Prison de Serkadji

bâtiment en Algérie
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Prison de Serkadji
Image de l'établissement
Localisation
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Localité Alger
Coordonnées 36° 47′ 10″ nord, 3° 03′ 23″ est
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Prison de Serkadji
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Prison de Serkadji
Architecture et patrimoine
Construction
Installations
Type Prison
Fonctionnement
Date d'ouverture 1857
Date de fermeture 2014

La prison de Serkadji, précédemment nommée prison de Barberousse, est une ancienne prison de haute sécurité, construite à Alger durant la colonisation française.

Histoire modifier

La prison est construite en 1856 sur les lieux d'une ancienne fortification de la Régence d'Alger située dans la haute Casbah d'Alger dominant la mer[1]. Au temps de la colonisation on l'appelle « Prison de Barberousse », elle fut nommée par le chef de Bataillon Filhon, commandant de la Brigade topographique, du nom donné par les Européens à Arudj Reïs, dit Barberousse, corsaire d'origine Grecque qui avait répondu à l'appel des Algérois et protégé Alger contre les visées de Charles Quint.

Guerre d'Algérie modifier

 
La guillotine de la prison Barberousse, qui a fait tomber la tête d'Ahmed Zabana et de beaucoup d'autres victimes de la guerre de libération jusqu'à la fin du colonialisme. Cette pièce est exposée au Musée central de l'Armée à Alger.

Haut lieu de la répression durant la guerre d'Algérie[2], des centaines de militants du FLN de la base au sommet avaient été emprisonnés dans ses geôles, parmi eux, Ahmed Zabana[3] et Abdelkader Ferradj, guillotinés le même jour, le , Fernand Iveton, guillotiné le , Boualem Rahal et Abderrahmane Taleb, le . Les exécutions se faisant dans la cour de la prison, 58 exécutions au total[4]. À leur tour, les pieds-noirs vont connaitre aussi la prison de Barberousse, nombreux sont des activistes partisans de l'Algérie française connus pour leurs attentats terroristes contre les Algériens.

Après l'indépendance modifier

À l'indépendance de l'Algérie en 1962, la prison devait être transformée en musée par le président Ahmed Ben Bella, du fait de nombreux écrits sur les murs venant des militants du FLN incarcérés, la prison est fermée pour une courte durée et classée site historique comme symbole de l’oppression coloniale, redevenue prison sous le règne de Boumedienne dès la prise du pouvoir et rebaptisée “ Serkadji ” Plusieurs personnalités politiques et militants des droits de l'homme ont été emprisonnés pour délit d'opinion contre les régimes successifs de Boumedienne et de Chadli.

Durant la guerre civile algérienne, des centaines d'islamistes du FIS et du GIA furent incarcérés, comme Abdelkader Hachani, président du bureau exécutif provisoire du FIS et Abdelhak Layada, ancien chef du GIA.

Lambarek Boumaarafi, membre du groupe d'intervention spéciale (GIS) dépendant de la Direction du renseignement et de la sécurité (DRS), fut incarcéré depuis 1992 pour l'assassinat de Mohamed Boudiaf.

Mutinerie modifier

Une mutinerie a eu lieu entre le et le dans la prison, le catalyseur à la mutinerie était l'évasion de prisonniers aidés par quatre gardiens, plusieurs gardiens et une centaine de détenus ont été tués.

Hommage modifier

L'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, a effectué, le , une visite symbolique à la prison, s'est recueilli devant la stèle à la mémoire des condamnés à mort des militants du FLN guillotinés lors de la guerre d'indépendance[5]. L’ambassadeur a reproduit dans le livre d'or de la prison deux phrases de Victor Hugo et d’Albert Camus, sur la peine de mort : ( « On peut avoir une certaine indifférence sur la peine de mort, ne point se prononcer, dire oui et non, tant qu'on n'a pas vu de ses yeux une guillotine. » V. Hugo. « Mais qu'est-ce donc que l'exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait criminel, si calculé soit-il, ne peut être comparé ? » A. Camus. ). Cette visite intervient également à l’occasion de la journée mondiale de l’abolition de la peine de mort.

Fermeture de la prison modifier

Le ministre algérien de la Justice, garde des sceaux, Tayeb Louh, avait annoncé que la prison sera fermée définitivement en 2014 et qui sera ensuite transformée en musée de la mémoire nationale[6]. « Il s’agit là d’un objectif stratégique, lié à la mémoire nationale et à l’histoire de l’Algérie, qui nécessite que les autorités publiques mettent tout en œuvre, en vue de sa transformation en un musée, dans les plus brefs délais » a-t-il déclaré, le ministre a ajouté que « cette décision obéit un peu aux demandes quotidiennes émanant de la part de réalisateurs et cinéastes pour faire des prises de vue, ou filmer au niveau de la prison de Serkadji. »[7]

Détenus célèbres modifier

Militants indépendantistes modifier

Militants anti-indépendantistes modifier

Notes et références modifier

  1. « La prison Serkadji, ex Barberousse en voie de devenir un musée », sur lesechosdalger.com via Wikiwix, (consulté le ).
  2. « aps.dz/regions/106450-prison-d… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  3. « aps.dz/regions/105193-premier-… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  4. « Liste de condamnés à mort à la prison Barberousse pendant la révolution… », sur fondationmessali.org (consulté le ).
  5. « France-Algérie : la symbolique pour guérir les plaies du passé », sur lecourrierdelatlas, (consulté le ).
  6. « Ampagne électorale - Après l’expiration du mandat actuel des maires Qui fera leur bilan de gestion ? », sur algerie360.com, (consulté le ).
  7. Communiqué de Algérie Presse Service (APS), du 25 décembre 2013.
  8. « Si Mohamed Bounaâma, Chef de la wilaya IV », sur liberte-algerie.com, (consulté le )
  9. alger-republicain.com Commémoration de Taleb Abderrahmane guillotiné le , à la prison de Serkadji.
  10. a b c d e et f Guy Pujante, Itinéraire lambda : De l'Algérie de papa à l'O.A.S., Paris, Godefroy de Bouillon, , 421 p. (ISBN 2-84191-165-9, EAN 9782841911653, OCLC 469880268), p. 117

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Article connexe modifier

Lien externe modifier