Rue du Cherche-Midi

![]() 6e, 15e arrts Rue du Cherche-Midi
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Début de la rue du Cherche-Midi. | ||
Situation | ||
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Arrondissements | 6e 15e |
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Quartiers | Notre-Dame-des-Champs Necker |
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Début | 25, rue du Vieux-Colombier place Michel-Debré |
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Fin | Place Camille-Claudel | |
Morphologie | ||
Longueur | 1 175 m | |
Largeur | 14 m | |
Historique | ||
Dénomination | ||
Ancien nom | Rue de la Vieille-Tuilerie Rue du Petit-Vaugirard Rue du Chasse-Midi |
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Géocodification | ||
Ville de Paris | 1972 | |
DGI | 1978 | |
Géolocalisation sur la carte : Paris | ||
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La rue du Cherche-Midi est une voie traversant les 6e et 15e arrondissements de Paris.
Situation et accèsModifier
Longue de 1175 m, elle débute au 25, rue du Vieux-Colombier et place Michel-Debré et se termine place Camille-Claudel.
Elle est desservie, à son extrémité nord, par les lignes de bus RATP 63 70 84 86 et par la ligne à la station Saint-Sulpice et, à son extrémité sud, par la ligne de bus RATP 89 et par la ligne à la station Falguière.
Origine du nomModifier
Cette rue doit son nom à une enseigne représentant un cadran solaire, près duquel étaient peints des gens qui cherchaient midi à quatorze heures[1],[2].
HistoriqueModifier
Initialement, les rues de la Vieille-Tuilerie, du Petit-Vaugirard et du Cherche-Midi formaient trois voies publiques distinctes. La rue de la Vieille-Tuilerie était ainsi nommée en raison de son voisinage avec plusieurs tuileries. La rue du Petit-Vaugirard tenait son nom du village de Vaugirard auquel elle conduisait. L'adjectif « petit » servait à la distinguer de la rue de Vaugirard.
Une décision du ministre du Commerce et des Travaux publics, Antoine d'Argout, en date du 5 juin 1832, réunit ces trois voies sous le nom de rue du Cherche-Midi.
L’ancienne rue du Cherche-Midi s'étendait de la rue du Vieux-Colombier à la rue du Regard. Elle s’était appelée :
- chemin de Vaugirard (1388) ;
- chemin de la Croix-de-Vaugirard (1447) ;
- chemin de la Tuilerie (1510) ;
- chemin de la Vieille-Tuilerie ou chemin de la Pointe (1529) ;
- rue des Vieilles-Thuilleries ou rue de Chasse-Midi (1595) ;
- rue Chasse-Midy ou du Petit-Vaugirard (1628).
Bâtiments remarquables et lieux de mémoireModifier
- À l'angle avec le boulevard Raspail, près de la Maison des sciences de l'homme, se trouve un jardin où sont installées des sculptures de Shamai Haber (en)[3].
- Nos 2 à 12 : ancien couvent des Prémontrés, dont l'église fut le siège de la section de la Croix-Rouge puis du Bonnet rouge puis du Bonnet de la liberté, pendant la Révolution française[réf. nécessaire].
- No 4 : emplacement de l'ancien cabaret et restaurant « Le Fiacre ».
- No 4 ter : Christer Strömholm y a résidé[réf. nécessaire].
- No 6 : domicile du peintre Léo Fontan de 1910 à 1913[réf. nécessaire].
- No 8 : boulangerie historique de la famille Poilâne.
- No 9 : Roger Martin du Gard est démobilisé en février 1919 dans la Rhénanie occupée et, de retour à Paris le 9 mars, il s’installe avec son épouse à cette adresse[4].
- No 14 : demeure de l'ingénieur et Directeur Général des Eaux de Paris Edmond Humblot ; ministre des Travaux Publics de 1868 à 1869.
- No 15 : demeure de l'ingénieur et futur préfet Achille Chaper[5].
- No 16 : demeure du général Le Veneur qui y reçut son aide de camp, le futur général Hoche, en 1792[réf. nécessaire].
- No 17 : le duc de Saint-Simon y achève la rédaction de ses Mémoires de 1746 à 1750, comme l'indique une plaque en façade.
- No 18 : hôtel de Marsilly, classé Monument Historique [6]:
- demeure de Charles-Joseph Lambrechts, ministre de la Justice de 1797 à 1799. C'est lui qui rédigea l'acte de déchéance de Napoléon[réf. nécessaire] ;
- demeure également de Marcelle Tinayre, écrivaine féministe, auteur de La Rebelle[réf. nécessaire] ;
- aujourd'hui siège des Archives Généalogiques Andriveau
- No 21 :
- demeure de René Laennec, inventeur du stéthoscope[réf. nécessaire] ;
- l'écrivain et historien Pierre Lafue habita cette maison de 1942 à 1975 ;
- emplacement de l'Institut universitaire Saint-Pie-X.
- No 36 : en 1885, domicile du peintre Eugène-Louis Charpentier (1811-1890), élève de François Gérard et de Léon Cogniet[7]. De 1869 à 1947, emplacement de la boutique du marchand de couleurs fines et matériels pour artistes, Hardy Alan[réf. nécessaire].
- No 37 : emplacement du Gymnase de bienfaisance, créé par le banquier philanthrope Gaston Rosnay en 1796[réf. nécessaire]. Actuellement ancien Central téléphonique Littré.
- No 38 : emplacement de la communauté des Filles du Bon-Pasteur qui devint un entrepôt des subsistances de la troupe puis la prison militaire du Cherche-Midi, siège du Conseil de guerre à partir de 1800. C'est là que furent jugés le général Malet après sa tentative de coup d'État, les insurgés de juin 1848 et le capitaine Dreyfus en décembre 1894[réf. nécessaire].
- No 39 : demeure des parents d'Adèle Foucher au moment de son mariage avec Victor Hugo en 1822 ; son père était greffier du Conseil de guerre. C'est là, chez ses beaux-parents, que Victor donna la lecture de son Cromwell, le 12 février 1827[réf. nécessaire].
- No 40 (hôtel de Rochambeau) : demeure de Rochambeau, qui commandait les troupes françaises de soutien aux insurgents américains. Il fut l'un des artisans de la victoire de Yorktown qui mit fin à la guerre d'indépendance américaine[réf. nécessaire].
- No 42 : ancien atelier d'Auguste Labouret[8].
- No 44 :
- demeure de Dominique Joseph Garat, successeur de Danton au ministère de la Justice. C'est lui qui prononça l'arrêt de mort de Louis XVI en 1793[réf. nécessaire] ;
- également demeure d'enfance de Victor Hugo, 2, rue des Vieilles-Tuileries. Il vécut là en 1813 avec Mme Hugo mère et ses deux frères[réf. nécessaire] ;
- demeure encore, à partir de 1820, de l'abbé Grégoire, chef de l'Église constitutionnelle pendant la Révolution, défenseur des Juifs et des esclaves noirs. Il meurt ici en 1831 ; une plaque lui rend hommage. On peut voir, à gauche dans la cour, une ancienne pompe à eau[réf. nécessaire].
- No 47 : demeure de Paul et Laura Lafargue, gendre et fille de Karl Marx. Paul Lafargue est l'auteur du fameux pamphlet Le Droit à la paresse. Ils se suicidèrent ensemble en 1911[réf. nécessaire].
- No 55 :
- académie de peinture fondée par Rodolphe Julian en 1890 et réservée aux femmes, qui resteraient interdites d'école des beaux-arts jusqu'en 1897[réf. nécessaire] ;
- C'est dans ces anciens ateliers (deux espaces au rez-de-chaussée, au fond de la cour à droite) que s'installa le sculpteur René Iché en 1936. René Iché étant résistant, c'est dans la cave du petit atelier qui lui servait de bureau que furent dissimulées pendant toute l'Occupation les archives de l'affaire Dreyfus[réf. nécessaire] ;
- L'écrivain et peintre Louise Hervieu vécut au premier étage, escalier B, et servit de modèle à Iché, son voisin, pour plusieurs de ses œuvres, dont la plaquette de souscription pour la création du carnet de santé, idée de deux compagnons de jeunesse d'Iché : Francis Carco et Roland Dorgelès[réf. nécessaire]. Une plaque lui rend hommage.
- No 71 :
- demeure du général Hulin, mort en 1841, un des Vainqueurs de la Bastille. C'est lui qui mit en échec le complot du général Malet[réf. nécessaire] ;
- demeure également, en 1931, d'Eugène Dabit (inscription au 85, « rue du Petit-Vaugirard »), membre du groupe de la littérature prolétarienne, auteur du roman L'Hôtel du Nord (1929), que Marcel Carné porterait à l'écran en 1938[réf. nécessaire].
- No 76 : demeure de Jules Sandeau, ex-ami de George Sand, auteur avec elle de Rose et Blanche en 1831[réf. nécessaire].
- No 83 : hôtel du comte Stanislas de Clermont-Tonnerre, député de la noblesse aux États généraux de 1789, assassiné devant sa porte le 10 août 1792[réf. nécessaire].
- No 84 : demeure de Charles Beslay, membre et doyen de la Commune de 1871[réf. nécessaire].
- No 86 : ancienne cour des vieilles Thuilleries ; présence d'une fontaine dans la dernière cour.
- Nos 85 et 87 : hôtel de Montmorency-Bours, dit également « petit hôtel de Montmorency ». Constitué en 1743 par rassemblement de plusieurs maisons, ce qui explique l'irrégularité de ses façades, cet hôtel fut acquis en 1752 par le comte Joseph-Alexandre de Montmorency-Bours (mort en 1759) qui lui a donné son nom. Demeure et atelier du peintre Ernest Hébert transformés en musée en 1933 : c'est aujourd'hui le musée Hébert, dépendant du musée d'Orsay. Cet hôtel est donné « à tort ou à raison[9] » comme typique des habitations françaises de style Louis XV par Sir Banister Fletcher[10]. Les façades sur rue sont inscrites aux monuments historiques[11]. Il est offert à l'État en 1974.
- Entre les nos 85 et 87 débutait la rue de Bagneux, aujourd'hui disparue et où existaient des ateliers d'artistes, Adolphe Lavée, Boleslas Biegas…, qui finissait entre les nos 104 et 106, rue de Vaugirard[12]
- No 87 : plaque indiquant l'emplacement d'une borne-fontaine alimentée par les eaux du canal de l'Ourcq en 1847.
- Nos 88 à 92 (et 93 à 97, rue de Sèvres) : chapelle de la maison mère de la congrégation de la Mission.
- No 89 : grand hôtel de Montmorency, demeure en 1808 du maréchal Lefebvre et de son épouse, Madame Sans-Gêne (qui ne l'habita jamais et le vendit), monument historique. Dans le vestibule de son escalier trône un modèle en plâtre d'une statue de Napoléon Ier commandée à Roland par l'Institut, ainsi qu'un médaillon de Louis XV. Actuellement ambassade du Mali en France.
- No 91 : entreprise Angel où travaillait, arrivant de Bretagne, Nathalie Le Mel, une des premières adhérentes à l'Association internationale des travailleurs (AIT), fondatrice avec Eugène Varlin des restaurants coopératifs Les Marmites[réf. nécessaire].
- No 95 : ancien hôtel de Chambon, hôtel particulier classé monument historique, aquis en 1994 et remis en vente en 2012 par l'acteur Gérard Depardieu[13], qui a été dans cette même rue également propriétaire de la poissonnerie Moby Dick (no 50), achetée en 2010[14] et du restaurant — bar à vin Le bien décidé (no 177), tous eux aussi revendus depuis.
- No 98 : le compositeur Maurice Jaubert habita cette maison de 1931 à 1939 ; une plaque lui rend hommage.
- No 100 : ancien appartement du président Henri Queuille, qui y habita de 1933 jusqu'à sa mort en 1970 ; une plaque lui rend hommage. Également siège de campagne de Lionel Jospin lors de l'élection présidentielle de 1995[15].
- No 102 : ancien atelier d'Édouard Georges Mac-Avoy, où il travaille de 1934 à 1991. Une plaque lui rend hommage.
- No 112 : emplacement de la clôture du Cherche-Midi, poste d'octroi installé sous Louis XV, en 1765, et remplacé juste avant la Révolution par le mur des Fermiers généraux.
- No 113 : dans les années 1870-1880, emplacement de l'atelier du photographe Ferdinand Carlier (1829-1893)[16], membre de la Société française de photographie (1859-1864), photographe de l'École des beaux-arts de Paris (1860)[17].
La rue du Cherche-Midi dans la littératureModifier
Adam W., le protagoniste du roman Les Désorientés, d'Amin Maalouf, habite à Paris, rue du Cherche-Midi[18].
No 89, ambassade du Mali.
No 95, hôtel de Chambon.
Notes et référencesModifier
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments.
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris.
- Jacky Tronel, « Shamaï Haber et les « menhirs » de la Maison des Sciences de l’Homme, rue du Cherche-Midi », prisons-cherche-midi-mauzac.com, 17 septembre 2010.
- Roger Martin du Gard et le Biographe, textes réunis par Hélène Baty-Delalande et Jean-François Massol (les Éditions Ellug publient les actes de la journée d'étude organisée à l'Université Lyon II en mai 2008).
- Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, quinzième année, Paris, Madame Huzard, .
- « Hôtel de Marsilly », sur Ministère de la Culture, (consulté le 14 mars 2019)
- Catalogue de la 27e exposition d'Amiens de 1885, organisée par la Société des amis des arts de la Somme, p. 21.
- Congrès archéologique de France : séances générales tenues [… par la Société française pour la conservation des monuments historiques].
- Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle : dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, , 494 p. (ISBN 978-2-85620-370-5 et 2-8562-0370-1), p. 301.
- (en) Banister Fletcher et J. C. Palmes (éd.), A History of Architecture, Londres, , 18e éd.
- Base Mérimée.
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Paris, 1844, p. 44 (livre numérique Google).
- « Luxe, calme et volupté », Le Monde, (lire en ligne).
- Depardieu, un patron qui a fait revivre une rue parisienne, lefigaro.fr du 18 décembre 2012 en ligne
- Marion Joseph et Laure Kermanac'h, « Où les candidats ont installé leur QG de campagne 2012 », lefigaro.fr, 10 janvier 2012.
- Thésaurus du CERL[réf. non conforme].
- Notice d'artiste, musée d'Orsay[réf. non conforme].
- Amin Maalouf, Les Désorientés, Grasset, 2012, 528 p. (ISBN 978-2-246-77271-2), p. 80.
BibliographieModifier
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de Minuit, 1972, 1985, 1991, 1997 , etc. (1re éd. 1960), 1 476 p., 2 vol. [détail des éditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117, présentation en ligne).
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments.
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1817.