Ronsard à son âme

mélodie de Maurice Ravel

Ronsard à son âme
Genre mélodie
Musique Maurice Ravel
Texte Pierre de Ronsard
Langue originale français
Effectif voix et piano
Durée approximative min 30 s
Dates de composition 1924
Création
Aeolian Hall (Londres)
Interprètes Marcelle Gerar et Maurice Ravel

Ronsard à son âme est une mélodie pour voix et piano de Maurice Ravel composée en 1924 sur un poème de Pierre de Ronsard.

Composition modifier

Sur le poème À son âme de Pierre de Ronsard,

« Amelette Ronsardelette,
Mignonnelette doucelette,
Treschere hostesse de mon corps,
Tu descens là bas foiblelette,
Pasle, maigrelette, seulette,
Dans le froid Royaume des mors :
Toutesfois simple, sans relors
De meurtre, poison, ou rancune,
Méprisant faveurs et tresors
Tant enviez par la commune.
Passant, j'ay dit, suy ta fortune
Ne trouble mon repos, je dors. »

extrait de ses Derniers Vers (1586)[1] et inspiré de l'épigramme Animula vagula blandula de l'empereur romain Hadrien[2], Ravel compose en 1924 une mélodie intitulée Ronsard à son âme[3], « délicieuse d'ironique tristesse et de modestie orgueilleuse »[4].

L’œuvre est intégrée la même année à l'ouvrage collectif Tombeau de Ronsard, publié par La Revue musicale à l'occasion du quatre centième anniversaire de la naissance du poète[5].

Création modifier

La partition est créée le par la commanditaire et dédicataire Marcelle Gerar au chant, avec le compositeur au piano, au cours d'un concert au Aeolian Hall de Londres[6].

La création française se déroule le , lors d'une séance salle Gaveau de la Société musicale indépendante, avec Marcelle Gerar et la pianiste Madeleine d'Aleman[7]. Quelques jours plus tard, une nouvelle exécution a lieu, le au théâtre du Vieux-Colombier, où l’œuvre côtoie les autres mélodies expressément composées pour le Tombeau de Ronsard[5],[4].

Analyse modifier

Ronsard à son âme est de « forme brève et d'un style musical archaïsant »[3]. Marie-Claire Beltrando-Patier mentionne plusieurs procédés utilisés : la « modalité, [un] usage constant de l'intervalle de quinte harmonique et mélodique, [une] récitation à faible disjonction dans un ambitus court »[3].

Vladimir Jankélévitch note qu'harmoniquement « l'épitaphe [...], qui tient sur une seule portée, s'engage à n'employer, de bout en bout, que des quintes justes[8] ».

L’œuvre, d'une durée moyenne d'exécution de deux minutes trente environ[9], est publiée séparément par Durand en 1924[10] et porte le numéro M. 75 dans le catalogue du compositeur établi par Marcel Marnat[11].

Version pour orchestre modifier

La mélodie connaît une orchestration en 1935[9], version qui est créée le 17 février par Martial Singher et les Concerts Pasdeloup à l'Opéra-Comique, sous la direction de Piero Coppola[12],[13].

Présente à cette audition, Hélène Jourdan-Morhange souligne la ligne mélodique « pure et dépouillée » de la partition, et « la résonance métallique du dernier accord [qui] surprend par l'emploi prévu du « vibraphone », ce nouvel instrument dont Ravel enrichit sa palette sonore »[13].

Instrumentation[11]
Bois
2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 1 basson
Percussions
vibraphone, tam-tam, piano
Cordes
premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses

Discographie modifier

Version avec piano modifier

Version avec orchestre modifier

Bibliographie modifier

Ouvrages généraux modifier

Monographies modifier

Écrits modifier

Notes et références modifier

  1. Ronsard, « À son âme », sur Wikisource (consulté le )
  2. Émile Faguet, Seizième siècle : études littéraires, Paris, Boivin, (lire en ligne), p. 158
  3. a b et c Beltrando-Patier 1994, p. 531.
  4. a et b Pierre de la Pommeraye, « Concert de la Revue Musicale (Hommage à Ronsard) », Le Ménestrel,‎ , p. 235 (lire en ligne)
  5. a et b Marie-Claire Mussat, « Le Tombeau dans la musique du xxe siècle », dans Tombeaux et monuments, Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », (ISBN 978-2-7535-4565-6, lire en ligne), p. 133–144.
  6. Manuel Cornejo, Chronologie Maurice Ravel, 2018
  7. Duchesneau 1997, p. 318-319.
  8. Jankélévitch 2018, p. 86.
  9. a et b (en) Hector Bellman, « Ronsard à son âme, song for… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  10. « Ronsard à son âme (Ravel, Maurice) - IMSLP », sur imslp.org (consulté le )
  11. a et b « Maurice Ravel - Oeuvres », sur www.musiqueorguequebec.ca (consulté le )
  12. Denyse Bertrand, « Le Ménestrel », sur Gallica, (consulté le )
  13. a et b Hélène Jourdan-Morhange, « L'Art vivant », sur Gallica, (consulté le )

Liens externes modifier