Rue Campagne-Première

rue de Paris, France

14e arrt
Rue Campagne-Première
Voir la photo.
Vue de la rue depuis le boulevard du Montparnasse.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 14e
Quartier Montparnasse
Début 146, boulevard du Montparnasse
Fin 237, boulevard Raspail
Morphologie
Longueur 266 m
Largeur 12 m
Historique
Création XVIIIe siècle
Dénomination 1797
Ancien nom Ruelle du Montparnasse
Géocodification
Ville de Paris 1463
DGI 1471
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Campagne-Première
Géolocalisation sur la carte : 14e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 14e arrondissement de Paris)
Rue Campagne-Première
Images sur Wikimedia Commons Images sur Wikimedia Commons

La rue Campagne-Première est une voie située dans le quartier du Montparnasse du 14e arrondissement de Paris.

Situation et accès modifier

La rue Campagne-Première est située entre le boulevard du Montparnasse et le boulevard Raspail.

La rue est desservie par les stations de métro Vavin de la ligne 4 et Raspail des lignes 4 et 6.

Origine du nom modifier

Ainsi nommée par le général révolutionnaire Alexandre Camille Taponnier (1749-1831), propriétaire de terrains alentour, qui voulait évoquer sa première campagne militaire, la bataille de Wissembourg en 1793[1].

Historique modifier

Cette rue est un ancien chemin de terre, presque impraticable, dénommé au XVIIIe siècle « ruelle du Montparnasse » ; elle commence à être bâtie en 1797.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire modifier

 
No 9 : ateliers-logement de la cité d'artistes vus de la cour.
  • Nos 9 et 13 (ayant aussi pour adresse le 16, rue Boissonade[7]) : cité d'artistes avec ateliers-logement de rapport, établie sur un terrain tout en longueur initialement délimité, au sud, par le mur de clôture de l'enclos du couvent de la Visitation. Depuis les années 1930, le fond de parcelle aboutit sur le tronçon de la rue Boissonade qui a été percé sur une partie du jardin de ce couvent (voir rue Boissonade). Cette cité est une propriété privée sécurisée par un digicode afin de garantir la tranquillité des occupants.

Un panneau « Histoire de Paris » indique que derrière le portail se trouve une maison construite par l'architecte Taberlet[8] à partir de matériaux récupérés sur les pavillons de l'exposition universelle de 1889. Celle-ci comprend une centaine d'ateliers, d'un prix abordable, occupée dès avant la Première Guerre mondiale par des artistes ayant quitté Montmartre, alors que Montparnasse devient un lieu important de la vie culturelle parisienne. C'est ici que logent entre autres l'écrivain et poète Rainer Maria Rilke (1875-1926) de 1913 à 1914[9], les peintres Foujita (1886-1968) jusqu'en 1917 et Auguste Clergé (1891-1963) de 1918 à 1921, qu'Othon Friesz (1879-1949) crée des peintures fauves, que Giorgio De Chirico se destine au surréalisme[10], qu'Yves Klein (de 1955 à 1957), Bernard Quentin, Sam Szafran, César viennent se faire la main dans l'appartement de 50 m2 de Rodolphe Pichon[11]. Le peintre Bertrand Mogniat-Duclos est également signalé à cette adresse[réf. nécessaire].

Au cinéma modifier

Cette rue est également célèbre grâce au film de Jean-Luc Godard, À bout de souffle (1960). C'est au bout de cette rue, après une longue course depuis le no 11, que le héros blessé, Michel Poiccard, incarné par Jean-Paul Belmondo, s'écroule avant de mourir[20] ; le pavage spécifique qu'on y voit a disparu lors de la réfection de 1999.

Notes et références modifier

  1. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re éd. 1960), 1 476 p., 2 vol.  [détail des éditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117).
  2. a b c et d Collectif, Étrangers célèbres et anonymes du 14e arrondissement , mairie du 14e, octobre 2011, p. 8.
  3. Société du salon d'automne, Exposition de 1904 : Catalogue de Peinture, Dessin, Sculpture, Gravure, Architecture et Arts Décoratifs, Grand Palais des Champs-Élysées, Ch. Hérissey, Évreux, , 224 p.
  4. Jérôme Kagan, Eugene McCown, démon des Années folles, Paris, Séguier, , 480 p. (ISBN 9782840497882), p. 229
  5. « Après quoi, ils allèrent s'installer 5, rue Campagne-Première, au cœur de Montparnasse, dans un grand atelier sans confort, dont la loggia-chambre à coucher s'ouvrait par-derrière sur le jardin d'un couvent. » Georges Sadoul, éditions Pierre Seghers, coll. « Poètes d'aujourd'hui », no 1591967, p. 9.
  6. « Louis Aragon et Elsa Triolet », terredecrivains.com. Une plaque est apposée sur l'immeuble.
  7. « 9 rue Campagne-Première » sur le site bercail.com.
  8. Louis Taberlet figure comme architecte du Crédit Foncier de France établi au 9, rue Campagne-Première dans le Tout Paris : annuaire de la société parisienne, A. La Fare, 1906, p. 550.
  9. Rainer Maria Rilke, Chant de l'amour et de la mort du cornette Christophe Rilke, texte intégral révisé suivie d'une biographie de Rainer Maria Rilke, La République des Lettres (partiellement en ligne).
  10. Panneau Histoire de Paris devant l'immeuble.
  11. André Bonet, Yves Klein: le peintre de l'infini, Monaco, Éditions du Rocher, , 170 p. (ISBN 9 782268 060279), p. 88
  12. Michel Dansel et Jacques Lebar, 14e arrondissement, Parigramme, coll. « Le guide du promeneur », (ISBN 978-2-84096-035-5).
  13. a et b D'après la plaque apposée sur l'immeuble.
  14. a et b « Les ateliers de Montparnasse », sur ArcGIS StoryMaps, (consulté le )
  15. État modificatif de copropriété du 23 octobre 1953.
  16. Anne-Cécile Beaudoin, « César, l'homme qui changeait le fer en or », Paris Match, 7-13 décembre 2017, p. 112-119.
  17. « Le séjour de Rimbaud à Paris (suite) », sur lechercheurindependant.blogspot.fr (consulté le ).
  18. Verlaine, Œuvres poétiques complètes, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, , pages XXIII-XXIV et page 374.
  19. Valérie Duponchelle, « Victor Brauner, la magie d'un œil surréaliste », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous »,‎ 3-4 octobre 2020, p. 34 (lire en ligne).
  20. Article paru en janvier 2013 sur le site Paris fait son cinéma, Anne-Charlotte de Langhe et Aude Vernuccio, « Le cinoche à la trace », Le Figaroscope, 10-16 avril 2013, p. 6.