Rough Trade

label discographique britannique
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Rough Trade
Description de l'image Rough Trade Records (logo).svg.
Fondation 1978
Fondateur Geoff Travis[1]
Sous-label Stiff Records, 2 Tone, 4AD
Genre Post-punk, rock indépendant, reggae, free jazz, punk rock
Pays d'origine Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni, Londres
Site web www.roughtraderecords.com

Rough Trade est un label discographique indépendant britannique. Il est issu des boutiques de disques Rough Trade Shop fondées par Geoff Travis dans l'Ouest de Londres en 1976.

Après avoir promu et vendu avec succès les disques de groupes de punk rock, de post-punk et de pop indépendante tels que The Normal et Desperate Bicycles, Travis a commencé à gérer et distribuer des groupes tels que Scritti Politti, puis a finalement lancé le label en 1978. Ce dernier devient indépendant du magasin en 1982. Il avait pour particularité de s'inspirer de la politique de gauche et d'être structuré comme une coopérative.

L'intérêt grandissant des grands labels vis-à-vis de la scène indépendante britannique à la fin des années 1980, combiné à d'autres facteurs, ont entraîné de sérieux problèmes de trésorerie et finalement la faillite du label Rough Trade en 1991. Cependant, Travis ressuscite le label à la fin des années 1990, rencontrant le succès avec The Libertines, The Strokes et Anohni and the Johnsons. La liste des artistes est alors très variée, allant du rock alternatif au post-punk et à la new wave, en passant par le garage rock et le rock psychédélique, mais aussi l'art pop, le folk, la musique électronique et la soul.

Histoire modifier

Rough Trade est à l'origine un magasin de disques ouvert par Geoff Travis sur Kensington Park Road, à l'ouest de Londres, en . Il aurait emprunté le nom du label au groupe canadien art punk/new wave Rough Trade[2], inspiré par ce que Travis a décrit comme l'« environnement communautaire » de la librairie City Lights de San Francisco, spécialisée dans le garage rock et le reggae. Steve Montgomery, qui était à l'origine un client de la boutique, s'est vu offrir un emploi peu après son ouverture et en est devenu le co-gérant effectif. Travis et Montgomery sont rejoints par un autre employé, Richard Scott, en [3],[4].

Rough Trade produit son propre disque pour la première fois après que le groupe punk français Métal Urbain soit venu demander de l'aide pour faire connaître sa musique. En 1978, le magasin commence à organiser un réseau de distribution de disques, baptisé The Cartel, en collaboration avec d'autres magasins de disques indépendants au Royaume-Uni. Ce réseau permet à de petites maisons de disques telles que Factory Records et 2 Tone Records de vendre leurs disques au niveau national. Il se spécialise surtout dans le post-punk européen et le rock alternatif de la fin des années 1970 et du début des années 1980. Il distribue également et vend une série de fanzines britanniques contemporains tels que Sniffin’ Glue, No Cure, Vague, Acts of Defiance, Love and Molotov Cocktails, Attack on Bzag, Ded Yampy et Alternative Sounds.

Le label Rough Trade publie ensuite un single du chanteur jamaïcain de reggae Augustus Pablo, le premier EP du groupe de Sheffield Cabaret Voltaire et le deuxième single de Stiff Little Fingers, Alternative Ulster. En 1978, le label sort des singles de Monochrome Set, Subway Sect, Swell Maps, Electric Eels, Spizzoil et Kleenex[5]. En 1979, le premier album de Rough Trade, Inflammable Material de Stiff Little Fingers, atteint la 14e place des charts britanniques et devient le premier album indépendant à se vendre à plus de 100 000 exemplaires au Royaume-Uni[6]. À cette époque, l'importance de Rough Trade est telle qu'il fait l'objet d'un documentaire au South Bank Show.

En 1982, les points de vente au détail rompent avec les divisions A&R et distribution, après une décision autorisant le rachat par le personnel des magasins[. La branche distribution se retrouve en situation de surcapacité en 1991 et le manque de liquidités conduit à un dépôt de bilan[7]. L'ensemble de l'entreprise a fini par être placé sous séquestre.

Rough Trade Records est relancé en 2000 en tant qu'entité indépendante, un partenariat entre Travis, Jeanette Lee (un ancien membre de Public Image Ltd.), et des partenaires minoritaires Sanctuary Records, en tant que partie du groupe Zomba jusqu'au lorsque BMG rachète cette entreprise. Avant le rachat par BMG, Rough Trade Records avait sorti le premier EP des Strokes, The Modern Age, au printemps 2001[8]. En , Sanctuary Records vend ensuite Rough Trade au Beggars Group pour 800 000 livres sterling, ce qui rend Rough Trade à nouveau indépendant[9]. Rough Trade est une filiale appartenant au Beggars Group[10], qui est lui-même une société privée non cotée en bourse.

Depuis sa renaissance et son partenariat avec le Beggars Group, Rough Trade confirme sa place sur le marché en enregistrant des artistes tels que Warpaint, Howler, Pantha Du Prince, Emiliana Torrini, Dean Blunt, Belle and Sebastian, Stray Heart et bien d'autres.

Groupes et artistes modifier

Groupes et artistes internationaux, actuels et passés :

Notes et références modifier

  1. [PDF] En 1987 Jeannette Lee est devenue copropriétaire avec une participation égale à celle de Travis : source
  2. (en) Rob Young, Rough Trade, Black Dog Publishing, (ISBN 978-1-904772-47-7, lire en ligne)
  3. (en) Neil Taylor, Document and Eyewitness: An Intimate History of Rough Trade, London, Orion Books, (ISBN 9781409112211, lire en ligne).
  4. (en) Johnny Marr, « Johnny Marr interviews Rough Trade founder Geoff Travis », The Guardian, (consulté le )
  5. (en) Rob Young, Rough Trade, Londres, Black Dog Publishing, (ISBN 9781904772477, lire en ligne), p. 178.
  6. (en) « The SOUTH BANK SHOW: The ALLEN JONES WOMAN / ROUGH TRADE », sur BFI website (consulté le ).
  7. (en) « Pete Donne, Rough Trade », sur Spittlefields Life (consulté le )
  8. (en-US) Jenny Eliscu, « The Strokes' 'The Modern Age' EP Echoes Television, Velvet Underground », Rolling Stone,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) Paul Thompson, « Beggars Group Buys Rough Trade », Billboard,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) « What's the Difference Between a Subsidiary and a Wholly Owned Subsidiary? ».

Voir aussi modifier

Article connexe modifier

Liens externes modifier