Rue des Trente-Six-Ponts

rue de Toulouse, en France

Rue des Trente-Six-Ponts
Image illustrative de l’article Rue des Trente-Six-Ponts
La rue des Trente-Six Ponts.
Situation
Coordonnées 43° 35′ 27″ nord, 1° 26′ 53″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Haute-Garonne
Métropole Toulouse Métropole
Ville Toulouse
Secteur(s) 5 - Sud-Est
Quartier(s) Saint-MichelBusca
Début no 3 allées Jules-Guesde
Fin no 3 place du Busca
Morphologie
Longueur 660 m
Largeur 11 m
Transports
Métro de Toulouse Métro Ligne B du métro de Toulouse : Palais de Justice (à proximité)
Tramway de Toulouse Tramway Ligne T1 du tramway de Toulouse  : Palais de Justice (à proximité)
Odonymie
Anciens noms Rue du Sauzat (XVIe – XVIIIe siècle)
Rue Sacrifice (1794)
Nom actuel fin du XVIIIe siècle
Nom occitan Carrièra dels Trenta Sièis Ponts
Histoire et patrimoine
Création avant le XIIIe siècle
Notice
Archives 315556934452
Géolocalisation sur la carte : Toulouse
(Voir situation sur carte : Toulouse)
Rue des Trente-Six-Ponts
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Rue des Trente-Six-Ponts

La rue des Trente-Six-Ponts (en occitan : carrièra dels Trenta Sièis Ponts) est une voie de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France.

Situation et accès modifier

Description modifier

La rue des Trente-Six-Ponts est une voie publique. Elle sépare le quartier Saint-Michel à l'ouest et celui du Busca à l'est, tous les deux dans le secteur 5 - Sud-Est[1].

La chaussée compte une seule voie de circulation automobile en sens unique, des allées Jules-Guesde vers la place du Busca. Elle appartient à une zone 30 et la vitesse y est limitée à 30 km/h. Il n'existe pas de piste, ni de bande cyclable, quoiqu'elle soit à double-sens cyclable.

Voies rencontrées modifier

La rue des Trente-Six-Ponts rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :

  1. Allées Jules-Guesde
  2. Impasse des Trente-Six-Ponts (d)
  3. Rue Sainte-Catherine (d)
  4. Rue Henri-Joly (g)
  5. Rue Puymaurin (g)
  6. Rue Saint-Joseph (g)
  7. Rue Notre-Dame (d)
  8. Place du Busca

Transports modifier

La rue des Trente-Six-Ponts n'est pas directement desservie par les transports en commun Tisséo. Au nord, elle se trouve cependant à proximité des allées Jules-Guesde, où se trouve la station Palais-de-Justice de la ligne   du métro, et où se trouve également le terminus des lignes    du tramway, ainsi que les arrêts du Linéo L4 et du bus 66. Au sud, la place du Busca est quant à elle traversée par la ligne de bus 44.

Plusieurs stations de vélos en libre-service VélôToulouse se trouvent dans les rues voisines : les stations no 68 (1 bis allées Jules-Guesde) et no 118 (2 place du Busca).

Odonymie modifier

La rue était d'abord connue comme la rue du Sauzat[2]. Elle devait ce nom, qui se rencontre dès le XVIe siècle (carraria Sauzati en latin médiéval), au ruisseau du Sauzat. La rue prit finalement le nom des Trente-Six-Ponts, probablement de façon proverbiale à cause du grand nombre de pontons qui avaient été jetés sur son cours pour le franchir[3]. En 1794, pendant la Révolution française, la rue fut renommée rue Sacrifice, sans que ce nom subsiste[4].

Histoire modifier

Moyen Âge et période moderne modifier

Au Moyen Âge, et au XIIIe siècle déjà, la rue des Trente-Six-Ponts n'est qu'un chemin rural qui traverse le gardiage de la cité de Toulouse et qui dépend du capitoulat de Saint-Barthélémy. Le chemin est bordé de maisons, particulièrement du côté de la ville. La plus importante des propriétés en est la maison Ferrier, construite dans le troisième quart du XVIe siècle sur un vaste terrain de 6,33 hectares pour Guillaume Ferrier, conseiller du sénéchal (actuel no 49).

Le chemin suit le cours du Sauzat, un ruisseau qui s'écoule depuis le seuil de Lespinet (emplacement des actuelles avenue de Lespinet, chemin de la Cale, rues du Midi, Léo-Lagrange et des Trente-Six-Ponts) jusqu'aux fossés des remparts de la ville (emplacement des actuelles allées Jules-Guesde). Ses eaux sont grossies par le ruisseau de Miègesolle (ou Mièjesole), qui descend des hauteurs de Pech-David, depuis Pouvourville (emplacement des actuels chemin de Pouvourville, avenue du Professeur-Joseph-Ducuing et chemin des Maraîchers)[3]. Progressivement, à partir du XVIe siècle, le cours du Sauzat est canalisé. L'entretien en revient aux riverains, mais il se trouve régulièrement comblé de détritus. En 1618, une ordonnance des capitouls interdit d'y « jeter les balayures et les décombres de leurs maisons ». En 1800, Antoine Darquier de Pellepoix, propriétaire de l'enclos Bénech (actuel no 49), se plaint des inondations qui touchent sa propriété depuis une dizaine d'années à cause du manque d'entretien[3].

Époque contemporaine modifier

Au cours du XIXe siècle, les institutions religieuses se multiplient dans le faubourg Saint-Michel, et particulièrement le long de la rue des Trente-Six-Ponts. En 1840, la baronne de Puymaurin, héritière de l'Enclos Bénech, y accueille l'Institution des sourds-muets de l'abbé Chazottes[3].

Patrimoine et lieux d'intérêt modifier

Cité internationale des chercheurs modifier

L'institut de chimie est créé en 1906 sous l'impulsion de Paul Sabatier, professeur de chimie et doyen de la faculté des sciences[5]. En 1912, il se propose, avec une partie de l'argent du Prix Nobel de chimie qu'il a obtenu en 1910, de construire de nouveaux bâtiments. Le choix se porte sur une vaste parcelle entre la rue des Trente-Six-Ponts (emplacement de l'actuel no 42), la rue Sainte-Catherine (emplacement de l'actuel no 17) et la grande-rue Saint-Michel (actuel no 140). Les travaux sont engagés en 1913, sous la direction de l'architecte de l'université, Joseph Thillet, et le bâtiment est inauguré le 8 mai 1920[6],[7].

En 1953, l'Institut de chimie devient l'École nationale supérieure de chimie de Toulouse (ENSCT). En 1962, les locaux sont agrandis par l'architecte Robert Trilhe. Mais cinq ans plus tard, l'ENSCT quitte le quartier Saint-Michel pour s'installer au cœur du nouveau campus de Rangueil[N 1],[8]. Le site de la rue des Trente-Six-Ponts reste occupé par la faculté des sciences, devenue université Toulouse-III en 1969. En 2012, les bâtiments sont devenus vétustes et fermés au public. L'université décide d'y installer une Cité internationale des chercheurs. Le projet consiste à y créer 383 logements pour des étudiants, français ou étrangers, pour quelques jours ou quelques années, mais aussi des espaces de travail partagés. En 2017, les travaux sont engagés : tous les bâtiments sont détruits, alors que seul le bâtiment central, qui abritait le laboratoire de chimie, est conservé[9],[10].

Autres établissements scolaires modifier

  • no  8-22 : emplacement du lycée Montalembert.
    L'Institution Saint-Louis-de-Gonzague est fondée en 1920. Elle devient en 1929 le lycée Montalembert, confié aux frères maristes. En 1974, il fusionne avec l'Institut Notre-Dame (actuel no 42 bis)[11]. En 2012, le collège et le lycée s'installent dans le nouveau quartier Montaudran (actuels no 134-136 avenue de Lespinet).
  • no  25-29 : Centre d'éducation spécialisée pour dysphasiques et déficients auditifs (CESDDA).
    L'Institution des sourds-muets est fondée en 1826 par l'abbé Louis-Guillaume Chazottes, qui a obtenu le soutien de la municipalité, mais aussi des conseils généraux de la Haute-Garonne et des départements voisins. Elle occupe divers emplacements, avant de s'installer en 1846 dans la maison Ferrier (actuel no 49). En 1863?, l'institution doit s'installer à l'emplacement actuel, où étaient déjà les filles sourdes-muettes. Les bâtiments sont construits en 1864, sous la direction de l'architecte Auguste Delort. L'institution comprend un ensemble conventuel en quadrilatère, avec une chapelle et trois corps de bâtiment autour d'un cloître muni de galeries. En 1968, l'institution devient le Centre d'éducation spécialisée pour déficients auditifs (CESDA), devenu en 2010 le Centre d'éducation spécialisée pour dysphasiques et déficients auditifs (CESDDA)[12].
  • no  42 bis : école Montalembert.
    Les bâtiments sont au début du XIXe siècle par un couvent de carmélites. Après leur départ, les bâtiments sont occupés par l'institution des Dames Lafont, fondée en 1830, qui se consacre à l'éducation des jeunes filles. En 1974, l'Institut Lafont-Notre-Dame, devenue mixte, fusionne avec l'école Montalembert (emplacement de l'actuel no 16 bis)[13].

Autres immeubles modifier

  • no  49 : maison Ferrier ou enclos Bénech.
    Une maison est construite, entre 1550 et 1571, pour Guillaume Ferrier, conseiller du sénéchal, sur un vaste terrain de 6,33 hectares, limité par la rue des Trente-Six-Ponts, la rue Joly, la rue Alfred-Duméril et l'avenue François-Frizac. Elle se transmet dans la même famille jusqu'à Gabriel Ferrier, qui la fait peut-être remanier ou rebâtir au milieu du XVIIe siècle. La maison et le domaine sont acquis, vers 1680, par Mathieu Bénech, premier maître du moulin à poudre, avant d'être achetés en 1739 par Jean-Pierre Darquier, seigneur de Beaumont-de-Lomagne et receveur des tailles de l'élection de Lomagne, qui a son hôtel particulier dans une rue voisine (actuel no 8 rue Antoine-Darquier). Au milieu du XVIIIe siècle, l'« enclos Bénech » devient la résidence de campagne d'Antoine Darquier, receveur général du clergé et astronome réputé. En 1802, à la mort d'Antoine Darquier, le domaine passe à sa nièce, Justine de Marcassus, qui le vend en 1826 à son neveu Aimé de Marcassus de Puymaurin[N 2], directeur de la Monnaie royale. À sa mort, en 1840, la baronne de Puymaurin hérite de l'Enclos Bénech, qui abrite depuis plusieurs années l'Institution des sourds-muets de l'abbé Chazottes. Entre 1855 et 1863, le domaine de l'enclos Bénech est progressivement loti et vendu. En 1863, la maison est vendue.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. En 2001, l'ENSCT fusionne avec l'École nationale supérieure des ingénieurs en génie chimique (ENSIGC) pour devenir l'École nationale supérieure des ingénieurs en arts chimiques et technologiques (ENSIACET), qui s'installe en 2009 sur un nouveau campus à proximité de Labège, 4 allée Émile-Monso.
  2. Aimé de Marcassus de Puymaurin, petit-fils de Jean-Pierre de Marcassus, baron de Puymaurin, directeur de la Monnaie de Paris entre 1816 et 1830.

Références modifier

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier