La profanation est un acte dit sacrilège, consistant en un mélange réel ou symbolique d'éléments du sacré avec des éléments du profane, d'une façon qui n'est pas prévue par les règles et rituels du sacré, ou qui va à leur encontre.

Une profanation de sépulture : l'affaire Lanthelme (1911)[1].

Définition modifier

La profanation est une atteinte au respect du sacré.

Il peut s'agir d’une infraction à la loi nationale ou à la loi religieuse dans un lieu consacré.

Il peut aussi s'agir de l'introduction d'éléments profanes dans une enceinte sacrée, dite sanctuaire, ou bien de l'utilisation d'éléments sacrés dans un contexte profane jugé inconvenant.

 
Gendarmes devant le cimetière juif profané à Westhoffen en Alsace, 2019

La profanation d'une tombe est un acte visant à souiller[2] (une sépulture est un lieu volontairement préservé pour évoquer la mémoire d'une personne), dégradant pour le défunt, et commis contre les usages d'une société envers ses morts. La profanation de sépulture peut viser non seulement un individu, mais aussi une communauté : par exemple, certaines profanations dans les cimetières juifs peuvent avoir un caractère antisémite. Cela a notamment été le cas lors de la profanation du cimetière juif de Carpentras en 1990 (cf. affaire de la profanation de Carpentras).

Ces actes sacrilèges, expression de mépris et de haine, seraient par ailleurs parfois un rite d'initiation dans les sectes néo-nazies ou sataniques[3].

Le terme juridique de « profanation » est apparu en France dans les années 1990[réf. nécessaire]. Auparavant, seule la « violation de sépulture » (dégradation matérielle d’une tombe) définie par les Articles 225-17 et suivants du Code pénal était punie : jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et à 75 000 euros d'amende lorsqu'elle a été accompagnée d'atteinte à l'intégrité du cadavre et a été commise à raison de l'appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, des personnes décédées à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. De plus, l'Article 16-1-1 du Code civil précise que « Le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort. Les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence. » La « profanation » relève d'un acte symbolique sur plusieurs tombes[4].

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. En 1911, profanation par des voleurs au cimetière du Père-Lachaise
  2. CNRTL, définition et étymologie "profaner"
  3. Cf. Jean D., « Les profanations de cimetières : rite d’entrée dans des groupuscules satanistes ou néo-nazis », sur Blog Dei, (consulté le ), et Christophe Cornevin, « Une profanation tous les deux jours en France », Le Figaro, no 22 septembre,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Arnaud Esquerre, Les os : les cendres et l’État, Paris, Fayard, , 328 p. (ISBN 978-2-213-66227-5)

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier