Le projet Varela (en espagnol : Proyecto Varela) est un projet lancé à Cuba en 1998 par Oswaldo Payá Sardiñas du Mouvement chrétien de libération (CLM) et porte le nom de Félix Varela, un chef religieux cubain qui lutta au XIXe siècle pour l'indépendance de Cuba. À la suite de cette initiative, de nombreux opposants au régime ont été emprisonnés pendant le printemps noir en 2003.

Présentation modifier

Le projet Varela est une pétition dont les signataires demandent à l'Assemblée nationale du pouvoir populaire, l'organisation d'un référendum afin de soumettre au peuple cubain cinq propositions[1], permettant l'organisation d'élections libres, l'amnistie des prisonniers politiques et le respect des libertés d'association et d'expression[2].

Le projet Varela s'appui sur l'article 88, alinéa G, de la Constitution cubaine qui permet l'organisation d'un référendum, dès lors qu'un groupe de citoyens recueille plus de 10 000 signatures[3].

C'est en 1998, au lendemain de la visite du pape Jean-Paul II à Cuba, que la pétition est lancée. Il faudra quatre ans pour recueillir le nombre de signatures nécessaire[4]. Ainsi en , l'initiateur de la pétition Oswaldo Paya dépose 11 000 signatures à l'Assemblée nationale[3]. Le projet Varela recueillera finalement 25 000 signatures[4].

À la suite de son père, Rosa María Payá réclame ce référendum populaire.

Contenu modifier

Le projet Varela a pour objectif l'organisation d'un référendum pour valider cinq propositions[1].

  • Le respect des droits de l'homme et de la dignité humaine doit être acquis pour chaque individu. Le droit de libre association et la liberté de la presse doivent être reconnus.
  • Une amnistie pour les prisonniers politiques s'ils n'ont pas pris part à des actions ayant mis en cause la vie d'autres personnes.
  • La garantie pour chaque citoyen de créer une entreprise privée. La possibilité d'établir des contrats de travail entre l'employé et l'employeur.
  • La modification de la loi électorale pour autoriser les réunions des candidats et le libre accès aux moyens de communication.
  • L'organisation d'élections générales après la tenue du référendum dans un délai de 270 jours à 365 jours.

Réactions modifier

Soutien international modifier

Pour l'Union européenne, le projet Varela constitue « une importante initiative de la société civile cubaine pour introduire les changements dont a besoin Cuba et que demande la société cubaine elle-même »[5]. L'ancien président Jimmy Carter présent à La Havane en évoque en direct à la télé cubaine le projet Varela[6] et en vante la teneur[7].

Réponses du pouvoir castriste modifier

Fidel Castro organise en , une manifestation rassemblant un million de personnes à La Havane. Il y dénonce des opposants qualifiés de « laquais de l'impérialisme ». En , forts d'une pétition de 9 millions de signataires, organisée par le régime, les députés inscrivent dans la Constitution de Cuba l'irrévocabilité du socialisme[8]. En , Fidel Castro fait arrêter 75 opposants dont des personnalités liées au projet Varela. Ces dissidents sont condamnés à de lourdes peines de prison. Puis le suivant, trois jeunes Cubains sont exécutés pour avoir tenté de fuir l'île et rejoindre les États-Unis. La réprobation est internationale ; Fidel Castro perd de nouveaux soutiens dont celui de José Saramago[4].

À la suite de sa participation au projet, José Daniel Ferrer a été condamné à 25 ans de réclusion[9].

Références modifier

Articles connexes modifier