Robert Jacquinot de Besange
Robert Jacquinot de Besange, dont le nom chinois est 饶家驹 Rao Jia-ju, né le à Saintes en Charente-Maritime (France) et décédé le à Berlin (Allemagne), est un prêtre jésuite français, missionnaire en Chine et professeur de sciences à l'Université Aurore de Shanghai. Il est connu pour avoir mis en place un modèle des zones de sécurité démilitarisées qui a permis de sauver quelque 300 à 500 000 Chinois durant la seconde guerre sino-japonaise[1].
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Robert Charles Joseph Emile Jacquinot de Besange |
Surnom |
Yicai Xiao Jiazhu (en chinois) |
Nationalité |
française |
Formation |
Lettres, philosophie et théologie, langue chinoise |
Activité |
Missionnaire en Chine, Enseignant |
A travaillé pour | |
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Ordre religieux | |
Distinctions |
Biographie
modifierRobert Jacquinot de Besange nait à Saintes (Charente-Maritime) en 1878 dans une famille originaire de Lorraine. Il perd un bras durant sa jeunesse à la suite d'une expérience de chimie.
Entré au noviciat des Jésuites de Canterbury (Angleterre) le 25 septembre 1894, il poursuit sa formation à l'étranger, les jésuites français vivant en exil : Saint-Hélier (de Jersey), à Paris, Marneffe (en Belgique), Salisbury, Hastings et Liverpool. Il est envoyé comme missionnaire en Chine en 1913. Il est professeur à l'université Aurore qui avait été créée en 1902 par la Compagnie de Jésus à Shanghai. Il est également vicaire à la paroisse du Sacré-Cœur de Jésus de Hongkou et aumônier catholique du corps des volontaires de la Concession internationale de Shanghai.
Le « modèle Jacquinot » débute en 1937, pendant la Seconde Guerre sino-japonaise au cours de la bataille de Shanghai où :
- il préside une commission de médiation qui obtient une trêve de 4 heures entre les armées chinoise et japonaise afin de permettre l'évacuation des civils et des blessés de la zone de guerre.
- il obtient des parties belligérantes, avec le soutien des puissances occidentales gestionnaires des concessions, l'instauration de la zone de sécurité de Shanghai (南市 难民 区) dénommée aussi zone de Nantao, du nom du quartier concerné, et de façon non-officielle "zone Jacquinot" : elle consistait en une zone démilitarisée pour abriter les civils chinois, sur près de la moitié de la vieille ville de Shanghai, entre la rue Fang Bang au sud et l'ancien mur d'enceinte de la ville au nord, tout en étant bordée par la Concession Française au nord, à l'est et à l'ouest. Cette zone a été respectée par les deux parties et les autorités des concessions. Elle était administrée par un comité international composé de représentants américains, britanniques et français, et par la police chinoise. Elle est réputée avoir sauvé la vie de milliers de résidents chinois entre 1937 et 1940, et elle a été liquidée après le départ de Shanghai de Robert Jacquinot de Besange.
Sur l'exemple de Shanghai, est créée la Zone de sécurité de Nankin (南京 安全 区), géré par un Comité international dirigé par l'homme d'affaires allemand John Rabe. Le même modèle a également inspiré des zones de sécurité à Hankou, Zhangzhou et Shenzhen.
Le travail de Robert Jacquinot de Besange est reconnu dans les protocoles et les commentaires à la Convention de Genève de 1949[2]. Il a reçu la Légion d'honneur et l'ordre du Jade chinois[3].
En 1946, il est à la tête de la commission d'aide du Saint-Siège pour les réfugiés et les personnes déplacées à Berlin. Il y meurt le 10 septembre 1946.
Postérité
modifierUn film sur sa vie, Jacquinot : A Forgotten Hero réalisé par le cinéaste polonais Krzysztof Zanussi, est présenté au Festival international du film de Shanghai en 2009[4],[5].
En 2020, Sébastien Cassen réalise un film documentaire sur sa vie, Le Samaritain de Shanghai[6].
Hommages
modifier- Maison diocésaine Robert-Jacquinot, Saintes
Bibliographie
modifier- Joseph Dehergne: Le Père Jacquinot, dans Bulletin de l'Université l'Aurore, vol. 7 (1946) i-vi.
- C. R.: Le Père Jacquinot de Bésange, dans Études, vol.251 (1946), p. 258-260.
- The Story of the `Jacquinot Zone', dans China Album, Shanghai, 1939.
- La Zone Jacquinot, dans Relations de Chine, vol.13 (1937-1938), p. 336-347.
- Marcia R. Ristaino, The Jacquinot Safe Zone: Wartime Refugees in Shanghai, Stanford University Press, 2008, xviii-206 pp. (ISBN 978-0-80475793-5)
- Newsletter 32 du Souvenir français en Chine[7].
Liens externes
modifier- https://archive.wikiwix.com/cache/20171118150131/http://www.ambafrance-cn.org/1ere-conference-internationale-consacree-a-Robert-Jacquinot
- https://archive.wikiwix.com/cache/20150124000000/http://www.china.diplo.de/Vertretung/china/de/202-shan/__seiten/20141108-jacquinot-s.html
- http://www.bniao.org/Asset/Source/bnPeriodical_ID-45_No-1.pdf
Notes et références
modifier- « Robert jacquinot de besange - le héros inconnu de shanghai », sur Wikiwix (consulté le ).
- (en) « Robert Jacquinot de Besange, S.J. », Theology as a Process, (consulté le )
- (en) « Robert Jacquinot de Besange », sur Cédric Beau, (consulté le ).
- (en) « Jaquinot: A Forgotten Hero (USA) » [archive du ], Shanghai International Film Festival, (consulté le )
- « Shanghai Film Festival catalyzes co-productions CCTV-International », sur cctv.com (consulté le ).
- Saintes : un réalisateur sur les traces du père Robert Jacquinot, Sud-Ouest
- « Shanghai - Conférence Internationale "Robert Jacquinot de Besange" - Le Souvenir Francais de Chine », sur Le Souvenir Francais de Chine, (consulté le ).
- (no)/(en)/(zh) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en norvégien « Robert Jacquinot de Besange » (voir la liste des auteurs), en anglais « Robert Jacquinot de Besange » (voir la liste des auteurs) et en chinois « 饶家驹 » (voir la liste des auteurs).