Réserve spéciale d'Ankarana

aire protégée de Madagascar
Réserve spéciale d'Ankarana
Géographie
Pays
Région
District
Coordonnées
Superficie
182,2 km2
Administration
Type
Special reserve of Madagascar (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Catégorie UICN
II
WDPA
Création
1956
Site web
Géolocalisation sur la carte : Madagascar
(Voir situation sur carte : Madagascar)

La réserve spéciale d'Ankarana fait partie du réseau d'aires protégées de Madagascar. Outre sa faune riche en espèces endémiques à l'île, cette réserve présente un intérêt géologique, dû à l'érosion karstique, ainsi que culturel avec son lac sacré et un ensemble de tombes Antakarana dans les grottes.

Situation géographique modifier

Cette réserve animale de 18 220 ha est située dans un massif montagneux au nord de l'île, dans la province de Diego Suarez et à 150 km au sud de cette ville. La ville la plus proche est Ambilobe, à 30 km.

Cette réserve est entourée de quatre communes rurales : Marivorahona, Antsaravibe, Anivorano -Nord et Ambondrona[1].

Climat modifier

Cette zone est sous un régime climatique tropical sec. La saison sèche survient de mai à décembre ; les mois les plus pluvieux de la saison humide sont les mois de janvier et février. La pluviométrie annuelle moyenne est de 1 800 mm/an.

La température moyenne annuelle varie entre 24,5 à 28,5 °C. Les températures peuvent atteindre 36 °C en mars et 13 °C en juin[2].

Géologie modifier

La région est constituée d'un plateau calcaire qui ne dépasse pas 300 m d'altitude et qui descend en pente douce vers l'est. À l'ouest, où il est le plus élevé, il s'achève sur un miroir de faille. Ce dernier constitue une falaise appelée "mur de l'Ankarana" qui s'étend sur 25 km du nord au sud.

Le plateau est composé de calcaires du Jurassique, crayeux dans la partie supérieure et plus siliceux à la base. Du fait de la forte pluviométrie, ces roches ont été fortement érodées : l'ensemble forme un karst où la majorité des figures d'érosion se situent en surface (karst à tourelles, correspondant à un lapié très évolué, dolines, etc.).

Histoire et traditions modifier

Au XIXe siècle, dans la région de la réserve, les rois des Antakarana s'étaient réfugiés au cœur du massif montagneux pour fuir les ethnies des hauts plateaux. Plusieurs grottes abritent encore les tombeaux de leurs souverains. Seul le souverain Antakarana Tsialana II, mort en octobre 1924 refusa d'être inhumé selon les traditions ancestrales.

Du fait du caractère sacré du parc pour la population Antakarana, un certain nombre de fady (interdits) sont en vigueur. En plus des interdits communs à tous les parcs malgaches (cueillette, chasse...). Il est entre autres interdit de consommer de la viande de porc ou de sanglier dans le parc, ainsi que d'y consommer du voanjobory. Il est également interdit d'y avoir des rapports sexuels ou d'y faire ses besoins. Les femmes en période de menstruation n'ont pas le droit d'accéder aux grottes.

Aujourd'hui, l'accès aux grottes du massif est interdit aux personnes de l'ethnie des hauts plateaux (les merinas) en raison de leur passé tumultueux avec les Antakarana.

La réserve est inscrite en sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, au titre des forêts sèches de l'Andrefana[3].

Faune et flore modifier

 
Lémur couronné photographié dans la réserve spéciale d'Ankarana à Madagascar

Ce parc national est une réserve qui abrite la moitié des espèces de chauve-souris de Madagascar soit 17 espèces,[1] 50 espèces de reptiles,15 espèces d'amphibiens pour les crocodiles (animaux sacrés), , oiseaux (dont le Mésite variée), lémuriens, serpents. Il est composé d'une forêt caducifolée, d'orchidées aériennes et de végétation rupicole.

Notes et références modifier

  1. a et b « Réserve Spéciale Ankarana », sur www.parcs-madagascar.com (consulté le )
  2. La Réserve Spéciale d'Ankarana sur le site parcs-madagascar.com
  3. « Les forêts sèches de l'Andrefana », UNESCO (consulté le )

Bibliographie modifier

  • Collectif, Dictionnaire illustré des merveilles naturelles du monde, Reader's Digest, 1982
  • (en) Jane Wilson, Lemurs of the Lost World: exploring the forests and Crocodile Caves of Madagascar, Impact, London, , 216 p. (ISBN 978-1-874687-48-1).
  • G. Arthaud, J.-C. Peyre, Jean Radofilao et al., Expédition spéléologique Madagascar 1982, Club alpin français et Fédération française de spéléologie, , 56 p. (lire en ligne).

Voir aussi modifier

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