Rudolph Edgar Block

journaliste américain
Rudolph Edgar Block
Biographie
Naissance
Décès
(à 69 ans)
Tucson
Pseudonyme
Bruno LessingVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
américain
Activités
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A travaillé pour
Position
chroniqueur et nouvelliste

Rudolph Edgar Block, né le à New York et mort le à Tucson, connu aussi sous son nom de plume Bruno Lessing, est un journaliste, chroniqueur et nouvelliste américain d'origine juive[1], grand voyageur et collectionneur de cannes en bois.

Journaliste et écrivain modifier

Rudolph Block commence sa carrière de journaliste en 1888 ; il travaille au Sun and World avant de devenir, en 1896, rédacteur des suppléments comiques des journaux du groupe Hearst[2]. C'est à ce titre qu'en 1897, il demande un comic strip, adapté de la série allemande Max et Moritz de Wilhelm Busch, à Rudolph Dirks ; celui-ci lui propose alors la série The Katzenjammer Kids[3],[4]. À la même époque, Rudolph Block écrit les textes pour la série Around the World with the Yellow Kid de Richard Felton Outcault[5]. En 1904, il intègre George Herriman comme dessinateur sportif à la rédaction du New York Journal[6]. Entre 1905 et 1909, il collabore fréquemment à Cosmopolitan qui publie presque chaque mois un de ses textes[7].

Sous le nom de plume de Bruno Lessing, il est l'auteur de plusieurs nouvelles et de chroniques dans lesquelles il évoque régulièrement la vie dans le ghetto de l'est de New York à la fin du XIXe siècle[8],[2]. Il écrit aussi dans les années 1915-1916 le scénario d'une dizaine de courts métrages, adaptés de ses nouvelles. Enfin, à partir de 1928, il rédige une chronique quotidienne intitulée Vagabondia, inspirée par ses voyages et publiée dans plusieurs grands journaux américains[9], comme The New York American[10] ou The Milwaukee Sentinel[11].

Une anecdote imaginaire le concernant illustre la définition du mot « story » dans le Dictionnaire du diable (The Unabridged Devil's Dictionary) d'Ambrose Bierce[12].

Collectionneur modifier

Block se déplace sans utiliser de canne, mais il commence à acheter des cannes en bois comme souvenirs de ses voyages et s'imagine naïvement, comme il le raconte lui-même[13], pouvoir réunir une collection d'échantillons de tous les bois du monde. Il écrit à des forestiers, marchands de bois, employés du gouvernement, missionnaires, voyageurs, compagnies maritimes, musées et collectionneurs dans le monde entier et demande à ses correspondants de lui envoyer une branche dans laquelle il fait tailler la canne qu'il équipe d'une poignée assortie :

« Il y a une canne faite de bois de balsa — aussi légère qu'une plume. Pour mettre en évidence cette qualité, je lui ai fait fabriquer une poignée en écume de mer. Par contre il y a une canne de pao ferro du Brésil [Machaerium scleroxylon (en) Mart.] qui semble aussi lourde que du plomb. J'ai choisi la poignée en corne de rhinocéros la plus lourde que j'ai pu trouver à Londres pour qu'elle semble aussi pesante. »

— The Woodworker 1926, p. 297

Les cannes n'étant qu'un moyen de présenter les variétés de bois les plus belles et les plus intéressantes, leur beauté en tant qu'objets n'était qu'accessoire à ses yeux[14],[15], de même que l'impraticabilité de certains bois pour en faire des cannes[16].

En moins de quatre ans Rudolph Block rassemble une collection de 1 400 cannes de bois (composée de 200 cannes en 1925, la collection en compte 700 un an plus tard et 1 400 en 1928) ; en réalité il ne s'agit pas d'une collection de cannes, mais d'une collection scientifique de bois, comptant 950 espèces identifiées, appartenant à 550 genres différents, en provenance du monde entier[14]. Pour l'identification des essences, Block bénéficie de l'aide de Samuel J. Record, professeur à la Yale School of Forestry (en).

La collection soigneusement disposée dans 14 vitrines contenant chacune 100 cannes a fait l'objet de deux expositions : au musée national d'histoire naturelle des États-Unis à Washington durant trois ans à partir de 1928, et en 1931 au jardin botanique de New York[17],[14].

Après la mort de Rudolph Block, sa veuve et ses enfants ont fait don de sa collection à la Yale School of Forestry de l'université Yale[15],[Notes 1].

Œuvres modifier

Sous le nom de Rudolph Block

  • Catalogue of a private collection of walking sticks, New York, Rudolph Block, , 149 p. (lire en ligne)
  • « Walking Sticks », Empire Forestry Journal, vol. 5, no 1,‎ , p. 68-72 (lire en ligne)
  • « Walking Sticks », The Woodworker, vol. 30, no 386,‎ , p. 296-297 (lire en ligne, consulté le )

Sous le pseudonyme de Bruno Lessing

  • Children of men, New York, 1903, 311 p.
  • Jake- or Sam, D. FitzGerald, 1909, 44 p.
  • With the Best Intention, 1914
  • The Faith of Her Fathers, 1915 (scénario)
  • The Scarlet Road, 1916 (scénario)
  • Aschenbrodel, 1916 (scénario)
  • Smile with Nile!: Having to do with the 1936 National Shrine convention, 1936

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Depuis 1970, les collections de la Yale School of Forestry (Samuel J. Record Memorial Wood Collection) sont intégrées dans la xylothèque du Laboratoire des produits forestiers à Madison (Wisconsin).

Références modifier

  1. (en) « Bruno Lessing’s Son Gets Post in Seattle », sur Jewish Telegraphic Agency Archive, (consulté le ).
  2. a et b Spack 1998, p. 62
  3. (en) « Integrative Arts 10, Artists Biographies : Rudolph Dirks (1877 - 1968)- The Katzenjammer Kids », sur Penn State (consulté le ).
  4. (en) « Rudolph Dirks », sur Comic Art and Graffix Gallery (consulté le ).
  5. (en) Mary Wood, « Yellow Kid on the paper stage : Class warfare on the urban stage », sur American Studies of the University of Virginia, .
  6. (en) « George Herriman », sur Éditions Les Rêveurs (consulté le ).
  7. (en) Ambrose Bierce, The Unabridged Devil's Dictionary, University of Georgia Press, (lire en ligne), p. 340.
  8. Burling 1984.
  9. (en) « Bruno Lessing is dead in Arizona », St. Petersburg Times,‎ , p. 24 (lire en ligne).
  10. (en) Bruno Lessing, « Vagabondia : Time killing activities for Idle Day », The New York American,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) Bruno Lessing, « Modern Vagabondia », The Milwaukee Sentinel,‎ , p. 6 (lire en ligne).
  12. Bierce 2001, p. 217-218.
  13. The Woodworker 1926, p. 296.
  14. a b et c Record 1931.
  15. a et b Tropical Woods 1941.
  16. The Woodworker 1926, p. 297.
  17. Record 1928.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (en) John Kieran, « One small voice: A bartender who served Bruno Lessing with music », Syracuse-Herald Journal,‎ , p. 21
  • (en) Samuel J. Record, « Canes of Varied Woods In Exhibit : Rudolph Block’s Collection of Fourteen Hundred Walking Sticks Contains No Two Alike – Specimens From Many Lands », The New York Times,‎ , p. 138 (résumé, lire en ligne)
  • (en) Samuel J. Record, « The Rudolph Block Collection of Walking Sticks », Journal of the New York Botanical Garden, vol. 32, no 383,‎ , p. 253-260 (lire en ligne)
  • (en) « Rudolph Block collection of walking sticks given to Yale », Tropical Woods, Yale, no 65,‎ , p. 38-39
  • (en) Ruth Spack, « The Americanization of Shadrach Cohen, Bruno Lessing, United States 1903 », dans The International Story: An Anthology with Guidelines for Reading and Writing about Fiction, Cambridge University Press, (ISBN 0521657970 et 9780521657976, lire en ligne), p. 62-68 (notice biographique de Bruno Lessing, contexte et texte d'une nouvelle extraite du recueil Children of men).
  • (en) Josh Lambert, American Jewish Fiction, Jewish Publication Society, coll. « JPS Guide », , 206 p. (ISBN 978-0-8276-1002-6 et 0-8276-1002-5, lire en ligne), p. 19-20
  • (en) William J. Burling, « Bruno Lessing », dans Dictionary of Literary Biography, vol. 28, Détroit, Gale Research Co., , p. 133-136

Liens externes modifier