Rue des Glacières (Strasbourg)

voie de Strasbourg, en France

Rue des Glacières
Image illustrative de l’article Rue des Glacières (Strasbourg)
La rue des Glacières en direction de la rue Sainte-Élisabeth.
Situation
Coordonnées 48° 34′ 42″ nord, 7° 44′ 27″ est
Pays Drapeau de la France France
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Ville Strasbourg
Début place du Quartier-Blanc
Fin rue Sainte-Élisabeth

Carte

La rue des Glacières (en alsacien : Bi de Isgruewe) est une voie de Strasbourg, rattachée administrativement au quartier Gare - Kléber.

Situation et accès modifier

D'abord parallèle aux Ponts couverts, elle va de la place du Quartier-Blanc à la rue Sainte-Élisabeth[1]. Au nord-est elle reçoit la rue du Quartier-Blanc et la rue Finkwiller, puis plus au sud la rue des Greniers. Au sud-ouest elle forme l'angle avec la rue du Cygne, longe la place du Cygne, puis est rejointe par la rue du Houblon et la rue des Botteleurs[2]. Les immeubles construits à la fin du XXe siècle sont plus nombreux dans cette section et les rues adjacentes[1].

Origine du nom et histoire modifier

Jusqu'au milieu du XIXe siècle, les rues proches des fortifications de l'enceinte de Strasbourg ne portent pas de nom particulier. C'est la désignation générale de « bastion de la Bruche », puis de « quartier des Ponts couverts » qui est en usage[3].

 
Plaque bilingue, en français et en alsacien.

Au XVIe siècle de petites maisons, dites « glacières », sont construites entre le fossé intérieur et le rempart. Des blocs de glace récupérés en hiver dans les cours d'eau y sont entreposés dans de petits édicules coniques recouverts de tuiles blanchies qui les isolent de la chaleur. Cette pratique cesse en 1792, mais l'appellation « les Glacières » apparaît à ce moment-là, reprise par Auf den Eisgruben en 1872, et enfin « rue des Glacières » en 1918 et depuis 1945[1].

À partir de 1995, des plaques de rues bilingues, à la fois en français et en alsacien, sont mises en place par la municipalité lorsque les noms de rue traditionnels étaient encore en usage dans le parler strasbourgeois[4]. Le nom de la rue est alors sous-titré Bi de Isgruewe [allemand : Bei der Eisgruben].

Bâtiments remarquables modifier

nos 2, 4, 6
Au début de la rue, les premières maisons sont proches de la place du Quartier-Blanc, du barrage Vauban et de la « tour des Français », la plus méridionale des tours des ponts couverts.
Le no 6 forme l'angle avec la rue du Cygne.
no 7
Ce petit immeuble municipal de la fin du XIXe siècle[1], décrit comme « partiellement recouvert de bois », ayant « conservé à ce jour son caractère typique », a connu plusieurs destinations.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Inspection académique du Bas-Rhin décide d'y transférer les élèves juifs de Saint-Thomas et de Saint-Louis. En 1946-1947, une vingtaine d'élèves poursuivent leur scolarité dans une salle de classe aménagée au rez-de-chaussée. La plupart de ces enfants intègrent l'école Aquiba lors de son ouverture en 1948[5].
L'immeuble abrite (ou a abrité) le cercle d'échecs de Strasbourg, l'association culturelle des Alévis de Turquie[5] et l'église orthodoxe russe du Christ-Sauveur[6], comme en témoigne une colonne gravée portant l'inscription « Église orthodoxe du Très Saint Sauveur ».
Un projet de transformation de ce bâtiment en maison de la Petite enfance est en cours (2020[7]).
no 18
 
Maison à colombages au no 18.
Sur l'emplacement de l'actuelle maison à colombages se trouvaient les glacières et la demeure du « sieur Saum » mentionné par Adolphe Seyboth en 1765[8].

En juin 2022 une fouille archéologique a permis lors de la recherche d'un tronçon de la seconde enceinte médiévale de la ville, construit en 1475 de mettre à jour les vestiges du chœur et l'extrémité sud-orientale de la nef de l'église du premier couvent des Dominicains, disparue en 1394.

nos 23
À cette adresse, à l'angle avec la rue des Greniers et la rue Sainte-Élisabeth, se trouve un important complexe hôtelier ouvert en 2013 dans les bâtiments rénovés de l'ancien haras[9].

Notes et références modifier

  1. a b c et d Maurice Moszberger (dir.), « Glacières (rue des) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 114 (ISBN 9782845741393)
  2. Moszberger, « Le quartier du Finkwiller », Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, op. cit., p. 119
  3. « Kirschleger (rue) – aux Ponts Couverts », Maisons de Strasbourg. Étude historique sur les maisons de Strasbourg entre le XVIe et le XXe siècle [1]
  4. « L'alsacien a droit de rue à Strasbourg », Libération, 31 mars 1995, [lire en ligne]
  5. a et b Claude Rosenfeld, « La première école juive de Strasbourg après la guerre. L'école de la rue des Glacières 1946-1947 », Liaisons, no 24, septembre 2006, [lire en ligne]
  6. « Églises orthodoxes russes en province », infos-russes.com [2]
  7. DNA 7 juillet 2020
  8. (de) Adolphe Seyboth, « Auf den Eisgruben. Rue des Glacières », in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870 ; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 167
  9. « Une brasserie et un hôtel dans un monument historique rénové », DNA, 22 septembre 2013 [3]

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Florent Minot, Rue des Glacières, le premier couvent dominicain et le remparts, dans : Dossiers d'Archéologie, n°420, novembre-décembre 2023, pp.60-63.
  • Maurice Moszberger (dir.), « Glacières (rue des) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 114 (ISBN 9782845741393)
  • Richard Nilles, Strasbourg : Rue des Glacières. Bilan Scientifique de la Région Alsace 1997, MCC, SRA, 1999, p. 29.
  • Frédéric Piton, « Les Glacières », Strasbourg illustré, ou panorama pittoresque, historique et statistique de Strasbourg et de ses environs Silbermann, 1855, p. 94-95
  • Claude Rosenfeld, « La première école juive de Strasbourg après la guerre. L'école de la rue des Glacières 1946-1947 », Liaisons, no 24, septembre 2006, [lire en ligne]
  • (de) Adolphe Seyboth, « Auf den Eisgruben. Rue des Glacières », in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870 ; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 167
  • Adolphe Seyboth, « Rue des Glacières », Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu'en 1870, L'Imprimerie alsacienne, 1894, p. 5-6
  • Strasbourg : Haras, imp. des Dernières Nouvelles, 1946, 24 p.
  • Christophe Wersinger, Haras, Strasbourg : album de chantier : photographies 2010- 2015, Ott, Wasselonne, 2016, 157 p. (ISBN 9782746688421)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier