Religion au Burkina Faso

Plusieurs religions au Burkina Faso sont pratiquées par la population (environ 21 millions environ, diaspora non comprise, en 2020). Le quatrième recensement général de la population et de l’habitation du Burkina Faso, réalisé sur le terrain au mois de [1], recense 61,6 % de musulmans, 23,2 % de chrétiens (19 % de catholiques et 4,2 % de protestants), 15,3 % d'animistes, 0,6 % d'autres religions et 0,4 % de sans religion[1].

Profession de foi sur un taxi-brousse.

Une estimation de 2010 de la Central Intelligence Agency indique 62,5 % de musulmans, 23,2 % de catholiques, 7,8 % de pratiquants des religions traditionnelles ou de l'animisme, et 6,5 % de protestants[2].

Le Burkina Faso est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique.

Islam (60..65 %) modifier

Christianisme (20..25 %) modifier

Le christianisme apparaît (pour évangélisation des populations) en 1896.

Le , une étude portant sur la «cartographie des églises et missions évangéliques au Burkina Faso» - initiée par l'ONG Compassion Internationale et commanditée par la Fédération des Églises et Missions Evangéliques[3] (FEME) -, a révélé que le pays recense à ce jour 6 094 églises et 6 166 pasteurs.

De manière plus précise, il ressort de cette étude que «79,8 % des églises sont implantées en milieu rural. Et, la région de l’Est regroupe le plus grand nombre d’églises, soit 1 073 sur les 6 094 tandis que la région du Sahel compte 112 églises. L’étude a également révélé que trois dénominations sont utilisées pour désigner les églises évangéliques au Burkina Faso : Église des Assemblées de Dieu, Centre international d’évangélisation (1987) et Église biblique de la vie profonde (1973). En ce qui concerne les regroupements évangéliques, contrairement aux autres fédérations, l’étude a indiqué que les Églises membres de la FEME sont représentées dans toutes les régions et totalisent 5 753 églises».

La croissance s’est révélée être explosive au fil des dernières décennies. Ainsi «entre 1931-1940, l’Union des églises évangéliques baptistes et l'Église protestante évangélique[4] qui disposaient déjà chacune d’une église, se retrouvent actuellement avec 128 et 99 églises respectives sur toute l’étendue du territoire national. Le Centre international d’évangélisation qui a inauguré sa première église entre 1971 et 1980 a connu une «explosion» et compte à ce jour 280 églises réparties dans toutes les treize régions du Burkina».

Seule ombre au tableau, le niveau d’instruction des pasteurs et la place des femmes dans le ministère : «le document a dévoilé que l'Église évangélique du Burkina de façon générale compte au total 39 femmes pasteurs dont 7 sont des pasteurs principaux de leurs églises respectives. Les statistiques ont prouvé aussi que 54,3 % des pasteurs n’ont pas franchi le niveau primaire, moins de 36,6 % ont atteint le secondaire et moins de 13,2 % le supérieur»[5].

Mais la plus grande dénomination pentecôtiste demeure l'Église des Assemblées de Dieu. Elle est aussi la première à s'implanter au Burkina[6].

Catholicisme (19..20 %) modifier

L'Église catholique est organisée en trois archidiocèses : l'archidiocèse de Bobo-Dioulasso, l'archidiocèse de Ouagadougou, et l'archidiocèse de Koupéla.

Le Burkina Faso abrite plusieurs grands lieux de pèlerinage[7] :

Animisme (15..20 %) modifier

 
Autel de sacrifices à Banfora.

L’animisme (du latin animus, originairement « esprit », puis « âme ») est la croyance en un esprit, une force vitale, qui anime les êtres vivants, les objets mais aussi les éléments naturels, comme les pierres ou le vent, ainsi qu'en des génies protecteurs.

Ces âmes ou ces esprits mystiques, manifestations de défunts ou de divinités animales, peuvent agir sur le monde tangible, de manière bénéfique ou non. Il convient donc de leur vouer un culte. Ainsi défini, comme « croyance à l'âme et à une vie future et, corrélativement, croyance à des divinités directrices et des esprits subordonnés », l'animisme peut caractériser des sociétés extrêmement diverses, situées sur tous les continents.

Au Burkina Faso, l'animisme est la plus ancienne religion, présente avant l'arrivée des trois monothéismes.

Pendant longtemps, cette religion n'était pas légalement reconnue à l'image de ces religions sœurs. En 2017,le projet de loi controversé sur les libertés religieuses est retiré[8].

Autres spiritualités modifier

Liberté religieuse modifier

La liberté de culte est garantie. En effet, la Constitution burkinabè[9] dispose que le Burkina Faso est un État laïc. Elle garantit aux personnes le droit de choisir et changer leur religion, et de pratiquer celle de leur choix.

Néanmoins, les partis politiques basés sur l'appartenance religieuse, ethnique ou régionale sont interdits. Il existe d'ailleurs l'Observatoire National des Faits Religieux[10], en abrégé ONAFAR, qui est une structure visant à promouvoir la coexistence pacifique entre les communautés religieuses et le respect des différences de croyance, de culture et d'opinion.

Longtemps considéré comme un exemple de coexistence pacifique des différentes religions, le pays est en proie à des tensions religieuses croissantes. L'arrivée d'un islam rigoriste des pays du Golfe ainsi que la montée en puissance d'églises protestantes plus radicales sont vues comme une des causes du problème par l'International Crisis Group.

L'administration de l'État, héritée du colonialisme, et plus souvent chrétienne, ne reflète pas la majorité musulmane de la population. De plus, la montée du terrorisme islamiste en Afrique de l'Ouest est également pointée du doigt[11].

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Katrin Langewiesche, Mobilité religieuse : changements religieux au Burkina Faso, LIT Verlag, Münster, 2003, 438 p. (ISBN 9783825856793)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Comité national du recensement, « Recensement général de la population et de l'habitation de 2006 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Conseil national de la statistique, (consulté le ).
  2. « BURKINA FASO », sur CIA (consulté le )
  3. « Fédération des Églises et Missions Évangéliques du Burkina Faso Archives », sur Burkina24.com - L'Actualité du Burkina Faso 24h/24 (consulté le )
  4. « Qu'est-ce que l'église protestante évangélique ? », Ouest-France,
  5. Compassion Internationale Burkina Faso, Étude commanditée par la FEME
  6. Pierre-Joseph Laurent, « L'Église des Assemblées de Dieu du Burkina-Faso. Histoire, transitions et recompositions identitaires / The Church of the Assemblies of God in Burkina-Faso: History, Transitions and Identity », Archives de Sciences Sociales des Religions, vol. 105, no 1,‎ , p. 71–97 (DOI 10.3406/assr.1999.1079, lire en ligne, consulté le )
  7. La Croix Africa [1], consulté le
  8. « Le gouvernement du Burkina Faso retire un projet de loi controversé sur les libertés religieuses », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  9. « Loi constitutionnelle no 072-2015/CNT portant révision de la constitution » [PDF], sur assembleenationale.bf
  10. Issoufou Ouédraogo, « Observatoire national des faits religieux : Les membres en conclave pour mieux appréhender l’année 2021 », sur lefaso.net,
  11. Ludivine Laniepce, « Au Burkina Faso, la tolérance religieuse n’est pas un acquis », sur La Croix, (consulté le )