Saint-Antoine (Doubs)

commune française du département du Doubs

Saint-Antoine
Saint-Antoine (Doubs)
Vue générale de Saint-Antoine.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Pontarlier
Intercommunalité Communauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs
Maire
Mandat
Brigitte Prêtre
2020-2026
Code postal 25370
Code commune 25514
Démographie
Gentilé Chats Borgnes
Population
municipale
320 hab. (2021 en diminution de 4,76 % par rapport à 2015)
Densité 71 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 46′ 39″ nord, 6° 20′ 18″ est
Altitude Min. 920 m
Max. 1 101 m
Superficie 4,51 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Frasne
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
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Saint-Antoine

Saint-Antoine est une commune française située dans le département du Doubs, en région Bourgogne-Franche-Comté. Les habitants se nomment les Chats borgnes.

Géographie modifier

Toponymie modifier

Le Rogebiez ubi est capella Sancti Antoni en 1309 ; Rugebiez en 1333 ; Roge Biez en 1365 ; Biez Roige en 1413 ; Saint Anthonne en 1448 ; Saint-Antoine du Rougebief en 1486 ; Sainct Anthoine de Rougebiez en 1614[1].

Saint-Antoine, commune de 450 hectares dont 95 de forêt, se situe entre 920 et 1 104 m d'altitude.

Communes limitrophes modifier

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Jura, caractérisée par une forte pluviométrie en toutes saisons (1 000 à 1 500 mm/an), des hivers rigoureux et un ensoleillement médiocre[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 658 mm, avec 13,4 jours de précipitations en janvier et 11,3 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Labergement », sur la commune de Labergement-Sainte-Marie à 4 km à vol d'oiseau[4], est de 8,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 459,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 36,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −33 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Saint-Antoine est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[9],[10],[11]. La commune est en outre hors attraction des villes[12],[13].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (77 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (44,2 %), terres arables (31,7 %), forêts (17,1 %), zones urbanisées (7 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire modifier

Dès la fin du XIe siècle, les moines de l'abbaye de Mont-Sainte-Marie ont entrepris le défrichement de la région. La présence d'une chapelle dédiée à saint Antoine est signalée dès l'année 1309. Mais à cette date, Saint-Antoine s'appelle encore Rougebief, du nom du ruisseau qui limite, au sud, l'actuel territoire avec les communes de Métabief et de Longevilles-Mont-d'Or.

Dès sa fondation, Saint-Antoine a une vocation rurale où culture et élevage sont étroitement associés malgré l'altitude et les aléas climatiques. L'agriculture s'est considérablement modifiée car les cultures ont disparu progressivement pour laisser place à l'élevage laitier.

Se situant à proximité de la frontière suisse, de nombreuses familles sont venues s'installer au village pour travailler en territoire helvète dans le domaine de l'horlogerie, de la micromécanique et du bâtiment.

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
vers 1845   Grésard    
1989 2001 Jean Gresard    
2001 2008 Chantal Daghetta    
2008 En cours
(au 1er juin 2020)
Brigitte Prêtre[15],[16]
Réélue pour le mandat 2020-2026
DVD Employée
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[18].

En 2021, la commune comptait 320 habitants[Note 3], en diminution de 4,76 % par rapport à 2015 (Doubs : +1,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
321268282259256264266305311
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
295309281322290355314297308
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
274247242208176185173193192
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
173154160197243276278318339
2021 - - - - - - - -
320--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[19] puis Insee à partir de 2006[20].)
Histogramme de l'évolution démographique

Saint-Antoine compte 316 habitants depuis 2011. Son évolution démographique présente un caractère irrégulier. En effet, le maximum est atteint en 1881 avec 355 habitants et ne cesse de baisser jusqu'en 1968 avec 154 habitants, car souffrant comme tous les villages de l'exode rural. La tendance se renverse depuis 1975 par l'offre du marché du travail suisse.

Économie modifier

Actuellement six exploitations agricoles ont permis de conserver le fonctionnement de la coopérative de fromagerie en transformant environ 1 700 000 kg de lait exclusivement en comté et à laquelle deux exploitants du Loutelet livrent également leur lait. Le cheptel bovin, exclusivement de race montbéliarde, s'élève à environ 560 têtes soit le double de la population actuelle.

 
Entrée du fort de Saint-Antoine

Mais on ne peut parler du fromage de Saint-Antoine sans citer son fort. Édifié entre 1879 et 1882, il fut baptisé fort Lucotte en 1887 du nom d'un général de la Révolution et de l'Empire. Désaffecté, il a été acheté à l'armée par la commune en 1965 et loué à Marcel Petite en 1966 pour y être transformé en caves d'affinage de comté. Situé à 1 104 m d'altitude au milieu de la forêt, le fort Lucotte abrite dans ses caves voûtées en pierre de taille, 100 000 meules de comté dans des conditions de fraîcheur et d'hygrométrie stables[21]. Il attire chaque année de plus en plus de visiteurs. La renommée des qualités gustatives du comté affiné dans ses caves fait connaître nationalement le nom du village[22].

En matière économique, le village compte également, outre les six exploitations agricoles, une boucherie, un vendeur en informatique, un cabinet infirmier et un masseur-kinésithérapeute.

Lieux et monuments modifier

  • L'église Saint-Antoine, construite dès le milieu du XVIe siècle, bien que modeste, présente un maître-autel retable en bois sculpté du XVIIIe siècle.
  • Le fort Lucotte, une des fortifications du système Séré de Rivières. Il est cédé à la commune en 1965, qui le loue au fromager Marcel Petite, depuis 1966 qui le reconverti en cave d'affinage de comté.
  • Le monument aux morts, situé dans le cimetière.
  • Une croix de mission en fer forgé remontant à la seconde moitié du XVIIIe siècle est installée devant l'entrée de l'église. Elle comporte des décors dont nombre des « instruments » de la Passion du Christ.

Personnalités liées à la commune modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. Jean COURTIEU, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 5, BESANÇON, CÊTRE, .
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Saint-Antoine et Labergement-Sainte-Marie », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Labergement », sur la commune de Labergement-Sainte-Marie - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « Labergement », sur la commune de Labergement-Sainte-Marie - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  9. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  15. Site officiel de la préfecture du Doubs - liste des maires (doc pdf)
  16. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
  17. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  18. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  19. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  21. Jacky Durand, « Le bon comté des choses », liberation.fr, (consulté le ).
  22. voir ce site

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier