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Rivière Ashuanipi

La rivière Ashuanipi (anglais : Ashuanipi River) est un affluent du réservoir Smallwood, d’une longueur d’environ 345 km, située au centre de la péninsule du Québec-Labrador[2]. Elle constitue la branche mère du fleuve Churchill.

Rivière Ashuanipi
Illustration
Bassin du fleuve Churchill.
Carte
Tracé du cours d'eau et de ses principaux affluents.[1]
Caractéristiques
Longueur 345 km
Bassin 25 928 km2
Bassin collecteur Mer du Labrador, océan Atlantique
Débit moyen 394 m3/s
Régime Nival
Cours
Source Lac Ashuanipi
· Localisation Labrador, Division No. 10, Subd. D
· Altitude 529 m
· Coordonnées 53° 00′ 13″ N, 66° 14′ 53″ O
Embouchure Réservoir Smallwood
· Localisation Labrador, Division No. 10, Subd. D
· Altitude 472 m
· Coordonnées 53° 58′ 11″ N, 65° 24′ 34″ O
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche Rivière Shabogamo, rivière McPhadyen, rivière Howells
· Rive droite Rivière Miron
Pays traversés Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau de Terre-Neuve-et-Labrador Terre-Neuve-et-Labrador
Région administrative Labrador
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Description modifier

La rivière Ashuanipi s’écoule de l’extrémité nord du lac Ashuanipi qui se situe à une altitude de 529 m et couvre une superficie de 517 km²[3]. Le lac Ashuanipi est alimenté par de nombreuses rivières dont la plus importante est la rivière Embarrassée[4] grossie de la rivière Summit[5]. La route Translabradorienne reliant Labrador City à Happy Valley-Goose Bay traverse la rivière 6 km en aval du lac Ashuanipi.

La rivière Ashuanipi coule sur près de 65 km vers le nord, effectue deux coudes marqués vers le sud-ouest (en recevant la rivière Shabogamo qui arrose Labrador City) puis le nord au niveau d'Emeril, forme plusieurs lacs (Wightman, Gravel, Molson) en recevant l'abondante rivière Miron en rive droite[6] émissaire du lac Miron[7]. Elle traverse ensuite les lacs Menihek sur une longueur d'environ 100 km[8]. Un des principaux affluents des lacs Menihek est la rivière McPhadyen venant de l'ouest[9]. Le chemin de fer de la Côte-Nord et du Labrador puis la ligne de chemin de fer du Transport ferroviaire Tshiuetin longent du sud au nord la rive orientale de la rivière Ashuanipi et des lacs Menihek qui coulent dans la fosse du Labrador.

À l'embouchure des lacs Menihek se trouve le barrage de la centrale hydroélectrique Menihek qui a une puissance installée de 18,7 MW et utilise une hauteur de chute de 12 m maximum. La ligne de chemin de fer du Transport ferroviaire Tshiuetin passe sur le barrage. La rivière Ashuanipi effectue à ce niveau un coude vers le sud-est et traverse ensuite un système sinueux de lacs interconnectés, successivement les lacs Marble[10], Astray[11] qui reçoit l'abondante rivière Howells venant de l'ouest du lac Howells à travers une profonde vallée glaciaire avancée en territoire québécois[12] (prolongement géologique des lacs Menihek[13]) au sud des vastes mines de fer de Schefferville, Dyke[14] et Petitsikapau[15]. La rivière s'oriente vers le sud-est sur les 100 derniers kilomètres et rejoint la rive nord-ouest du réservoir Smallwood. La rivière a alors la forme d’un lac qui s’élargit sur presque toute sa longueur.

Hydrologie modifier

La rivière Ashuanipi draine une superficie de 25 928 km2[16]. Le débit moyen en aval des lacs Menihek est de 394 m3/s. Les débits mensuels les plus élevés se produisent généralement pendant la fonte des neiges en juin, avec une moyenne de 1 020 m3/s.[17].

Le débit moyen de la rivière en aval du lac Wightman (53° 13′ 39″ N, 66° 12′ 21″ O)[18], après avoir reçu la rivière Shabogamo, s'établit à 181 m3/s pour un bassin versant de 8 310 km2[19]. Le débit de la rivière va ensuite gonfler par l'apport de la rivière Miron puis surtout au niveau des lacs Menihek en recevant les cours d'eau venus du vaste plateau lacustre situé à l'ouest, notamment la rivière McPhadyen qui constitue l'affluent le plus important de la rivière Ashuanipi. Ces cours d'eau abondants réagissent très fortement lors de la fonte des neiges du fait de la nature du terrain, avec de fortes pointes de crue. Le maximum de crue de la rivière Ashuanipi, d'environ 600 m3/s en aval du lac Wightman, atteint ainsi près de 1 700 m3/s aux rapides Menihek, la rivière McPhadyen dépassant les 400 m3/s[20]. La rivière Ashuanipi continue de se renforcer après les rapides Menihek en recevant la rivière Howells et le drainage du vaste lac Attikamagen[21]. Son débit moyen à l'embouchure du réservoir Smallwood n'a pas été calculé mais doit probablement dépasser les 500 m3/s, le débit originel du fleuve Chuchill au niveau du lac Flour[22] en amont des chutes Churchill étant de 719 m3/s[23].

La rivière Ashuanipi et ses affluents en amont du lac Ashuanipi constituent une tête de bassin drainant l'intérieur du plateau du Labrador au cœur de la péninsule du Québec-Labrador. Ceci explique la forme du Labrador depuis 1927, lorsque le Conseil privé de Londres trancha le débat sur la frontière Québec-Labrador en situant la fin de la côte du Labrador à la limite du bassin versant se déversant dans la mer du Labrador[24].

La ligne de partage des eaux est par endroits très peu marquée dans le Labrador central qui compte de nombreuses tourbières subarctiques[25]. Si elle a pu être identifiée grâce aux technologies modernes, il existe des secteurs polyréiques (drainés vers deux versants différents) et des secteurs aréiques (situés sur la hauteur des terres et non drainés)[26].

Notes et références modifier

  1. ↑ Relation OpenStreetMap
  2. ↑ Gouvernement du Canada, « Ashuanipi River », sur Ressources naturelles Canada, (consulté le ).
  3. ↑ (en) Global Lakes & Reservoirs Repository - GLR, « Ashuanipi Lake », sur worldlake-db.com (consulté le ).
  4. ↑ Gouvernement du Canada, « Rivière Embarrassée », sur Ressources naturelles Canada, (consulté le ).
  5. ↑ Gouvernement du Canada, « Summit River », sur Ressources naturelles Canada (consulté le ).
  6. ↑ Gouvernement du Canada, « Miron River », sur Ressources naturelles Canada, (consulté le ).
  7. ↑ Gouvernement du Canada, « Miron Lake », sur Ressources naturelles Canada, (consulté le ). alimenté par plusieurs petites rivières
  8. ↑ Gouvernement du Canada, « Menihek Lakes », sur Ressources naturelles Canada, (consulté le ).
  9. ↑ Gouvernement du Canada, « McPhadyen River », sur Ressources naturelles Canada, (consulté le ).
  10. ↑ Gouvernement du Canada, « Marble Lake », sur Ressources naturelles Canada, (consulté le ).
  11. ↑ Gouvernement du Canada, « Astray Lake », sur Ressources naturelles Canada, (consulté le ).
  12. ↑ Gouvernement du Canada, « Howells River », sur Ressources naturelles Canada, (consulté le ).
  13. ↑ (en) T.S. van Nostrand, A. Westhues et S. Broughm, « Geology of the Northeastern Ashuanipi Complex, Western Labrador », sur nr.gov.nl.ca, (consulté le ).
  14. ↑ Gouvernement du Canada, « Dyke Lake », sur Ressources naturelles Canada, (consulté le ).
  15. ↑ Gouvernement du Canada, « Petitsikapau Lake », sur Ressources naturelles Canada, (consulté le ).
  16. ↑ (en) Hatch, « The Lower Churchill Project Muskrat Falls Project »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur pub.nf.ca, (consulté le ).
  17. ↑ Gouvernement du Canada, « Graphique du débit quotidien pour ASHUANIPI RIVER AT MENIHEK RAPIDS (03OA001) [NL] », sur eau.ec.gc.ca, (consulté le ).
  18. ↑ Gouvernement du Canada, « Wightman Lake », sur Ressources naturelles Canada, (consulté le ).
  19. ↑ Gouvernement du Canada, « Graphique du débit quotidien pour ASHUANIPI RIVER BELOW WIGHTMAN LAKE (03OA004) [NL] », sur eau.ec.gc.ca, (consulté le ).
  20. ↑ Gouvernement du Canada, « Graphique du débit quotidien pour MCPHADYEN RIVER NEAR THE MOUTH (03OA003) [NL] », sur eau.ec.gc.ca, (consulté le ).
  21. ↑ Gouvernement du Canada, « Attikamagen Lake », sur Ressources naturelles Canada, (consulté le ).
  22. ↑ Gouvernement du Canada, « Flour Lake », sur Ressources naturelles Canada, (consulté le ).
  23. ↑ (en) Ken Rolling, « HYDROLOGY 5.1 Database », sur mae.gov.nl.ca, (consulté le ).
  24. ↑ Martin Simard, « La frontière Québec-Labrador : quels effets sur le développement des ressources et des populations du Nord? », sur journals.openedition.org, (consulté le ).
  25. ↑ Serge Payette et Line Rochefort, Écologie des tourbières du Québec-Labrador, Montréal, Presses de l'Université Laval, , 621 p. (ISBN 978-2-7637-1222-2, lire en ligne), page 78.
  26. ↑ Henri Dorion, « Les frontières du Québec : l’état de la question », sur saic.gouv.qc.ca, (consulté le ).

Annexes modifier

Articles connexes modifier

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