Robert de Sorbon

théologien et fondateur de la Sorbonne
Robert de Sorbon
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Chanoine
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Robert de Sorbon, né le à Sorbon, petite commune des Ardennes, et mort le à Paris, est un théologien français. Il est le fondateur de la Sorbonne, établissement créé pour permettre à des étudiants séculiers en théologie d'étudier sans être en prise à des difficultés matérielles.

Biographie modifier

Fils de paysan[1], il est réputé avoir été l'un de ces pauvres écoliers qui demandaient l’aumône à Paris, et auxquels l’espoir d’obtenir un bénéfice venant de l'église faisait supporter les rigueurs extrêmes de l’étude. Robert de Sorbon est élevé au sacerdoce, reçu docteur, et pourvu d’un canonicat dans l’église de Cambrai. Ses sermons et ses conférences de piété lui valent une certaine réputation et le roi Saint Louis le choisit comme chapelain, et peut-être comme confesseur[1]. Ils forment avec le sire de Joinville, sénéchal de Champagne, un cercle d'amis s'estimant mutuellement[2].

Dans le but d'aider les écoliers pauvres et d’aplanir pour eux les obstacles qu’il avait lui-même rencontrés dans le cours de ses études, il établit une société d’ecclésiastiques qui vivent en commun et donnent des leçons gratuitement. Ceux de ses amis qui contribuèrent le plus à la nouvelle fondation sont Guillaume de Bray, archidiacre de Reims, Robert de Douai, chanoine et médecin de la reine, Geoffroi de Bar, qui deviendra plus tard cardinal, et Guillaume de Chartres, l’un des aumôniers du roi.

Par un acte du , la reine Blanche, régente pendant la septième croisade, cède « à maître Robert de Sorbon, chanoine de Cambrai, pour la demeure des pauvres écoliers, une maison qui avait appartenu à un nommé Jean d’Orléans, et les écuries contiguës de Pierre Pique-l’Ane (Petri Pungentis-Asinum) situées dans la rue Coupe-Gueule, devant le palais des Thermes ». Cet acte, le plus ancien que l’on connaisse pour la Sorbonne, ne comprend, comme dotation royale, que ce que nous venons de citer. Le reste de l’acte contient l’échange de diverses maisons entre le roi et Robert.

C’est grâce à cette donation qu'est fondé à Paris, vers 1254, le collège de Sorbonne qui devient, par la suite, un des établissements les plus célèbres de l’Université de Paris et est appelé du nom de Robert, la Sorbonne[1]. La fondation est d'une certaine façon confirmée par le roi en février 1257, lorsqu'il rétrocède à Robert de Sorbon deux maisons attenantes[3].

En février 1258 et en 1263, Robert fait deux autres échanges de maisons avec le roi comprenant celles situées sur la rive droite qui servent à établir le couvent de Sainte-Croix-de-la-̈Bretonnerie. Pour reconnaître la générosité de Robert à pourvoir, par sa fondation et son zèle, aux besoins des étudiants miséreux, on lui donne le titre de proviseur. Quoi qu’en dise du Boulay, il y a dès les premiers jours de la fondation non point seize boursiers, mais des docteurs, des bacheliers boursiers et non boursiers, et de pauvres étudiants. Cette organisation subsiste jusqu’en 1790.

 
Statue de Robert de Sorbon.

Robert ordonne que, pour être membre de son collège, on ne recevrait que des hôtes (hospites) et des associés (socii), les uns et les autres soumis à divers examens avant leur réception. Comme il ne croit pas devoir exclure les riches, il reçoit également des associés non boursiers (socii non bursales), obligés aux mêmes examens et aux mêmes exercices que les associés boursiers, avec cette seule différence qu’ils doivent payer à la maison cinq sous et demi parisis par semaine, somme égale à celle que l’on donne aux boursiers. Robert veut que tout soit géré et réglé par les socii, qui étaient tous égaux et n’avaient ni supérieur ni principal.

Outre la théologie, qu’on enseigne dans toutes ses parties, Robert désire qu’il y ait toujours dans son collège des docteurs s’appliquant particulièrement à la morale et à la solution des cas de conscience, d’où vient que, depuis son temps, la Sorbonne fut consultée de toutes les parties de l’Europe.

Après avoir établi solidement sa société pour la théologie, approuvée en 1259 par le pape Alexandre IV, Robert y ajoute, en 1271, un autre collège pour les humanités et la philosophie, lequel subsiste jusqu’en 1635, année où Richelieu le démolit pour bâtir sur son emplacement l’église actuelle de la Sorbonne.

Devenu chanoine de Paris en 1258, Robert acquiert une telle réputation par sa fondation, sa piété et ses ouvrages théologiques, qu'il est consulté par les princes et choisi quelquefois pour arbitre. Par son testament de 1270, il lègue à la Société de Sorbonne tous ses biens.

Aujourd’hui, une loge maçonnique en son nom subsiste à la Grande Loge Nationale Française, 12 rue Christine-de-Pisan, à Paris.

La bibliothèque du collège de Sorbonne modifier

La bibliothèque du collège de Sorbonne fut fondée vers 1260 à Paris par Robert de Sorbon avec le soutien du roi. Elle a été l’une des plus importantes collections de livres connues au Moyen Âge, soit plus de 1 000 volumes (fin du XIIIe siècle). Elle a joué un rôle important dans les processus de diffusion et de validation des savoirs[4].

Œuvres modifier

 
Bibliothèque Robert de Sorbon sur le campus Croix-Rouge de Reims.

Les principales œuvres de Sorbon sont : De conscientia, Super confessione, Iter Paradisi, toutes trois insérées dans la Bibliothèque des Pères ; de petites Notes sur l’Écriture, impr. dans l’édit. de Menochius, par le père Tournemine ; les Statuts de la maison et Société de Sorbonne, en 38 articles, statuts qu’il ne dressa qu’après avoir gouverné son collège pendant plus de dix-huit ans ; un grand nombre de sermons, restés manuscrits dans la bibliothèque de Sorbonne.

La bibliothèque de Droit, Lettres, Sciences Economiques et Sociales de l’Université de Reims Champagne-Ardenne, inaugurée en 2006, porte le nom de Robert de Sorbon.

Notes et références modifier

  1. a b et c Pitte 2007, p. 7.
  2. Saint Louis, Jacques Le Goff, p. 257.
  3. Pitte 2007, p. 9.
  4. « La bibliothèque du collège de Sorbonne du Moyen Age à l’époque moderne. Histoire et rayonnement », colloque dirigé par N. Bériou (CNRS-IRHT et EPHE), D. Nebbiai (CNRS-IRHT), M. Morard (CNRS, LEM), C. Angotti (Univ. Reims), G. Fournier (IRHT), Institut de recherche et d’histoire des textes, Paris, 1er juin 2012.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

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