Saint-Gilles-du-Mené

ancienne commune française du département des Côtes-d'Armor

Saint-Gilles-du-Mené
Saint-Gilles-du-Mené
L'église Saint-Gilles et son placître.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Arrondissement Dinan
Intercommunalité Communauté de communes du Mené
Statut Commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Éric Jaffrot
2020-2026
Code postal 22330
Code commune 22292
Démographie
Gentilé Saint-Gillois, Saint-Gilloise
Population 468 hab. (2013)
Densité 36 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 14′ 55″ nord, 2° 32′ 49″ ouest
Altitude 220 m
Min. 150 m
Max. 297 m
Superficie 12,92 km2
Élections
Départementales Plénée-Jugon
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Le Mené
Localisation
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Saint-Gilles-du-Mené

Saint-Gilles-du-Mené [sɛ̃ʒildyməne] est une ancienne commune française située dans le département des Côtes-d'Armor en région Bretagne, devenue, le , une commune déléguée de la commune nouvelle du Mené.

Géographie modifier

Petit village des Côtes-d'Armor dans la région de Bretagne, Saint-Gilles-du-Mené (Sant-Jili-ar-Menez) fait partie du canton de Collinée. Saint-Gilles-du-Mené dépend de l'arrondissement de Dinan.

Située à 231 mètres d'altitude et voisine des communes de Saint-Gouéno et de Laurenan, 498 habitants (appelés les Saint-Gillois) résident sur la commune de Saint-Gilles-du-Mené sur une superficie de 12,9 km2 (soit 38,5 hab/km2). La plus grande ville à proximité de Saint-Gilles-du-Mené est la ville de Loudéac située au Sud-Ouest de la commune à 17 km.

Toponymie modifier

Le nom de la localité est attesté sous la forme Ecclesia Sancti Egidii de Tremeldero vers 1163[1].

Son nom vient de Saint-Gilles et du breton menez qui désigne la montagne[1].

Sant-Jili-ar-Menez en breton[2].

Histoire modifier

Le XXe siècle modifier

Les guerres du XXe siècle modifier

Le monument aux morts porte les noms des 53 soldats morts pour la patrie[3] :

Les maquis de Seilla et de la Douve modifier

Pendant la Seconde Guerre mondiale, deux maquis existèrent : les maquis de Seilla et de la Douve. Le premier fut attaqué par les Allemands le , sept personnes dont une femme périrent sur place, certains étaient résistants, d'autres parachutistes des Forces françaises libres[4]. Un monument commémoratif[5], décoré d'une croix de Lorraine, fut érigé près du village du Seilla, non loin du circuit de randonnée.

Le second maquis, celui de la Douve, était composé de membres du groupe de résistants Bleimor ou Bleiz-Mor[6], un groupe formé à l'origine par huit jeunes membres du parti communiste (FTP) ou sympathisants originaires de Paimpol, Plouha, Saint-Quay-Portrieux, Rostrenen et Lorient et dirigé par Andrieux et Eugène Le Rhun. À la fin de la guerre, il s'élargira jusqu'à 80 membres issus du centre-Bretagne et du Mené. Ils s'illustrèrent notamment à Saint-Lubin en Plémet contre un bataillon de 250 parachutistes allemands, dont ils obtinrent la reddition sans combats, et dans la libération de Merdrignac où les combats firent huit tués parmi les FFI, dont Jean-Pierre Genevisse[7] et Albert Le Guen[8] ainsi que six victimes civiles[9]).

Gertrude Baumgarten, une Alsacienne était employée comme bonne chez Christian Le Mintier de la Motte Basse[10], au château de la Motte-Basse au Gouray, lequel, anglophobe et ayant obtenu sa mise à la retraite de la Marine nationale en par le régime de Vichy, enlevé également le , fut jugé de suite par un tribunal de la Résistance (en présence de membres des Forces françaises libres) étant soupçonné d'avoir donné des informations sur la Résistance locale aux Allemands, en même temps que sa femme, sa sœur et leur amie Jeanne Chassin du Guerny sympathisante du Parti national breton (PNB), qui aurait accueilli des membres du Bezen Perrot, et aurait accompagné Madame Le Mintier à la Kommandantur de Lamballe pour avoir un laisser passer, et ces quatre personnes seront exécutées immédiatement après le jugement, tandis que Gertrude Baumgarten est elle emmenée directement au maquis de Seilla à Saint-Gilles-du-Mené. Elle sera exécutée sans jugement le dans le bois de Bosseny à Saint-Gilles-du-Mené d'une balle de pistolet dans la tête. Enroulé dans un drap, son corps est retrouvé dans le bois le enterré dans une fosse sous un taillis. Le corps est ensuite inhumé dans l'ancien cimetière de la commune situé au tour de l'église. Le cimetière est transféré à son emplacement actuel dans les années 1970 et la tombe de Gertrude Baumgarten est supprimée. L'acte de décès est dressé le à Saint-Gilles-du-Mené[11].

Le , deux résistants FFI de Saint-Gilles-du-Mené, Paul Tertre et Pierre Guillard (mort le lendemain des suites de ses blessures) sont tués lors d'un combat contre les Allemands sur la route de Plémet, à la sortie du bourg[12].

Administration municipale modifier

Le , le projet de création d'une commune nouvelle en remplacement de la Communauté de communes du Mené est approuvé par les conseils municipaux des sept communes concernées. La nouvelle entité baptisée Le Mené doit voir le jour le [13]. L'arrêté préfectoral du a officiellement créé la nouvelle commune[14].

