Sébastien de Montessus

Entrepreneur français
Sébastien de Montessus
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Entrepreneur et Président-directeur général du Groupe Endeavour Mining
Blason

Sébastien Bernard de Montessus de Ballore-Augier de Crémiers, dit Sébastien de Montessus, né le [1], est un entrepreneur français.

Ancien directeur des Mines de Areva, il était président-directeur général du groupe minier Endeavour Mining dont l’actionnaire de référence est Naguib Sawiris, jusqu'à son licenciement pour faute grave annoncé le 4 janvier 2024[2].

Biographie modifier

Famille et débuts professionnels modifier

Sébastien de Montessus est issu d'une famille noble qui possédait autrefois les châteaux de Montessus, de Rully, et de Ballore situés dans le Charolais. Son père, Robert de Montessus de Ballore, ingénieur chez Framatome, était coopérant au Niger, où Sébastien a passé les premiers mois de sa vie. Après deux ans à Niamey, la famille de Sébastien s'installe au Cap en Afrique du Sud, où Robert participe à la construction de la centrale nucléaire de Koeberg. Robert meurt dans un accident de voiture près de Windhoek alors que Sébastien a huit ans[3].

Lycéen à l'école privée Saint-Martin-de-France de 1992 à 1995, il fait mathématiques supérieures au prestigieux lycée Janson-de-Sailly[3] avant d'intégrer ESCP Europe dont il sort diplômé en 1999. Il a présidé le club de voile de l'école[4],[3]. En 1999, il commence sa carrière comme banquier d'affaires spécialisé en fusion-acquisition chez Morgan Stanley à Londres[5].

Il se marie à Marguerite de Ritter de Zahone en 1999. Ils ont quatre enfants : Melchior, Alexis, Apolline et Fleur[6].

2000 - 2002 : Ofye modifier

En , il crée avec Frédéric de Brem et Valéry Grégo la société Ofye qui signifie « Only For your eyes »[7]. En , cette société spécialisée dans les activités liées à l'accès mobile à Internet a annoncé avoir levé 17 millions de francs auprès de plusieurs business angels[8]. En , la société réalise une seconde levée de fonds de 13 millions de francs[9]. En 2002, la société fait l'objet d'un dépôt de bilan à la suite de l'éclatement de la bulle Internet[3].

2002 - 2012 : Areva modifier

Embauché par Anne Lauvergeon, Sébastien de Montessus rejoint la direction de la stratégie d'Areva en 2002 puis est chargé de la stratégie et du marketing au sein du comité de direction du pôle Areva Transmission et Distribution du groupe deux ans plus tard[5].

En , à la suite de l'achat de la filiale Uramin, il est nommé directeur des activités minières du groupe Areva (Business Unit Mines)[10],[11]. Selon lui, Uramin réduisait la dépendance d'Areva aux gisements du Niger et du Kazakhstan, deux pays aux risques politiques significatifs[12].

En 2008, lors du 33e congrès annuel de l'Association nucléaire mondiale, il est invité pour une conférence portant sur la question « Comment sécuriser le commerce de l'uranium dans un marché en pleine expansion ? »[13]

Le , il reçoit le prix de l’Alumni of the Year de l’association des diplômés et étudiants de l'ESCP Europe lors d’un évènement organisé à la chambre de commerce et d'industrie de région Paris - Île-de-France[14].

En 2010, il est promu directeur des activités d'extraction et d'enrichissement de l'uranium (Business Group Mines). Il dirige donc également les activités d'Areva liées à l'exploration de nouveaux gisements et le suivi radiologique des mines d'uranium abandonnées. Il est alors à la tête d'une division de 50 000 salariés[15].

Selon Mediapart, il négocie l’achat du voilier de luxe sud-africain « Cape Arrow » à 7,5 millions d'euros[16].

Scandale UraMin modifier

Il est mis en cause dans l'affaire UraMin, une affaire d’État impliquant la multinationale française Areva, des hommes d'affaires canadiens, et plusieurs responsables politiques français et africains.

Volet de surveillance & espionnage modifier

Sébastien de Montessus serait à l'origine de l'espionnage en 2011 de l'ex-PDG d'Areva, Anne Lauvergeon, ainsi que son mari Olivier Fric, dans le but de vérifier si ce dernier aurait pu bénéficier de manière illégitime du rachat d’UraMin par Areva[17]. Trois ONG, Greenpeace, Transparency International et Worldwatch, ont à leur tour accusé Areva d'espionnage[18].

En , il est nommé au directoire d'Areva[5].

En , il démissionne et il est remplacé à la tête de l'activité Business Group Mines par Olivier Wantz, lui aussi membre du directoire du groupe[19]. Il a affirmé dans un message à ses collaborateurs vouloir « continuer de faire vivre ailleurs (sa) passion pour l'industrie et pour la mine »[20].

Dans l'affaire de l'espionnage présumé chez Areva, Sébastien de Montessus est jugé le devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, en même temps que l'enquêteur suisse Mario Brero[21].

Le , il est mis en examen pour « corruption d’agent public étranger », « corruption privée » et « abus de confiance »[22].

Volet comptable modifier

En , s'ajoute un nouveau chef d'accusation sur le volet comptable du rachat d'Uramin, pour entrave aux missions des commissaires aux comptes, conjointement avec Anne Lauvergeon, ex-PDG d'Areva, et un de ses anciens collaborateurs, Nicolas Nouveau, ex-directeur financier d'Uramin, eux aussi mis en examen pour les mêmes motifs[23].

Volet de l’Uraniumgate modifier

En , le média L'Obs publie des révélations sur un vaste réseau international de fraude fiscale et de blanchiment d'argent sale (« Dubaï Papers ») dans lequel apparaît le nom de Sébastien de Montessus[24].

Mandats sociaux en 2011 modifier

En 2011, Sébastien de Montessus exerce de nombreuses fonctions et mandats sociaux au sein d'Areva et de ses nombreuses filiales[25] :

2012 à nos jours : La Mancha puis Endeavour Mining avec Naguib Sawiris modifier

Il est actuellement PDG de La Mancha, compagnie d'exploitation et d'exploration aurifère canadienne ayant son siège aux Îles Vierges[27]. Rachetée en 2012 par le puissant milliardaire égyptien Naguib Sawiris, Sébastien de Montessus souhaite exploiter avec lui les gisements aurifères du Limousin mais il abandonne en raison d'une résistance très forte des populations locales[28].

Depuis 2016, Sébastien de Montessus est le PDG de la compagnie minière Endeavour Mining[29].

Il a été élu "Mining person of the year for 2020" par le magazine The Northern Miner en février 2021[30] pour les actions mises en œuvre au sein d'Endeavour Mining, notamment la fusion avec Semafo en juillet 2020[31] et avec Terenga Gold Corporation en février 2021[32],[33], qui ont permis à Endeavour Mining de rejoindre le top 10 des compagnies minières au niveau mondial[34],[35].

Notes et références modifier

  1. Voir sur verif.com.
  2. « Le patron évincé d'Endeavour face à "des allégations d'inconduite sexuelle", selon le FT », sur Boursorama, (consulté le ).
  3. a b c et d Les Echos, 2 mars 2012 : « Affaire Areva : l'énigme Sébastien de Montessus ».
  4. Association des Auditeurs et Consultants Africains - 4/06/2009 : Intervention de Sebastien de Montessus sur « Les énergies renouvelables en Afrique ».
  5. a b et c Communiqué d'Areva - 30 juin 2011 : Nomination du directoire d’Areva.
  6. Site de Alan Freer, membre de la Société des généalogistes de Londres : Les descendants de Guillaume le Conquérant.
  7. Le Figaro économie, 07 mai 2001 : "Start-up : Ofye veut doper le téléphone sur Internet"
  8. Transfert.net - 30/03/2001 : Ofye lève 17 millions sur un marché ”terrifiant”.
  9. Qualisteam - 29/10/2001 : OFYE bouble un second tour de table de 13 MF
  10. Brève d'Areva - 9 juillet 2007 : Nomination de Sébastien de Montessus.
  11. Boursier.com - 6 août 2007 : Areva : les têtes changent chez UraMin.
  12. Challenges - 5/10/2011 : Comment UraMin est devenu le cauchemar d'Areva.
  13. Congrès 2008 de la World Nuclear Association.
  14. Communiqué de Presse de ESCP Europe, 20/07/2009
  15. « Anne Lauvergeon, coupable idéale dans l'affaire Areva ? », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  16. « Uramin et le mystère du yacht sud-africain », sur mediapart.fr, (consulté le ).
  17. Paris Match - 22/12/2011 : Un dirigeant d'Areva à l'origine de l'espionnage d'Anne Lauvergeon.
  18. Journal du Dimanche - 31/12/2011 : Areva a voulu espionner Greenpeace.
  19. France-Info - 9/03/2012 : Affaire Uranim: démission du patron des activités minières d'Areva
  20. Le Parisien, 9 mars 2012 : « Démission d'un haut dirigeant d'Areva au cœur de l'affaire Uramin ».
  21. Voir sur lemonde.fr.
  22. « Rachat d’Uramin : l’ex-directeur des mines d’Areva mis en examen pour « corruption » », sur Le Monde.fr (consulté le ).
  23. « Rachat d'Uramin par Areva: nouvelles mises en examen de dirigeants, dont Anne Lauvergeon », sur leparisien.fr, .
  24. Caroline Michel-Aguirre, « "Dubaï Papers" : les millions du "baron noir" d’Areva et ses opérations financières opaques », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. Eramet - 11 mai 2011 : Tableau des mandats des administrateurs
  26. Voir sur lamancha.ca.
  27. Voir sur ragemag.fr.
  28. La rédaction, « Mine d'or : la société Cominor a laissé expirer son autorisation de sondages profonds », sur lepopulaire.fr, (consulté le ).
  29. (en) Reuters Staff, « BRIEF-Endeavour Mining says Sébastien De Montessus appointed as CEO », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  30. (en-US) « Endeavour Mining CEO Sebastien de Montessus is our Mining Person of the Year for 2020 », sur MINING.COM, (consulté le ).
  31. (en) « Endeavour picks up Semafo in C$1 billion deal », sur mining-journal.com, (consulté le ).
  32. Bloomberg News, « Endeavour Mining to acquire rival Teranga Gold for $2.44 billion - BNN Bloomberg », sur BNN, (consulté le ).
  33. Amadjiguéne Ndoye, « Teranga Gold Corporation change de main », sur Financial Afrik, (consulté le ).
  34. (en-US) « Endeavour to buy Teranga, creating top 10 gold miner », sur MINING.COM, (consulté le ).
  35. « Or : Naguib Sawiris propulse Endeavour dans la cour des grands – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).