Résistants du lycée Anatole-Le-Braz

Les résistants du lycée Anatole-Le-Braz sont des lycéens et éducateurs du lycée Anatole-Le-Braz de Saint-Brieuc[1], dont les plus célèbres furent arrêtés pour faits de résistance le .

Plaque de la rue des Lycéens-Martyrs à Saint-Brieuc : elle oublie ceux qui n'ont pas été fusillés le 21 février 1944, mais qui sont morts en déportation.

Georges Geffroy (né le [2]), Pierre Le Cornec (né le [3]), et Yves Salaün (né le [4]) ont été condamnés à mort le [5] et été fusillés le , au fort du Mont-Valérien[6]. Selon Christian Bougeard[7], ils sont les auteurs d'une opération dans laquelle ils tuent un militaire allemand isolé à Plérin, en lui volant son arme. Ils étaient en contact avec Yves Lavoquer, professeur de lettres au Lycée Anatole-Le-Braz et membre de Libération-Nord qui les avait dissuadés de s'attaquer à la prison[8].

Huit lycéens arrêtés le sont transférés au camp de transit de Compiègne puis déportés au camp de concentration de Neuengamme. Quatre y trouvent la mort. Un meurt d'épuisement peu après son retour. Trois seulement survivent à la déportation parmi ces huit[9]. Pour l'un des survivants, Louis Le Faucheur, la libération a lieu le au camp de Wöbbelin où il avait été transféré après 11 mois passés à Neuengamme[10].

Au total, en comptant les autres arrestations, avant ou après le , « 16 élèves de Le Braz seront déportés. 11 trouveront la mort »[9].

Un professeur et un pasteur furent également déportés. Le pasteur Crespin est mort en déportation[9].

Décorations modifier

En 1947, Georges Geffroy, Pierre Le Cornec et Yves Salaün ont été décorés de la médaille de la Résistance à titre posthume[11].

En 1948[12], le lycée a été décoré collectivement de la Croix de guerre 1939-1945 (citation à l'ordre de la division) dans les termes suivants

« Établissement qui a payé une large contribution à la Patrie pendant la guerre 1939-1945. Dès 1942, une organisation clandestine d'une centaine d'adhérents, comprenant des membres très actifs pour la cause de la Résistance, fonctionnait au sein du collège. Vingt-cinq élèves, un professeur, le médecin de l'établissement, le pasteur ont été déportés. Trois élèves ont été fusillés, le pasteur est mort en Allemagne. Au total, 81 élèves et un professeur sont morts pour la France. Vivant exemple, pour l'Université, de résistance active et d'héroïsme militaire[13]. »

Mémoire modifier

  • Rues « des Lycéens-Martyrs » et « du pasteur Crespin » à Saint-Brieuc
  • Monument, œuvre de Francis Renaud, dans la cour du collège Anatole-Le-Braz
  • Noms de Georges Geffroy, Pierre Le Cornec et Yves Salaün gravés sur le monument en bronze en forme de cloche, œuvre de Pascal Convert au fort du Mont-Valérien[14]
  • Rue « Pierre Le Cornec » à Étables-sur-Mer

Notes et références modifier

  1. Aujourd'hui (2008) « collège Anatole-Le-Braz »
  2. Georges Geffroy, sur le site memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr, consulté le 26 décembre 2008.
  3. Pierre Le Cornec, sur le site memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr, consulté le 26 décembre 2008.
  4. Yves Salaün, sur le site memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr, consulté le 26 décembre 2008.
  5. Date indiquée par Pierre Le Cornec dans sa dernière lettre : sur le site majanissa.over-blog.com, consulté le 24 décembre 2008.
  6. C'est-à-dire quelques minutes avant les hommes du groupe Manouchian : « Hommage aux lycéens martyrs Saint-Brieuc : 60 ans après, Le Braz se souvient de la triple exécution. - Côtes-d'Armor », 22 février 2004, sur le site ouest-france.fr, consulté le 26 décembre 2008.
  7. Histoire de la résistance en Bretagne, Éditions Jean-paul Gisserot, 1992, p. 47
  8. Christian Bougeard, Histoire de la résistance en Bretagne, Éditions Jean-paul Gisserot, 1992, p. 47
  9. a b et c « Le Braz : « N'oubliez jamais ! » - Saint-Brieuc », 11 décembre 2004, sur le site ouest-france.fr, consulté le 26 décembre 2008.
  10. Jean-Jacques Rebours, « Il y a 60 ans, la rafle du lycée Le-Braz - Saint-Brieuc », Ouest-France, 2 décembre 2003 [lire en ligne sur le site ouest-france.fr, consulté le 29 décembre 2008.]
  11.  : [PDF] Journal officiel de la République française, 13 juillet 1947, p. 6680, sur le site legifrance.gouv.fr, consulté le 29 décembre 2008.
  12. Madeleine Blocher-Saillens, Jacques Blocher, Témoin des années noires : journal d'une femme pasteur, 1938-1945, Éditions de Paris, Paris, 1998, p. 201
  13. Cité par Albert Oriol-Maloire, Ces jeunes dans la guerre, 1939-1945 : ils ont résisté et lutté pour la liberté, Martelle, 1997, p. 94
  14. Photographie sur flickr.com, consulté le 24 décembre 2008.