Relations entre la Belgique et l'Espagne

Relations entre la Belgique et l'Espagne
Drapeau de la Belgique
Drapeau de l'Espagne
Belgique et Espagne
Belgique Espagne
Ambassades
Ambassade de Belgique en Espagne
  Ambassadeur Marc Calcoen
  Adresse Paseo de la Castellana, 18 (6°)
28046 Madrid
  Site web Site officiel
Ambassade d'Espagne en Belgique
  Ambassadeur Cecilia Yuste Rojas
  Adresse Rue de la Science, 19
1040 Etterbeek (Bruxelles)
  Site web Site officiel

Les relations entre la Belgique et l'Espagne sont les relations bilatérales de la Belgique et de l'Espagne, deux États membres de l'Union européenne. Les relations sont considérées comme « bonnes » et sans « contentieux significatif », notamment du fait de l'appartenance commune à l'Union européenne ou à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord[1].

Histoire modifier

De 1599 à 1603, Baltasar de Zúñiga y Velasco fut ambassadeur de Philippe III auprès de la cour d'Isabelle-Claire-Eugénie d'Autriche et d'Albert d'Autriche au Palais du Coudenberg (aujourd'hui Parc de Bruxelles).

XIXe siècle : indépendance de la Belgique et établissement des relations diplomatiques modifier

Les relations entre la Belgique et l'Espagne sont établies peu après l'indépendance de la Belgique en 1830. Le premier diplomate espagnol en poste à Bruxelles est le comte Pedro d'Alcantara d'Argaiz, chargé d'affaires en Belgique à partir de 1834[1].

XXe siècle modifier

Première Guerre mondiale modifier

Le , Rodrigo de Saavedra y Vinent, est nommé ambassadeur d'Espagne auprès du Royaume de Belgique. Auparavant, les représentants de l'Espagne portaient le titre de « ministre plénipotentiaire »[1].

Guerre civile espagnole (1936-1939) modifier

Dès , des Belges participent aux combats contre les forces franquistes[2]. Cependant la politique du gouvernement est alors la non intervention[3]. En dépit de cela, l'« affaire d'Espagne » éclatera, révélant des contrats passés entre des firmes belges et des parties au conflit[4].

Le , Paul-Henri Spaak reconnaîtra devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat, qu'il est partisan de l'établissement de relations avec l'Espagne franquiste[5]. Cependant, la décision finale est laissée au Congrès parti ouvrier belge. Le congrès vote finalement contre la reconnaissance, ce qui signifie que le gouvernement doit démissionner. Toutefois, le , le Congrès autorise le maintien du gouvernement qui doit cependant démissionner après la nomination d'un activiste flamand. Le , le gouvernement intérimaire catholique-socialiste, et son ministre des Affaires étrangères Eugène Soudan, normalise les relations avec l'Espagne franquiste[5].

Seconde Guerre mondiale modifier

Après-guerre modifier

Dans l'immédiat après-guerre, l'Espagne était l'une des plateformes des réseaux d'exfiltration nazis visant à les faire fuir en Amérique du Sud. Certains d'entre eux ont également trouvé refuge en Espagne, comme Léon Degrelle, leader des Rexistes belges[6].

Fin de la dictature et adhésion de l'Espagne aux structures européennes modifier

Peu après la mort de Franco en 1975 et la phase subséquente de démocratisation sous le roi Juan Carlos Ier, l'Espagne rejoint l'OTAN en 1982 tandis que le Royaume de Belgique en est un membre fondateur. En 1986, l'Espagne adhéra aux Communautés européennes, dont la Belgique est également un membre fondateur, et, en 1988, à l'Union de l'Europe occidentale.

En 1999, la Belgique et l'Espagne adoptent l'euro.

XXIe siècle modifier

Le , le roi d'Espagne Felipe VI a participé aux commémorations du début de la Première Guerre mondiale à Liège[1]. Le roi et sa femme Letizia Ortiz se rendirent de nouveau en Belgique les 11 et pour les commémorations[1].

Crise catalane de 2017 modifier

Après le référendum du , déclaré contraire à l’article 155 de la constitution espagnole, Theo Francken, secrétaire d'État belge à l'Asile et aux Migrations, crée la polémique le en proposant d'accueillir Puigdemont en Belgique (sans toutefois que ce processus ne soit sous son contrôle)[7]. Le Premier ministre belge Charles Michel demande alors à son secrétaire d’État de ne pas « jeter de l'huile sur le feu », soulignant qu'une éventuelle demande d'asile n'était « pas à l'ordre du jour ». La position belge étant officiellement d'appeler au dialogue entre les autorités espagnoles et catalanes[8]. Le lendemain de la déclaration de Théo Francken, le président de la Généralité de Catalogne Carles Puigdemont fuit en Belgique, en compagnie de cinq anciens conseillers de la Généralité, Meritxell Borràs, Antoni Comín, Joaquim Forn, Dolors Bassa et Meritxell Serret[9].

Alors qu'il est toujours en Belgique, la justice espagnole — par l'intermédiaire de la juge de l'Audience nationale Carmen Lamela — lance le à son encontre un mandat d'arrêt européen pour rébellion, sédition, détournement de fonds publics et désobéissance à l'autorité, tandis que huit ex-membres du gouvernement catalan sont placés en détention provisoire à Madrid pour les mêmes motifs[10]. Cependant, certaines de ces accusations n'ont pas d'équivalent en droit belge. Le suivant, Carles Puigdemont et les quatre anciens conseillers qui l'accompagnaient se rendent aux autorités judiciaires belges. Ils sont placés en garde à vue en attendant d'être auditionnés par un juge d'instruction qui aura 24 heures pour statuer entre trois possibilités : refuser la demande d'extradition européenne, garder les prévenus en détention provisoire jusqu'à une décision ultérieure ou les laisser en liberté sous conditions[11]. Les cinq accusés sont finalement remis en liberté mais leurs passeports sont confisqués ; ils ont interdiction de quitter le territoire belge sans l’accord du juge d’instruction, doivent résider à une adresse fixe, et devront se présenter personnellement à tous les actes de procédure ou à toutes les convocations des autorités judiciaires et policières[12]. La chambre du conseil du tribunal de première instance doit se prononcer sous 15 jours sur l'exécution du mandat d'arrêt. Le , le tribunal — qui a examiné le mandat — indique qu'il rendra sa décision après avoir entendu les plaidoiries de la défense le . Mariano Rajoy fait savoir qu'il respectera les décisions de la justice belge[13].

Le le Tribunal suprême espagnol retire le mandat d'arrêt international visant Carles Puigdemont, mais maintient le mandat d'arrêt espagnol[14]. La procédure d'extradition prend fin le [15].

Coopérations thématiques modifier

Sources modifier

Références modifier

Bibliographie modifier

  • (es) Ficha país - Bélgica, Ministère des Affaires étrangères espagnol, (lire en ligne)
  • José Gotovitch, La Belgique et la guerre civile espagnole : un état des questions, Centre de recherches et d'études historiques de la Seconde Guerre mondiale et Université libre de Bruxelles, (lire en ligne)
  • (es) Claudi Pérez, « Puigdemont y cinco exconsejeros se refugian en Bruselas », El País,‎ (lire en ligne)
  • Le Soir, « Catalogne : l’avocat belge Paul Bekaert nommé conseiller par Puigdemont », Le Soir,‎ (lire en ligne)
  • « Catalogne : l'Espagne lance un mandat d'arrêt européen contre Puigdemont », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  • (es) Álvaro Sánchez et Silvia Ayuso, « Puigdemont y los exconsellers huidos se entregan voluntariamente en una comisaría de Bruselas », El País,‎ (lire en ligne)
  • Cécile Ducourtieux et Sandrine Morel, « Le président catalan destitué Puigdemont libéré sous condition par la justice belge », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  • Le Monde, AFP et Reuters, « La justice belge diffère l’examen du mandat d’arrêt européen émis contre Carles Puigdemont », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Le Monde, « Le Tribunal suprême espagnol retire le mandat d’arrêt international visant Carles Puigdemont », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Le Monde, « Catalogne : fin de la procédure d’extradition contre Carles Puigdemont », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • RTBF et Belga, « Catalogne: Charles Michel demande à Theo Francken de ne pas "jeter de l'huile sur le feu" », RTBF,‎ (lire en ligne)

Compléments modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier