Rai (audiovisuel)

groupe audiovisuel public italien
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La Rai ou Rai − Radiotelevisione italiana S.p.A. (litt. Radio-télévision italienne, Société par actions) est le principal groupe audiovisuel public italien.

Rai
logo de Rai (audiovisuel)
illustration de Rai (audiovisuel)

Création 1924 : Unione radiofonica italiana (URI)
1944 : Radio Audizioni Italiane (RAI)
1954 : Radiotelevisione Italiana
Fondateurs Gouvernement de l'ItalieVoir et modifier les données sur Wikidata
Forme juridique Société par actions de droit privé
Slogan Rai. Per te, per tutti. (Rai. Pour toi, pour tous.)
Siège social Rome
Drapeau de l'Italie Italie
Direction Marcello Foa, président
Mario Orfeo, directeur général, Roberto Sergio, PDG
Actionnaires Ministère de l'Économie et des Finances (99,55 %)
SIAE (0,45 %)
Activité Médias de masse
Produits Radio, télévision et édition
Filiales Rai Cinema
Rai Way
Sipra
Rai Net
Effectif 11 378 (2017)
TVA européenne IT06382641006Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.rai.it

Chiffre d'affaires 3 000 000 000  (2017)[1]

Société par actions de droit privé, la Rai est contrôlée à 99,55 % par l'État italien (ministère italien du Trésor) et à 0,45 % par la Société italienne des auteurs et éditeurs (Società Italiana degli Autori ed Editori), société chargée de garantir les droits d'auteurs.

Membre de l'Union européenne de radio-télévision, elle est actionnaire d'Euronews.

Histoire

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Rai est l'acronyme, prononcé /'ra.i/, de Radio Audizioni Italiane, la société qui diffusait la radio de 1944 à 1954. Précédemment, l'établissement portait le nom d'EIAR (Ente Italiano Audizioni Radiofoniche), et n'assurait que la diffusion d'émissions radiophoniques. Le , après différentes expériences dans la région de Turin, la Rai débuta ses transmissions télévisuelles sur une échelle nationale.

Ce fut grâce à l'équipement de haute technologie offerte par la famille d'Antonio Bernocchi que le , la première diffusion des programmes de télévision expérimentales avec la transmission du Musée de la Triennale de Milan ont débuté en Italie. Ce fut le début d'une ère qui a permis aux Italiens parlant la même langue de se comprendre mutuellement.

Le groupe public italien est toutefois tributaire d'une tutelle et de choix technologiques discutables. Pour l'adoption et le lancement de la couleur, la RAI est contrainte de se plier à ces décisions administratives et politiques.

En Italie, il faut attendre le , pour que la télédiffusion en couleur soit officiellement lancée. Toutefois plusieurs dizaines de chaînes privées locales pour la plupart, commerciales, ont déjà franchi le cap et exploitent le standard PAL depuis 1976[2].

Dix ans après la France, l'Allemagne et la plupart de ses principaux voisins européens, l'Italie a pris un considérable retard. Elle a subi des tergiversations politiques pour choisir entre les deux standards européens sur pression de la France, d'une part, et de l'Allemagne et du Royaume-Uni, de l'autre.

Durant cette période, seuls les frontaliers peuvent espérer recevoir notamment les chaînes françaises et monégasques ou ailleurs, les chaînes de la Suisse.

À cette époque, le sénateur républicain Ugo La Malfa fait même débattre d'une question parlementaire pour « empêcher l'abandon du noir et blanc sobre, au profit d'un écran couleurs vaniteux et consumériste ».

Dès le début des années 1970, la société italienne Indesit en collaboration avec le groupe public SEIMART (Société Exercice d'Entreprises Industrielles Radio et TV), développe son propre standard couleur. Intitulé I.S.A. ou « ISA » (Identification à Suppression Alternée), l'objectif consiste surtout à éviter de payer des licences / brevets aux concepteurs des standards Sécam et PAL. Il va toutefois rester au stade expérimental.

À partir de 1974, le service public Italien procède sur ses émetteurs, à des tests quotidiens le matin de 10 à 11 heures et l'après-midi de 15 à 16h, diffusant des émissions et des mires codées en PAL.

Le 11 août 1975, le choix pour le PAL est officiellement adopté par l'Italie, ce qui met un terme au standard national « ISA » mais ses téléspectateurs doivent encore attendre.

Le 15 juillet 1976, le monopole d'État de la télévision italienne est brusquement abandonné. Une faille de la loi permet de libéraliser les ondes sur tout le territoire italien. Des milliers de stations de radio locales apparaissent rapidement, accompagnées de centaines de chaînes de télévision, principalement commerciales, ayant adopté le PAL pour leur diffusion[3].

À la fin des années 1970 et au début de la décennie suivante, des regroupements donnent l'opportunité à certains entrepreneurs de constituer des réseaux régionaux puis nationaux. Silvio Berlusconi est l'un des principaux artisans et bénéficiaires de cette situation.

En 2007, la Rai prit l'initiative de numériser l'ensemble de ses chaînes. La transition a duré jusqu'en 2012, dernière année de la diffusion terrestre analogique. La puissance des émetteurs en numérique étant beaucoup plus faible qu'en analogique, il en résulte, la fin de la diffusion de la Rai 1 en UHF en Tunisie.

En , 30,5 % de sa filiale Rai Way est introduite en bourse, la Rai gardant les restes du capital.

Identité visuelle

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En , le groupe audiovisuel public adopte un nouveau logo incluant un papillon, ainsi qu'une nouvelle typographie corporative. Ce logo est décliné sur les antennes quelques mois plus tard (Rai Uno, Rai Due et Rai Tre), mais aussi sur les radios du groupe.

Le , à l'occasion de l'arrivée progressive de la télévision numérique terrestre en Italie, la Rai décide d'introduire un nouveau système visuel pour que les logos de toutes ses activités soient cohérents : le carré Rai pour le groupe, le double carré pour les télévisions généralistes, et le carré Rai suivi du deuxième nom pour les chaînes généralistes, les radios et autres activités du groupe.

Ce système graphique évolue légèrement à la rentrée 2016 : une nouvelle typographie est adoptée, les couleurs sont légèrement revues. Le système visuel gagne un peu plus en cohérence, car les chaînes généralistes du groupe perdent leur second carré (dans lequel était inscrit le numéro de la chaîne) au profit du simple numéro de la chaîne, pour coller avec les logos des autres activités du groupe.

Activités

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Télévision

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La Rai possède 5 chaînes de télévision généralistes dont 2 chaînes semi-généralistes.
Rai 5 HD, Rai Movie HD, Rai Gulp HD, Rai Yoyo HD, Rai News 24 HD, Rai Storia HD et Rai Scuola HD sont diffusés exclusivement sur le satellite, Rai 4 HD et Rai Premium HD ont une très faible diffusion sur la télévision terrestre.

Chaînes généralistes et semi-généralistes (HD)
Logo Chaîne Date de création
  Rai 1
Chaîne généraliste.
  Rai 2
Chaîne généraliste.
  Rai 3
Chaîne généraliste.
  Rai 4
Chaîne semi-généraliste axée sur la fiction.
  Rai 5
Chaîne semi-généraliste axée principalement sur les divertissements, les documentaires et les reportages.

Viennent ensuite les chaînes thématiques du groupe, principalement issues de l'ancienne filiale RaiSat :

Chaînes thématiques
Logo Chaîne Date de création
  Rai Premium (HD)
Chaîne thématique consacrée aux productions Rai (séries, telenovelas...).
  Rai News 24
Chaîne d'information en continu.
  Rai Gulp
Chaîne thématique destinée aux enfants et aux adolescents.
  Rai Yoyo
Chaîne thématique destinée aux enfants entre 0 et 8 ans.
  Rai Sport (HD)
Chaîne thématique axée sur le sport.
  Rai Storia (anciennement Rai Edu 2) (HD)
Chaîne thématique axée sur l'histoire.
  Rai Movie (HD)
Chaîne thématique axée sur le cinéma, diffusant essentiellement des films italiens.
  Rai Scuola (anciennement Rai Edu 1) (HD)
Chaîne thématique proposant des programmes éducatifs.

La Rai possède également trois chaînes de télévision régionales en langue étrangère :

Chaînes régionales en langue étrangère
Logo Chaîne Date de création
  Rai Südtirol
Chaîne régionale diffusée dans la région autonome du Trentin-Haut-Adige.
Diffusion en allemand.
  Rai 3 Bis
Chaîne régionale diffusée dans la région autonome du Frioul-Vénétie Julienne.
Diffusion en slovène.
1995
  Rai Vd'A
Chaîne régionale diffusée dans la région autonome de la Vallée d'Aoste.
Diffusion en français.
1968

