Rue de Montholon

rue de Paris, France

9e arrt
Rue de Montholon
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La rue de Montholon vers la rue Marguerite-de-Rochechouart.
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Situation
Arrondissement 9e
Quartier Faubourg-Montmartre
Rochechouart
Début 85, rue du Faubourg-Poissonnière
Fin 2, rue de Rochechouart
42, rue Cadet
Voies desservies Place Chavarche-et-Arpik-Missakian
Rue Lafayette
Rue Pierre-Semard
Rue Papillon
Rue Riboutté
Rue Mayran
Morphologie
Longueur 300 m
Largeur 9,74 m
Historique
Dénomination 1780
Géocodification
Ville de Paris 6430
DGI 6501
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue de Montholon
Géolocalisation sur la carte : 9e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 9e arrondissement de Paris)
Rue de Montholon
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La rue de Montholon est une voie du 9e arrondissement de Paris, en France.

Situation et accès modifier

La rue de Montholon est une voie publique, d'une longueur de 300 mètres située dans le 9e arrondissement de Paris, quartiers Faubourg-Montmartre et Rochechouart ; elle débute au 85, rue du Faubourg-Poissonnière et se termine au 2, rue de Rochechouart et 42, rue Cadet.

La rue Montholon est desservie par la ligne 7 aux stations Poissonnière et Cadet.

Origine du nom modifier

Le nom de la rue fait référence à Nicolas de Montholon (1736-1809), conseiller d'État en 1780, qui avait son hôtel au 23, boulevard Poissonnière[1].

Historique modifier

 
La Nouvelle France en 1705, où fut ouverte la rue de Montholon. On y voit la rue d'Enfer, la rue Sainte-Anne et la chapelle Sainte-Anne, la barrière Sainte-Anne, la rue de la Voirie avec dans la continuité la rue de Rochechouart (non écrit sur le plan).

Lors de sa création, la rue de Montholon faisait partie du 2e arrondissement de Paris, quartier du Faubourg-Montmartre. Elle est ouverte en 1780, en même temps que les rues Riboutté et Papillon par lettres patentes du [2] :

« Louis par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre, à nos amés et féaux conseillers, les gens tenant notre Cour de Parlement, à Paris, salut.
Nos bien-amés le sieur Lenoir, architecte, et compagnie, nous ont fait exposer qu'ils ont fait l'acquisition d'un terrain sis entre les rues Rochouart, la barrière Sainte-Anne et la rue Bellefond ;
que ce terrain, susceptible de pouvoir y établir des maisons et d'y former 3 rues, qui, en embellissant ce canton et lui donnant une valeur utile, lui procureront en même temps leur secours et la sûreté nécessaires aux extrémités de la ville ;
qu'en conséquence, ils ont fait dresser un plan des opérations qu'ils projettent de faire, mais que, ne pouvant le mettre à fin sans notre expresse autorisation, ils nous faisaient très humblement supplier de vouloir bien leur accorder nos lettres sur ce nécessaires.
À ces causes, de l'avis de notre Conseil qui a le plan du terrain vu sur lequel sont tracées les rues projetées par les dits sieurs Lenoir et compagnie ;
ensemble la délibération prise par les prévôts des marchands et échevins de notre bonne ville de Paris, l'un et l'autre cy-attachés sous le contre scel de notre chancellerie, et de notre grâce spéciale, pleine puissance et autorité royale, nous avons permis et autorisé par ces présentes signées de notre main, permettons, autorisons, voulons et nous plaît ce qui suit :
  • Article 1 : il sera ouvert, aux frais des dits sieurs Lenoir et compagnie, 3 nouvelles rues de 30 pieds (9,75 mètres) de large chacune, sur le terrain qui leur appartient entre les rues Rochouart, d'Enfer[3], la barrière Sainte-Anne[4] et la rue Bellefond, la principale desquelles rues traversera le dit terrain dans toute sa longueur, débouchera d'un côté dans la rue Sainte-Anne, et de l'autre dans la rue Rochouard et sera nommée rue Montholon.
  • Article 2 : au milieu de la dite rue de Montholon sera formé un carrefour par la réunion des deux autres rues : l'une nommée rue Papillon, qui débouchera au carrefour de la rue Sainte-Anne et de la dite d'Enfer et l'autre, nommée rue Riboutté, qui débouchera au milieu ou environ de la dite d'Enfer, le tout ainsi qu'il est tracé au plan ci-dessus.
  • Article 3 : le premier pavé des dites rues sera également aux dépens des sieurs Lenoir et compagnie, conformément aux clauses du bail du pavé de Paris ; et le dit pavé sera ensuite employé dans les états d'entretien et renouvellement, à notre charge, ainsi que le nettoiement, illumination et sûreté des dites rues.
  • Article 4 : l'alignement des dites rues sera donné conformément au dit plan, en la présence des sieurs prévôts des marchands et échevins, et du sieur Mignot de Montigny, trésorier de France, que nous avons pour ce député, et par le Maître général des bâtiments de la ville ; et les pentes du pavé seront réglées en présence des mêmes commissaires, par le dit Maître général des bâtiments de la Ville et par l'Inspecteur général du pavé de Paris.
  • Article 5 : enjoignons au Président trésorier de France, à Paris, et aux prévôts des marchands et échevins de la dite Ville, de tenir la main et de se conformer à l'exécution des présentes et du dit plan, dont copie sera déposée à leurs greffes ; si vous mandons que ces présentes vous ayez à faire registrer, et le contenu en icelles garder et observer selon sa forme et teneur, cessant et faisant cesser tous troubles et empêchements, et nonobstant toutes choses à ce contraires, car tel est notre plaisir ; en témoin de quoi nous avons fait mettre notre scel sur ces dites présentes.
Donné à Versailles le 2e jour de septembre, l'an de grâce 1780 et de notre règne le 7e.
Signé Louis. »

