Privation sensorielle
La privation sensorielle est une méthode de thérapie et peut être utilisée en tant que torture psychologique mise au point par la CIA vers 1951-1954 à partir d'expériences qu'elle avait financées en 1951 et faites par le neuropsychologue Donald Hebb sur ses étudiants volontaires à l'Université McGill à Montréal[1].
Description
modifierCette méthode physiquement non-violente consiste à réduire autant que possible les perceptions sensorielles du sujet par le port d'un casque assourdissant pour le priver de l'audition, d'un bandeau (ou de lunettes) sur les yeux pour l'empêcher de voir et en privant celui-ci du toucher et de l'odorat, puis en l'isolant des contacts humains et des stimulations extérieures (sport, ordinateur…) par l'enfermement dans une pièce étroite. Les effets, constatables au bout de quelques jours, sont des hallucinations comparables à des prises de drogues et aboutissent à une régression mentale et un chaos existentiel insupportable[1].
Utilisation
modifierCette torture a été utilisée par la CIA notamment à partir de 2002[2] au camp de Guantanamo puis en Irak, où des prisonniers sont incarcérés en privation sensorielle durant de longues périodes[1]. D'autres recours à cette technique sont avérés, notamment à Cuba, où le régime castriste torture ainsi des prisonniers à la Villa Marista, à La Havane[3], ou en Allemagne de l'Ouest dans les années 70, lorsque l'état inflige une privation sensorielle aux membres de la RAF, en particulier à Ulrike Meinhof, ce qui la conduira au bord de la folie[4].
Références
modifier- Du bon usage de la torture, par Michel Terestchenko, édition la découverte, 2008. (ISBN 9782707149831).
- Susannah Sirkin, Auberi Edler, « Des bourreaux aux mains propres », sur arte.tv,
- Elizabeth Burgos Condamner et punir : le système pénitencier cubain 16 janvier 2009, au §66.
- Lettres du « quartier de la mort » écrites à ses avocats par Ulrike Meinhof (février 1974) citées dans La mort d'Ulrike Meinhof, Rapport de la Commission internationale d'enquete, François Maspero/Cahiers libres, 1979