Chaînes disparues

  • Rai HD : cette chaîne n'existe que sur la TNT italienne, étant remplacée par les trois chaînes principales en HD sur le satellite et depuis le aussi sur le réseau terrestre ;
  • Rai Doc-Futura : chaîne consacrée aux technologies, au patrimoine culturel et aux films classiques (presque toujours en noir et blanc), étant remplacée par Rai Gulp ;
  • Rai Utile : chaîne vouée à l'utilité publique et aux services pour le citoyen ;
  • Rai Sat 1 : chaîne thématique musicale, créée le et arrêtée le  ;
  • Rai Sat Show et Rai Sat Art (numériques et à péage) : les deux à leur tour ont été remplacées par Rai Extra (aujourd'hui Rai 5) ;
  • Rai Sat 2 : chaîne analogique pour jeunes diffusée gratuitement par satellite ; remplacée par Rai Sat Ragazzi (numérique et à péage), à son tour remplacée par Rai Sat YoYo (Rai Yoyo) en 2006 et Rai Gulp en 2008 (gratuite à nouveau) ;
  • Rai Sat 3 : chaîne analogique diffusée gratuitement par satellite consacrée à la science, aux écoles et aux documentaires ; remplacée par Rai Edu 1 (Rai Scuola) et Rai Edu 2 (Rai Storia) (toujours gratuites).

La Rai possède 3 stations de radio nationales :

Stations de radio
Logo Station Date de création
  Rai Radio 1
Station généraliste, proposant des décrochages régionaux.
  Rai Radio 2
Station musicale.
  Rai Radio 3
Station culturelle / musicale classique.

La Rai diffuse également trois radios régionales en langues étrangères :

Stations régionales en langue étrangère
Logo Station Date de création
  Rai Südtirol
Station régionale diffusée dans la région autonome du Trentin-Haut-Adige.
Diffusion en allemand.
  Rai Radio Trst A
Station régionale diffusée dans la région autonome du Frioul-Vénétie Julienne.
Diffusion en slovène.
  Rai Vd'A
Station régionale diffusée dans la région autonome de la Vallée d'Aoste.
Diffusion en français.
1968

Centres de production

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Ville Centres de production Auditoriums/Théâtres Studios
Rome CPTV, via Teulada, 66 9
CP Saxa Rubra 16
Studi televisivi Fabrizio Frizzi, via Ettore Romagnoli, 30 6
Teatro delle Vittorie 1 théâtre
Rai Auditorium, Foro Italico 1 auditorium
Milan CP, corso Sempione, 27 3 auditoriums 5
East End Studios, via Mecenate, 76 4
Naples CP, viale Marconi, 9 1 auditorium 7
Turin CP, via Verdi, 16 1 auditorium 6

Service public

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L'entreprise est le concessionnaire exclusif du service public radio-télévisé en Italie. À ce titre, elle est soumise à certaines obligations :

  • diffusion sur le territoire national et vers les communautés italiennes à l'étranger, avec une bonne qualité de signal,
  • qualité et variété de la programmation,
  • information complète et facile d'accès,
  • rôle culturel et éducatif,
  • services d'utilité publique sur demande de la Collectivité,
  • accès aux personnes handicapées.

Ces obligations font l'objet d'un contrat triennal (2003-2005) de service public signé avec le ministère des Communications.

Financement

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Le loyer d'abonnement (il canone, en français « la redevance ») représente la principale source de financement du service public. Il représente 106,60 euros en 2008, le plus bas tarif en Europe de l'Ouest (le 2e plus bas étant en France).

Parts de marché

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La part de marché moyenne de la Rai est de 45,4 % (télévision). En 2002, l'écoute moyenne des chaînes Rai s'établit à plus de 9 millions de téléspectateurs par jour (en hausse de 2 % sur 2001).

Filiales

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Le groupe Rai comprend notamment les filiales suivantes :

  • Rai Cinema (production et distribution de films, créée en 2000)
  • Rai Fiction (production et distribution de films, créée en 1997)
  • Rai Italia
  • Rai Way (gestion des moyens techniques de diffusion par voie hertzienne et satellitaire)
  • Rai Pubblicità
  • Rai Com (société pour la distribution des droits des productions Rai dans le monde)

Quelques chiffres :

  • Chiffre d'affaires global (2019) : 2,578 milliards d'euros
  • Bénéfice avant impôts : -6,3 millions d'euros
  • Résultat net : 0 millions d'euros
  • Effectif du personnel : 11 152 salariés

