Rochegude (côtes-du-rhône villages)

région viticole

Rochegude
Image illustrative de l’article Rochegude (côtes-du-rhône villages)
Cave coopérative de Rochegude.

Désignation(s) Rochegude
Appellation(s) principale(s) côtes-du-rhône villages
Type d'appellation(s) AOC
Reconnue depuis 1967
Pays Drapeau de la France France
Région parente vignoble de la vallée du Rhône
Sous-région(s) vallée du Rhône méridionale
Localisation Drôme (Drôme provençale)
Saison deux saisons sèches (hiver et été) et
deux saisons pluvieuses (automne et printemps)
Climat tempéré méditerranéen sous influence du mistral
Superficie plantée 135 hectares
Cépages dominants grenache N, mourvèdre N, syrah N, grenache blanc B, clairette B, marsanne B, roussanne B, bourboulenc B et viognier B
Vins produits rouges, rosés et blancs
Production 4 462 hectolitres
Pieds à l'hectare minimum 4 000 pieds par ha,
soit maximum 2,5 m² par pied
Rendement moyen à l'hectare 41 à 45 hl/ha[1]

Le rochegude[2], ou côtes-du-rhône villages Rochegude, est un vin produit sur la commune de Rochegude, dans le département de la Drôme.

Il s'agit d'une des dix-sept dénominations géographiques au sein de l'appellation d'origine contrôlée côtes-du-rhône villages, dans la partie méridionale du vignoble de la vallée du Rhône.

Histoire modifier

Antiquité modifier

Le vicus d’Albagnanius (Albagnanet) était l’un des plus anciens de la région. On a trouvé sur son emplacement de nombreux objets de l’âge de pierre ainsi que plusieurs sarcophages gallo-romains notamment celui d’un personnage appelé Accarius. Cassius Severianus, l'intendant de la Narbonnaise, résida à Rochegude. Il fit graver un cippe, stèle funéraire. Ce cippe découvert sur le territoire de Rochegude, est aujourd’hui au Musée Calvet d’Avignon. Elle mesure 1,16 mètre de haut sur 0, 75 mètre de large, dont l’inscription rappelait son affection et celle de son épouse Veltia Maternilla pour Infantus, leur enfant chéri.

Moyen Âge modifier

Le village a longtemps dépendu par moitié du Comtat Venaissin et du Dauphiné, de là, pendant des siècles, une division en deux parties de la seigneurie, l’une comtadine, l’autre dauphinoise. Le village paraît avoir été détruit vers le XIVe siècle par les Compagnies des Routiers.

Période moderne modifier

Robert d’Acqueria en acquit la totalité en 1667. La seigneurie, d’abord indépendante, se confondit plus tard avec celle de Rochegude. Les bâtiments en ruine, à côté de l’église, sont les restes du prieuré que détruisit un incendie au XVIe siècle.

Période contemporaine modifier

Depuis la création du département de Vaucluse lors de la Révolution, le village drômois sépare ce département de l'enclave des papes.

Étymologie modifier

La forme la plus ancienne est Roca Acuta, attestée en 1236. Ce toponyme indique le village a été édifié sur une roche aiguë[3].

Situation géographique modifier

Rochegude est situé, dans le département de la Drôme, à 15 km au sud de Saint-Paul-Trois-Châteaux (chef-lieu du canton), à 15 km au nord d'Orange et à 8 km à l'est de Bollène.

Orographie modifier

Géologie modifier

Climatologie modifier

Ce terroir est situé dans la zone d’influence du climat méditerranéen. Les étés sont chauds et secs, liés à la remontée en altitude des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare. Le climat de ce terroir est soumis à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches (une brève en hiver, une très longue et accentuée en été), deux saisons pluvieuses, en automne (pluies abondantes et brutales) et au printemps[4]. Sa spécificité est son climat méditerranéen qui constitue un atout exceptionnel :

  • Le mistral assainit le vignoble ;
  • La saisonnalité des pluies est très marquée ;
  • Les températures sont très chaudes pendant l'été.
Mois Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Aou Sep Oct Nov Dec
Records de températures minimales °C (Année) -13,4 (1985) -14,5 (1956) -9,7 (2005) -2,9 (1970) 1,3 (1979) 5,7 (1984) 9,0 (1953) 8,3 (1974) 3,1 (1974) -1,1 (1973) -5,4 (1952) -14,4 (1962)
Records de températures maximales °C (Année) 20,3 (2002) 23,0 (1960) 27,2 (1990) 30,7 (2005) 34,5 (2001) 38,1 (2003) 40,7 (1983) 42,6 (2003) 35,1 (1966) 29,6 (1985) 24,6 (1970) 20,2 (1983)
Source: https://www.linternaute.com/ville/ville/climat/25721/orange.shtml
Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année
Températures maximales moyennes (°C) 9 11 14 18 22 26 30 29 25 20 13 10 18,9
Températures minimales moyennes (°C) 1 3 4 7 11 14 17 16 14 10 5 2 8,7
Températures moyennes (°C) 5 7 9 13 16 20 23 23 19 15 9 6 13,8
Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 44.4 57.5 61.1 58.9 72.4 43.6 27.8 56.3 67.6 97.4 57.7 48.9 693.4
Source : Archives climatologiques mensuelles - Orange (1961-1990)

Vignoble modifier

 
Vignoble de Rochegude.

Présentation modifier

Le vignoble s'étend sur la commune de Rochegude.

Encépagement modifier

Les rouges sont principalement fait à partir du grenache N, complété par de la syrah N, du mourvèdre N et accessoirement du brun argenté N (localement dénommé camarèse ou vaccarèse), du carignan N, du cinsaut N, de la counoise N, du muscardin N, du piquepoul noir N et du terret noir N.

Les blancs sont principalement fait avec du grenache blanc B, de la clairette B, de la Marsanne B, de la roussanne B, du bourboulenc B et du viognier B, complétés accessoirement par du piquepoul blanc B et de l'ugni blanc B.

Méthodes culturales modifier

Terroir et vins modifier

Les millésimes modifier

Ils correspondent à ceux du vignoble de la vallée du Rhône. Ils sont notés : année exceptionnelle  , grande année  , bonne année ***, année moyenne **, année médiocre *.

Millésimes 2000
2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000
Caractéristiques   *** ***         ***    
Millésimes 1990
1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 1990
Caractéristiques *** *** ** ***   ** ** ** ***  
Millésimes 1980
1989 1988 1987 1986 1985 1984 1983 1982 1981 1980
Caractéristiques       ***   **   ***    
Millésimes 1970
1979 1978 1977 1976 1975 1974 1973 19722 1971 1970
Caractéristiques       ** ***   *** ** **  
Millésimes 1960
1969 1968 1967 1966 1965 1964 1963 1962 1961 1960
Caractéristiques ** *     *** *** ** ** ***  
Millésimes 1950
1959 1958 1957 1956 1955 1954 1953 1952 1951 1950
Caractéristiques           ***     **  
Millésimes 1940
1949 1948 1947 1946 1945 1944 1943 1942 1941 1940
Caractéristiques           **     ** **
Millésimes 1930
1939 1938 1937 1936 1935 1934 1933 1932 1931 1930
Caractéristiques *     *** **     ** ** **
Millésimes 1920
1929 1928 1927 1926 1925 1924 1923 1922 1921 1920
Caractéristiques     **   **     **    
Sources : Yves Renouil (sous la direction), Dictionnaire du vin, Éd. Féret et fils, Bordeaux, 1962 ; Alexis Lichine, Encyclopédie des vins et alcools de tous les pays, Éd. Robert Laffont-Bouquins, Paris, 1984, Les millésimes de la vallée du Rhône & Les grands millésimes de la vallée du Rhône

Soit sur 90 ans, 24 années exceptionnelles, 26 grandes années, 16 bonnes années, 22 années moyennes et 2 années médiocres.

Structure des exploitations modifier

Type de vins et gastronomie modifier

Le baron Pierre Le Roy de Boiseaumarié trouvait ce vin rouge remarquable par sa finesse, sa générosité et surtout par un bouquet sui generis que ne possédait aucun autre vin des côtes-du-rhône. Ses rouges élégants, légers tout en étant chaleureux dégagent un bouquet complexe de notes fruitées.

Commercialisation modifier

Le syndicat des vignerons de l'appellation est représenté au sein de la Commanderie des Costes du Rhône, confrérie vigneronne, qui tient ses assises au château de Suze-la-Rousse, siège de l'Université du vin.

Les principaux producteurs de l'appellation modifier

 
Domaine des 5 Sens
  • Cave des Vignerons de Rochegude
  • Domaine de la Chesnay
  • Domaine des 5 Sens
  • Domaine du Gourget
  • Vincent Baumet, Vigneron
  • Chateau les 4 filles
  • Domaine de la Grand'Ribe
  • Château de Lignane

Caveaux de dégustation modifier

Une charte de qualité, à laquelle adhèrent caves et domaines de Rochegude, a été mise en place dans la vallée du Rhône par Inter Rhône[5]. Elle propose trois catégories différentes d'accueil en fonction des prestations offertes par les professionnels[6].

