Récif de Subi
Image illustrative de l’article Récif de Subi
Géographie
Pays Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Revendication par Drapeau de Taïwan Taïwan
Drapeau des Philippines Philippines
Drapeau de la République socialiste du Viêt Nam Viêt Nam
Localisation Mer de Chine méridionale (océan Pacifique)
Coordonnées 10° 55′ 28″ N, 114° 05′ 13″ E
Administration
Autres informations
Géolocalisation sur la carte : mer de Chine méridionale
(Voir situation sur carte : mer de Chine méridionale)
Récif de Subi
Récif de Subi

Le récif de Subi (Zhubi Reef / chinois : 渚碧礁 ; pinyin : zhǔbì jiāo / Zamora / đá Xu Bi) est un récif contrôlé par la République populaire de Chine en mer de Chine méridionale. Il est situé dans les îles Spratleys, également revendiquées par les Philippines, le Viet-Nam et Taïwan.

Géographie modifier

Le récif de Subi est un atoll de 5,2 km de longueur en NE-SE et de 3,46 km dans sa plus grande largeur. Sa superficie totale (incluant le récif et son lagon) est de 16 km2, et le lagon fait jusqu'à 22 m de profondeur[1].

Le récif est situé à 24 km (13,0 NM) de l'île Thitu, la seconde des Spratleys par la taille, occupée par les Philippines, et à 7,7 NM du récif le plus à l'ouest du lagon de Thi-Tu.

C'est à l'origine un atoll fermé, qui n'émerge qu'à marée basse. Aucune description n'a jamais mentionné un quelconque point du récif restant émergé à marée haute, que ce soit une caye ou un simple rocher.

En 2016, la cour permanente d'arbitrage de La Haye a estimé et jugé que le récif « dans ses conditions naturelles » était techniquement un récif découvrant, qui par lui-même ne justifie ni eaux territoriales, ni zone économique exclusive[2].

Histoire et artificialisation modifier

L'atoll de Subi a été transformé en île artificielle à partir de 2014, d'où sa présente désignation d'« île » ( en chinois). La base abrite en 2014 une garnison de 200 militaires[3].

Fin 2015 le récif avait été transformé en une île artificielle de 3,95 km2[4],[5].

Il a fait l'objet d'aménagements très importants dans le cadre de la grande muraille de sable[6], le transformant en une importante base aéronavale chinoise. Il dispose d'une station météorologique et d'un radar de surveillance météo, d'un quai d'appontement et d'un plot d'hélicoptère. Le chenal permettant d'accéder au lagon y a été balisé[7],[8],[9],[10] Depuis 2015 les chinois y ont installé une base militaire et une piste d'atterrissage de 3 000 m[11],[5], et un phare de 55m opérant depuis 2016[12]. Un chenal d'accès a été creusé au sud de l'atoll.

En , des photographies aériennes montrent la construction d'une piste aérienne de 3 000 m ainsi que de nombreux autres équipements sur le récif[13].

Un premier vol aérien commercial vers ce nouveau aéroport fut réalisé en par un Boeing 737-800 de la Hainan Airlines[14].

Défense de l'approche de la base chinoise modifier

En , un avion de patrouille maritime philippin s'approchant du récif s'est vu opposer une « attitude agressive » de la part d'un bâtiment militaire chinois[15].

Toujours en 2015, le bâtiment de guerre américain USS Lassen s'est approché à moins de 12 milles nautiques du récif, conduisant le ministère des affaires étrangères chinois à qualifier cette action de « provocation » et à affirmer que la Chine continuera à bâtir sa grande muraille de sable en mer de Chine méridionale. La marine américaine a de son côté qualifié son approche d'exercice normal dans le cadre du « droit de libre circulation maritime », des exercices similaires étant réalisés entre 12 et 28 fois par an[16],[17].

En , deux B-52 américains ont survolé l'espace aérien correspondant. Ils furent contactés par le contrôle au sol chinois, mais purent poursuivre leur mission sans être inquiétés[18].

Situation juridique modifier

L'absence juridique d'eaux territoriales autour de la base aéronavale rend sa défense militaire diplomatiquement délicate. Au regard de la convention sur le droit de la mer, le récif de Subi superpose le statut de récif découvrant et d'île artificielle.

Indépendamment de savoir si un récif découvrant peut ou non faire l'objet d'une revendication de souveraineté, position revendiquée par la Chine, le fait est qu'un tel récif ne peut pas être associé à des eaux territoriales[2], y compris lorsqu'il a été transformé en île artificielle.

En théorie, le récif étant une formation corallienne située à moins de 12 NM de la formation corallienne portant l'île Thitu (également revendiquée par la Chine), la ligne de base associée à cette dernière île pourrait théoriquement inclure l'ensemble de ce sous-archipel y compris le récif de Subi, ce qui ferait profiter à ce dernier d'une extension des eaux territoriales de l'île. Cependant, l'île est occupée de fait par les Philippines, et le récif se trouve de ce point de vue dans des eaux susceptibles d'être revendiquées comme territoriales par les Philippines.

Références modifier

  1. Atoll Area, Depth and Rainfall: Zhubi
  2. a et b (en-US) « Award », Permanent Court of Arbitration, p. 174
  3. (en-US) DJ Sta. Ana, « China reclaiming land in 5 reefs? », www.abs-cbnnews.com, (consulté le ).
  4. (en-US) Gregory Poling, « Potential New Runway Presents New Headaches », Asia Maritime Transparency Initiative (consulté le ).
  5. a et b (en-US) « Subi reef tracker », Center for Strategic and International Studies (consulté le ).
  6. What China Has Been Building in the South China Sea, Derek Watkins, The New York Times, 31 juillet 2015
  7. (en) Redempto Anda, « Government told of China buildup 2 months ago », Philippine Inquirer,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) Mei Jingya, « China installed radar on Zhubi Reef:Philippine media », Sina English News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) « Digital Gazetteer of the Spratly Islands », www.southchinasea.org (version du sur Internet Archive).
  10. (en) « 高清:菲律宾称中国将在南沙渚碧礁建机场 », sur qq.com, Tencent QQ (consulté le ) : « Chinese language page with a collection of 10 photos of the reef and Thitu (Pagasa) Island dated 25 July 2012. Pictures 1,3,4&6 show the buildings on the reef; 5 shows a lighthouse, 7-10 show Pagasa ».
  11. (en) Gregory Poling, « Potential New Runway Presents New Headaches », Asia Maritime Transparency Initiative (consulté le ).
  12. (en) Prashanth Parameswaran, « China Unveils New South China Sea Lighthouse on Subi Reef », The Diplomat, (consulté le ).
  13. What China Has Been Building in the South China Sea, Derek Watkins, The New York Times, 27 octobre 2015
  14. (en-US) « China conducts test flights on two new airports on Nansha Islands », Xinhua,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (en-US) Associated Press, « Philippine military says Chinese ship took aggressive action », Gulf News, United Arab Emeritus,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. (en-US) Jane Perlez, « Beijing Calls U.S. Warship’s Route in South China Sea a ‘Provocation’ », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  17. (en-US) « A U.S. Naval Signal in the South China Sea », sur Council on Foreign Relations (consulté le )
  18. « U.S. bombers flew near Chinese-built island in South China Sea », sur Wikiwix (consulté le ).