Liste des présidents

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  • 1945-1946 : Arturo Carlo Jemolo
  • 1946-1951 : Giuseppe Spataro
  • 1951-1954 : Cristiano Ridomi
  • 1954-1961 : Antonio Carrelli
  • 1961-1964 : Novello Papafava
  • 1964-1969 : Pietro Quaroni
  • 1969-1970 : Aldo Sandulli
  • 1970-1975 : Umberto Delle Fave
  • 1975-1977 : Beniamino Finocchiaro
  • 1977-1980 : Paolo Grassi
  • 1980-1986 : Sergio Zavoli
  • 1986-1992 : Enrico Manca
  • 1992-1993 : Walter Pedullà
  • 1993-1994 : Claudio Dematté
  • 1994-1996 : Letizia Moratti
  • 1996 (interim) : Giuseppe Morello
  • 1996-1998 : Vincenzo Siciliano
  • 1998-2002 : Roberto Zaccaria
  • 2002 (interim) : Vittorio Emiliani
  • 2002-2003 : Antonio Baldassare
  • 2003 (interim) : Paolo Mieli
  • 2003-2004 : Lucia Annunziata
  • 2004-2005 : Francesco Alberoni
  • 2005 (interim) : Sandro Curzi
  • 2005-2009 : Claudio Petruccioli
  • 2009-2012 :Paolo Garimberti
  • 2012-2015 : Anna Maria Tarantola
  • 2015-2018 : Monica Maggioni
  • Dès 2018 : Marcello Foa

Controverses

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Déclaration lue par Mara Venier

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Le 12 février 2024, Mara Venier s’est retrouvée au cœur d’une controverse après avoir lu une déclaration du PDG de la Rai, Roberto Sergio, lors d’un épisode de Domenica In. La déclaration exprimait la solidarité avec le peuple israélien et la communauté juive, rendant hommage aux victimes des attaques du Hamas du 7 octobre. Voici le texte complet de la déclaration :

« J’exprime ma solidarité totale avec le peuple d’Israël et la communauté juive, et mes pensées vont aux nombreux enfants, femmes et hommes qui ont perdu la vie lors de l’attaque du 7 octobre. La Rai s’engage profondément à maintenir vivante la mémoire de ces victimes innocentes et de toutes les personnes encore retenues en otage par le Hamas. »

À la fin de la lecture, Venier a ajouté : « Ce sont les mots de notre PDG, que nous partageons évidemment tous. » Ce commentaire a suscité une vive réaction, avec des accusations de partialité et d’omission concernant les victimes palestiniennes, déclenchant des débats sur les réseaux sociaux et parmi le public télévisé.

L’incident a été critiqué par diverses figures politiques, notamment Andrea Orlando du Parti démocrate, qui a qualifié la position de la Rai de « bornée » et « embarrassante ». Des manifestations ont également eu lieu dans plusieurs villes italiennes : à Naples, des groupes pro-palestiniens se sont rassemblés devant le bureau local de la Rai, entraînant des affrontements avec la police[4].

Des artistes et des personnalités publiques ont également exprimé leur désaccord avec la déclaration diffusée en direct. Le rappeur Ghali a accusé la Rai de manquer d’équilibre, déclarant qu’« un diffuseur public ne devrait pas adopter une position aussi partiale dans un conflit aussi complexe ». De même, Dargen D’Amico a critiqué la Rai pour ne pas avoir mentionné les souffrances des Palestiniens, affirmant qu’« ignorer une partie de l’histoire contribue à déshumaniser ceux qui sont déjà victimes de la guerre ».

Pour sa défense, Mara Venier a expliqué que son rôle en tant que présentatrice incluait la lecture des déclarations officielles de la chaîne et que son commentaire supplémentaire reflétait une position institutionnelle. Cependant, cet épisode a déclenché un débat sur le rôle de la Rai en tant que diffuseur de service public et sur sa gestion du pluralisme dans des contextes sensibles comme le conflit israélo-palestinien[5],[6].

Le cas Scurati

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Le 8 juin 2024, Roberto Sergio a déclaré que la journaliste Serena Bortone aurait dû être licenciée à la suite de l’affaire concernant le monologue non diffusé de l’écrivain Antonio Scurati. Sergio a affirmé que le monologue n'avait pas été censuré, mais que Scurati avait refusé de participer parce qu'il ne serait pas rémunéré. Scurati a démenti ces affirmations, les qualifiant de « fausses » et de « diffamatoires »[7].

Les déclarations de Sergio ont alimenté le débat sur la liberté d'expression et l'impartialité de la Rai, avec des accusations de partialité politique. Le sénateur Francesco Verducci a qualifié le comportement de Sergio d'« arrogant », tandis que ce dernier a nié l’existence d'une « TeleMeloni », affirmant que la diffusion de service public avait toujours été équilibrée[7].

Accusation TeleMeloni

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Le terme « TeleMeloni » résume la perception selon laquelle l’administration Meloni chercherait à transformer la RAI en un outil de propagande pour le gouvernement d’extrême droite.

Le mandat de Roberto Sergio est étroitement lié à la politisation présumée de la RAI sous Giorgia Meloni, un phénomène des défis auxquels est confrontée la liberté de la presse en Italie, qui a chuté à la 46e place dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières en 2024[8].

La transformation structurelle de la RAI remonte à 2016, lorsque le Premier ministre de l'époque, Matteo Renzi (Parti démocrate), introduit des réformes visant à réduire l'influence partisane. Ces réformes centralisent le pouvoir dans les mains d'un administrateur délégué (PDG), nommé par un conseil majoritairement désigné par le gouvernement. Ce rôle conférait un contrôle sur la programmation, les nominations et l’orientation éditoriale. À son arrivée au pouvoir en 2022, Giorgia Meloni a exploité ce cadre, renforçant le contrôle gouvernemental sur le principal diffuseur public italien. En mai 2023, huit mois après le début du mandat de Meloni, cette approche s’est manifestée à travers des incidents qui ont suscité une opposition publique et professionnelle[9],[10].

Un autre exemple concerne Roberto Saviano, auteur et journaliste renommé pour ses enquêtes anti-mafia. L’émission de Saviano, Insider, Faccia a Faccia con il Crimine, a été annulée par la direction de Sergio à la RAI avant sa diffusion prévue en novembre 2023, alimentant davantage les accusations de censure. Bien que l'émission puisse éventuellement être diffusée, cette décision a mis en évidence l'influence de l'administration sur les choix éditoriaux[11],[12].

L'administration Meloni (avec la complicité du PDG de la RAI) aurait favorisé une culture de la conformité, récompensant ceux qui s'alignent sur sa vision tout en marginalisant les voix dissidentes[13].

Le rôle de Roberto Sergio fait de lui une cible de critiques. Les journalistes et les figures culturelles l'ont accusé de compromettre l'indépendance de la RAI pour servir des intérêts politiques. En réponse, certains professionnels des médias ont migré vers des chaînes indépendantes telles que La7 et Nove, tandis que d'autres ont organisé des grèves pour protester contre ce qu'ils décrivent comme un « contrôle étouffant » par le gouvernement[14].

Voir aussi

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Notes et références

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  1. Richard Heuzé, « Italie : la publicité finance la moitié de la RAI », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. https://www-repubblica-it.translate.goog/rubriche/sfumature/2017/02/06/news/la_tv_a_colori_e_l_egemonia_tedesca-157502833/?_x_tr_sl=it&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp Traduction de l'article « La TV a colori e l'egemonia tedesca » d'Elena Stancanelli, site du quotidien La Republica, paru le 6 février 2017.
  3. https://www.persee.fr/doc/colan_0336-1500_1984_num_61_1_1638 « La télévision en Italie » de Jacques Mousseau. Collection : Communication & Langages, 1984, pages 100 à 116.
  4. « Italian Protesters Accuse Broadcaster of 'Censorship' of Gaza Crisis | Balkan Insight »
  5. « Gaza, Festival e veleni. Scontri a Napoli: bufera Rai, Venier: "Io non censuro" », sur Quotidiano Nazionale,
  6. « News : dernières actualités et dernières heures | Sky TG24 | Sky TG24 », sur tg24.sky.it
  7. a et b « Corriere Roma : dernières nouvelles de la ville et de la province », sur Corriere Roma
  8. « L’extrême droite en Italie : la culture en chemise noire », Mouvement n°122, juin 2024.
  9. « L'Ad della RAI, Roberto Sergio: ‘Saviano non è in palinsesto. Scelta aziendale, non politica », sur dagospia.com
  10. « Censure, fascisme, médias… Un nouveau scandale pour le parti de Meloni », sur www.20minutes.fr,
  11. « Scurati après Saviano et Peppa Pig, toutes les censures de TeleMeloni », sur la Repubblica,
  12. Giuseppe Candela, « Roberto Saviano exclu de la RAI : son émission ne sera pas diffusée. Roberto Sergio : "Choix de l'entreprise" - Il Fatto Quotidiano »,
  13. Thomas Maestri, « La Rai dans les griffes de Meloni », sur Cqfd, mensuel de critique et d'expérimentation sociales
  14. « Journalists at Italian public media strike over Meloni government’s influence », sur Politico,

Liens externes

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