Raymond Rognoni

acteur

Raymond Rognoni, né le à Paris[1] et mort le dans la même ville, est un comédien français. Il crée l'École des enfants du spectacle en 1924 et le Centre de jeunesse du spectacle (future École de la rue Blanche) en 1941.

Raymond Rognoni
Biographie
Naissance
Décès
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Nationalité
Formation
Activités
Enfant
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A travaillé pour
Comédie-Française (-)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Raymond Rognoni, de son nom complet Roch-Raymond Rognoni, nait en 1892 à Paris d'un père facteur et d'une mère concierge[1]. Il a trois sœurs, Marguerite Germaine (1889, morte au berceau), Marguerite (1890), et Germaine Françoise (1895-1953).

À peine majeur, Raymond Rognoni est engagé volontaire en novembre 1910, pour 3 ans, au 89e Régiment d'infanterie. Il est rappelé aux armées le à la suite de l'ordre de mobilisation générale, mais est fait prisonnier à la bataille de Revigny dès le 6 septembre 1914. Il est détenu jusqu'au 28 juillet 1915. À son retour, il est nommé caporal le 3 avril 1916. En janvier 1917, il est affecté dans la 22e section d'infirmiers et en février 1918 dans la 19e section d'infirmiers. Il est démobilisé le 6 août 1919, après près de 9 années de vie militaire, et on lui délivre un simple certificat de bonne conduite[2].

Raymond Rognoni se marie le 8 aout 1921 avec Antoinette Berthe Guillamaud[1] qui lui donne trois fils, Louis Raymond (1923-2006, auteur), Jean Roch (1924-1996, producteur), et Jacques Antoine (1931-1990).

Reçu au Conservatoire, il en sort avec le Premier Prix en 1922. Il est pensionnaire de la Comédie-Française de 1922 à 1929[3]. Il enseigne au Conservatoire d'Amiens[4].

Par ailleurs, il fonde en 1924, avec le statut d'association, une école destinée à protéger les jeunes acteurs en rupture de scolarité, l'École des enfants du spectacle. En 1932, cela lui vaut la Légion d'honneur[5].

En 1932, il ouvre l'une des premières écoles de cinéma, le Cours d'introduction au cinéma : « Ce que je désire, (…) c’est faire travailler mes élèves dans une atmosphère familiale et gaie et leur donner un enseignement qui les destine spécialement au Cinéma. Pas de travail sur des tirades ou sur des scènes de théâtre mais des scénarios réels et ceci en collaboration avec notre confrère en microphone. »[6] Le directeur du poste parisien de Radio L.L. et un speaker sont chargés de « l’enseignement du micro », l’actrice Odette Talazac des cours de musique, le réalisateur Yvan Noé des cours de scénarios, trois autres professeurs enfin des cours de danse et de langues étrangères[7].

En 1941, il fonde le Centre de jeunesse du spectacle, ancêtre de l’ENSATT[8], et le dirige entre 1941 et 1944.

En mai 1942, il rédige pour le Secrétariat des Beaux-Arts un projet de réorganisation de la Comédie-Française[9]. Il propose de « redonner leur place aux trois institutions que sont le Conservatoire, l’Odéon et la Comédie-Française. Raymond Rognoni déplore qu’il n’y ait pas un parcours précis, à savoir : l’enseignement au Conservatoire, l’apprentissage à l’Odéon par un stage, puis l’engagement au Français ; il souhaite également que les trois institutions soient dirigées par le même homme. »[10] Il réclame que le Conservatoire ait une cohérence pédagogique et artistique, « plutôt que de laisser, de manière disparate et anarchique, les différents professeurs enseigner chacun de leur côté »[11].

Pendant l'Occupation allemande, Raymond Rognoni est un « partisan affiché de la collaboration avec l'Allemagne nazie sous l'Occupation »[12]. Dans son livre Le Juif Süss et la propagande nazie : L'Histoire confisquée, Claude Singer relève plusieurs comportements sans ambiguïté : il est la voix française d'un des personnages du film de propagande nazie Le Juif Süss sorti en 1940 ; il joue dans un film français ouvertement antisémite[13], Les corrupteurs, de Pierre Ramelot (1942) ; il « participe, à plusieurs reprises, à des émissions de propagande sur Radio-Paris » ; enfin, en mars 1944, il prête sa voix au documentaire de propagande nazie Katyn[12].

Dans l'immédiat après-guerre, il part trois ans en Amérique du sud avant de reprendre sa vie parisienne en 1948 et de donner des cours au Théâtre des Mathurins[14].

Il meurt le à son domicile au no 11, rue de Verneuil dans le 7e arrondissement[15]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (94e division)[16].

L'École des enfants du spectacle (1924)

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Créée en 1924, l'École des enfants du spectacle, renommée plus tard[Quand ?] Collège Rognoni, est un établissement public de l'Éducation nationale, destiné aux collégiens engagés dans une activité extra-scolaire intensive. Elle accueille des élèves venant de la région francilienne qui pratiquent les arts vivants, danse, musique, tennis, patinage, gymnastique rythmique sportive (GRS), cirque, théâtre, comédie, etc. Les élèves sont sélectionnés sur la qualité de leur pratique artistique, sportive ou musicale ainsi que sur leurs résultats scolaires.

Le Centre de formation professionnelle du spectacle (1941)

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Créé le , le Centre de formation professionnelle du spectacle, appelé aujourd'hui École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT) et autrefois « école de la rue Blanche », occupe alors le nº32 de la rue Eugène-Flachat, dans le 17e arrondissement de Paris. Raymond Rognoni apporte avec lui des comédiens (Pierre Dux, Jean Debucourt, Jean Meyer), des danseurs (Guy Laîné), des chanteuses lyriques (Andrée Marillet), qui font partie des premiers enseignants de l'école[17].

Le 20 novembre 1941, le centre est transformé en "Centre de jeunesse du spectacle" dans le cadre des centres de formation professionnelle institués par le gouvernement de Vichy. C'est alors une école préparatoire gratuite au Conservatoire national supérieur d'art dramatique (alors "Conservatoire de musique et de déclamation"), ouverte à d'autres disciplines, la décoration, l'écriture de pièces, la mise en scène ainsi qu'à des enseignements théoriques et pratiques.

Rôles au théâtre

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Comédien

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Comédie-Française

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Après la Comédie-Française

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Metteur en scène

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Rôles au cinéma

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Doublage

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Les dates en italique correspondent aux sorties initiales.

Films d'animation

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Notes et références

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  1. a b et c « Archives de Paris 5e, acte de naissance no 2047, année 1892 (vue 18/31) (avec mentions marginales de mariage et de décès) », sur archives.paris.fr
  2. « Archives de la mairie de Paris - Registres matricules du recrutement (1887-1921) », sur archives.paris.fr
  3. « ROGNONI Raymond », sur comedie-francaise.bibli.fr (consulté le )
  4. « « Concours de déclamation dramatique du Conservatoire municipal d'Amiens », Comoedia », sur Gallica,
  5. « Spectacles. Notes et Informations », Le Figaro,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  6. Roger Audiet, « Le conservatoire du cinéma ouvre ses portes », Cinémonde,‎ , p. 368 (lire en ligne)
  7. Myriam Juan, « « On naît acteur de cinéma… on ne le devient pas ». Artiste cinématographique : un métier en quête de formation (1919-1939) », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze. Revue de l'association française de recherche sur l'histoire du cinéma, no 65,‎ , p. 180–199 (ISSN 0769-0959, DOI 10.4000/1895.4444, lire en ligne, consulté le )
  8. Hcéres, « Rapport d'évaluation de l'École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre »,
  9. Marie-Agnès Joubert, La Comédie-Française sous l’Occupation, Paris, Tallandier, , p. 111-112
  10. Clémence Ravaz-Khellaf, « Un théâtre national en temps de guerre : la vie de l'Odéon de 1939 à 1945 », dumas.ccsd.cnrs.fr,‎ , p. 318 (lire en ligne)
  11. Emma Pasquer, « L’interdisciplinarité dans la formation de l’acteur : la place et le rôle des disciplines non-théâtrales dans les écoles d’art dramatique en France : enquête sur cinq établissements d’enseignement supérieur (CNSAD, TNS, ENSATT, ESTBA, ESAD) », theses.hal.science, Université de Nanterre - Paris X,‎ , p. 169 (lire en ligne, consulté le )
  12. a et b Claude Singer, Le Juif Süss et la propagande nazie : L'Histoire confisquée", Paris, Les belles lettres, , p. 251
  13. « « Les Corrupteurs », le film de trop », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Jean Talky, « Potinons », Cinémonde,‎ , p. 19 (lire en ligne)
  15. « Archives de Paris 7e, acte de décès no 1081, année 1965 (vue 13/31) », sur archives.paris.fr
  16. Registre journalier d'inhumation de Paris Père-Lachaise de 1965, en date du 30 septembre (page 10/31)
  17. « Fonds École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT) », sur archivesetmanuscrits.bnf.fr (consulté le )
  18. Doublé seulement en 1962.

Liens externes

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