comme "la mère de l'Afrobeat"[1], elle est surtout connue pour avoir éveillé la conscience politique du chanteur nigérian Fela Kuti et pour l'avoir initié à l'africanisme.

Sandra Izsadore
Naissance Los Angeles États-Unis d'Amérique
Nationalité Américaine
Profession
Chanteuse
Activiste

Biographie modifier

Très tôt, Sandra Smith souhaite devenir artiste. Elle étudie l'art dramatique et la danse africaine à Los Angeles.

Pendant ses études, elle assiste à des réunions du Black Panther Party et du SNCC (Student Non Violent Coordinating Committee). Elle suit également les cours d'Elijah Muhammad dispensés dans le cadre de Nations of Islam[2].

Rencontre avec Fela Kuti modifier

Grâce au musicien de jazz Juno Lewis, elle rencontre Fela lors d'un concert en faveur des droits civiques donné à l'Ambassador Hotel à Los Angeles en . Ils deviennent rapidement très proches et c'est elle qui lui fait découvrir la réalité de l'esclavage et de ses conséquences, et qui lui fait prendre conscience des ravages de la colonisation[3]. Installé chez elle, Fela lui emprunte l'autobiographie de Malcolm X et elle l'initie à la pensée du militant des droits civiques Eldridge Cleaver[3]. Fascinée par l'idée d'une Afrique mythique et magique, c'est elle qui le met sur la voie de l'africanisme et éveille sa conscience politique. Fela dira plus tard "Sandra m'a donné l'éducation qu'il me fallait. C'est elle qui m'a ouvert les yeux"[4].

En 1976, elle part vivre plusieurs mois à "Kalakuta Republic", le domaine de Fela à Lagos, au Nigeria[2]. Elle enregistre avec Fela la chanson "Upside Down" et l'interprète en concert au club de ce dernier, le Shrine. Izsadore est la seule chanteuse à être créditée sur un album de Fela[5].

Suite de sa carrière modifier

Après son départ du Nigéria, Sandra Izsadore poursuit sa carrière de chanteuse. Elle déménage au Royaume-Uni et s'intéresse au reggae[2].

En 2011, elle compose la chanson "Tell the Truth, Fidel" pour dénoncer les discriminations subies par la population noire à Cuba. Elle utilise en fond sonore un discours de Malcolm X pour appeler le gouvernement cubain à cesser ses agissements contre les personnes noires[6].

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. (en) Mike Bell, « Fela Kuti mentor Sandra Izsadore still trying to change the world through song », Calgary Herald,‎ (lire en ligne)
  2. a b et c (en) Drew Tewksbury, « Fela Kuti's lover and mentor Sandra Smith talks about Afrobeat's L.A. origins, as Fela! musical arrives at the Ahmanson », L.A. Weekly,‎ (lire en ligne)
  3. a et b François Bensignor, Fela Kuti : le génie de l'afrobeat, Paris, Éditions Demi-Lune, , 192 p. (ISBN 978-2-917112-13-7)
  4. Carlos Moore, Fela Fela : cette putain de vie, Paris, Karthala, , 305 p. (ISBN 978-2-86537-040-5)
  5. (en) Vivien Goldman, Revenge of the she-punks : a feminist music history from Poly Styrene to Pussy Riot, Austin, University of Texas Press, , 216 p. (ISBN 978-1-4773-1654-2, lire en ligne), p. 177
  6. (en) « Sandra Izsadore », sur World Footprints LLC (consulté le )