Pyrochlore

minéral

Les pyrochlores sont une famille de minéraux qui ont la même structure cristalline mais différentes compositions chimiques :

Cristaux octaédriques de pyrochlore. Échantillon provenant de Vichnovogorsk (monts Oural, Russie).

Le réseau cristallin prend la forme d'une maille cubique à faces centrées, et leur composition chimique est (avec A et B des métaux). De par leur grande diversité chimique, ils ont de nombreuses applications technologiques, comme la conduction ionique, la neutralisation des déchets nucléaires, les recouvrements de protection à haute température, les batteries d'oxyde solides, les conducteurs ioniques et électriques[3],[4].

Découverte et étymologie modifier

Ces composés ont été découverts en 1826 dans les mines de Stavern (comté de Vestfold et Telemark) et Larvik (comté de Vestfold), en Norvège[5]. Leur nom, construit sur les mots grecs πῦρ / pûr (« feu ») et χλωρός / khlōrós (« vert »), a d'abord été donné à un minéral unique qui présente la particularité de verdir quand on le chauffe à la flamme[5],[1].

Structure cristalline modifier

Les pyrochlores ont comme structure cristalline la structure (Fd3m). Il s'agit d'un réseau cristallin ayant comme maille élémentaire une maille cubique à faces centrées. Leur formule chimique prend normalement la forme  , mais on les retrouve également sous la forme  . Leur structure est un dérivé de la structure fluorite (  =  , avec les cations A et B qui s'interchangent le long du plan cristallin [110]). Le manque d'oxygène par rapport à la structure flurorite est comblé par l'interstice tétraédrique entre deux cations B voisins. Ces systèmes sont sujets de par leur structure à une frustration géométrique, menant à des phénomènes magnétiques intéressants.

De par leur structure, les pyrochlores peuvent avoir une variété de propriétés physiques, pouvant aller des isolants électriques ( ) aux conducteurs ioniques ( ), aux conducteurs métalliques ( ), aux systèmes mixtes ioniques et métalliques ( ), aux systèmes de glace de spin ( ) et aux matériaux supraconducteurs ( )[6].

Références modifier

  1. a et b (en) « Pyrochlore Group », sur Mindat.org (consulté le ).
  2. (en) « Pyrochlore Supergroup », sur Mindat.org (consulté le ).
  3. François Farges, À la découverte des minéraux et pierres précieuses : Minéraux et gemmes, sachez les reconnaître, Dunod, , 224 p. (ISBN 978-2-10-077787-7 et 2-10-077787-4)
  4. (en) « Pyrochlore », sur RRuff database.
  5. a et b (de) F. Wöhler, « Ueber den Pyrochlor, eine neue Mineralspecies », Annalen der Physik,‎ , p. 417-428 (lire en ligne   [PDF], consulté le ).
  6. (en) M. A. Subramanian, G. Aravamudan et G. V. Subba Rao, « Oxide pyrochlores — A review », Progress in Solid State Chemistry, vol. 15, no 2,‎ , p. 55–143

Voir aussi modifier