Sanatorium de Dreux

sanatorium à Dreux (Eure-et-Loir)
Sanatorium de Dreux
Sanatorium des Bas Buissons
Vue du Pavillon Pasteur.
Présentation
Surnom(s)
Sanatorium du Druide
Sanatorium Maurice Viollette[1].
Destination initiale
Style
Architectes
André Sarrut (d), Georges Beauniée (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Matériau
Construction
Ouverture
Reconstruction
Fermeture
Commanditaire
Propriétaire
Ville de Dreux (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
État de conservation
abandonné (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Quartier
Les Bas Buissons
Accès et transport
Autobus
Coordonnées
Carte

Le sanatorium de Dreux ou sanatorium des Bas Buissons était un centre de cure spécialisé dans le traitement de la tuberculose pulmonaire (phtisie) situé à Dreux dans le département français d'Eure-et-Loir.

Le site du sanatorium, situé dans le bois de la Muette, se compose du sanatorium en lui-même, dit « Clinique Laennec » et du préventorium « Thérèse Viollette »[2].

Il a été construit par les architectes Georges Beauniée et André Sarrut, entre 1928 et 1932[3]. Il a notamment beaucoup servi dans les années 1930, mais avec l'avancement de la médecine, il devient obsolète dans les années 1950, puis est abandonné en 1990.

Historique modifier

Construction et apogée (1928-1939) modifier

 
Le sanatorium à son apogée.

Sous l'impulsion du maire Maurice Viollette, le sanatorium est construit entre 1928 et 1932 afin de combattre la propagation de la tuberculose pulmonaire.

En 1935, la maison de convalescence pour femmes est construite. C'est durant ces années que le sanatorium est à son apogée, avec une capacité d'accueil d'environ 1 000 personnes, même si ce nombre ne sera jamais atteint.

Les patients, en majorité des enfants, pouvaient y rester plusieurs années. Il s'agissait néanmoins avant tout d'une mesure d'éloignement. Les patients y étaient soignés presque uniquement par solarium. Conçu pour être un bâtiment moderne, il devient petit à petit un « mouroir ».

Durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) modifier

En 1940, le bâtiment ne fonctionne qu'au tiers de ses capacités, présageant déjà le déclin du lieu.

Entre 1942 et 1943, après l'édiction de plusieurs lois sur le statut des Juifs du régime de Vichy, le directeur Gabriel Roche intègre un mouvement de résistance et évite la mort à plusieurs juifs en faisant de faux certificats pour garder ses malades[4],[5],[6].

Déclin et inutilité des lieux (1945-1990) modifier

Après-guerre, le sanatorium devient lentement inutile avec le progrès de la médecine. En 1956, il est progressivement désaffecté, mais sert d'abord de maison de retraite puis d'institut médico-pédagogique de 1962 à 1980. Jusqu'à la fin des années 1980, il sert surtout à accueillir des patients souffrant de maladies rares[7].

Abandon (1990-2021) modifier

 
Mur entourant le site du Sanatorium depuis 2021 (aile droite du pavillon Pasteur).

Le site est fermé en 1990, puis est racheté par la Ville de Dreux en 1999 pour un franc symbolique[8].

En juin 2016, un jeune homme de 19 ans fait une chute mortelle dans l'un des bâtiments les plus hauts du sanatorium[9],[10]. Après une marche blanche, la mairie annonce des mesures d'urgence afin d'empêcher l'accès au site[11]. Depuis 2021, des murs en tôle entourent l'ensemble du site[12].

Depuis, le premier bâtiment de la clinique Laennec a été transformé en Centre maternel des Bas Buissons[13].

Projet Sanatorium (2021-) modifier

Lors du conseil municipal de Dreux du les élus ont entériné à l’unanimité la cession du vaste complexe à des opérateurs privés, pour la somme de 950 000 [14].

Le projet de réhabilitation prévoit 100 millions d’euros d’investissement pour donner une nouvelle vie aux bâtiments, à l'abandon depuis plus de 30 ans. Le site devrait accueillir des appartements familiaux, des jardins, un pôle hôtelier (restaurant, hôtel de luxe, spa, espace de coworking et résidences d'artistes) ainsi que des écolodges[15].

Le complexe sanatorial a été inscrit partiellement au titre des monuments historiques en 2022[16].

Description modifier

Le sanatorium est construit tout en longueur, les pavillons mesurant 160 mètres de long pour une dizaine de large afin de profiter le plus possible de l'héliotropisme architectural (avec l'ensoleillement plein sud) pour le solarium. Le bâtiment, surtout la frise sommitale est dans un style art déco.

Clinique Laennec modifier

Nommé en l'honneur de René Laennec, inventeur du stéthoscope. Il s'agit du sanatorium en lui-même.

Pavillon Pasteur modifier

Nommé en l'honneur de Louis Pasteur, fondateur de la microbiologie. Le premier bâtiment administratif de deux étages est entouré de deux ailes d'un étage. Le Pavillon plus toute l'aile gauche mesure plus de 370 mètres de long.

Pavillon Calmette modifier

Nommé en l'honneur de Albert Calmette, inventeur du vaccin contre la tuberculose. Il est structurellement similaire au Pavillon Pasteur.

Derrière le bâtiment principal se trouve la grande salle, le théâtre et l'observatoire.

Pavillon Koch modifier

Nommé en l'honneur de Robert Koch, fondateur de la bactériologie.

Préventorium modifier

Il est souvent appelé Préventorium Thérèse Viollette, du nom de la femme de Maurice Viollette.

Légende modifier

Le sanatorium serait réputé hanté, en raison du nombre de jeunes malades ayant péri sur le site. Dès 1933, plusieurs patientes se seraient plaints de saignements vaginaux, restés inexpliqués malgré l'examen par des médecins[17].

Une légende raconte également que l'âme d'une petite fille de 14 ans se promènerait dans le lieu[18].

Depuis son abandon, sa réputation d’établissement médical hanté en fait l'un des lieux jugé les plus hantés de France[19]. Le lieu est donc connu pour être souvent visité par des chasseurs de fantômes.

Références modifier

  1. Sylvain Mary, « Sanatorium de Dreux - Photographies de Sylvain Mary », sur www.sylvainmary.net, (consulté le )
  2. « Le Sanatorium de Dreux », sur Horror-ScaryWeb.com, (consulté le ).
  3. Vincent Duseigne, « Le sanatorium de Dreux », sur tchorski.morkitu.org.
  4. Olivier Bohin, « Histoire - L'étonnante révélation sur l'activité secrète du sanatorium de Dreux », sur www.lechorepublicain.fr, (consulté le )
  5. « La famille Goldnadel », sur www.memoire-viretuelle.fr (consulté le ).
  6. « 14 juillet 1942, vers la déportation », sur www.memoire-viretuelle.fr (consulté le ).
  7. « Que des traces de pas : Le sanatorium des Bas Buissons à Dreux », sur desexplos.blogspot.com, (consulté le ).
  8. Valérie Beaudoin, « Grand chantier - La Ville de Dreux se lance dans un projet ambitieux pour redonner vie au sanatorium déserté », sur www.lechorepublicain.fr, (consulté le ).
  9. « Chute mortelle dans un sanatorium désaffecté à Dreux, marche blanche ce mardi », sur France 3 Centre-Val de Loire (consulté le ).
  10. Pascal Boursier, « Chute mortelle à l'ancien sanatorium de Dreux : la colère d'un père », sur www.lechorepublicain.fr, (consulté le ).
  11. « Dreux : marche blanche après le décès d'un jeune homme dans un sanatorium désaffecté », sur France 3 Centre-Val de Loire (consulté le ).
  12. Centre France, « Ecologie - Qu'est-ce que le label national de sobriété foncière que viennent d'obtenir la Ville de Dreux et son Agglo ? », sur www.lechorepublicain.fr, (consulté le )
  13. Pascal Boursier, « Les vacances ont commencé au centre des Buissons », sur www.lechorepublicain.fr, (consulté le ).
  14. Christine Berkovicius, « Logements, pôle hôtelier : une nouvelle vie se dessine pour l’ancien sanatorium art déco de Dreux », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  15. Jean-Philippe Defawe, « Dreux : un triple projet à 100 M€ pour l'ancien sanatorium », sur lemoniteur.fr, .
  16. « Complexe sanatorial des Bas-Buissons », notice no PA28000053, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  17. « Sanatorium de Dreux - Reportage Photos - Urbex », sur Urbex Session : Exploration de lieux abandonnés, (consulté le ).
  18. Pascal Boursier, « Il habite à deux pas de l’ancien sanatorium de Dreux, visité par les chasseurs d’esprits... », sur www.lechorepublicain.fr, (consulté le ).
  19. « On a testé. Une nuit avec des chasseurs de fantômes », sur actu.fr (consulté le ).

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier