Ramón Novarro

acteur de cinéma américain
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Ramón Novarro (Juan Ramón Gil Samaniego) est un acteur, réalisateur, scénariste et producteur de cinéma mexicain né le à Durango (Mexique), mort le à North Hollywood (Californie). Il fut l'un des acteurs les plus connus du cinéma muet, et fut comparé à Rudolph Valentino.

Ramón Novarro
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Ramón Novarro en 1930.
Nom de naissance Juan Ramón Gil Samaniego
Naissance
Durango (Mexique)
Nationalité Drapeau du Mexique Mexicain
Drapeau des États-Unis Américain
Décès (à 69 ans)
North Hollywood (Los Angeles, États-Unis)
Profession réalisateur, scénariste, producteur de cinéma

Biographie

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Ramón Novarro dans Ben-Hur.

Sa famille quitta le Mexique pour Los Angeles à cause de la révolution mexicaine. À 18 ans, Il travaille comme danseur avec la troupe de Marion Morgan dans les prologues de théâtre[1],[2],[3],[4].

Il entre à la MGM comme figurant, notamment dans Jeanne d'arc de Cecil B. DeMille en 1917 ou Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse avec Rudolph Valentino. Remarqué par Rex Ingram, il est l'interprète de plusieurs grands succès tels Scaramouche ou The Arab. Il atteint la consécration grâce à la première adaptation du roman Ben-Hur: A Tale of the Christ à l'écran, sous la direction de Fred Niblo, en 1925. Ce chef-d'œuvre d'une beauté plastique et d'une densité dramatique remarquables qui mobilisa le plus gros budget jamais consacré à un film à l'époque, lui apporte la gloire. Son physique de latin lover, quelque peu androgyne, ainsi qu'un charme juvénile et naturel, le placent en seconde position derrière Rudolph Valentino, dont il n'a pas le côté froid et distant. Il tourne ensuite sous la direction de Ernst Lubitsch un des meilleurs films muets de ce réalisateur : Le Prince étudiant (The Student Prince in Old Heidelberg).

 
Greta Garbo et Ramon Novarro dans Mata Hari.

Sa voix passant très bien à l'avènement du parlant, et parce qu'il possède un réel talent de chanteur, il tourne son premier film sonorisé en 1929 : The Devil May Care puis en 1930 (Call of the Flesh). Ces films contiennent plusieurs chansons qui furent des succès considérables et qui n'ont rien perdu de leur charme irrésistible : The Shepherd's Serenade, Charming, Lonely ou encore The Night is Young. On peut entendre aussi des exemples de son chant, charmeur et juste dans The Pagan qui est toutefois un film à la musique pré-synchronisée et non encore réellement un parlant mais qui fut un hit : Novarro avouera longtemps après que c'est un des rares films qu'il estimait dans sa carrière : son jugement est compréhensible car cet opus na rien perdu de sa fraîcheur et de son charme ; c'est un hymne à la jeunesse et à la pureté. En 1931, il incarne le lieutenant Alexis Rosanoff aux côtés de Greta Garbo dans Mata Hari. Il tourne deux films avec le français Jacques Feyder. Au milieu des années 1930, son contrat avec la MGM n'est pas reconduit ; les latin lovers passent de mode et Novarro ne parvient pas à se maintenir en haut de l'affiche. Le succès déclinant, il part pour l'Europe. Son refus de contracter un mariage blanc (lavander marriage) proposé par la MGM pour satisfaire les conventions sociales, alors qu'il vit ouvertement son homosexualité, a sans doute aussi joué dans son retrait de la vie hollywoodienne en 1935. Il tourne en français pour Marcel L'Herbier en 1940 La Comédie du bonheur, puis revient aux États-Unis pendant la guerre.

John Huston le fait tourner toutefois encore dans Les Insurgés en 1949 et Richard Brooks dans Cas de conscience l'année suivante. Son dernier film date de 1960 : La Diablesse en collant rose avec Anthony Quinn. Il tourne aussi pour la télévision dans plusieurs séries durant les années 1950-1960 (Bonanza).

Cet acteur extrêmement doué, sincère et charismatique peut être considéré comme n'ayant pas eu la carrière qu'il méritait. Malgré une célébrité mondiale pendant une dizaine d'années, et quelques films de grande qualité, force est de constater qu'il ne fut pas distribué comme il le méritait. La machine hollywoodienne, refusant qu'il affiche son homosexualité, a préféré couper court à sa carrière. Si Fred Niblo, Lubitsch et quelques autres utilisèrent intelligemment Novarro, il méritait sans doute mieux que les films, charmants pour la plupart mais rarement de premier plan auxquels il fut confiné. Malgré tout, il est rare que sa présence laisse indifférent lorsqu'on a la chance de visionner les films auxquels il participa.

Novarro était moralement tiraillé entre sa condition d'homosexuel et sa religion catholique, bien qu'il assumât ses préférences sexuelles à travers plusieurs liaisons de longue durée et de nombreuses aventures. Il pensa à plusieurs reprises à entrer dans les ordres[5],[6].

Malgré une carrière déclinante à partir de la fin des années 1930, Ramon Novarro ne fut jamais dans le besoin ; investisseur intelligent, dès ses premiers succès et malgré le désastre de 1929, il parvint à assurer sa situation financière jusqu'à sa mort.

En 1928, l'architecte Lloyd Wright construisit une villa Art Déco d'inspiration mésoaméricaine spectaculaire pour Louis Samuel, ex compagnon du comédien. La crise boursière de 1929 ne permettant pas à Samuel de payer les travaux, Ramon Novarro prit possession de la demeure qu'il revendit en 1938. Cette splendide villa, entièrement décorée par le designer Cedric Gibbons en noir, blanc et argent, meublée par Warren McArthur et ornée d'objets d'art, de tapis géométriques et de statues, faisait la fierté de Novarro. Ce remarquable monument, désormais protégé, porte aujourd'hui le nom de Samuel-Novarro House. Il a appartenu depuis cette époque à diverses personnalités dont Diane Keaton.

La réédition de nombreux films auxquels Ramon Novarro participa dans plusieurs collections dont la Warner Bros "Archiv" permet aujourd'hui au public d’apprécier les qualités d'un artiste qui n'aurait jamais dû être oublié.

Décès

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Les dernières années de Ramon Novarro furent tristes et sa mort tragique. Partagé entre mysticisme et sensualité persistante, privé de sa beauté et déclinant, Novarro avait recours aux services de prostitués. Il fut assassiné par deux frères qu'il connaissait déjà et qu'il avait payés pour venir chez lui avoir des relations sexuelles. Ses tortionnaires, à la suite d'un malentendu, pensaient que l'acteur conservait chez lui 5 000 $ en liquide, alors qu'il avait seulement un jour fait allusion à un salon de musique aménagé dans sa maison et qui lui avait coûté cette somme ("Il y a 5 000 $ ici!"). Il fut torturé, frappé et il mourut asphyxié. Sa maison fut mise à sac mais les assassins ne trouvèrent que vingt dollars. Condamnés à la prison à perpétuité, ils furent libérés au bout de sept ans de détention seulement.

Ramon Novarro repose au cimetière du Calvaire à Los Angeles[7].

Filmographie

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Comme acteur

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Ramón Novarro dans La Virgen que forjó una patria (1942).

Comme réalisateur

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Comme scénariste

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Comme producteur

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Distinctions

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Récompenses

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Notes et références

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  1. (en) Larry Billman, Film choreographers and dance directors, Jefferson, N.C. : McFarland & Co., Publishers, (ISBN 978-0-89950-868-9, lire en ligne), p. 422
  2. « La Liberté », sur Gallica, (consulté le )
  3. « Le Courrier des cinémas », sur Gallica, (consulté le )
  4. « Les Dimanches de la femme », sur Gallica, (consulté le )
  5. André Soares, Beyond Paradise: The Life of Ramon Novarro, St. Martin's Press, New York, 2002, p. 245.
  6. Novarro dans l'encyclopédie glbtq.
  7. Site Find A Grave

Liens externes

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