Politique et administration modifier

Liste des maires modifier

 
La mairie.
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
  mars 1959 Ange Presse   réélu en 1953
mars 1959 mars 1977 Jean Lucas    
mars 1977 octobre 1990
(démission)
Paul Houée PS Sociologue au CNRS puis à l'INRA
octobre 1990 mars 2001 Marie-Ange Presse DVG Retraité de l'agriculture, maire honoraire
Ancien premier adjoint
mars 2001 décembre 2015 Martine Pelan DVG Comptable

Liste des maires délégués modifier

Liste des maires délégués successifs
Période Identité Étiquette Qualité
janvier 2016[15] mai 2020 Martine Pelan DVG Comptable
mai 2020 En cours Éric Jaffrot[16]   Directeur de Maison familiale rurale

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[18],[Note 1].

En 2013, la commune comptait 468 habitants, en diminution de −2,09 % par rapport à 2008 (Côtes-d'Armor : 1,65 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
376306310407666661660677679
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
618618671671708706717731753
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
794808813767770781789702627
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2013
584561531519503473470481468
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[19] puis Insee à partir de 2006[20].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments modifier

Patrimoine religieux modifier

  • Église Saint-Gilles-du-Mené : XIXe siècle, la première pierre fut posée le . De forme de croix latine, son architecte est Maignan. Elle abrite une statue en bois représentant saint Gilles datant du XVIIe siècle et une autre de saint Pierre. Son clocher occupe la largeur de l'édifice en avant de la nef.
  • Chapelle Saint-Louis : édifiée en 1894 par la famille Lanascol, c'est un édifice situé à la Hutte-à-l'Anguille de plan rectangulaire, mentionnée comme désaffectée, elle est vandalisée en 1937.
  • Chapelle de Bocenit (ou Bosny, Bosseny, Boscénit) : datée du XVe siècle, elle fut détruite à une date inconnue.
  • Croix de Kerfiac : XVIIe siècle.

Patrimoine civil modifier

  • Fontaine Saint-Gilles.
  • Manoir de Bosny (ou Bosseny, Boscenit) : bâtisse de 1717 ayant appartenu au chef Chouan Legris du Val (1767-1803), époux de Louise Le Texier de Bocenit.
  • Château de Bosny (ou Boscenit) : Alain de Bocenic fut en 1480 le propriétaire, il est situé près du manoir éponyme, mais il est aujourd'hui entièrement disparu. En 1882, il était la propriété de de l'abbé Le Coniac de La Pommerais, cousin-germain de Pierre-Marie Garnier de Kerigant, et était encore en grande partie existant[21].
  • Ferme du Perray.
  • Maison de la Touche : XVIIe – XVIIIe siècle.
  • Moulin à eau : des Coulées, des Loges, de la Villain, de Bosseny, de la Ville-Hermel.

Personnalités liées à la commune modifier

  • Guillaume Le Gris-Duval (1767-1803), chef Chouan, mort à son château de Boscenit (Bosny) qui lui venait de sa femme la fille aînée : Louise Marie-Anne Le Texier de Boscenit.
  • François Marie Garnier de Kérigant (né en 1762), chef Chouan, époux d'Élisabeth-Olive Le Texier de Boscenit, sœur cadette de la précédente.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références modifier

  1. a et b infobretagne.com, « Étymologie et Histoire de Saint-Gilles-du-Mené »
  2. Office Public de la Langue Bretonne, « Kerofis »
  3. « MémorialGenWeb Relevé », sur www.memorialgenweb.org (consulté le ).
  4. Memorialgenweb.org -Saint-Gilles-du-Mené : monument commémoratif du maquis de Seila.
  5. « Les Lieux de Mémoire dans les Cotes-du-Nord », sur cerp22.free.fr (consulté le ).
  6. Comme le café actuel du bourg, cependant les propriétaires l'ont appelé ainsi sans connaître l'histoire de la commune. C'est en effet une famille de marins, Bleiz-Mor signifiant « Loup de Mer ».
  7. Jean-Pierre Genevisse, né à Groix en 1919, neveu de l'écrivain brittophone groisillon Jean-Pierre Calloc'h
  8. Albert le Guen, né au Moustoir, près de Carhaix
  9. D'après les travaux du journaliste Pierre Fénard, et Jean-Jacques Monnier, Résistance et conscience bretonne, Éd. Yoran Embanner, 2007 (ISBN 978-2-916579-09-2).
  10. Memorialgenweb.org - Christian Le Mintier de la Motte Basse.
  11. Brochure La Résistance à Saint-Gilles-du-Mené, Rennes, 1984.
  12. Memorialgenweb.org - Saint-Gilles-du-Mené : stèle commémorative FFI.
  13. « Le Mené devient la plus grande commune de Bretagne », Ouest-France, 23 mars 2015.
  14. « Commune nouvelle. Le Mené : c’est signé ! », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  15. [1]
  16. « Le Mené : Gérard Daboudet élu maire de la commune nouvelle », Le Courrier indépendant,‎ (lire en ligne).
  17. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  18. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  19. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .
  21. Pierre-Marie Garnier de Kerigant, Les Chouans, épisodes de la guerre de l'Ouest dans les Côtes-du-Nord, Bazouge, 1882.

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • Toussaint Du Breil de Pontbriand, Mémoires du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, Paris, Y. Salmon, .
  • Yves Mervin, Joli mois de mai 1944, la face cachée de la résistance en Bretagne, 2013.
  • Eric Rondel, Occupation Résistance Libération en Bretagne, témoignages, Éd. Club 35, 1993 ; réédition Éd. Astoure, 2001.

Liens externes modifier

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