Sanctuaire à répit

type de lieu saint

Manifestation de la religion populaire, le sanctuaire à répit est un type de lieu saint rencontré en pays de tradition catholique. Selon la croyance populaire en certaines provinces, le « répit » est, chez un enfant mort-né, un retour temporaire à la vie le temps de lui conférer le baptême avant la mort définitive[1]. Ayant été baptisé, l’enfant pourra de ce fait entrer en paradis au lieu d’errer éternellement dans les limbes où il serait privé de la vision de Dieu. Le répit n’est possible qu’en certains sanctuaires, le plus souvent consacrés à la Vierge dont l’intercession est nécessaire pour obtenir un miracle.

Un baptême après suscitation sur un vitrail de Notre-Dame-des-Fleurs de Villembray. À l'arrière-plan du vitrail de gauche, l'attente du répit : le corps de l'enfant est posé sur l'autel et les fidèles prient. Le cartouche mentionne La Vierge rend au jour par son pouvoir suprême des enfants que l'on porte ensuite au saint Baptême. 1624. Le vitrail de droite montre l'église édifiée pour commémorer le miracle du merisier fleuri en plein hiver.

Répartition géographique et religieuse des sanctuaires à répit modifier

Les sanctuaires à répit ont fonctionné de la fin du XIIIe siècle à la Première Guerre mondiale en Europe occidentale[réf. souhaitée]. Il en a été comptabilisé 277 en France, 56 en Belgique, 14 en Allemagne du Sud, 38 en Autriche, 30 en Suisse, 42 en Val d’Aoste et Piémont. La Réforme ayant condamné cette pratique, cela explique l'absence totale de ces sanctuaires en pays protestant[2].

Alors que le dogme catholique du baptême demeure le même qu'ailleurs, la France occidentale ne connaît pas le répit (sauf à Sainte-Anne-d'Auray ou Saint-Martial de Limoges ou Saint jean de Côle en Dordogne), tout comme la péninsule Ibérique et une grande partie de l'Italie. Jacques Gélis explique cet état de fait par la pratique d'autres rites, comme celui du « baptême sur le pont » qui était en usage en Galice[3]. Des femmes enceintes, qui avaient une grossesse à risque, se retrouvaient, à minuit, sur un pont, au pied d'une croix pour y être ondoyées d'eau bénite[2].

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La pratique du répit modifier

 
Notre-Dame de la Bonne Nouvelle, vierge miraculeuse de Montaigut.
 
Pèlerinage à Longeborgne (Valais), en 1868.
 
Nécropole rupestre pour les enfants morts après suscitation à l'église Saint-Pantaléon (Vaucluse).
 
Enterrement d’un nouveau-né près d'un sanctuaire à répit, miniature du XVe siècle.
 
Enguerrand Quarton : rare représentation du limbus puerorum (limbe des enfants) dans le Couronnement de la Vierge (1454).

« Les croyances religieuses jusqu'au XIXe siècle, permettent de donner une signification positive à la perte d'un enfant. Si Dieu choisit parfois de reprendre l'enfant, dès l’âge le plus tendre, c’est paradoxalement pour son bien, parce qu’il veut en faire un saint » explique l'historienne Marie-France Morel. Car, expliquait-on, tout enfant baptisé avant sept ans n'avait pas péché et son âme allait directement au ciel. Devenu un ange proche de Dieu, il pouvait alors assurer le salut de ses parents. L'Église avalisait cette croyance. La mort d'un enfant était un gage d’espérance célébré par des chants d'action de grâces. Dans le rituel pas de noir, mais du blanc, pas de glas, mais un carillon joyeux. Il en va tout autrement lorsque la mort surprenait le petit qui n'avait pas reçu le baptême[4].

« Si la sérénité finit par gagner peu à peu les familles qui ont perdu un tout-petit après le baptême, il n’en est pas de même pour celles qui n’ont pas pu le baptiser. Sans baptême, les petits morts qui n’ont pas reçu de nom, ni de parents spirituels, ne sont intégrés ni à la communauté des morts ni à celle des vivants. Leur corps ne peut être enterré dans le cimetière paroissial en terre consacrée ; ils sont inhumés n'importe où, comme des animaux, au pire dans un champ où leur corps servira à « engraisser les choux », au mieux dans le jardin familial ou dans un coin non consacré du cimetière. Comme celles des disparus en mer, des suicidés et des assassinés, leurs âmes, insatisfaites, ne peuvent trouver de repos : elles errent autour des vivants qu'elles reviennent sans cesse tourmenter[4]. ».

Au chagrin de perdre un enfant s'ajoutait pour les parents l'impossibilité de le faire baptiser. Ce refus du baptême était grave puisqu'il condamnait le petit mort aux Limbes et l'interdiction de le faire inhumer dans le cimetière paroissial[3]. Les Limbes étaient ce lieu intermédiaire entre le Purgatoire et le Paradis inventé par les théologiens au XIIIe siècle[2].

Les supplications de la mère poussaient des proches, accompagnés d'un parrain et d'une marraine, à transporter le petit cadavre jusqu'à un sanctuaire à répit. L'enfant mort-né était souvent apporté dans les heures suivant l’accouchement. Arrivé au sanctuaire, le corps du bébé était exposé sur un autel, le plus souvent celui de la Vierge qui permettait la « ressuscitation » de l'enfant[3]. Dès lors, des prières ferventes étaient psalmodiées par tous les assistants, auxquels se joignent généralement un ou plusieurs prêtres attachés au sanctuaire. Tout le temps de l’exposition, l'assistance guettait un signe de vie : un épanchement, une chaleur, une couleur vermeille qui montait au visage (notamment aux joues ou aux lèvres), un membre ou la poitrine qui semblait bouger[3],[5]. Quelquefois, on plaçait une plume sur les lèvres du bébé et le mouvement de l'air provoqué par la chaleur des cierges laissait croire qu'il se mettait à respirer[6]. Matrones ou médecins, en qui le curé avait confiance, pouvaient être invités à témoigner de la réalité de ces signes de vie que les assistants prétendaient reconnaître alors qu'ils correspondaient souvent à une réalité clinique (signes post-mortem chez l'enfant mort-né : disparition de la rigidité cadavérique, méconium inondé de bile qui est pris pour du sang…)[7]. Si l'un de ces événements survenait, le répit ne durant que quelques minutes, l'enfant était immédiatement baptisé par un des prêtres présents et l'enfant, devenu chrétien, entrait dans le sein de l'Église[3].

La mort définitive survenait peu après, mais l'assistance était soulagée : l’âme de l’enfant, sortie du limbus puerorum, était désormais en paradis. L'ensevelissement du corps, après cette « seconde mort », reste moins détaillé car les sources sont fort discrètes sur ce point[3]. Après que le curé du lieu ait consigné le miracle dans ses registres, il était enterré en général sur place[2]. À Avioth et à l'église Saint-Pantaléon (Vaucluse), par exemple, un coin particulier du cimetière était consacré aux enfants ayant bénéficié d’un répit.

Le premier sanctuaire à répit semble avoir été celui de Blandy-les-Tours où les archéologues ont découvert autour du chevet d'une chapelle anonyme qui se situait à l’emplacement de l'actuel château plus de 70 tombes de fœtus et de nouveau-nés datées du Xe au XIIIe siècle[8]. Comme à l'église de Kintzheim, au moment d'un baptême, les parents enterraient le petit corps sous le chéneau de la gouttière[9],[10], l'eau de pluie étant censée le baptiser[8]. Quant à la première manifestation reconnue, elle date de 1387, et eut lieu à Avignon, sur le tombeau du cardinal Pierre de Luxembourg[9]. Les archives des sanctuaires à répit les plus célèbres ont conservé des centaines de témoignages de ces faits jugés miraculeux, consignés par des prêtres : 459 cas à Faverney, de 1569 à 1593 ; 138 cas entre 1573 et 1625 à Notre-Dame d'Avioth ; 336 entre 1666 et 1673 dans la chapelle Notre-Dame de Beauvoir, à Moustiers-Sainte-Marie, le chiffre descendit à 63 enfants à Notre-Dame du Noyer à Cuiseaux, entre 1702 et 1867, quand l'attitude de l'Église s'assouplit.

Les fouilles archéologiques apportent des renseignements inédits. Selon l'évêque de Constance Otto von Sonnenberg (1450-1491), qui n'était pas favorable au répit, plus de 2 000 petits défunts furent amenés à Oberbüren, près de Berne[6]. Ce sanctuaire ayant été rasé de 1528 à 1532, après le passage des Bernois protestants, cela a permis aux archéologues de faire, dans le cimetière qui jouxtait l'église[2], des fouilles de 1992-1997. Ils exhumèrent seulement 250 squelettes d'enfant mesurant entre 15 et 47 centimètres[6] et purent dresser une statistique des âges des mort-nés, un tiers étaient des prématurés ou des avortons[2].

Il ne semble pas qu’il y ait eu supercherie ou hallucination collective dans ces récits, mais interprétation erronée de phénomènes physiques dus au processus de décomposition des petits cadavres bien étudié par la médecine légale du XIXe siècle : ramollissement, coloration, saignements, bruit des viscères[1]. Pour les témoins, quelque chose d’extraordinaire se produisait.

Quelques sanctuaires à répit modifier

Alsace modifier

Sanctuaires à répit en Alsace
Sanctuaire à répit Département Commune Géolocalisation Monument historique Illustration
Collégiale Saint-Thiébaut Haut-Rhin Thann 47° 48′ 40″ N, 7° 06′ 06″ E   Classé MH (1841, ancienne collégiale)  
Ancienne église Saint-Maurice
aujourd'hui église Saint-Martin
Bas-Rhin Kintzheim 48° 15′ 18″ N, 7° 23′ 49″ E  

Auvergne modifier

Sanctuaires à répit en Auvergne
Sanctuaire à répit Département Commune Géolocalisation Monument historique Illustration
Notre-Dame de Layre
dite des Sept Douleurs
Puy-de-Dôme Ambert 45° 33′ 01″ N, 3° 44′ 33″ E  
Tombeau du Père Gachon
à la chapelle de l'hôpital
Puy-de-Dôme Ambert 45° 32′ 56″ N, 3° 44′ 35″ E  
Notre-Dame d'Arfeuilles Allier Arfeuilles 46° 09′ 25″ N, 3° 43′ 42″ E  
Notre-Dame-de-la-Faye Haute-Loire Aurec-sur-Loire 45° 22′ 12″ N, 4° 12′ 09″ E  
Notre-Dame de Vassivière Puy-de-Dôme Besse-et-Saint-Anastaise 45° 17′ 50″ N, 2° 30′ 35″ E  
Notre-Dame de la Fontsainte Puy-de-Dôme Égliseneuve-d'Entraigues 45° 24′ 29″ N, 2° 49′ 41″ E  
Notre-Dame de Banelle Allier Escurolles 46° 08′ 39″ N, 3° 15′ 58″ E  
Oratoire de Notre-Dame-de-Bel-Air Puy-de-Dôme Fournols 45° 31′ 05″ N, 3° 35′ 21″ E  
Notre-Dame Trouvée Haute-Loire Lavoûte-Chilhac 45° 08′ 57″ N, 3° 24′ 15″ E  
Notre-Dame du Puy
cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation
Haute-Loire Le Puy-en-Velay 45° 02′ 44″ N, 3° 53′ 05″ E   Classée MH (1862)
  Patrimoine mondial (1998)
 
Notre-Dame de La Roche Puy-de-Dôme Mayres 45° 23′ 21″ N, 3° 41′ 45″ E  
Notre-Dame-de-la-Bonne-Nouvelle Puy-de-Dôme Montaigut 46° 10′ 48″ N, 2° 48′ 34″ E  
Basilique Notre-Dame d'Orcival
dite Notre-Dame des Fers
Puy-de-Dôme Orcival 45° 40′ 59″ N, 2° 50′ 29″ E   Classé MH (1840)  
Abbaye Saint-Gilbert de Neuffontaines Allier Saint-Didier-la-Forêt 46° 15′ 02″ N, 3° 19′ 56″ E   Classé MH (1969)
  Inscrit MH (2001)
 
Notre-Dame de Beaune-le-Chaud Puy-de-Dôme Saint-Genès-Champanelle 45° 43′ 13″ N, 3° 01′ 06″ E  
Prieuré Saint-Mayeul Allier Souvigny 46° 32′ 08″ N, 3° 11′ 34″ E   Classé MH (1840, 1926, Église prieurale, bâtiments)  

Bourgogne modifier

Sanctuaires à répit en Bourgogne
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Notre-Dame du Noyer[11] Saône-et-Loire Cuiseaux 46° 29′ 41″ N, 5° 23′ 19″ E  
Petite Notre-Dame de Saint-Bégnine[12]
Cathédrale Saint-Bénigne
Côte-d'Or Dijon 47° 19′ 17″ N, 5° 02′ 04″ E   Classée MH (1846, 1862)  
Notre-Dame Saône-et-Loire La Chaux 46° 49′ 44″ N, 5° 15′ 38″ E  
Notre-Dame-du-Chemin Côte-d'Or Ladoix-Serrigny 47° 04′ 01″ N, 4° 53′ 15″ E  
Notre-Dame-de-la-Roche-d'Hys Côte-d'Or Massingy-lès-Vitteaux 47° 23′ 59″ N, 4° 34′ 58″ E  
Église de Saint-Vit Saône-et-Loire Mouthier-en-Bresse 46° 51′ 34″ N, 5° 23′ 20″ E  
Grotte de Notre-Dame de Romay[11] Saône-et-Loire Paray-le-Monial 46° 27′ 09″ N, 4° 07′ 14″ E  
Abbatiale Notre-Dame-et-Saint-Edme Yonne Pontigny 47° 54′ 34″ N, 3° 42′ 53″ E   Classé MH (1840)  
Sépulture de Magnance
dans l'église de Sainte-Magnance
Yonne Sainte-Magnance 47° 27′ 04″ N, 4° 04′ 43″ E  
Église Saint-Rémy Côte-d'Or Recey-sur-Ource 47° 46′ 51″ N, 4° 51′ 40″ E  

Centre modifier

Sanctuaires à répit en région Centre
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Notre-Dame de Grâce Cher Charenton-du-Cher 46° 43′ 50″ N, 2° 38′ 35″ E  
Chapelle Notre-Dame de Pitié Loir-et-Cher Salbris 47° 25′ 34″ N, 2° 03′ 10″ E  

Champagne-Ardenne modifier

Sanctuaires à répit en Champagne-Ardenne
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Notre-Dame des Masmes Ardennes Buzancy 49° 25′ 37″ N, 4° 57′ 20″ E  
Chapelle du Saint-Lieu Ardennes Gespunsart 49° 49′ 20″ N, 4° 49′ 46″ E   Classé MH (1986)  
Église Notre Dame en sa Nativité[13] Haute-Marne Fayl-Billot 47° 46′ 58″ N, 5° 36′ 06″ E   Classé MH (1992)  

Franche-Comté modifier

Sanctuaires à répit en Franche-Comté
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Notre-Dame de l'Isle Jura Bletterans 46° 44′ 50″ N, 5° 27′ 18″ E  
Abbaye Notre-Dame Haute-Saône Faverney 47° 46′ 02″ N, 6° 06′ 25″ E   Classé MH (1846, 1996)  
Église Saint-Martin Haute-Saône Faucogney-et-la-Mer 47° 49′ 42″ N, 6° 33′ 35″ E   Inscrit MH (1944)  
Sanctuaire Notre-Dame de Mont-Roland Jura Jouhe 47° 07′ 26″ N, 5° 28′ 34″ E  
Notre-Dame des Bois,
dite des Affligés
Jura Rahon 46° 59′ 15″ N, 5° 27′ 43″ E  
Notre-Dame du Haut Haute-Saône Ronchamp 47° 42′ 14″ N, 6° 37′ 16″ E  

Île-de-France modifier

Sanctuaires à répit en Île-de-France
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Chapelle castrale Seine-et-Marne Blandy-les-Tours 48° 34′ 01″ N, 2° 46′ 58″ E  
Notre-Dame de Pringy Seine-et-Marne Pringy 48° 31′ 19″ N, 2° 33′ 35″ E  

Lorraine modifier

Sanctuaires à répit en Lorraine
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Basilique Notre-Dame[14] Meuse Avioth 49° 34′ 00″ N, 5° 23′ 29″ E   Inscrit MH (1840)  
Notre-Dame-de-la-Brosse Vosges Bains-les-Bains 48° 00′ 11″ N, 6° 15′ 51″ E  
Notre-Dame-du-Bois-Banny Vosges Fontenoy-le-Château  
Collégiale de Notre-Dame des Vertus Meuse Ligny-en-Barrois 48° 41′ 23″ N, 5° 19′ 30″ E   Inscrit MH (1993)  
Notre-Dame-de-la-Bonne-Nouvelle[15]
chapelle démolie de la collégiale Saint-Georges
Meurthe-et-Moselle Nancy 48° 41′ 37″ N, 6° 11′ 05″ E  
Notre-Dame-de-Benoite-Vaux Meuse Rambluzin-et-Benoite-Vaux 48° 59′ 54″ N, 5° 20′ 09″ E  
Chapelle de la Mer
du lac de la Maix
Vosges Vexaincourt 48° 28′ 34″ N, 7° 04′ 30″ E  

Nord-Pas-de-Calais modifier

Sanctuaires à répit en Nord-Pas-de-Calais
Sanctuaire à répit Département Commune Géolocalisation Monument historique Illustration
Calvaire d'Arras dans la
Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Vaast[16].
Pas-de-Calais Arras 50° 17′ 35″ N, 2° 46′ 29″ E  
Notre-Dame-de-Boulogne[15] Pas-de-Calais Boulogne-sur-Mer 50° 43′ 34″ N, 1° 36′ 54″ E   Classée MH (1982)  
Chapelle Notre-Dame de Grâce
et des Trois-Vierges[15]
Nord Caëstre 50° 45′ 29″ N, 2° 36′ 18″ E  
Église de la Nativité-de-Notre-Dame Nord Fournes-en-Weppes 50° 35′ 09″ N, 2° 53′ 24″ E  
Notre-Dame de Grâces
de l'abbatiale de Saint-Saulve[15]
Pas-de-Calais Montreuil 50° 27′ 53″ N, 1° 45′ 47″ E   Inscrit MH (1992)  

Picardie modifier

Sanctuaires à répit en Picardie
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Cathédrale Notre-Dame[17]
chapelle Notre-Dame de Foy,
retable de l'Annonciation par Nicolas Blasset, 1655
.
Somme Amiens 49° 53′ 40″ N, 2° 18′ 07″ E  
Basilique Notre-Dame
statue de Vierge noire
Aisne Liesse-Notre-Dame 49° 36′ 36″ N, 3° 48′ 18″ E  

Provence-Alpes-Côte d'Azur modifier

Sanctuaires à répit en Provence-Alpes-Côte d'Azur
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Couvent des Servites de l'Annonciade[18],
édifice détruit[19]
Bouches-du-Rhône Aix-en-Provence 43° 31′ 52″ N, 5° 27′ 14″ E  
Église des Célestins
tombeau de Pierre de Luxembourg
Vaucluse Avignon 43° 56′ 39″ N, 4° 48′ 29″ E   Classé MH (1914)  
Chapelle Saint-Jean[1] Hautes-Alpes L'Argentière-la-Bessée 44° 47′ 43″ N, 6° 33′ 36″ E   Inscrit MH (1886)  
Notre-Dame de Nazareth,
dite Notre-Dame-la-Brune[20]
Vaucluse Le Barroux 44° 08′ 13″ N, 5° 05′ 58″ E   Inscrit MH (1920)
  Classé MH (1963)
 
Notre-Dame de la Roquette,
dite Notre-Dame des Spasmes
Var Le Muy 43° 28′ 25″ N, 6° 34′ 00″ E  
Chapelle Saint-Ours[21] Alpes-de-Haute-Provence Meyronnes 44° 28′ 38″ N, 6° 48′ 00″ E  
Chapelle Notre-Dame-de-Vie Alpes-Maritimes Mougins 43° 35′ 43″ N, 7° 00′ 20″ E   Inscrit MH (1927)  
Chapelle Notre-Dame de Beauvoir Alpes-de-Haute-Provence Moustiers-Sainte-Marie 43° 50′ 54″ N, 6° 13′ 19″ E   Inscrit MH (1921)  
Notre-Dame de l'Ortiguière Alpes-de-Haute-Provence Revest-du-Bion 44° 04′ 17″ N, 5° 32′ 05″ E  
Notre-Dame des Langes[22],
dite Notre-Dame des Faisses[21],[23]
Hautes-Alpes Ribiers 44° 13′ 55″ N, 5° 51′ 26″ E  
Église Saint-Pantaléon Vaucluse Saint-Pantaléon 43° 52′ 56″ N, 5° 12′ 51″ E   Classé MH (1907)  
Notre-Dame-de-Vie[24]. Vaucluse Venasque 43° 59′ 49″ N, 5° 08′ 50″ E  

Rhône-Alpes modifier

Sanctuaires à répit en Rhône-Alpes
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Tombeau de saint François de Sales Haute-Savoie Annecy 45° 54′ 58″ N, 6° 07′ 59″ E  
Notre-Dame-des-Grâces Savoie Bessans 45° 19′ N, 7° 00′ E  
Notre Dame de la Délivrance Savoie Bramans 45° 13′ 28″ N, 6° 46′ 35″ E  
Notre-Dame de Nazareth Drôme Buis-les-Baronnies[25],[26] 44° 16′ 35″ N, 5° 16′ 31″ E  
Chapelle du Mont-Provent,
dite Notre-Dame de la Visitation
Haute-Savoie Châtillon-sur-Cluses 46° 05′ 16″ N, 6° 34′ 59″ E  
Chapelle Notre-Dame-de-Beaumont Ain La Chapelle-du-Châtelard 46° 04′ 10″ N, 5° 01′ 27″ E   Inscrit MH (1979)  
Notre-Dame de Charmaix Savoie Modane 45° 12′ 08″ N, 6° 40′ 25″ E  
Chapelle Notre-Dame de Beaurevert Savoie Montaimont 45° 13′ 44″ N, 6° 11′ 41″ E   Classé MH (1987)  
Chapelle Notre-Dame de Pitié
de la cathédrale Saint-Pierre[27]
Savoie Moûtiers 45° 29′ 09″ N, 6° 32′ 04″ E   Classée MH (1862)  
Chapelle de la Bonne Nouvelle Savoie Saint-Jean-de-Maurienne 45° 16′ 22″ N, 6° 20′ 54″ E  
Chapelle de Notre-Dame-de-la-Vie Savoie Saint-Martin-de-Belleville 45° 22′ 23″ N, 6° 30′ 24″ E   Inscrit MH (1949)  
Notre-Dame du Rhône[22] sur le
pont de la Vierge noire,
enjambant le Rhône
Ain et Haute-Savoie entre Seyssel (Ain) et
Seyssel (Haute-Savoie)
45° 57′ 31″ N, 5° 49′ 58″ E  
Notre-Dame de la Visitation,
dite Notre-Dame-du-Poivre
Savoie Termignon 45° 16′ 42″ N, 6° 49′ 04″ E   Classé MH (1987)  
Chapelle de l'Hôtel-Dieu Isère Tullins 45° 17′ 54″ N, 5° 29′ 01″ E  
Tombeau de Dame Philippe de Chantemilan
dans le cloitre détruit de la
cathédrale Saint-Maurice de Vienne
Isère Vienne 45° 31′ 27″ N, 4° 52′ 23″ E  

Ouest de la France modifier

Sanctuaires à répit dans l'ouest de la France
Sanctuaire à répit Département Commune Géolocalisation Monument historique Illustration
Abbaye Notre-Dame Orne Almenêches 48° 24′ 54″ N, 0° 38′ 22″ E   Inscrit MH (1948)  
Chapelle Notre-Dame de la Consolation[15],
dite Notre-Dame de Pitié,
ou Notre-Dame des Flots,
ou Notre-Dame de Bon-Secours[28],
dans l'église Saint-Martin[29]
Seine-Maritime Harfleur 49° 30′ 25″ N, 0° 12′ 00″ E   Classé MH (1992)  
Abbaye Saint-Martial Haute-Vienne Limoges 45° 51′ 00″ N, 1° 15′ 00″ E   Classé MH (1966)  
Basilique Sainte-Anne Morbihan Sainte-Anne-d'Auray 47° 42′ 15″ N, 2° 57′ 10″ O   Classé MH (1992)  

Belgique modifier

Sanctuaires à répit en Belgique
Sanctuaire à répit Province Commune Géolocalisation Monument historique Illustration
Église Notre-Dame[30] Province du Brabant flamand Alsemberg 50° 44′ 00″ N, 4° 19′ 00″ E  
Notre-Dame-de-la-Fontaine[31] Province de Hainaut Chièvres 50° 35′ 16″ N, 3° 48′ 26″ E  
Statue de Notre-Dame[30],
Basilique Saint-Martin
Province du Brabant flamand Hal 50° 44′ 28″ N, 4° 13′ 57″ E  
Notre-Dame-aux-Bois Province de Hainaut Houdeng-Gœgnies La Louvière 50° 28′ 17″ N, 4° 07′ 36″ E  
Chapelle du Monument[32] Province de Luxembourg Marche-en-Famenne 50° 13′ 39″ N, 5° 20′ 40″ E  
Notre-Dame du Rosaire[33]. Province de Liège Moha 50° 33′ 00″ N, 5° 37′ 00″ E  
Église Notre-Dame[34]. Province de Flandre-Occidentale Poperinge 50° 51′ 00″ N, 2° 37′ 00″ E  
Notre-Dame des Récollets en
l'église Notre-Dame-des-Récollets
Province de Liège Verviers 50° 35′ 00″ N, 5° 52′ 00″ E  
Notre-Dame de la Sarte en
l'église Notre-Dame-de-la-Sarte
Province de Liège Huy  
Chapelle du Bonlieu Province de Luxembourg Virton 49° 34′ 06″ N, 5° 31′ 57″ E  

Italie modifier

Sanctuaires à répit en Italie
Sanctuaire à répit Province Commune Géolocalisation Monument historique Illustration
Sanctuaire de Notre-Dame du Pont Province de Turin Suse 45° 08′ 00″ N, 7° 03′ 00″ E  
Chapelle de la Vigne Province de Turin Villar Focchiardo 45° 07′ 00″ N, 7° 14′ 00″ E  
Église Saint-Pantaléon à la Tour du Villair Vallée d'Aoste Valpelline 45° 50′ 00″ N, 7° 20′ 00″ E  

Suisse modifier

Sanctuaires à répit en Suisse
Sanctuaire à répit Canton Commune Géolocalisation Monument historique Illustration
Notre-Dame de Longeborgne Canton du Valais Bramois 46° 07′ 57″ N, 7° 14′ 36″ E  
Église Saint-Maurice-et-Saint-Pancrace Canton de Vaud Châtillens 46° 34′ 08″ N, 6° 48′ 54″ E  
Notre-Dame de Bourguillon ou de la Colline[35],[27]. Canton de Fribourg Fribourg 46° 48′ 22″ N, 7° 09′ 46″ E  
Église Notre-Dame de Tours Canton de Fribourg Montagny 46° 48′ 38″ N, 6° 59′ 32″ E  
Image de Notre-Dame
église des Augustins,
édifice disparu[27].
Canton de Genève Genève 46° 12′ 00″ N, 6° 09′ 00″ E  

En Savoie et en Haute-Provence : deux sanctuaires à répit modifier

Fontaine de Notre-Dame-de-la-Vie à Saint-Martin de Belleville

Même la solution des limbes (limbus puerorum) devint insupportable puisque l'innocent ne pourrait jamais entrer en paradis. De plus le clergé rigoriste refusant aux mort-nés d'être baptisés ou enterrés en terre consacrée rendait nécessaire le recours à ces sanctuaires à répit[36]. En certains lieux furent retrouvées les traces et le souvenir de cultes agro-pastoraux préchrétiens : sanctuaires antiques à proximité de sources, de pierres ou d'arbres, où l'on découvrait une statue, le plus souvent une Vierge noire, de mystérieuses sculptures ou une antique divinité[3].

À Saint-Martin-de-Belleville, une ancienne déesse de pierre était liée à une source sacrée. Remontant au néolithique, elle drainait vers elle, depuis des siècles, des milliers de gens sont venus là pour boire ses eaux, faire des ablutions, et demander guérison et autres bienfaits. Elle dut être christianisée sous le vocable de Notre-Dame-de-la-Vie[37]. Il n'en fallut pas plus pour que l'antique lieu de culte devint, à la fin du Moyen Âge, un sanctuaire à répit. Ce fut au cours des années 1600 que cette pratique culmina, comme l'attestent les procès-verbaux. Un témoignage de 1664 dit que le curé a déclaré que le bébé a été vu en train d'ouvrir sa bouche et son poing et que cela a permis de le baptiser en prononçant la formule Si vous êtes en vie, je vous baptise[36].

Mais le clergé, assez réticent face à de telles pratiques, déplaça la déesse de sa position d'origine pour l'intégrer dans le mur de fondation de la plus récente des chapelles. Ce qui n'empêcha point la Dame de la vie à continuer de recevoir les dévotions des Savoyards. Son culte culmina jusqu'au XVIIIe siècle. Dans cette période, des dizaines de peintures murales ont été peintes dans la chapelle illustrant des histoires de guérisons miraculeuses de Notre-Dame-de-la-Vie. Un témoin oculaire de 1930 décrit l'un des pèlerinages annuels au sanctuaire. Il a vu les femmes mettre des draps propres à tremper dans l'eau et éponger leurs visages, les yeux et les seins[37]. Il est à souligner que dans plusieurs sanctuaires, et jusqu'au XIXe siècle, il était pratiqué des bains rituels puisqu'on plaçait le corps de l'enfant sous le jet d'une fontaine ; parfois même il était plongé plusieurs fois dans l'eau glacée de la source recueillie dans une vasque ou un bassin comme à Frôlois ou à Venasque[9]. Mais les autorités ecclésiastiques durent attendre 1960, pour enlever définitivement l'antique statue de sa place et la mettre à l'abri des dévotions dans une galerie couverte et fermée de l'église[37].

La chapelle provençale de Notre-Dame de l'Ortiguière, située sur le plateau d'Albion, entre la montagne de Lure et le mont Ventoux, est devenue un sanctuaire à répit plus tardivement. Rattachée à la paroisse du Revest-du-Bion, elle est mentionnée, pour la première fois en 1274, sous le vocable de ecclesia beatae Mariae de Silva in Albione[38], soit Notre-Dame-de-la forêt-d'Albion[39]. Elle fut détruite en 1392 par les bandes armées de Raymond de Turenne[40] qui ne laissèrent rien subsister de la chapelle primitive[38]. La chapelle fut reconstruite en 1665 à la suite de la découverte dans les orties qui envahissaient ses ruines, d'une statue de Vierge noire rayonnante de lumière. C'est de là que viendrait le nom de l'Ortiguière[40]. Dans ce sanctuaire furent réutilisées dans le chœur quatre consoles en forme de têtes d’atlante de la chapelle primitive[38]. « Ces quatre têtes sont d'une diversité technique et d'une richesse symbolique tout à fait remarquables[39], » d'autant qu'il est à souligner que leurs thèmes se rattachent à la mythologie scandinave, « cas unique et inexplicable en pays méditerranéen[40]. ».

Ce lieu de culte fut désormais confié à la garde d'un ermite[38]. Bientôt celui-ci signala des miracles et les consigna dans des procès-verbaux[40]. La chapelle devient alors un lieu de pèlerinage très fréquenté[38]. La tradition rapporte que les enfants mort-nés qui y étaient présentés reprenaient vie ou bénéficiaient d'un sursis suffisant pour pouvoir être baptisés après avoir montré signe de vie. Ce phénomène de répit ou suscitation était attesté aussi dans deux sanctuaires proches du Revest : la chapelle Notre-Dame de Beauvoir à Moustiers-Sainte-Marie et l'église Saint-Pantaléon au pied des monts de Vaucluse. La statue de la Vierge noire disparut au XIXe siècle, très certainement volée, ce qui mit fin au rite de suscitation[40].

Saints intercesseurs modifier

Dans la recherche d'un efficace répit, outre la cardinal Pierre de Luxembourg et François de Sales, dont les cultes étaient spécifiques au Comtat Venaissin et à la Savoie, le recours à des saints intercesseurs fut sollicité comme celui de saint Pantaléon des deux côtés des Alpes, mais aussi localement ou régionalement ceux d'élus comme saint Étienne, sainte Cunégonde, saint Léonce, sainte Rosalie, saint Thomas de Villeneuve, saint Thomas d'Aquin, saint Viventius, saint Edme et saint Claude[41].

L'attitude de l'Église face au répit modifier

 
Les limbes, par Lucas Cranach l'Ancien, 1530
 
Vierge de l'église abbatiale d'Ursberg

Cette pratique de longue durée s'étala sur au moins sept siècles[3]. Ce qui fait que des milliers de familles ont été concernées, « même s’il est évident que la plupart des mort-nés n’étaient pas portés au répit », précise Jacques Gélis[2]. L'Église, elle-même, encouragea les répits à la fin du Moyen Âge en réaffirmant que seul le baptême pouvait assurer le salut[2]. « C'est donc l'avancée de la christianisation, une pastorale plus exigeante, voire intransigeante et les restrictions apportées à la pratique de certains rites autour de la naissance, qui sont à l'origine du recours au répit. L'apogée de cette pratique se situe pendant la Réforme catholique, du Concile de Trente jusqu’à la fin du XVIIe siècle[3]. »

Mais cette envolée, que l'Église crut un temps pouvoir contrôler, finit par lui échapper. Le magistère, fut à la fois débordé par la ferveur populaire et par l'activisme de certains ordres religieux. Les miracles purent et furent quelques fois provoqués pour assurer la réputation spirituelle du sanctuaire et asseoir sa richesse matérielle. La méfiance des autorités ecclésiastiques vis-à-vis des répits provoqua leur rejet[3]. Suivant les époques et les lieux, les évêques condamnèrent ou tolérèrent leur pratique. Localement, il fut condamné par le synode de Langres de 1452 et le synode de Sens de 1524. Les évêques de Lyon (1577), de Besançon (1592 et 1656), de Toul (1658) dénoncèrent eux aussi ces répits, mais dans la pratique les fidèles passaient outre. L'interdiction du répit dans un sanctuaire réputé entraînait, soit des expositions dans des lieux de substitution[2], soit tout simplement la continuation de cette pratique mais en l'absence de tout procès-verbal dans le registre de ce lieu de culte[42].

C'est seulement en 1729, après une succession massive de répits en Bavière et en Souabe, que la hiérarchie romaine émit une première condamnation, renouvelée quatre fois dans les années suivantes. Depuis le début du XVIIIe siècle, les prémontrés, qui étaient à Ursberg, en Souabe, voyaient leur sanctuaire, rayonner à plus de cent kilomètres. En 1750, la curie, voulant faire le point sur les conditions des répits dans ce grand sanctuaire, y envoya enquêter le bénédictin bavarois Eusebius Amort. C'était un théologien de renom. Il put assister à une suscitation qui se termina par un baptême sous condition. Même s’il fut ébranlé par ce qu’il venait de voir, il resta persuadé que la plupart des bébés miraculés restaient sans vie. S’appuyant sur les conclusions de son enquête, en 1755, Benoît XIV réitéra l'absolue nécessité de preuves manifestes. En particulier, fit-il remarquer, personne n’avait jamais observé de cris ou de gémissements, qui sont des signes indiscutables de vie[2].

La position intransigeante de la papauté après 1729 fut plus ou moins bien relayée localement. Les évêques n’eurent pas un comportement unanime. Les pratiques traditionnelles perdurèrent en beaucoup d’endroits. Au XIXe siècle, les répits connurent une nouvelle de popularité, attestée par le grand nombre de tableaux et de vitraux qui représentent ce miracle ; mais la pratique déclina au fur et à mesure que la doctrine de l'Église se fit moins rigoureuse[2], au milieu du siècle avec le développement du culte marial (apparitions de la Vierge Marie à la Salette - Notre-Dame de la Salette - et à Lourdes), on nota un certain assouplissement. Néanmoins, les sanctuaires à répit périclitèrent face au développement du rationalisme. Les derniers sanctuaires à répit cessèrent d’être fréquentés au lendemain de la Première Guerre mondiale.

Désormais la question se pose de manière beaucoup moins vivace puisque le Vatican a rangé le concept de limbes comme une hypothèse théologique parmi d'autres. Le , la commission théologique internationale de l'Église catholique romaine déclare que les limbes reflètent une vue indûment restrictive du Salut, et ne peuvent pas être considérées comme une « vérité de foi »[43]. Mais perdure le mystère de « cet être au destin brutalement interrompu, qui est né et mort au monde dans un même temps, et qui interpelle chacun sur ce qu'est l'espace d’une vie, sur ce qu'est la vie[3]. »

Notes et références modifier

  1. a b et c Stéfan Tzortzis et Isabelle Séguy , « Pratiques funéraires en lien avec les décès des nouveau-nés », Socio-anthropologie [En ligne], n° 22 | 2008, mis en ligne le 14 octobre 2009, consulté le 10 novembre 2011.
  2. a b c d e f g h i j et k Jacques Gélis, Mort-nés et parents dans l’Europe chrétienne
  3. a b c d e f g h i j et k Jacques Gélis, Les enfants des limbes op. cit. en ligne.
  4. a et b Marie-France Morel, op. cit., en ligne
  5. Jacques Gélis, Les enfants des limbes. Mort-nés et parents dans l'Europe chrétienne, Audibert, , p. 115
  6. a b et c « Oberbüren (BE) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  7. Jacques Gélis, Les enfants des limbes. Mort-nés et parents dans l'Europe chrétienne, Audibert, , p. 144
  8. a et b Château de Blandy-les-Tours
  9. a b et c La mort et le salut spirituel du nouveau-né. Essai d'analyse et d'interprétation du « sanctuaire à répit » (XVe – XIXe siècle)
  10. August Lamb, Uber den Aberglauben im Elsass, Strasbourg, 1880.
  11. a et b Pierre Saintyves, op. cit. p. 73.
  12. Pierre Saintyves, op. cit. p. 72.
  13. J. Ch. Didier, Un sanctuaire à répit au diocèse de Langres, l'église de Fayl-Billot (Haute-Marne), Mélange de science religieuse, 1968.
  14. Les enfants mort-nés - Avioth
  15. a b c d et e Pierre Saintyves, op. cit. p. 67.
  16. Suscitation dans le Pas-de-Calais
  17. Suscitations à Amiens en 1629
  18. M. Bernos, Réflexions sur un miracle à l’Annonciade d’Aix-en-Provence. Contribution à l’étude des sanctuaires à répit, Annales du Midi, 1970, pp.5-19.
  19. Les rues d'Aix-en-Provence, rue de l'Annonciade
  20. Pierre Saintyves, op. cit., p. 69.
  21. a et b Judith Devlin, The Superstitious Mind : French Peasants and the Supernatural in the Nineteenth Century
  22. a et b Pierre Saintyves, op. cit., p. 69
  23. André Jean Marie Hamon, Notre-Dame de France, ou Histoire du culte de la Sainte Vierge en France, vol. 7.
  24. P. F. Hilarion-Tissot, L'Éclaireur du Midi, Bagnols-sur-Cèze, 1842, pp. 301-308.
  25. Pierre Varlet,, Une suscitation au Buis-les-Baronnies sous le règne de Louis XIV, Revue Drômoise, t. LXXXIII, n° 418, déc. 1980, pp. 237-245
  26. Marcel Bernos, Une suscitation au Buis-les-Baronnies en 1669, Annales du Midi, n° 146, 1980, pp. 87-93.
  27. a b et c Pierre Saintyves, op. cit. p. 68.
  28. André Jean Marie Hamon, Notre-Dame de France ou Histoire du culte de la Sainte Vierge en France, vol. 5.
  29. Église Saint-Martin à Honfleur
  30. a et b Pierre Saintyves, op. cit. p. 66.
  31. Notre-Dame de la Fontaine à Chièvres
  32. L'essentiel du mobilier de la Chapelle du Monument est conservé au Famenne & Art Museum. Cf. Musée de la Famenne, Le site du Monument à Marche-en-Famenne. Un haut lieu de pèlerinage... oublié. Actes du Colloque, 12 avril 2008, Marche-en-Famenne, 2009, 94 p.
  33. La Vierge dans la tradition cistecienne, Bulletin de la société française d'études mariales, Éd. Mediaspaul, 1999
  34. Un répit survenu en 1479, fut régulièrement commémoré par la ville par de grandes fêtes jusqu'en 1979.
  35. Notre-Dame de Bourguillon
  36. a et b Notre-Dame-de-la-Vie II
  37. a b et c Notre-Dame-de-la-Vie I
  38. a b c d et e Revest-du-Bion sur le site archeoprovence.com
  39. a et b Notre-Dame de l'Ortiguière, Alpes-de-Haute-Provence
  40. a b c d et e Chapelle de Notre-Dame de l'Ortiguière au Revest-du-Bion
  41. Pierre Saintyves, op. cit., p. 65.
  42. Pierre Saintyves, op. cit., p. 74.
  43. (en) Philip Pullella, « Catholic Church buries limbo after centuries », Reuters. News.Yahoo.com. Consulté le 20 avril 2007.

Bibliographie modifier

  • Pierre Saintyves, Les résurrections d'enfants mort-nés et les sanctuaires à répit en ligne
  • Jacques Gélis, L’arbre et le fruit. La naissance dans l’Occident moderne, XVIe – XIXe siècle, Paris, Fayard, 1984.
  • Jacques Gélis, Les enfants des limbes. Mort-nés et parents dans l’Europe chrétienne, Paris, Audibert, 2006 en ligne.
  • Fiorella Mattioli Carcano, Santuari à répit.Il rito del ritorno alla vita o " doppia morte " nei santuari alpini, Priuli & Verlucca -Ivrea 2009.
  • Marie-France Morel, La mort d'un bébé au fil de l’histoire, en ligne
  • Francesco Teruggi e Fabio Casalini, Mai Vivi, Mai Morti, Giuliano Ladolfi Editore -Borgomanero 2015.

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

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