Robert Victor

marin, écrivain, journaliste et diplomate
Robert Victor
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Robert Paul VictorVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Jacques BaïfVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Distinctions

Robert Paul Victor, plus connu en littérature sous le pseudonyme de Jacques Baïf, né le à La Roche-sur-Yon, mort le dans le 15e arrondissement de Paris, est un officier de marine, un écrivain, un résistant et un diplomate français.

Biographie modifier

Né le à La Roche-sur-Yon, Robert Victor est le fils d'Émilien Léon Edmond Robert, accordeur de pianos de profession, et de Marie Baillif. Élève à bord du navire école Jacques Cartier de 1924 à 1930[1] (5e promotion), après son baccalauréat, il obtient son brevet de capitaine au long cours, ainsi que le grade d'enseigne de vaisseau de 1e classe de réserve en , et devient officier dans la marine marchande. En parallèle, il entame à partir de 1933 une carrière littéraire sous le nom de plume de « Jacques Baïf »[2],[3]. Le , Albert Camus publie une recension des Navires truqués dans Alger Républicain[4].

Pilote au canal de Suez à partir de 1936[1], il est mobilisé en mais maintenu en affectation spéciale au canal jusqu'en , avant d'être placé en mission aux ordres des autorités navales de Beyrouth et des autorités navales britanniques du canal, du 31 mai au 11 juillet. Le 12 juillet, il s'engage dans les Forces navales françaises libres, au Caire et rejoint l'équipage du paquebot Félix Roussel, réarmé en août et transformé en transport de troupes et de munitions, à bord duquel il navigue sur la mer Rouge et l'océan Indien du au [2],[3].

En , après deux torpillages, le Félix Roussel est en réparations. En attendant l'achèvement des travaux, Robert Victor prononce devant les Français libres de Bombay, le 31, une conférence sur François Mauriac, son oncle par alliance. Devant son succès, il est nommé directeur de la Section française de l'Information Office aux Indes britanniques et du bureau d'information de la France libre puis combattante, à New Delhi, du au et crée la revue France-Orient. Publiée par la Section française de l'Information Office, cette revue, considérée comme de grande qualité, est diffusée à travers l'Inde, l'Afghanistan, l'Iran et l'ensemble du Moyen-Orient ; son tirage passe alors de 2 000 à 8 000 exemplaires et son volume de 64 à 144 pages[2],[5],[6],[7],[3].

Promu lieutenant de vaisseau le , il est chargé de mission par le Commissariat à l'Information au cabinet du général de Gaulle à Alger de mai à , puis à Paris de à . Le , il intègre le ministère des Affaires étrangères, en qualité de consul de 2e classe (cadre complémentaire)[1],[3]. Démobilisé le [3], il est nommé consul suppléant à Montréal, « avec la mission spéciale de s'occuper des affaires culturelles »[8]. Par la suite, il occupe les fonctions de secrétaire d'ambassade à Rio de Janeiro de 1947[1] à 1948, de consul de France à Melilla de 1949 à 1952[9], puis à Port-d'Espagne[1] de 1952 à 1958, avant d'être affecté à l'administration centrale (Information et presse) de 1958 à 1960, puis de consul général à Liverpool de 1960 à 1964, de deuxième conseiller à Canberra de 1964 à 1967, enfin, de consul général à Abidjan de à 1970[9],[10],[2].

En parallèle, il poursuit une carrière d'officier de réserve dans la Marine et finit capitaine de corvette de réserve[1].

En 1946, il adhère à l'Association des Français libres, où il rejoint le comité directeur national, et y préside la commission de la Revue de la France Libre[2],[3].

Famille modifier

Le , il épouse à Saint-Symphorien Jacqueline Marie Antoinette Mauriac (née la à Bordeaux), fille de Raymond Mauriac (1880-1960) et de Marguerite Marie Béatrice Antoinette Bertrand (1884-1972), et nièce de François Mauriac. Le couple a eu trois enfants : Annie (née à Bordeaux le ), François (né à Calcutta le ) et Michèle[11],[1].

Distinctions modifier

Œuvres modifier

Romans modifier

  • Naufrage, roman, par Jacques Baïf, Paris, Éditions du siècle, 1933, 451 pages.
  • Les Navires truqués, roman, premier volume de l'ensemble Les Apprentis faussaires, par Jacques Baïf, Paris, Denoël, 1939, 384 pages.
  • L'Oiseleur des ombres, roman, second volume de l'ensemble Les Apprentis faussaires, par Jacques Baïf, Paris, Denoël, 1945, 367 pages.

Brochures et revues modifier

  • France-Orient, - mars-, New Delhi, 36 fascicules reliés en 6 volumes in-4°.
  • Le Réveil, nouvelle, par Jacques Baïf, France-Orient, 1941, 24 pages.
  • Une alliance indivisible. « An Unbreakable alliance », par Jacques Baïf (S. l. n. d.), 38 pages (article paru dans France-Orient, , n° 8).

Bibliographie modifier

Notes et références modifier

  1. a b c d e f et g « Dossier Robert Victor sur la base Léonore ».
  2. a b c d et e Jean Mauriac (1977).
  3. a b c d e f et g Émile Chaline (1990), p. 587.
  4. « Biographie détaillée d'Albert Camus (1939-1940) ».
  5. « France-Orient, sur le site de la Fondation de la France libre »
  6. Louis Parrot, L'intelligence en guerre, Pantin, Castor astral, , 331 p. (ISBN 9782859201692), p. 262.
  7. André Casalis, La Mémoire des Français libres : Hommes et combats, t. 7, Paris, Fondation de la France libre, , p. 3112 et 3472.
  8. Yvan Cloutier, « Sartriana québécoise : Chronologie, bibliographie et médiagraphie commentées », Philosophiques, vol. 16, no 2,‎ , p. 381 (lire en ligne)
  9. a et b Annuaire diplomatique et consulaire de la République française, Paris, Ministère des Affaires étrangères, , p. 1052
  10. « Nouvelles personnelles », Marchés tropicaux et méditerranéens, vol. 26,‎ , p. 468.
  11. « Les Auschitzky de Bordeaux »
  12. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  13. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Liens externes modifier