La première - dite accueil de qualité - définit les conditions de cet accueil. Un panneau à l'entrée doit signaler que celui-ci est adhérent à la charte. Ce qui exige que ses abords soient en parfait état et entretenus et qu'il dispose d'un parking proche. L'intérieur du caveau doit disposer d'un sanitaire et d'un point d'eau, les visiteurs peuvent s'asseoir et ils ont de plus l'assurance que locaux et ensemble du matériel utilisé sont d'une propreté irréprochable (sols, table de dégustation, crachoirs, verres)[5].

L'achat de vin à l'issue de la dégustation n'est jamais obligatoire. Celle-ci s'est faite dans des verres de qualité (minimum INAO). Les vins ont été servis à température idéale et les enfants se sont vu proposer des jus de fruits ou des jus de raisin. Outre l'affichage de ses horaires et des permanences, le caveau dispose de fiches techniques sur les vins, affiche les prix et offre des brochures touristiques sur l'appellation[5].

Caveaux à Rochegude

 

La seconde - dite accueil de service - précise que le caveau est ouvert cinq jours sur sept toute l'année et six jours sur sept de juin à septembre. La dégustation se fait dans des verres cristallins voire en cristal. Accessible aux personnes à mobilité réduite, il est chauffé l'hiver et frais l'été, de plus il dispose d'un éclairage satisfaisant (néons interdits). Sa décoration est en relation avec la vigne et le vin, une carte de l'appellation est affichée. Il dispose d'un site internet et fournit à sa clientèle des informations sur la gastronomie et les produits agroalimentaires locaux, les lieux touristiques et les autres caveaux adhérant à la charte. Des plus les fiches techniques sur les vins proposés sont disponibles en anglais[7]

Caveaux à Rochegude

   

La troisième - dite accueil d'excellence - propose d'autres services dont la mise en relation avec d'autres caveaux, la réservation de restaurants ou d'hébergements. Le caveau assure l'expédition en France pour un minimum de vingt-quatre bouteilles. Il dispose d'un site Internet en version anglaise et le personnel d'accueil parle au moins l'anglais[8].

Caveaux à Rochegude

     

La place de Rochegude parmi les côtes-du-rhône villages modifier

Les dix-sept dénominations de l'appellation côtes-du-rhône villages
Dénominations Surface et production Communes ayant droit à une des dénominations géographiques
hectares hectolitres
Cairanne 760 24 540 Cairanne
Chusclan 259 9 576 Chusclan, Orsan, Bagnols-sur-Cèze, Codolet, Saint-Étienne-des-Sorts
Laudun 298 11 315 Laudun, Saint-Victor-la-Coste, Tresques
Massif-d'uchaux 178 5 830 Lagarde-Paréol, Mondragon, Piolenc, Uchaux et une partie de Sérignan-du-Comtat
Nyons 345 2 549 Mirabel-aux-Baronnies, Nyons, Piégon, Venterol
Plan-de-dieu 367 2 851 Camaret-sur-Aigues, Jonquières, Travaillan, Violès
Puyméras 81 3 243 Mérindol-les-Oliviers, Mollans-sur-Ouvèze, Faucon, Saint-Romain-en-Viennois, Puyméras
Roaix 96 3 176 Roaix
Rochegude 135 4 462 Rochegude
Rousset-les-vignes 52 2 041 Rousset-les-Vignes
Sablet 230 8 163 Sablet
Saint-gervais 137 5 019 Saint-Gervais
Saint-maurice-sur-eygues 136 4 982 Saint-Maurice-sur-Eygues
Saint-pantaléon-les-vignes 61 2 037 Saint-Pantaléon-les-Vignes
Séguret 268 9 176 Séguret
Signargues 600 18 000 Domazan, Estézargues, Rochefort-du-Gard, Saze
Valréas 479 16 883 Valréas
Visan 419 14 510 Visan

Notes modifier

Bibliographie modifier

  • Pierre Le Roy de Boiseaumarié, Histoire de l'appellation Côtes du Rhône, Éd. Reflets Méditerranées, Avignon, 1978.
  • Robert Bailly, Histoire de la vigne et des grands vins des Côtes du Rhône, Avignon, 1978.
  • Pierre Charnay, Vignobles et vins des Côtes-du-Rhône, Éd. Aubanel, Avignon, 1985.
  • Robert W. Mayberry, Wines of the Rhône Valley, a guide to origins, Rowman & Littlefield Publishers, Totawa, New Jersey, U.S.A. , 1987.
  • Guy Jacquemont et Patrick Galant, Le Grand Livre des Côtes-du-Rhône, Éd. du Chêne, Paris, 1988.
  • Charles Pomerol, sous la direction de, Terroirs et vins de France. Itinéraires œnologiques et géologiques, Éd. du BRGM, Orléans, 1990.

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Lien externe modifier