Races et racisme
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Races et racisme, juin 1937

Pays France
Langue français
Périodicité bimestriel
Format in-octavo
Prix au numéro 1 franc
Fondateur Paul Rivet
Date de fondation janvier 1937
Date du dernier numéro décembre 1939
Éditeur Groupement d'étude et d'information Races et racisme
Ville d’édition Paris

Directeur de la rédaction Maurice Vanikoff
ISSN 1245-9283

Races et racisme est une revue scientifique française fondée par Paul Rivet, directeur du musée de l'Homme et dont le comité directeur comprenait notamment Célestin Bouglé, Maurice Leenhardt, René Maunier.

Description modifier

Le Groupement d'étude et d'information Races et Racisme publie le bulletin bimestriel entre janvier 1937 et décembre 1939[1]. Pour Régis Meyran, le noyau dur de la revue est composé de Paul Rivet, Jacques Millot, Eugène Schreider, Edmond Vermeil, et Maurice Vanikoff[2]. Paul Weindling (en) souligne qu'il s'agit d'une revue anti-raciste fondée pour « contrer l'idée de la supériorité raciale nordique et pour créer un front à la fois scientifique et populaire contre l’idéologie des races »[3]. Carole Reynaud-Paligot tempère en rappelant que bien qu'étant résolument anti-antisémites, certains de ses membres restaient convaincus de l'infériorité de la race noire[1].

Régis Meyran, analysant en détail le contenu de la revue, montre qu’elle permet d’identifier les limites scientifiques du concept de race : en effet, dans les colloques scientifiques comme le Congrès international de la population (1937), certains rejettent le bien-fondé de la notion, et personne ne réussit à s’entendre sur une définition univoque de la race. En outre, même ses plus zélés promoteurs reconnaissent l’inefficacité des outils conceptuels permettant la classification de l’humanité en races. Par ailleurs, si les différents contributeurs sont tous unis pour condamner les théories raciales nazies, ils restent pétris de contradictions : certains d’entre eux, notamment les promoteurs d’un eugénisme antiraciste, critiquent le racisme du régime nazi, mais trouvent que sa mise en œuvre d’une politique d’hygiène raciale visant à éliminer les « déficients » est « audacieuse » et soulève « un intérêt passionné » partout dans le monde. D’autres, tout en montrant l’absurdité de l’idée d’une pureté de la « race aryenne » (et affirmant que celle-ci n’existe pas), en viennent à prétendre que les Juifs allemands sont d’un type « plus pur » que les autres Allemands.

Notes et références modifier

  1. a et b Carole Reynaud-Paligot, « L'émergence de l'antisémitisme scientifique chez les anthropologues français », Archives Juives, vol. 43, no 1,‎ , p. 66 (ISSN 0003-9837 et 1965-0531, DOI 10.3917/aj.431.0066, lire en ligne, consulté le )
  2. Christine Laurière, « Les années 1930 », dans Paul Rivet : Le savant et le politique, Publications scientifiques du Muséum, coll. « Archives », (ISBN 978-2-85653-861-6, lire en ligne), p. 487–549
  3. Paul Weindling, « Migration, race et génocide : l’émergence d’un nouveau discours sur les droits de l’homme », dans Étrangers et sociétés : Représentations, coexistences, interactions dans la longue durée, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-6638-5, lire en ligne), p. 265–270

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Régis Meyran, Races et racisme, une revue antiraciste en marge des institutions (1937-1939), Paris, Mémoire de DEA de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, 1997.
  • Régis Meyran, Races et racisme. Les ambiguïtés de l’antiracisme chez les anthropologues de l’entre-deux-guerres, Gradhiva, n° 27, 2000, pp. 63-76
  • Régis Meyran, Le mythe de l’identité nationale, Paris, Berg International, 2009, « Anthropologie et norme raciale : les ambiguïtés de l’antiracisme chez les ethnologues de l’entre-deux-guerres », pp. 31-52.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier