Reichstag (Autriche)

diète constituante de l'empire des Habsbourg réunie en 1848-1849

Le Reichstag [ʁajʃstaɡ][1] (de l'allemand [ˈʁaɪ̯çsˌtaːk][2] Écouter litt. « Diète d'Empire ») est la première assemblée élue en Autriche mise en place à la suite de la révolution de 1848. Il est inauguré le par l'archiduc Jean-Baptiste d'Autriche, qui représente l'empereur, en fuite[3]. Les premières sessions ont eu lieu dans le manège d'hiver (Winterreitschule) de l'École espagnole d'équitation au palais impérial du Hofburg à Vienne.

La première séance du Reichstag à Vienne en 1848.

Constitution modifier

 
Le manège d'hiver de nos jours.

L'assemblée est constituée de 383 députés de langue germanique et slave issus des terres de la Couronne de l'empire d'Autriche. Les pays du royaume de Hongrie n'y sont pas représentés, ayant leur propre assemblée à Pest. Les nationalités représentées sont donc les Tchèques des pays de la Couronne de Bohême, les Polonais, les Ruthènes et les Roumains de la Galicie, les Italiens du Tyrol et du Littoral autrichien, les Croates de la Dalmatie, et les Allemands des territoires héréditaires des Habsbourg, qui sont en minorités. Cette grande diversité linguistique rend la communication difficile. 92 députés sont agriculteurs ou petits propriétaires terriens. En comparaison, ils ne sont que trois au parlement de Francfort[4],[3].

Parmi les députés figuraient les ministres Alexander Bach, Anton von Doblhoff-Dier, Franz von Pillersdorf et Johann von Wessenberg, ainsi que les écrivains Karel Havlíček Borovský, František Ladislav Rieger et Josef Kajetán Tyl, l'historien František Palacký, l'aristocrate Alfred Józef Potocki et le rabbin Isaak Mannheimer.

Travail modifier

Son principal fait d'armes est d'avoir aboli la seigneurie le . L'empereur ratifiant la loi le [5],[3]. Le servage avait déjà été abrogé dans le cadre du Joséphisme en 1792, confirmé par le Code civil autrichien (ABGB) de 1812.

Fin modifier

Dès le , il doit déménager de Vienne à Kroměříž (Kremsier) en Moravie pour fuir la révolution d'octobre qui éclate dans la capitale autrichienne. Il est finalement dissous le [5],[3].

Conséquences modifier

 
Plaque commémorative dans la Reitschulgasse.

Un projet de rétablissement d'une assemblée naît avec la mise en place du diplôme d'octobre en 1860. Toutefois, il n'aurait pas été élu directement : ce sont les assemblées régionales qui en auraient désigné les membres.

La Patente de février 1861 prévoit également une assemblée élue. Elle est portée par le ministre-président Anton von Schmerling. Finalement, la Hongrie, l'Italie, puis, par la suite, les tchèques empêchent sa mise en place. Un parlement croupion prend tout de même place dans un bâtiment provisoire en bois devant le Schottentor. Le peuple l'appelle en dérision le « théâtre de Schmerling[6] ». Son nom est changé en Reichsrat. L'empereur François-Joseph ne voulait, au départ, que lui donner un rôle consultatif. Cette nouvelle assemblée obtient toutefois un rôle institutionnel lors de l'entrée en vigueur de la constitution associée au compromis austro-hongrois de 1867.

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
  2. Prononciation en allemand standard (haut allemand) retranscrite selon la norme API.
  3. a b c et d Siemann 1985, p. 143
  4. Siemann 1985, p. 126
  5. a et b Botzenhart 1998, p. 132
  6. « Schmerlingtheater »

Bibliographie modifier

  • (de) Manfred Botzenhart, 1848/1849 Europa im Umbruch, Paderborn, Schöningh, , 285 p. (ISBN 3-506-97003-8) 
  • (de) Wilhelm Brauneder, Österreichische Verfassungsgeschichte, Viennes, (ISBN 3-214-14874-5)
  • (de) Andreas Gottsmann, Der Reichstag von Kremsier und die Regierung Schwarzenberg. Die Verfassungsdiskussion des Jahres 1848 im Spannungsfeld zwischen Reaktion und nationaler Frage., Viennes, coll. « Geschichte und Politik »,
  • (de) G. Kolmer, Parlament und Verfassung in Österreich, t. 1,
  • (de) Herbert Schambeck, Österreichs Parlamentarismus : Werden und System, Berlin, Duncker & Humblot, , 917 p. (ISBN 978-3-428-06098-6)
  • (de) Wolfram Siemann, Die deutsche Revolution von 1848/49, Francfort-sur-le-main, Suhrkamp, , 255 p. (ISBN 3-518-11266-X) 

Liens externes modifier