Saïd Chaou

homme politique marocain

Saïd Chaou
Hommes d'affaires, investisseur
Image illustrative de l’article Saïd Chaou
Information
Naissance (58 ans)
Douar Manoud (Rif)
Nationalité Marocaine
Néerlandaise
Surnom Le mercenaire de l’agitation
Affaires Hirak
Pays Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Drapeau de l'Espagne Espagne
Drapeau du Maroc Maroc
Arrestation 29 juin 2017 à Rosendael
Avocat Inez Weski

Saïd Chaou, né le à Douar Manoud (Maroc), est un politicien, entrepreneur et militant néerlando-marocain condamné par le Maroc pour agitation politique et complot contre l’État et trafic de drogue international. Il est l'un des principaux membres de la confrérie œuvrant pour l'indépendance du Rif[1].

Saïd Chaou est le patron de nombreux coffee shops à Rosendael aux Pays-Bas. En 2000, il retourne au Maroc pour investir dans le tourisme, tout en se lançant dans la politique, dans le but de fonder une République du Rif. Député du Parti authenticité et modernité et du parlement marocain, il transporte des tonnes de résines de cannabis vers l'Espagne.

À la suite d'une enquête menée par la police néerlandaise en collaboration avec la police marocaine, ses deux voisins aux Pays-Bas Najib Azaimi et Hicham Chouhou sont arrêtés à Nador. Saïd Chou prend alors la fuite aux Pays-Bas en menant une vie de milliardaire.

Le , il est arrêté à Rosendael et est condamné aux Pays-Bas, malgré une demande d'extradition de la part de la justice marocaine. Il sera acquitté.

Biographie modifier

Naissance et politique (1967-2010) modifier

Saïd Chaou naît en 1965 à Douar Manoud, à proximité de la ville d’Al Hoceïma. Dès son adolescence, il émigre aux Pays-Bas dans les années 1980 et finance grâce au trafic de drogue l'ouverture de plusieurs coffeeshops à Rosendael[2].

En 2000, il retourne au Maroc pour investir dans le tourisme et pour se lancer dans la politique. En 2007, il parvient à être élu député du parti Al Ahd (Parti authenticité et modernité). Un mandat d'arrêt judiciaire prononcé contre lui met un terme à sa carrière de politicien au Maroc.

Trafic de drogues (2010-2013) modifier

En , il réalise plusieurs expéditions maritimes de résine de cannabis à destination des côtes espagnoles. Les quantités transportées variaient entre 3000 et 3200 kg à bord d'un zodiac[3]. Un mois plus tard, la police marocaine intercepte une saisie de 7,5 tonnes de résine de cannabis devant être expédiées à l'étranger par Saïd Chaou et son voisin des Pays-Bas, Najib Azaimi. Pendant que la police capture Najib Azaimi et Hicham Chouhou à Nador[4], Saïd Chaou prend la fuite direction les Pays-Bas, profitant de l’absence d'une clause dans la convention liant les deux pays au sujet de l’extradition de ressortissants néerlandais vers le Maroc[5].

Proclamation d'une République du Rif (2013) modifier

En , il fonde aux Pays-Bas « le mouvement du pour l’indépendance du Rif » et rallie autour de lui des Rifains installés à travers l'Espagne, la France, la Belgique, l'Allemagne et les Pays-Bas. Il leur promet l'installation « d’un gouvernement rifain d’exil » et « une assemblée constituante » devant regrouper les représentants des différentes tribus relevant du nord du Maroc[6].

Arrestations modifier

En 2015 modifier

A l'occasion d'un démantèlement de réseau international de trafic de drogue à Roosendael, Saïd Chaou est arrêté par les Unités spéciales néerlandaises. L'action policière a rassemblé 250 agents de police. Les autorités néerlandaises soupçonnent depuis de nombreuses années la famille Chaou d'être à la tête d'un gigantesque réseau de trafic de drogue, blanchissant leur argent vers le Maroc[7].

La police néerlandaise découvre une somme de plusieurs millions d'euros dans le compte du baron Saïd Chaou. Les enquêteurs expliquent que Saïd Chaou aurait fait fortune dans les années 1980 grâce au trafic de drogue, le menant à une vie d'entrepreneur millionnaire[8].

En 2017 modifier

Le , il est arrêté aux Pays-Bas en possession de 140.000 euros en cash[9]. Said Chaou est suspecté de corruption, d'association de malfaiteurs, d'assassinat et de trafic de drogue international au Maroc[10]. Aux Pays-Bas, il est uniquement suspecté de trafic de drogue[11]. Un mois plus tard, il est relâché avec un placement sous surveillance électronique[12].

Le , son bras droit est kidnappé par un groupe d'hommes cagoulés à Marbella en Espagne[13],[14].

Procès modifier

En , le tribunal néerlandais décide d'examiner son dossier de manière approfondie avant de prononcer son jugement[15].

Le , le tribunal de Breda décide de ne pas extrader Saïd Chaou vers le Maroc[16]. Les autorités néerlandaises estiment que la justice marocaine risque de faire main courante au trafiquant de drogue[17]. Cette décision mène les Pays-Bas vers une courte guerre diplomatique avec le Maroc[18].

Notes et références modifier

  1. (nl) « 'Marokkaans uitleveringsverzoek geen politieke kwestie' », sur nos.nl (consulté le )
  2. (nl) « Is Saïd C. drugshandelaar of alleen rijke Rif-activist? », sur bndestem.nl (consulté le )
  3. (nl) Maaike Vos, « OM gaat in cassatie tegen verbod rechter om Marokkaans-Nederlandse Said C. aan Marokko uit te leveren », sur de Volkskrant, (consulté le )
  4. (es) -Europa Press, « Condenado a muerte un traficante de droga en Marruecos », sur www.teinteresa.es (consulté le )
  5. (nl) « Beschermt Nederland een Marokkaanse drugsdealer? - Elsevier Weekblad », sur EWmagazine.nl, (consulté le )
  6. (nl) « Ontoelaatbaarverklaring uitlevering Said C. aan Marokko blijft in stand », sur www.rechtspraak.nl (consulté le )
  7. (nl) « 'Oud-lid van Marokkaans parlement Said Chaou opgepakt bij actie in Roosendaal tegen drugshandel' », sur Omroep Brabant, (consulté le )
  8. (nl) « ‘Oud-Marokkaans parlementslid opgepakt voor drugshandel’ », sur www.internetbode.nl (consulté le )
  9. (nl) , « Ex-Marokkaans-parlementslid aangehouden in NL », sur Crimesite, (consulté le )
  10. « Maroc: Saïd Chaou, soutien de Hirak, poursuivi pour trafic de drogue », sur RFI, (consulté le )
  11. (nl) Redactie, « Riffijnse activist Saïd C. opgepakt in Nederland vanwege uitleveringsverzoek Marokko », sur de Volkskrant, (consulté le )
  12. (nl) , « Saïd Chaou op vrije voeten in uitleveringszaak », sur Crimesite, (consulté le )
  13. (nl) « ’Nederlandse handlanger Saïd C. ontvoerd in Marbella’ », sur Telegraaf, (consulté le )
  14. (es) « El secuestrado en Marbella es una persona cercana a un narco marroquí », sur www.marbella24horas.es (consulté le )
  15. « Voici ce que devient le procès de Saïd Chaou aux Pays-Bas », sur fr.le360.ma, (consulté le )
  16. (nl) « Staat mag drugsverdachte Said C. niet uitleveren aan Marokko », sur nos.nl (consulté le )
  17. (nl) , « Saïd Chaou mag niet uitgeleverd naar Marokko (UPDATE) », sur Crimesite, (consulté le )
  18. (nl) , « Geen uitlevering ex-coffeeshophouder », sur Crimesite, (consulté le )

Sources modifier

  • « Maroc : qui est Said Chaou, l’homme accusé de téléguider les contestations dans le Rif ? », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • « Maroc: Saïd Chaou, soutien de Hirak, poursuivi pour trafic de drogue », Radio France internationale,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • « Saïd Chaou pourrait être extradé vers le Maroc », Le Desk,‎ (lire en ligne, consulté le ).