Robert Florey

réalisateur, scénariste, acteur et producteur de cinéma franco-américain
Robert Florey
Nom de naissance Robert Gustave Fuchs
Naissance
Paris 9e
France
Nationalité Drapeau de la France Française
Drapeau des États-UnisAméricaine
Décès (à 78 ans)
Santa Monica, Californie
États-Unis
Profession Réalisateur, scénariste, acteur, producteur

Robert Gustave Fuchs, dit Robert Florey, est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur de cinéma franco-américain (naturalisé en 1926[1]), né le à Paris 9e[2], mort le à Santa Monica (Californie).

Robert Florey a fait la plus grande partie de sa carrière à Hollywood.

Biographie modifier

Orphelin très jeune, Robert Florey est élevé en Suisse. À son retour à Paris, en 1920, il collabore notamment à plusieurs magazines de cinéma, dont Cinémagazine et La Cinématographie française. Alors qu’il est à Nice pour interviewer Louis Feuillade, celui-ci l’engage comme assistant et comme acteur sur L'Orpheline. Avec sa longue silhouette dégingandée et son éternel sourire, il apparaît dans vingt-cinq courts métrages de Feuillade.

Parti en 1921 à Hollywood comme envoyé spécial de Cinémagazine, il s’y installe et devient tour à tour gagman pour la Fox, directeur de la publicité pour le couple Douglas Fairbanks-Mary Pickford, ami intime et chargé de relations publiques de Rudolph Valentino et interviewer de toutes les grandes stars hollywoodiennes. Ses rencontres avec Fatty, Chaplin, Tom Mix, William Russell et bien d’autres 4 lui fournissent la matière de nombreux articles qui deviennent ensuite des livres tels que Deux ans dans les studios américains (1924).

En 1927, après avoir été l’assistant de King Vidor et de Josef von Sternberg à la MGM, Florey réalise ses premiers courts métrages dont le côté poétique et même surréaliste surprend comme dans (en) The Life and Death of 9413: a Hollywood Extra (1928) sur un figurant rêvant d’être une vedette mais qui ne sera qu’un matricule à Hollywood et au ciel. Engagé ensuite par Paramount Pictures, il est envoyé aux Studios de Long Island pour réaliser les premiers essais parlants et chantants des stars de la compagnie. Dans la foulée, il réalise le moyen métrage Night Club, avec Fanny Brice, premier film parlant de la Paramount, puis reçoit la « mission impossible » de diriger les Marx Brothers dans leur premier film Noix de coco (1929). Ces fantaisistes iconoclastes apprécient ce jeune réalisateur français de tout juste vingt-neuf ans, curieux, inventif, et à l’humour malicieux. Fin 1929, Robert retrouve la France pour tourner notamment L'amour chante avec Florelle et Fernand Gravey ; puis Le Blanc et le Noir avec Raimu, adaptée d’une pièce de Sacha Guitry qui n’aurait pas été montrable aux États-Unis aux lois encore ségrégationnistes.

Revenu à Hollywood et désireux de mettre en scène un film d’horreur, Robert Florey travaille à l’adaptation de Frankenstein de Mary Shelley qu’il devait réaliser mais la réalisation est finalement confiée à James Whale. À titre de consolation, Universal Pictures demande à Florey d’adapter à l’écran une nouvelle d'Edgar Allan Poe, Double assassinat dans la rue Morgue, avec Béla Lugosi. Avec l’aide du chef opérateur Karl Freund il a élaboré des décors représentant le Paris du XIXe siècle s’inspirant des films expressionnistes allemands. Pour beaucoup d’historiens du cinéma, comme (en) William K. Everson, les meilleures réussites de Florey sont les films à petit budget qu’il a tournés pour Paramount Pictures à la fin des années 1930, comme Hollywood Boulevard (1936), L'Homme qui terrorisait New York (1937), et Dangerous to Know (1938). Ces films sont remarquables par leur rythme rapide, leur ton cynique et l’usage d’éclairage et d’angles de caméra semi-expressionnistes. Il tourne aussi trois films arec Anna May Wong, dont le thriller La Fille de Shangaï (Daughter of Shanghai).

Jusqu’en 1950, Robert Florey inscrit à sa filmographie particulièrement variée près de soixante titres, parmi lesquels, notamment, la comédie douce-amère Ex-Lady (1932) avec Bette Davis, deux classiques de l’horreur avec Peter Lorre : The Face Behind the Mask (1941) et La Bête aux cinq doigts (1946), et un « Tarzan », Tarzan et les Sirènes (1948). Il tourne des comédies musicales, des films « exotiques » comme Le Chant du désert (1943) avec Victor Francen et Marcel Dalio, ou Légion étrangère (1948) avec Vincent Price servant en Indochine. En 1946, Florey participe de façon très active à l’écriture, à la préparation et au tournage de Monsieur Verdoux, de Charlie Chaplin. En 1949, il réalise l'excellent film noir Le passé se venge (The Crooked Way) avec John Payne et Ellen Drew.

À partir des années 1950, Robert Florey se tourne vers la télévision. On lui attribue trois cents réalisations. Il filme notamment le Loretta Young Show, L’Histoire de Doreen Maney (1960) du feuilleton Les Incorruptibles avec Robert Stack. Il fait un dernier épisode de Au-delà du réel en 1963. Puis il se consacre à l’écriture de ses souvenirs : La Lanterne magique (1966) et Hollywood année zéro (1972). Robert Florey meurt des suites d’un cancer dans sa soixante-dix neuvième année, le , à Santa Monica, tout près d'Hollywood.

En introduction à sa séance du dimanche , en préalable à la projection du film Danger Signal tourné aux États-Unis, Patrick Brion créateur et présentateur du Cinéma de minuit a - fait rare dans cette émission - déploré l'impossibilité pour des questions de droits, de diffuser à la télévision la quasi-totalité des films de Robert Florey tournés en France.

En 1939, Robert Florey a épousé l’actrice figurante Virginia Dabney[3] (1907-2000), originaire d'Atlanta.

Filmographie modifier

Comme réalisateur modifier

Cinéma modifier

Télévision modifier

Comme scénariste modifier

Comme acteur modifier

Comme producteur modifier

Publications modifier

  • Filmland, Paris, 1923
  • Deux ans dans les studios américains, Paris, 1924 ; édition révisée, 1984.
  • Douglas Fairbanks, sa vie, ses films, ses aventures, Paris, 1926.
  • Pola Negri, Paris, 1926.
  • Adolphe Menjou (avec André Tinchant), Paris, 1927.
  • Charlie Chaplin, Paris, 1927.
  • Ivan Mosjoukine (avec Jean Arnoy), Paris, 1927.
  • Hollywood d'hier et d'aujourd'hui, Paris, 1948.
  • Monsieur Chaplin ou le Rire dans la nuit (avec Maurice Bessy), Paris, 1952.
  • La Lanterne magique, Lausanne, 1966.
  • Hollywood années zéro. La Préhistoire, l'invention, les pionniers, naissance des mythes, Paris, 1972.
  • Hollywood Village : naissance des studios de Californie, Paris, 1986.

Distinctions modifier

Notes et références modifier

4 Dominique Lebrun, Paris Hollywood : les Français dans le cinéma américain, Hazan (ISBN 978-2-85025-136-8)

Liens externes modifier