En 1792, Napoléon Bonaparte et Louis Antoine Fauvelet de Bourrienne projettent de spéculer sur les maisons en cours de construction dans la rue en les rachetant afin de les sous-louer. Le projet est abandonné du fait des prix trop élevés pratiqués par les propriétaires[5].

Par ordonnance 1833, la rue est alignée :

  • « Article 1 — Sont arrêtés ainsi qu'ils sont tracés sur les plans ci-annexés, conformément aux procès-verbaux des points de repère transcrits sur les dits plans, les alignements des voies publiques de Paris ci-après désignées, savoir : rues Beauregard, Bellefond, Bergère, Bleue, Bochard-de-Saron[6], de la Boule-Rouge[7], Buffault, Coquenard, Cretet, Montholon, Papillon, Pétrelle prolongée, Ribouté, Richer, Turgot, avenue Trudaine.
  • Article 2 — Il sera procédé conformément aux lois et règlements en vigueur, ou tout ce qui pourra concerner soit les réparations d’entretien, soit la démolition, pour cause de vétusté, des bâtiments qui excèdent les alignements ainsi arrêtés, soit les terrains à occuper par la voie publique ou par les particuliers, soit enfin les indemnités qui seront dues de part et d'autre pour la cession de ces terrains.
  • Article 3 — Notre ministre secrétaire d’État au département du Commerce et des Travaux publics est chargé de l'exécution de la présente ordonnance.
Donné au palais des Tuileries, le 23 août 1833.
Signé : Louis-Philippe Ier. »

Après la manifestation du 15 mai 1848, Auguste Blanqui qui se cachait dans cette rue y fut arrêté[8].

En application du décret d'utilité publique de 1859, la rue de Montholon est coupée en deux et la petite église Saint-Vincent-de-Paul est démolie pour livrer passage à la rue Lafayette[9]. Un jugement rendu en l'audience publique de la première chambre du Tribunal civil de première instance de la Seine, à la date du , déclare expropriés les immeubles nos 19, 21, 23 (en partie), nos 25, 27, 29, 31 et 33[10].

 
Carte interactive de la rue de Montholon coupée par la rue Lafayette.

Chapelle Saint-Vincent-de-Paul modifier

La paroisse Saint-Vincent-de-Paul est créée par un décret de messidor de l'an XII (). Ce nom lui est donné car le territoire dévolué à cette paroisse s'étend sur une partie des dépendances de la Maison de Saint-Lazare, où Saint Vincent de Paul mourut le . Une chapelle, située au no 6 de la rue, est alors construite, contenant à peine 200 chaises en remplacement de l'ancienne chapelle Sainte-Anne sise rue Sainte-Anne. Elle est bâtie en bois et en plâtre et dénommée « Saint Vincent de Paul-Montholon »[11].

Le quartier étant en expansion constante, il est décidé la construction d'une église en remplacement de la chapelle, devenue trop petite, au sommet d'une butte située à proximité située sur le terrain du clos Saint-Lazare[12].

On peut lire dans Le Petit Journal du [13] : « Tout le monde a remarqué comme nous, rue Montholon, une ancienne église qui, au lieu de bancs, avait des tables en chêne, et pour fidèles des buveurs de bière. La chose était assez triste et cette transformation d'un lieu jadis sanctifié par les pratiques religieuses était pénible à voir. Ce spectacle a disparu. L'ancienne petite église Saint-Vincent-de-Paul vient d'être démolie pour livrer passage à la rue Lafayette prolongée. Construit au commencement du Premier Empire, ce monument était encore, en 1810, entouré de terrains vagues et de jardins dont quelques-uns existent encore, et en 1848 elle logeait un club. »[14]

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire modifier

  • Nos 6-8 : emplacement de l'ancienne chapelle Saint-Vincent-de-Paul construite en 1806 et qui était « dans un état déplorable » en 1844[15].
  • No 7 bis : Franz Liszt y logea dans un appartement et y donna des cours dès 1828.
  • No 9 : le docteur Paul Gachet y demeura.
  • Nos 12 à 26 : emplacement du square Montholon et de la rue Lafayette.
  • Nos 17 à 23 : emplacement de la rue Lafayette.
  • No 28 : Étienne Méhul y vécut et y mourut.
  • No 30 : consulat du Venezuela dans les années 1920[16].
  • Les bureaux de Hara-Kiri et Charlie Hebdo y étaient situés à leurs débuts.

Notes et références modifier

  1. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re éd. 1960), 1 476 p., 2 vol.  [détail des éditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117) T2, p. 150.
  2. Félix Lazare et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844-1849, p. 461-462.
  3. « Rue Bleue, ancienne rue d'Enfer », www.paris-pittoresque.com.
  4. Aujourd'hui boulevard de Rochechouart, niveau rue Belhomme. Voir « Liste des barrières de Paris ».
  5. Louis Antoine Fauvelet ¬de Bourrienne, Mémoires de M. de Bourrienne, ministre d'Etat: sur Napoléon, le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Restauration, Chez Ladvocat, (lire en ligne)
  6. Partie de la rue Bochart-de-Saron entre l'avenue Trudaine et le boulevard de Rochechouart.
  7. À cette époque, la rue de la Boule-Rouge comprenait la partie qui allait devenir la rue de Montyon.
  8. « Arrestations de Blanqui », 1848.
  9. [archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo4OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjAtMDEtMjYiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6MTU7czo0OiJyZWYyIjtpOjMxMjI7czoyMDoicmVmX2Fya19mYWNldHRlX2NvbmYiO3M6MTY6InBsYW5zcGFjZWxsYWlyZXMiO3M6ODoidHlwZV9pbWciO3M6Nzoiem9vbWlmeSI7czoxNjoidmlzaW9ubmV1c2VfaHRtbCI7YjoxO3M6MjE6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWxfbW9kZSI7czo0OiJwcm9kIjt9#uielem_rotate=F&uielem_islocked=0&uielem_zoomifyInfos=4031.5985231697487%2C3916.205610482378%2C0.5757415431896238&uielem_zoom=0 Plan parcellaire de la rive droite de Paris (1830-1850), 8e quartier, Faubourg Montmartre, RES/A1513/10]
  10. Louis Lazare : Publications administratives Tome 3, page 158
  11. Paul Léon, Paris - Histoire de la rue, Paris, La Taille Douce, , page 147.
  12. « Paroisse Saint-Vincent-de-Paul », www.paroissesvp.fr.
  13. Le Petit Journal du 5 mars 1863, p. 2, 1re colonne, 2e pavé (lire en ligne).
  14. archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo4OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjAtMDEtMjYiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6MTU7czo0OiJyZWYyIjtpOjIyODU7czoyMDoicmVmX2Fya19mYWNldHRlX2NvbmYiO3M6MTY6InBsYW5zcGFjZWxsYWlyZXMiO3M6ODoidHlwZV9pbWciO3M6Nzoiem9vbWlmeSI7czoxNjoidmlzaW9ubmV1c2VfaHRtbCI7YjoxO3M6MjE6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWxfbW9kZSI7czo0OiJwcm9kIjt9#uielem_rotate=F&uielem_islocked=0&uielem_zoomifyInfos=3763.503696925803%2C2565.3183918078003%2C0.1382229525793969&uielem_zoom=0 Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), 8e quartier, Faubourg Montmartre, îlot n°7, F/31/76/06
  15. Revue de Paris, p. 180.
  16. « Legaciones y Oficinas de Pasaportes », La Semaine à Paris, 21 novembre 1924, p. IV, sur Gallica.

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier