Recha Sternbuch
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Biographie
Naissance
Décès
(à 65 ans)
Paris
Nom de naissance
Recha RottenbergVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Père
Fratrie
Enfant
Avraham Shṭernbukh (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Recha Sterbuch, née Recha Rottenberg le [1] 1905 en Pologne et morte à Paris le [1] 1971 est une femme juive orthodoxe suisse, d'origine polonaise, célèbre pour ses activités de sauvetage de Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Elle est la fille du grand-rabbin Markus Rottenberg, grand-rabbin d'Anvers de 1918 jusqu'à sa déportation à Vittel durant la Seconde Guerre mondiale. De Vittel, il est déporté à Auschwitz. Elle est la sœur du grand-rabbin Chaim Yaakov Rottenberg d'Anvers et Paris, la tante du rabbin Mordechai Rottenberg, rabbin actuel de la synagogue de la rue Pavée dans le 4e arrondissement de Paris (Pletzl) (Le Marais). Recha Sterbuch et son mari Isaac (Yitzchak) Sternbuch coordonnent à partir de la Suisse leurs opérations de sauvetage.

Éléments biographiques modifier

Recha[2] Rottenberg est née le en Pologne. Elle est la cinquième des neuf enfants du grand-rabbin Markus (Mordechai) Rottenberg[3]né le [4] à Cracovie, en Galicie,Pologne et de Sara Hendel Rottenberg née Friedman[5], née à Dentskrennis, en [6].

Son père, le grand-rabbin d'Anvers depuis 1918, est originaire de Cracovie en Pologne. Il faisait partie des Moetzes Gedolei HaTorah[7],[8]. Tout d'abord déporté à Vittel en France, il sera ensuite déporté à Auschwitz où il meurt en .

Recha Rottenberg épouse Yitzchak Sternbuch, un homme d'affaires de Montreux (canton de Vaud) en Suisse[9].

À partir de la Suisse, avec son mari, Recha Sterbuch jouera un rôle important dans le sauvetage des Juifs, durant la Seconde Guerre mondiale[10].

Elle qui a sauvé tant de vies n'a pas pu sauver celle de son célèbre père. Vers la fin de la guerre, Recha Sternbuch obtint que son père, le grand-rabbin Markus (Mordechai) Rottenberg soit libéré. Mais il refuse sa liberté si elle ne s'accompagne pas de celle des autres détenus à Vittel. Il n'obtient pas une réponse favorable. Ils ont été déportés par le convoi n° 72 du 29 avril 1944 parti de Drancy via la gare de Bobigny vers Auschwitz. Il y meurt ainsi que son épouse, Sara Rottenberg[11].

Elle est une sœur aînée du grand-rabbin Chaim Yaakov Rottenberg (1909-1990) d'Anvers et Paris, la tante du rabbin Mordechai Rottenberg (1958-), rabbin actuel de la synagogue de la rue Pavée dans le 4e arrondissement de Paris (Pletzl) (Le Marais).

Le sauvetage de Juifs durant la Seconde Guerre mondiale modifier

Recha et Isaac Sternbuch sont les représentants de la Suisse au Vaad Hatzalah (Vaad ha-Hatsala)[12] le comité de sauvetage de l'Union américaine des rabbins orthodoxes[13]. Ils habitent alors à Saint-Gall (canton de Saint-Gall). Recha Sternbach est aussi responsable pour le Vaad Hatzala des Juifs de Pologne[14].

Dès 1939, en utilisant de faux-visas, les Sternbuch réussissent à libérer des centaines de détenus du camp de concentration de Dachau, et avec l'aide du chef de police de Saint-Gall, Paul Grueninger, les font venir en Suisse. Ils les aident à obtenir des passeports paraguayens qui permettent de sauver des vies[15].

Les Sternbuch réussissent à sauver 1 200 détenus du camp de concentration de Theresienstadt, en [14].

Le télégramme de septembre 1942 modifier

Isaac et Recha Sternbuch font parvenir un télégramme en aux leaders juifs américains via le consulat de Pologne à New York, qui selon Rafael Medoff (2000)[16], serait un des premiers messages venant d'Europe à atteindre les États-Unis avec une information explicite sur le génocide nazi.

Le télégramme se lit comme suit :

« Selon une information récente authentique, les autorités allemandes ont évacué le dernier ghetto à Varsovie, assassinant bestialement environ cent mille juifs. Les assassinats de masse continuent... Les déportés des autres pays occupés subiront le même sort. On doit supposer que seules des fortes représailles de la part de l'Amérique peut arrêter ces persécutions. Agissez tant que vous pouvez pour déclencher une réaction américaine pour arrêter ces persécutions. Agissez tant que vous pouvez pour déclencher une telle réaction, secouer les hommes d'État, la presse et la communauté[17]. »

Bibliographie modifier

Documentaire modifier

L'histoire de Recha Sternbuch est racontée dans le film Unlikely Heroes (2003), avec pour narrateur Ben Kingsley[24].

Notes et références modifier

  1. a et b « Sternbuch, Recha » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  2. Le prénom de Recha en hébreu veut dire douce, voir Behind the names. Hebrew Submitted Names. ou c'est peut-être un diminutif de Rachel ?
  3. Voir Friedenson & Kranzler, 1999, p. 23.
  4. Voir, Klarsfeld, 1978.
  5. Voir, (en) Marcus Rottenberg. The Central Database of Shoah Victims' Names. Yad Vashem.
  6. Voir, Klarsfeld, 1978. Le jour n'étant pas indiqué.
  7. Voir Friedenson & Krantzler, 1999, p. 23-24.
  8. Des photos du Rabbin Mordechai Rottenberg et de son épouse sont publiées dans l'ouvrage de Friedenson & Krantzler, 1999, p. 24.
  9. Ils ont un fils, Avrahom Sternbuch. Voir, Leonard & Leonard, 2012, p. 68.
  10. Voir, (en) Holocaust Rescuers. Jean-Marie & Benoît Musy.
  11. Voir Friedenson & Kranzler, 1999, p. 23-24, qui mentionnent le prénom de Dvora !
  12. Voir, (en) An Inventory to the Vaad Hatzala Collection, 1940-1963. Yeshiva Universities Libraries.
  13. Voir (en)Sternbuch, Recha. Shoah Resource Center. Yad Vashem.
  14. a et b Voir, An Inventory to the Vaad Hatzala Collection, 1940-1963, de l'université Yeshiva de New York.
  15. Voir, Perl, 1989, p. 218.
  16. Voir, (en) Rafael Medoff. "A Foolish Encroachment Upon the Allied High Command"? American Jewish Perspectives in Requesting U.S. Military Intervention Against the Holocaust. Modern Judaism. Volume 20, Number 3, octobre 2000, p. 299-414.
  17. Voir, Medoff, 2000.
  18. Voir, (en) William R. Perl. The Holocaust Conspiracy: An International Policy of Genocide, 1989, p. 218.
  19. Voir, (en) Archives of the Holocaust: An International Collection of Selected Documents, Vol. 12, 1990, p. xxxiv.
  20. Voir, (en) David Kranzler. The Man Who Stopped the Trains to Auschwitz: George Mantello, El Salvador, and Switzerland's Finest Hour, 2000, p. 262, note 15, p. 263, notes 16, 19, p. 266, note 2, p. 268, note 36, p. 281, note 48, p. 287, note 20, p. 295, note 5.
  21. Voir, (en)Peter Leonard & Elmore Leonard, 2012, p. 68.
  22. Voir, (en) Reinhard R. Doerries (with the contribution of Gerard L. Weinberg). Hitler's Intelligence Chief: Walter Schellenberg, 2013, p. 178.
  23. Voir, (en) Emil Kerenji, Jewish Responses to Persecution, 20014, p. 156, note 55.
  24. Voir, (en)Unlikely Heroes. Simon Wisesenthal Center.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier