RY Sagittarii

étoile variable de la constellation du Sagittaire
RY Sagittarii
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 19h 16m 32,7670s[1]
Déclinaison −33° 31′ 20,3370″[1]
Constellation Sagittaire
Magnitude apparente 5,8-14,0[2]

Localisation dans la constellation : Sagittaire

(Voir situation dans la constellation : Sagittaire)
Caractéristiques
Type spectral G0Iaep (C1,0)[2]
Variabilité RCB[2]
Astrométrie
Vitesse radiale −22,8 km/s[3]
Mouvement propre μα = +8,887 mas/a[1]
μδ = −0,472 mas/a[1]
Parallaxe 0,508 4 ± 0,045 3 mas[1]
Distance 1 967 ± 175 pc (∼6 420 al)[1]
Magnitude absolue −5[4]
Caractéristiques physiques
Rayon 60 R[4]
Luminosité 9 120 L[4]
Température 7 250 K[5]

Désignations

RY Sag, HR 7296, HD 180093, HIP 94730, CD-33 14076, CPD-33 5553, SAO 211117[6]

RY Sagittarii (en abrégé RY Sgr) est une étoile supergéante jaune et une variable de type R Coronae Borealis de la constellation du Sagittaire. Bien qu'elle ait en apparence le spectre d'une étoile de type G, elle diffère nettement d'une étoile ordinaire de par son spectre qui ne montre quasiment pas d'hydrogène et une grande abondance de carbone.

Découverte modifier

 
Courbe de lumière de RY Sgr.

Le colonel Ernest Elliott Markwick remarqua pour la première fois l'étoile actuellement connue comme RY Sagittarii durant ses recherches sur les étoiles variables, alors qu'il était en poste à Gibraltar[7]. Il enregistra qu'elle diminua de la magnitude 7 en à une magnitude plus faible que 11 le de la même année, et qu'elle redevint aussi brillante que la magnitude 6,4 en [8]. Edward Charles Pickering la décrivit comme un « objet remarquable »[8] et qu'elle « faillit s'en aller »[7]. À la même époque, son spectre a été noté comme étant particulier pour la première fois[8], et en 1953 elle fut classée comme une variable de type R Coronae Borealis, tout comme une poignée d'autres étoiles[9].

Intrigué par l'origine de ces particularités, Danziger proposa en 1965 plusieurs explications, comme la formation d'un nuage d'hélium, une étoile âgée qui aurait épuisé son hydrogène, ou encore une étoile qui aurait, d'une manière ou d'une autre, expulsé son enveloppe d'hydrogène, bien qu'il nota également qu'il n'y avait aucune évidence montrant l’existence une telle enveloppe. Il concéda cependant que les connaissances sur l'évolution stellaire n'étaient pas assez avancées pour trouver une explication[10].

Variabilité modifier

RY Sagittarii est l'une des trois étoiles de type R Coronae Borealis les plus brillantes qui soient visibles des observateurs terrestres, avec R Coronae Borealis et V854 Centauri[11], et la plus brillante de l'hémisphère céleste sud[4]. Il s'agit également d'une variable pulsante, avec une période semi-régulière de 38 jours[12]. Sa courbe de luminosité a été étudiée sur plus de cent ans et elle est typique des étoiles de type R CrB, caractérisée par une chute soudaine de luminosité de plusieurs magnitudes sur seulement quelques semaines, avant de redevenir progressivement plus lumineuse durant les mois qui suivent. Le timing entre ces affaiblissements est irrégulier[12]. Cette chute soudaine de magnitude semble s'expliquer par la présence de nuages de poussière de carbone obscurcissant (et très probablement éjectés de) l'étoile, bien que le mécanisme à l'origine de ce phénomène demeure inconnu[12],[13]. Des nuages étendus ont été détectés grâce à l'interféromètre du Very Large Telescope de l'ESO[14].

Propriétés modifier

L'étoile est très éloignée et sa parallaxe, donc sa distance et sa luminosité ne pouvaient être calculées avec précision[12]. Le satellite Hipparcos lui détermina une parallaxe à 1,29 milliseconde d'arc[15], indiquant une distance d'environ 526,32 pc (∼1 720 al) de la Terre. La parallaxe obtenue grâce à la seconde data release du satellite Gaia est bien plus petite, à 0,51 mas, indiquant une distance bien plus grande et plus précise d'environ 1 967 pc (∼6 420 al), avec toutefois une marge d'erreur demeurant d'environ 175 pc (∼571 al)[1]. La valeur obtenue dans Gaia DR2 est confirmée par la distance que l'on dérive en comparant RY Sgr avec d'autres étoiles similaires et qui est d'environ 2 000 pc (∼6 520 al)[4].

Sa température effective a été calculée à 7 250 K[5] et son rayon à 60 R, sur la base d'une luminosité de 9 120 L[4].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f et g (en) A. G. A. Brown et al. (Gaia collaboration), « Gaia Data Release 2 : Summary of the contents and survey properties », Astronomy & Astrophysics, vol. 616,‎ , article no A1 (DOI 10.1051/0004-6361/201833051, Bibcode 2018A&A...616A...1G, arXiv 1804.09365). Notice Gaia DR2 pour cette source sur VizieR.
  2. a b et c « V RY Sgr », sur The International Variable Star Index (consulté le )
  3. (en) Evans, « The Revision of the General Catalogue of Radial Velocities », Determination of Radial Velocities and their Applications, vol. 30,‎ , p. 57 (Bibcode 1967IAUS...30...57E)
  4. a b c d e et f (en) P. De Laverny et D. Mékarnia, « First detection of dust clouds around R CrB variable stars », Astronomy and Astrophysics, vol. 428,‎ , p. L13 (DOI 10.1051/0004-6361:200400095, Bibcode 2004A&A...428L..13D, arXiv astro-ph/0411735)
  5. a et b (en) Geoffrey C.Clayton, T. R.Geballe et Wanshu Zhang, « Variable Winds and Dust Formation in R Coronae Borealis Stars », The Astronomical Journal, vol. 146, no 2,‎ , p. 9 (DOI 10.1088/0004-6256/146/2/23, Bibcode 2013AJ....146...23C, arXiv 1305.5047)
  6. (en) V* RY Sgr -- Variable Star of R CrB type sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  7. a et b (en) Jeremy Shears, « Ernest Elliott Markwick: Variable stars and military campaigns », The Journal of the British Astronomical Association, vol. 122, no 6,‎ , p. 335–48 (Bibcode 2011arXiv1109.4234S, arXiv 1109.4234)
  8. a b et c (en) E. C. Pickering, « Harvard College Observatory, Circular no. 7. Ten New Variable Stars », Astrophysical Journal, vol. 4,‎ , p. 138–42 (DOI 10.1086/140256, Bibcode 1896ApJ.....4..138P)
  9. (en) William P.Bidelman, « The Spectra of Certain Stars whose Atmospheres may BE Deficient in Hydrogen », Astrophysical Journal, vol. 117,‎ , p. 25 (DOI 10.1086/145665, Bibcode 1953ApJ...117...25B)
  10. (en) Danziger I. J., « A high-dispersion spectral study of RY Sagittarii », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 130, no 3,‎ , p. 199 (DOI 10.1093/mnras/130.3.199, Bibcode 1965MNRAS.130..199D)
  11. (en) L. Skuljan et P. L. Cottrell, « Recent declines of RS Telescopii, UW Centauri, and V Coronae Australis », The Observatory, vol. 122,‎ , p. 322–29 (Bibcode 2002Obs...122..322S)
  12. a b c et d (en) G. C. Clayton, « The R Coronae Borealis Stars », Publications of the Astronomical Society of the Pacific, vol. 108,‎ , p. 225 (DOI 10.1086/133715, Bibcode 1996PASP..108..225C)
  13. Kate Davis, « R Coronae Borealis », sur Variable Star of the Month, (consulté le )
  14. Patrick de Laverny, « Star Caught Smoking: VLTI Snapshots Dusty Puff Around Variable Star », sur European Southern Observatory, (consulté le )
  15. (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy and Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)

Liens externes modifier